Bagarres en mer démontée au petit-déjeuner

Jérémie Beyou - Delta Dore
DR

Les Scilly 40 milles derrière la flotte, Marc Lepesqueux (Maisons Pierre) est en tête au pointage de 4h, à 298 milles de l’arrivée à Port Bourgenay, prévue jeudi, sans doute dès la matinée. Mais il est décalé à l’est de la route directe et prend le risque de se faire déporter en Manche à la fois par le refus du vent et la dérive due à la houle et aux courants pendant la traversée vers la Bretagne. Le vent moyen est déjà de plus de 25 noeuds avec rafales à 35 sur les 43 navigateurs de La Solitaire Afflelou Le Figaro. La mer se creuse, « c’est déjà un peu le champ de mines », raconte Michel Desjoyeaux (Géant). Et ça va empirer toute la matinée : avec le front froid qui arrive, le vent – toujours orienté sud-ouest – va monter à 30-35 nœuds avec rafales à 40-45 et on attend des creux de 3 à 4 mètres vers midi à Ouessant. En clair, une mer démontée et un rythme rock’n roll à bord des Figaro Bénéteau, qui ont bien fait d’éviter le détour par le Fastnet : on y a enregistré cette nuit des rafales à 100km/h…Si la nuit a été rapide mais maniable, s’il n’y a pas d’énormes options à tenter à part de petits décalages est-ouest, la matinée va donc être musclée pour les Figaro qui foncent à 9 nœuds vers la chaussée de Sein. La majorité est légèrement à l’ouest de la route, prévenant justement le refus de 20 à 30 degrés annoncé (le vent de sud-ouest va prendre plus de sud) pour passer sans difficulté la pointe de Bretagne. Et si «ce n’est pas encore tout à fait la guerre », ça va l’être dans les heures qui viennent. La voilure est réduite, les navigateurs harnachés font le gros dos… et continuent de régater.

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