Les Iles Canaries sont bel et bien dans le sillage de la majorité de la flotte, mais cela n’est pas sans bobo. 40 nœuds entre les îles glissait le bateau accompagnateur Max Havelaar dans la nuit… Accélération du vent dans les canaux, mer croisée, nuit noire et vent montant dans les tours au rythme des passages nuageux : la fin de la journée d’hier et la nuit ont été difficiles à gérer pour certains. Bien évidemment, les « premiers servis » ont été ceux de l’option Est qui se devaient de glisser entre les îles. Domaine des Thomeaux, skippé par Emmanuel Laurent, se retrouve mât cassé juste au-dessus du premier étage de barre de flèche, en fin de journée hier. Emmanuel fait route sur Santa Cruz de Palma et devrait arriver dans le port espagnol dans quelques heures. Il y retrouvera Orti Nacho (Medi-Valencia) qui a connu des problèmes de pilote, Laurent Bourgues (Adrénaline) et Raoul Cospen (Dalet Digital Medias Systel) qui ont cassé leur bout-dehors. Tous les trois devraient quitter le port Espagnol dans quelques heures. Avarie également pour Sébastien Gladu (Clichy sous bois, Clichy sur l’eau) qui a cassé son safran tribord. Sébastien essaye de rallier Santa Cruz de Palma pour réparer. Jonas Gerckens (P’tite Lola à donf) connaît également des problèmes avec un ballast explosé et un problème de pilote. Il fait demi-tour et tente de rallier la pointe sud de l’île de Tenerife distante de 65 milles pour tout remettre en état. Enfin, Hugo Ramon (Volkswagen sailing experience) suit également un cap (84°) synonyme de problème, soit de pilote ou de bout-dehors. Il est actuellement à 10 milles dans le sud de l’île de Hierro. À suivre également Rémi Daudin (Deolen) qui doit connaître un problème compte tenu de sa faible vitesse. Un bateau accompagnateur est actuellement en route pour essayer d’établir un contact VHF.
Au final : quelques bobos avec ce régime d’alizés un peu plus musclé que prévu. Il faut souligner et rappeler que les bateaux sont également en configuration « traversée de l’Atlantique » soit avec 120 à 150 litres d’eau douce embarquée et 30 à 40 kilos de nourriture pour les 20 jours de mer estimés. Pour des bateaux menés en solitaire, il faut imaginer qu’ils ont à bord en ce moment l’équivalent d’un skipper et de deux équipiers ! Autant dire que les déplacements s’en font ressentir et les efforts sont permanents sur le gréement, surtout dans des conditions de vent irrégulier et dans une mer pour le moment mal ordonnée.
Cela fume sous les étraves…Malgré ces conditions de navigation musclées, Adrien Hardy (Brossard), Yves le Blévec (Actual), David Sineau (Bretagne Lapins), Yann Riou (Caméléon) et Fabien Després (Soitec) font parler la poudre et trustent le haut du classement. 11, 12 voir 13 nœuds de vitesse… On imagine les deux ris dans la grand-voile et le petit spi en l’air sans oublier les embruns qui recouvrent le pont. Le but du jeu : ne pas planter l’étrave, ne pas s’arrêter net et ne pas coucher le bateau dans un départ au tas qui peut mettre à mal nombre de bout-dehors et autres spis. Adrien Hardy est en tête au classement de 14h00, heures françaises et continue de glisser dans l’Est. Il doit avoir plus de pression que ses amis de l’Ouest, sachant que c’est Yann Riou qui glisse le plus près des côtes africaines. Il est actuellement à 100 milles de la Mauritanie et affiche des vitesses « affolantes » avec plus de 13 nœuds régulièrement. À l’opposé, le plus à l’Ouest est Kristian Hajnsek (Adria Mobil) qui pointe 10e au général. On compte ce soir un décalage en latéral de 250 milles entre Yann et Kristian. Dernière indication et non des moindres : l’archipel du Cap-Vert est à 500 milles dans les étraves et pourrait, à ces vitesses, être atteint dans deux jours. Il semblerait que l’alizé devrait quelque peu faiblir dans le Sud Canaries (lire Météo), à suivre…
Francisco, 4e toutes catégories… Francisco Lobato (BPI) fait également parler la poudre et rivalise avec les meilleurs prototypes. 1er Série au classement général du jour, il est également et surtout 4e au Général. Francisco est bord à bord avec David Sineau et affiche des plus de 9 nœuds de vitesse moyenne. 41 milles d’avance le séparent du 2e en Série, Hervé Piveteau (Jules-Imprimerie Cartoffset) et il compte 47 milles d’avance sur Stéphane Le Diraison (Cultisol-Institut Curie). Superbe performance du Portugais qui arrive à tenir la pression, dans tous les sens du terme !
Questions pour ce qui est d’Isabelle Joschke (Degrémont-Synergie) et Sam Manuard (Sititing Bull) qui glissent et descendent dans le classement. Isabelle est passée depuis le début de la journée de la 3e à la 7e place au général. Une question de vitesse bien évidemment qui semble directement liée à un problème technique rencontré. Lequel ? Nul ne sait. Même constatation pour Sam Manuard qui voit ses performances tomber : 4e hier, Sam a glissé ensuite à la 7e, puis à la 10e et enfin à la 11e place. Cette perte de vitesse n’empêche pourtant pas ces deux là, respectivement vainqueur et 3e de la première étape de progresser dans la bonne direction. À suivre…
(source PG/GPO)