Bruno Peyron, lors de la visioconférence, en début d’après-midi :
« Il y a 12 noeuds de vent, le bateau avance à 17 noeuds, mais ce n’est pas très régulier. C’est important que le barreur soit très concentré pour garder de la vitesse avec le vent apparent. Ça redémarre tout doucement. On a traversé une partie de la dorsale et il faut maintenant prendre notre mal en patience. On sort tout doucement de ce piège qui peut devenir pénible si cela dure trop longtemps ! La situation météo est la même qu’hier avec cette grande dorsale qui s’étend depuis le Portugal. Notre trajectoire va vers le nord-ouest pour en faire le tour. Après, on va rejoindre un système de dépression classique. On a un temps superbe, il n’y a pas trop de vent, mais on se contente de ce qu’on a. Il y a toujours le risque de subir un autre ralentissement car il y a une dépression au nord des Açores et on va faire des petits à-coups pour sortir de cette zone. Mais ça redevient mieux organisé que cela ne l’était. Ce n’est pas pour cela qu’on va aller plus vite mais on comprend mieux ce qui se passe sur l’Atlantique. »
La compréhension de ce qui se passe enfin sur l’Atlantique Nord permet à l’équipage de prendre cette situation avec philosophie. « Quand on comprend ce qui se passe et qu’on a pris la bonne trajectoire, c’est plus facile à accepter. On savait qu’on n’avait pas le choix et que l’on allait vivre 2 à 4 jours très très lents. Donc la situation est moins pire que le scénario catastrophe qu’on avait en tête il y a encore 3 jours. On met les bonnes voiles au bon moment et cela ne sert à rien de s’énerver car les gens qui s’énervent en régates ne gagnent jamais dans le petit temps ». Serein et confiant, le 14 d’Orange II a les qualités de grands marins et d’excellents régatiers. Ils ont parfaitement négocié le passage de la dorsale anticyclonique et préparent désormais leur retour en Bretagne. Une arrivée toujours prévue vers la mi-mars. « On y voit plus clair car un gros obstacle est derrière nous désormais, mais il en reste un autre, l’anticyclone. Notre prévision d’arrivée oscille entre le 15 et le 17 mars. Un routage nous fait même arriver le 15 au matin mais je n’y crois pas du tout. Moi je vois plutôt le 16 ou le 17. Encore une fois, on y verra plus clair après l’obstacle. » Réponse d’ici vendredi…