Des rafales à 80 noeuds…
« Dès la sortie du détroit de Lemaire, nous sommes partis dans l’Est pour laisser les Malouines sur bâbord. On est passé quasiment à toucher l’île, à un demi mille entre la pointe et l’île. Il y avait 40 à 45 nœuds de vent dans les rafales » raconte ce midi Bruno Peyron. Le catamaran géant est accompagné dans sa remontée par une dépression qui génère des vents assez forts. C’est la même dépression qui est arrivée au cap Horn quelques heures après Orange II avec des rafales à 80 nœuds sur la pointe de l’Amérique du Sud. Elle prend d’ailleurs la même route que le catamaran qui va pouvoir en tirer profit lors des prochaines heures. « Elle nous accompagne encore deux jours. Mais le vent va mollir un peu. En ce moment, on a 30 nœuds après avoir eu 40 nœuds hier. » La dépression lâchera le catamaran au niveau du cap de San Antonio en Uruguay. Orange II se retrouvera alors au large du Brésil avec pour mission de traverser une dorsale et des vents plus erratiques. Ce sera l’occasion de faire un bilan technique complet du bateau. Un bilan que Bruno Peyron souhaitait faire après le passage du cap Horn mais que les vents violents ont retardé.
Retour après la mi-mars…
Si le bateau continue sa route en parfait état, la fatigue s’accumule sur les hommes qui réalisent une performance sportive exceptionnelle. Le skipper, tout comme Roger Nilson le navigateur, sont hors quart. Tous deux ressentent aussi de la fatigue après 34 jours de course folle contre la montre. « La différence du fait d’être hors quart, c’est que l’on na pas de rythme » explique Bruno Peyron. Les 12 hommes d’équipage tournent toutes les 4 heures : 4 heures sur le pont, 4 heures de stand-by pour les manœuvres et 4 heures de repos. Bruno et Roger doivent donc adapter leur rythme à la vie permanente du bateau. « C’est un peu comme en solitaire même si en solo, il y a un peu plus de rythme. Je participe à toutes les manœuvres sur le pont sauf depuis quelques jours. Mais j’ai participé à 95 % des manœuvres depuis le départ. Notre niveau de fatigue est donc le même que tout le monde. Quand on est sur le pont, cela représente un gros effort physique et ce n’est pas notre tâche à Roger et moi. Par contre nous sommes tout le temps en alerte. » Skipper et navigateur se concentrent désormais sur une route optimale qui devrait les ramener en Bretagne après la mi-mars.