Cap Istanbul : Solitaires solidaires

Gildas Morvan - Cercle Vert
DR

« Si nous voulons que perdure cette belle épreuve, il va falloir que tout le monde joue le jeu… » Christian Gout directeur de course de « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul » n’a pas mâché ses mots en réunissant les préparateurs en début de matinée puis les navigateurs dans la journée. « Pour réussir, la course doit faire appel à des réflexes de solidarité collective. Nous sommes une colonie embarquée avec des moyens matériels limités. Si chacun reste dans son coin, le système que nous avons monté ne pourra pas fonctionner… »
Il faut dire que la Cap Istanbul diffère sensiblement des autres courses par le format qu’elle propose. Rallier Nice au détroit du Bosphore en passant par des escales en Sardaigne, en Sicile, en Crète ou sur l’île de Bozcaada, village de 2500 âmes au large des côtes de Turquie, impose d’abandonner toute idée de suivi logistique par la route. Fini le règne des préparateurs qui sillonnent les routes d’Europe à bord de camionnettes-ateliers chargées jusqu’à la gueule de matériel de rechange.
Pour cette édition 2008, préparateurs et organisation suivent la course sur l’eau à bord de bateaux affrétés spécialement pour l’occasion. Bien évidemment, cela suppose de savoir gérer une organisation a minima, d’accepter l’idée que le matériel des uns peut servir aux autres…  Il faut donc briser le cercle des vieux réflexes individualistes, de retrouver des valeurs qui feront que la « Capitale Européenne de la Culture – Cap Istanbul » sera autre chose qu’une course de plus dans le calendrier de la série, mais aussi une très belle aventure qui laissera des traces dans les mémoires.
 
Le dispositif d’accompagnement en quelques mots  :
Les navigateurs solitaires seront accompagnés par une flotte de quatre bateaux.
– Le bateau comité de course : il aura à son bord, les arbitres chargés de mouiller lignes de départ et d’arrivée, de vérifier le bon déroulement sportif de l’épreuve. A bord de ce bateau trois préparateurs embarqueront.
– Le bateau direction de course et médias : il abritera, en sus de Christian Gout, directeur de course, l’équipe médias de la course : caméraman, monteur, rédacteur. C’est le seul bateau qui n’embarquera pas de préparateurs, compte tenu de la nature des décisions qui peuvent être prises à bord.
– Deux bateaux d’assistance qui embarquent les préparateurs : chaque préparateur sera affecté à deux concurrents. Ils auront droit à une quantité de matériel limité pour des questions de poids embarqué.
Les conséquences : les préparateurs et les navigateurs devront s’entendre pour, collectivement, être capable de résoudre n’importe quelle situation tant en mer qu’à terre. L’ensemble de la petite caravane embarquée devra jouer le jeu de la solidarité collective. Elle devrait goûter en retour le plaisir d’une aventure commune.
 
 
Ils ont dit :
Joachim Brard, préparateur du Figaro Athema d’Erwan Tabarly :  
« Cette course bouleverse nos habitudes. Pour la première fois, on n’est pas attaché exclusivement à un navigateur. Il va falloir aussi qu’on se parle beaucoup entre préparateurs, qu’on soit intelligent. Et puis ça peut donner des résultats amusants. On va peut-être se retrouver aux escales à accueillir un concurrent direct du navigateur avec qui on travaille. Mais, si on joue bien le jeu, cela devrait créer une ambiance unique dont on reparlera encore longtemps… »

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