La quatrième et dernière étape de la Solitaire Bompard – Le Figaro a tenu toutes ses promesses. Et si Gildas Morvan s’est imposé lors de ce dernier acte, c’est bien Yoann Richomme qui a remporté la mise au classement général après avoir fait preuve, à la fois, de beaucoup d’audace et de régularité. En ce qui les concerne, Sébastien Simon et Aymeric Decroocq, les skippers Performance et Espoir de la Filière d’excellence de course au large Bretagne – Crédit Mutuel de Bretagne se sont globalement montrés dans le coup. Le premier, qui -est arrivé en 13e position à La Rochelle, s’est toutefois vu rétrograder à la 17e place de la manche après avoir écopé d’une pénalité de douze minutes à la suite d’un léger contact avec le marin britannique Alan Roberts. Une sanction sans conséquence, cependant, sur son classement général puisqu’il conserve la 11e place. Le second qui a bouclé les 130 milles de cette ultime course en 19e position a donc réussi son pari de terminer dans le Top 20, mais il doit néanmoins se contenter de la 36e place au classement final (8ee bizuth), payant ainsi lourdement son démâtage dans la première étape.
La nouvelle est tombée ce matin à l’issue de la délibération du jury : Sébastien Simon a pris douze minutes de pénalité, sa bôme ayant effleuré le tangon du skipper d’Alan Roberts Racing lors du petit parcours de dégagement de la quatrième étape. Résultat, il est ainsi passé de la 13e à la 17e place au classement du round n°4. « C’est un peu dur mais c’est comme ça. Cette dernière manche n’a pas été évidente. Elle s’est beaucoup jouée au départ car ensuite, c’était vraiment très dur de remonter. Du coup, ça a été un peu monotone. De mon côté, je ne suis pas très bien parti mais j’ai tout de même réussi à remonter en 10e position à Yeu. Après, je n’ai pas eu tellement de chance. C’est d’ailleurs l’impression générale que j’ai sur cette Solitaire », a commenté le skipper Bretagne – CMB Performance. De fait, ces trois dernières semaines, il a toujours été dans les bons coups mais il lui a résolument manqué ce petit « plus », ce brin de réussite qui permet si souvent de concrétiser et de décrocher la victoire. « Jamais je n’ai eu la petite risée que les autres n’ont pas ou la bascule de vent qui va bien au moment où personne ne l’attend… C’est ainsi et je dois essayer de comprendre pourquoi car cela vient sans doute un peu de moi. Au final, je termine 11e alors que mon objectif était de finir dans le Top 10. Forcément, je suis un peu déçu mais je suis tout de même content d’être allé au bout, d’avoir bouclé toutes les étapes. C’est une expérience de plus et je n’oublie pas que j’ai la chance d’avoir un beau projet et encore une année devant moi pour monter sur le podium », a conclu Sébastien.
Savoir rebondir vite et bien
De son côté, Aymeric Decroocq a, lui, réussi son pari de finir sur une bonne note et d’entrer dans le Top 20 à l’issue de cette quatrième et ultime manche. De quoi lui mettre un peu de baume au cœur après ses déboires du début de course, son démâtage entre Deauville et Cowes lui ayant franchement torpillé sa première Solitaire. « Entre Ré et Yeu, tout s’est enchaîné correctement dans le sens où j’ai pris un bon départ, j’ai fait une bonne tactique et une bonne stratégie sur les premiers bords et j’ai réussi à garder ma place jusqu’à la fin. Cela m’a demandé de cravacher comme un fou car j’ai toujours un peu de mal à faire avancer le bateau depuis que j’ai changé de mât, mes repères étant complètement chamboulés. J’avoue que ça fait du bien de terminer l’épreuve de cette façon », a déclaré le jeune Espoir, évidemment déçu de sa prestation sur la reine des épreuves en solitaire à armes égales. « Mon avarie m’a mis dans le rouge d’entrée de jeu et c’est vrai que j’ai eu du mal à accepter qu’après ça, mon classement général était foutu. Le truc, c’est que je ne pensais pas galérer autant ensuite et mettre tant de temps à retrouver mes marques sur le bateau. Il se trouve que ça a tout changé pour moi et que je me suis retrouvé un peu perdu. Moralement, ça a été très dur », a détaillé Aymeric qui, en finissant par une 19e place, a toutefois montré qu’il savait rebondir. Et pour cause, il a d’ores et déjà commencé à tirer les leçons de cette première expérience. « Dorénavant, je dois être plus tatillon sur mes réglages mais aussi être un peu plus indulgent avec moi-même. Je sais aussi sur quels points je vais devoir travailler en priorité dans les mois qui viennent pour avoir davantage de repères factuels concernant les placements, la préparation de mes navs’… Je vais devoir bosser tout ça un peu différemment », a terminé Aymeric Decroocq que l’on retrouvera, comme Sébastien, au départ de la Douarnenez Horta, le 27 août prochain.