Questions à Jérémie Beyou
Comment as-tu connu Sidney Gavignet ?
J’ai entendu parler de lui depuis longtemps, en Tornado et sur le Maxi La Poste. Puis je l’ai rencontré sur le circuit Figaro en 2000 alors que nous courions l’un contre l’autre. Nous n’avons jamais navigué ensemble mais j’ai apprécié de le rencontrer et de discuter avec lui à l’arrivée d’une Transat AG2R. Nous avions bien accroché.
Pourquoi Sidney Gavignet sur ce Tour du Monde en double ?
Nous n’avons jamais navigué ensemble ! Mais Sidney connaît bien la navigation en équipage et en solitaire, il a l’expérience de la navigation olympique et il a fait plusieurs tours du monde en équipage à très haut niveau, dont un gagnant de surcroît. Durant la dernière Volvo Ocean Race, nous avons souvent communiqué ensemble. Moi j’étais captivé par leur course, lui était intéressé par notre projet 60′ DELTA DORE qui était en construction. Quand la Barcelona World Race a été officialisée, il a fait acte de candidature auprès de moi. Je l’ai notamment choisi parce qu’il venait de conclure un projet gagnant dans l’esprit de la victoire. Il est dans cet état d’esprit, qui consiste à tout mettre en oeuvre pour gagner, ça transparaît dans tout ce qu’il fait !
Comment Sidney va t’il s’investir dans le projet DELTA DORE ?
Depuis quelques jours, il est déjà bien investi, il a pris des dossiers en mains. Il s’imbibe du bateau, de sa genèse, des choix que nous avons fait, des intervenants. Il a pris en charge tous les aspects liés à la performance : les polaires, les voiles, les réglages, les aspects théoriques. Il nous a déjà fait part de son avis extérieur sur ces sujets.
Durant les entraînements, il repèrera et étudiera tous les petits détails qui ne sont pas parfaits. Sidney a réellement envie de s’exprimer sur les choix, il arrive avec son expérience et une prérogative, une méthode de travail rigoureuse et pragmatique qui est assez neuve pour cette classe de bateaux.
Comment appréhendes-tu de courir deux Tours du Monde en un an ?
Je suis conscient de tous les paramètres annexes aux paramètres sportifs et techniques. C’est beaucoup de temps et d’énergie, cela demande un engagement extrêmement important, personnel et familial. Sur le plan sportif comme sur le plan technique, c’est une préparation idéale au Vendée Globe. Je serai passé dans le Sud, car on a beau avoir des données, s’entraîner au large de la Bretagne, ça n’a rien à voir, j’aurai vécu le Sud.
Avec Sidney, nous avons déjà programmé des préparations météo avec Pierre Lasnier et Finistère Course au Large. Dans l’équipe DELTA DORE aujourd’hui, chacun pense et travaille pour la Barcelona World Race, depuis déjà 2 mois, il en reste encore plus de huit …
Questions à Sidney Gavignet
Pourquoi as-tu envie de te lancer dans ce Tour du Monde en double ?
A long terme, mon projet personnel est d’acquérir un monocoque 60′. Courir avec Jérémie Beyou, c’est un moyen optimum et parfait. Il est très bon, c’est un chouette gars. Quant au bateau, il sera l’un des meilleurs, voire le meilleur, prêt pour gagner. Cette course, elle est à courir absolument, un tour du monde en double avant de faire du solo, que rêver de mieux ? Et si je ne fais pas de solo ensuite, cela aura été une course passionnante et très belle.
Quelle est ta première impression au contact de l’équipe DELTA DORE ?
J’ai eu un très bon contact avec eux dès la première fois. J’ai trouvé des gens chez DELTA DORE qui vont de l’avant, qui sont proches de leur projet. Cela fait plaisir, on se sent soutenu. Quand on navigue, on a besoin que le sponsor soit le premier des supporters et c’est le cas. Quant à l’équipe je connaissais un peu Bruno Béhuret et Gilles Chiorri, je suis très content de les retrouver. Gilles est précieux dans ce rôle et est déterminant. Quant aux plus jeunes, ils sont compétents, c’est un plaisir.
Le fait que DELTA DORE recherche un co-partenaire ne peut que me motiver et m’aider dans ma recherche de partenaire personnel à terme. Nous pouvons mener une recherche commune.
Un Tour du Monde en double après un Tour du Monde en équipage, c’est complémentaire ?
J’ai appris beaucoup en étant intégré dans des équipes aux moyens énormes qui permettent d’aller très loin dans la perfection. En France, l’échelle est moindre. DELTA DORE est une petite équipe où chacun est plus polyvalent, c’est plus valorisant de prendre part à tout, de pouvoir donner son point de vue facilement. C’est plus riche sur le plan personnel.
Tu reviens dans une équipe française, n’as-tu pas trop d’appréhension après le pragmatisme anglo-saxon ?
Entre deux Volvo Ocean Race, j’ai peu navigué en France, j’y ai d’ailleurs l’étiquette d’anglo-saxon. Dans l’équipe DELTA DORE, j’ai ce profil. Il va falloir que je m’adapte à l’échelle du projet, mais l’équipe a un état d’esprit très proche du mien. Le bateau est optimisé pour être fiable avant toute chose. C’est un choix intelligent pour un nouveau skipper et dont le programme est suspendu à une possible casse.
Pourquoi Jérémie Beyou ?
Nous nous connaissons pour avoir été adversaires sur le circuit Figaro. Il est l’un de ceux contre lesquels j’ai eu plaisir à me battre, avec beaucoup de respect. Le feeling est très bon entre nous et depuis mon arrivée dans l’équipe DELTA DORE, tout ne fait que le confirmer.
Programme 2007 de DELTA DORE
Mars : Mise à l’eau
Avril – mai : Entraînements, mise au point, relations publiques
3 juin : CALAIS ROUND BRITAIN RACE. en équipage
9 août : COURSE DU FASTNET en double
Août : Qualification en double
Sept – octobre : Préparation du monocoque DELTA DORE
11 novembre : Départ de la Barcelona World Race