Les deux trimarans ont bien refait leur retard ces dernières 48 heures. La palme revient sans doute à IDEC qui revenait de très loin, plus de 700 milles depuis le Cap de Bonne Espérance. Spindrift n’a pas eu d’occasion pour accélérer franchement mais aurait plutôt chercher à assurer dans les 50ème après s’être fait une petite frayeur après la collision avec un ovni.
Les deux équipages ont passé le Cap Leeuwin hier, chacun avec plus d’une dizaine d’heures de retard. Chaque équipe de communication a essayé de minimiser ce retard en arguant du fait que leur trajectoire plus sud ne permettait pas la comparaison. Mais en même temps, la longitude avec le Cap permet d’avoir une idée sur leur avance ou non. Et pour l’instant, ce deuxième temps intermédiaire est encore à mettre au crédit de Banque Populaire. On mesure à quel point ce record est dur à aller chercher. On peut imaginer les yeux pétillants de Loïck Peyron à la lecture de ce deuxième temps intermédiaire où il est encore devant.
Les 12 prochains jours vont être décisifs. Jusqu’au Cap Horn, il y aurait matière à améliorer le record mais comme cela était aussi le cas pour l’Océan Indien, on restera prudent. Une chose est sûr. Il serait préférable pour chaque équipe d’arriver en avance au Cap Horn. Yann Guichard reste confiant même si l’inquiétude pointe sur l’usage du foil bâbord dont l’équipage ne sait pas s’ils pourront l’utiliser à nouveau. Cela va forcément affecter leur performance sur le long terme.
A bord d’IDEC, la psychologie de l’équipage est clairement différente de celle de Spindrift. Parti challenger avec un bateau plus petit, à 7 équipiers face à 14 sur Spindrift, Francis Joyon et ses hommes vivent sans doute une aventure différente avec des hauts et des bas qui doivent mettre une certaine pression psychologique. De la résignation au Cap de Bonne Espérance, ils sont passés à l’euphorie ces derniers jours sans désespérer ni douter. Une belle leçon sportive et une belle aventure. Il reste encore 26 jours pour battre ce record. L’aventure continue.