Ils ne lâchent rien, Victorien Erussard et Fred Dahirel, même si pour l’heure, ils sont bloqués au-dessus du Cap Saint Vincent où il n’y a pas de vent. Tandis que Crêpes Whaou s’échappe vers Madère dans un flux d’est qui lui permet d’aligner de bonnes moyennes.
Crêpes Whaou !, logiquement impérial, glisse maintenant au milieu de la flotte des Imoca. Son but au Havre était simple : les mettre tous derrière. S’il ne se fait pas bloquer dans les prochaines heures, son pari sera sans doute réussi. Mais Laiterie de Saint Malo n’a pas encore dit son dernier mot : «Après une nuit agitée hier pour passer le cap Finisterre, nous nous retrouvons empétolés au large de Lisbonne, explique Victorien ce matin. Nous allons mettre du temps pour récupérer le petit flux d’est qui arrive du détroit de Gibraltar. Il va falloir être très patient pour faire les 150 milles nous permettant d’atteindre cette zone favorable pour descendre vers les Canaries. Nous avions la possibilité de conserver un vent plus soutenu en passant à l’ouest de Madère, mais cette option ne peut être payante car on récupèrerait un vent trop sud en sortie de cette île. Avec les milles en plus, on pourrait dire "adieu à Franck et Karine". Mais je suis satisfait car cette situation me rappelle le Rhum 2006. Crêpes Whaou et Trilogic me devançaient respectivement de 120 et 60 milles. Un passage à niveau s’installait après les Açores et je devais faire de l’ouest dans la molle pour éviter la dorsale anticyclonique et suite à des soucis techniques, je n’ai pas pu les suivre et j’ai été contraint de faire du sud. Là, je pense qu’on va s’en sortir et rester dans le même régime météo que Whaou. C’est un premier passage à niveau qui va nous éloigner du reste de la flotte des multicoques 50 pieds. Enfin j’espère… »
Plus de 100 milles devant, Crêpes Whaou est dans ce flux d’est que Laiterie de Saint Malo espère atteindre en fin de journée. « Tout va bien à bord, l’air est gorgé d’humidité, mais il fait doux à bord de Crêpes Whaou » écrit Karine Fauconnier ce matin. «La nuit est étoilée et quelques constellations surveillent notre navigation. Nous tournons désormais le dos à la Polaire depuis que nous faisons cap plein sud. La constellation du Taureau au zénith se confond avec notre tête de mât. La Grande Ourse se lève et Cassiopée se couche (comme moi et Franck Yves bientôt). Et bien sûr, Orion et son bouclier nous envoient ce joli vent d’est qui nous permet d’avancer doucement mais sûrement vers Madère ».
A l’arrière, au-dessus du cap saint Vincent, le reste de la flotte des 50 pieds subit les mêmes désagréments que Laiterie de Saint Malo, es classes 40 et que quelques Imoca.













