Le cap de Bonne Espérance s’est gagné au prix de quelques souffrances. Dans un vent de 60 nœuds, des vagues de 10 mètres et le trafic maritime régulier aux parages de la pointe sud-africaine, Maud Fontenoy a vécu des heures difficiles, au plan physique mais aussi technique. « Avant le passage du cap, j’ai eu des problèmes de voile d’avant. J’ai du aller affaler, les écoutes m’ont fouetté les mains. Résultat, j’ai la main droite qui a doublé de volume avec un gros hématome et le pouce de ma main gauche, je ne sais pas s’il est cassé, mais en tout cas, il est bleu, rouge et gonflé, j’ai du mettre une atèle.»
L’éolienne, également cassée pendant le coup de tabac a pu être réparée hier (mercredi), pendant une accalmie que Maud a mise à profit pour bricoler mais aussi pour se ressourcer. « Je me suis lavée avec des seaux d’eau de mer- elle est à 18 degrés-, j‘ai fait le plein de nourriture, d’eau douce et j’ai profité des quelques rayons de soleil » expliquait-elle à la vacation du jour. Ces trois jours de mauvais temps, « il a fallu les assumer, mais ce qui est positif, c’est que le bateau a bien tenu le coup. Cette expérience m’a renforcée et m’a donné confiance en moi. Je suis très contente d’avoir franchi ce cap, ce n’est pas un tiers du parcours, mais c’est déjà une grande étape.»
Aujourd’hui, Maud évoluait au près serré, avec deux ris dans la grand-voile et son solent à l’avant. Entourée d’albatros, elle avait retrouvé le moral et sa voix était claire. « Chaque jour est une victoire sur soi-même. Il faut malgré tout tenir le coup, garder le sourire et essayer de prendre du plaisir. J’essaie toujours de regarder ce qui m’entoure avec les mêmes yeux émerveillés que ceux des enfants » philosophait-elle. Maud vogue d’obstacle en obstacle, et elle en est consciente « j’ai choisi d’être ici, donc je n’ai pas à me plaindre. » Dès aujourd’hui, elle va mettre du sud dans sa route, pour éviter le gros d’une dépression qui se dirige sur elle, ce qui ne l’empêchera pas de retrouver le gros temps avec des vents de 45 nœuds attendus dans les jours qui viennent.
Source L’Oréal Paris