Pour relever ce défi sportif d’envergure, Dominique embarquera comme co-skipper la navigatrice Michèle Paret, un choix qui s’appuie sur l’expérience accumulée par le tandem depuis 1996, date de leur première transat en double. Depuis plus de 10 ans le duo a accumulé un nombre considérable de milles, d’abord sur Figaro, avant de courir le circuit Imoca. Déjà project manager du premier TEMENOS, Michèle a également pris part à la totalité des courses en double et en équipage à bord du 60 pieds. Michèle et Dominique sont à ce jour le premier équipage mixte engagé.
Cette nouvelle grande épreuve permettra au skipper suisse, actuellement second au championnat du monde Imoca, d’inscrire à son palmarès un septième tour du monde, son premier en double.
Bien plus qu’un galop d’essai, la Barcelona World Race constitue une répétition grandeur nature à un an jour pour jour du prochain Vendée Globe, autre échéance majeure dans le programme du skipper. Le programme d’entraînements du tandem devrait démarrer juste après la Route du Rhum à laquelle Dominique participera le 29 octobre prochain, puisque les deux skippers ramèneront TEMENOS II de Pointe-à-Pitre à La Rochelle, une transatlantique hivernale qui devrait leur permettre de prendre rapidement leurs marques en double à bord du nouveau monocoque.
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Entretien avec Dominique Wavre et Michèle Paret
Comment as-tu accueilli l’annonce de cette nouvelle course ?
Dominique Wavre : Avec un immense plaisir, je me suis dit que c’était une course faîte pour nous. Partager au quotidien une expérience comme celle-là c’est fantastique, je me réjouis de découvrir le grand Sud à deux. Un Vendée Globe en double en quelque sorte, c’est ce dont on rêvait !
Michèle Paret : C’est la course qui manquait dans ma vie de marin et sans doute de celle de beaucoup d’autres ! Au même titre que le Vendée Globe, c’est une aventure extraordinaire avec un aspect humain prépondérant. Retrouver l’intensité du grand Sud en course, la magie et le stress engendrés dans ces endroits ne se rencontrent nulle part ailleurs, ce sont des moments exceptionnels …
Si son parcours évoque celui Vendée Globe, quelles sont les différences avec la célèbre course autour du monde ?
DW : Les différences sont de taille. Pour la marche du bateau, cela sous-entend aucun temps mort, en double il y a toujours quelqu’un sur le pont pour le régler. Cela devrait se ressentir sur les performances de la flotte. Pour le marin, le double signifie moins de prise de risque qu’en solitaire, notamment dans les manoeuvres. Il reste toutefois une inconnue de taille pour l’ensemble des coureurs, la gestion de l’aspect humain en double sur une course de trois mois…
MP : A deux on a moins de retenue, et on va probablement pousser la performance plus loin. Physiquement on aura moins besoin de s’économiser, contrairement au solitaire, les périodes de récupération seront plus longues et plus réparatrices. On peut dormir sur ses deux oreilles durant ses quarts de repos, s’il y a le moindre problème, on peut compter sur l’autre pour vous réveiller et faire face si besoin.
Pourquoi Michèle ?
DW : C’est avec Michèle que j’ai fait la plupart des courses en double, notre complicité est de tous les instants et je sais d’avance que les choses vont très bien se passer sur les plans humain et technique.
Ton avis sur le tandem que vous formez ? Vos atouts ?
MP : On se connaît parfaitement nous formons une vraie équipe. Nous sommes en confiance, et entre nous il y a un partage intégral de tous les instants, les bons comme les mauvais. Lorsque l’on se retrouve sur un bateau chacun prend sa place très naturellement, on est très complémentaires.
Que devrait t’apporter cette participation à la Barcelona World Race dans ta préparation au Vendée Globe ?
DW : La Barcelona World Race va énormément servir dans ma préparation et la fiabilisation du bateau. Même si l’évènement phare du programme reste le Vendée Globe, la Barcelona World Race est une course qui en elle-même est déjà un accomplissement, on va y apprendre énormément. Le plateau de concurrents s’annonce redoutable, avec un grand nombre de bateaux de dernière génération au départ, cela promet une course extrêmement disputée.
Quelles sont vos ambitions ?
MP : Par superstition et pudeur, je n’aime pas trop évoquer le sujet. Lorsque l’on choisit de partir en course, c’est bien évidement pour faire le meilleur résultat possible et surtout arriver satisfait du travail bien fait, sans regret…
Source Temenos