Eric Drouglazet est de retour aux affaires. Vainqueur de l’épreuve en 2001, le très expérimenté Breton (20e à 1h49 au général) a pris le meilleur sur ses 43 adversaires solitaires cet après-midi en baie de Santander. Son PIXmania.com a doublé le premier la bouée Radio France avant de mettre l’étrave vers le large. Ce golfe de Gascogne qu’il faut à nouveau traverser à destination des Birvideaux, entre Belle-Île et Groix, marque à virer avant de redescendre vers la Vendée et Saint-Gilles Croix de Vie, où les bateaux sont attendus dans la nuit de mardi à mercredi. « C’est sympa de partir en tête, avec du vent bien frais et c’est plutôt encourageant », a commenté « Droug’ » au moment de prendre le large avant de prévenir : « maintenant ce sera du vent dans la figure toute la nuit… »
Le spectacle était sublime cet après-midi et d’ailleurs apprécié de nombreux Espagnols venus d’abord saluer le départ des bateaux sur les quais, puis massés pour admirer le parcours côtier au Palais de la Magdalena et sur la plage el Sardinero.
Dans un vent de nord-nord-ouest de 8 à 10 nœuds, les 44 solitaires furent d’abord pressés au point de monter trop tôt sur la ligne de départ et de provoquer un rappel général. A 15h 19 le deuxième départ fut le bon, hormis un rappel individuel pour le Virbac-Paprec de Jean-Pierre Dick. On vit aussi l’Italien Pietro D’Ali (Nanni Diesel) « réparer » alors que l’injonction ne lui en avait pas été faite. Très vite, le malheureux Damien Seguin (AltéAd Région Pays de La Loire) demanda et obtint l’autorisation de rentrer au port pour réparer, drisse de grand’voile cassée.
Au près, dans 10 nœuds de vent
Pendant ce temps, Fred Duthil (Brossard) parti à gauche du plan d’eau, à la bouée, navigua de manière très maîtrisée sur le premier bord de près, tout comme le bizuth Christopher Pratt (Espoir Crédit Agricole). En faisant l’intérieur… d’un cargo mouillé dans la baie et qui faisait office de séparation de trafic, ces deux spécialistes de la régate étaient aussi les deux bateaux à se disputer le passage en tête à la bouée sous le vent, Duthil prenant finalement le meilleur à cette marque.
Mais après le deuxième bord de près qui faisait office d’ultime au revoir à Santander, c’est bien Eric Drouglazet, donc, qui prenait le large le premier, devant Armel Le Cléac’h (Brit Air), Christopher Pratt, Fred Duthil et Yann Elies (Groupe Generali Assurances, 5e). La flotte était encore très groupée et tous les favoris pointaient leur étrave dans le listing des 15 premiers, à l’exception du vainqueur de la première étape de Gérald Véniard (Scutum, 19e) et de Kito de Pavant (Groupe Bel, 23e).
Damien Seguin, lui, annonçait qu’il repartait du port après une réparation expresse et semblait prendre avec philosophie le fait de devoir s’acquitter de ce parcours initial de 4 milles que les 43 autres solitaires venaient de terminer. Comme il a demandé assistance pour rentrer au port, il risque un minimum de deux heures de pénalité.
Les 43 autres, eux, sont partis à l’assaut du golfe de Gascogne, au près. Et déjà on sentait des choix de route légèrement différents, plus ou moins au large. Absolument rien n’était joué, tant l’incertitude météo était la chose la mieux partagée du monde des navigateurs avant le départ ce midi, au ponton de Santander.
De l’avis général, on partait vers 24 premières heures de navigation au près mais il y aurait peut-être déjà une bascule de vent à négocier dès demain matin lundi. Jean-Paul Mouren (M@rseillentreprises), le doyen de l’épreuve, prenait alors un départ d’étape de La Solitaire pour la… soixante dix-septième fois. Et il trouvait cela « tout à fait sympathique »… Christopher Pratt, ne le contredisait pas : « il fait beau, on navigue en short et tee-shirt, c’est super agréable, même si le vent est très instable, comme il l’a été sur tout le parcours côtier. J’avais à cœur de bien faire, je suis parti le couteau entre les dents et c’est bien d’être dans le bon paquet. A partir de maintenant ça va être barre, barre, barre… et je pense qu’on va barrer un peu aussi ! (rires) Je suis bord à bord avec Brit Air, on a 10 nœuds de vent très instable, on n’arrête pas de régler, on ne peut pas lâcher la barre.» Il le faudra pourtant, ne serait-ce que pour se reposer quelques minutes et laisser opérationnels le maximum de neurones possibles en prévision des décisions à prendre demain, puis après les Birvideaux, mardi. C’est reparti.
Cap vers Saint-Gilles-Croix-de-Vie
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