Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison 2006 ?
« Sur le papier, le programme sportif était assez léger cette année, mais en réalité, le rythme est dense depuis le début de l’année ! La Transat ag2r a demandé beaucoup de préparation et d’implication, il a fallu se remettre dans le bain « Figaro », 10 ans après avoir quitté ce circuit… Et la course en elle-même a été riche d’enseignements. Ma transatlantique retour en solitaire effectuée à la suite, de « l’ag2r » au mois de mai a été extrêmement bénéfique. Ce type de navigation est apaisant et constructif. Je connais maintenant mieux le bateau. Ces 15 jours loin des pressions de la compétition m’ont apporté de nouveaux éclairages pour d’éventuelles améliorations techniques sur le bateau. Les records SNSM et Petit Navire ont eu l’intérêt de nous faire naviguer au contact, de jauger nos concurrents directs. »
Comment se passent vos premiers bords avec votre nouvelle équipe technique ?
« Je suis très content de ce renouvellement. Il y a beaucoup de travail sur la planche, mais le virage se négocie bien. D’année en année, le niveau monte dans les « écuries » IMOCA, tant en terme d’organisation que de technique pure. Il faut s’adapter sans cesse. »
Quel est le programme des semaines à venir ?
« Le bateau va être sorti de l’eau lundi 24 juillet pour une révision complète : il a déjà 9 000 milles à son actif depuis le début de la saison 2006 ! Je vais participer au lancement de ce chantier, notamment pour tout ce qui touche à l’électronique. Après, je vais me reposer un peu… »
Suivez-vous une préparation spécifique avant une grande course telle que la Route du Rhum ?
« Je fais du sport de manière plus régulière. Vélo, natation, surf : des disciplines autant ludiques que sportives, c’est une manière de se préparer pleinement : physiquement et moralement. Septembre et début octobre seront consacrés aux entraînements en mer. Sur des bateaux aussi puissants, chaque sortie est aussi physique que technique ! Pendant ces trois mois : août, septembre, octobre, je vais essayer d’être « zen »… »
Cette année le plateau sportif accueille de nouveaux venus sur le circuit mais néanmoins des skippers expérimentés, à l’instar de Yann Eliès, Brian Thompson, Jérémy Beyou, Armel Le Cléac’h. Qu’en pensez-vous ?
« Le niveau technique et sportif est de plus en plus homogène et il a encore monté d’un cran. Tout le monde, nouveaux venus compris, a les moyens et des atouts pour se battre et bien figurer. La maturité d’un projet est effectivement un plus mais cela ne fait pas tout, loin de là ! Il va falloir se battre pied à pied, d’autant que l’organisation a rétablit cette année l’arrivée par le Nord de la Guadeloupe. C’est une zone généralement sans vent dans laquelle les premiers risquent fort de tomber dans des pièges, laissant le loisir aux poursuivants de les rattraper. L’arrivée sera aléatoire. »
Que représente la Route du Rhum pour vous ?
« Une quête du graal parmi d’autres… Le summum de la régate en solitaire. C’est une course très rapide, comme toutes celles qui partent de France à l’automne : il ne faut vraiment pas rater son départ pour pouvoir bénéficier le premier des systèmes météo : on est toujours plus intelligent lorsqu’on est devant !"
Source Sill & Veolia