A Progreso ce matin, les quatre marins qui viennent de franchir la ligne d’arrivée de la Solidaire du Chocolat parlent tous de l’enfer qu’ils ont vécu pendant cette transat. On retient notamment la réaction de Bruno Jourdren, qui signale même que cette course a été sa dernière en équipage réduit, car physiquement elle a été très éprouvante pour le marin de Carantec.
Bruno Jourdren (Cheminées Poujoulat) : « Nerveusement, on s’en sort toujours, mais physiquement cette course restera très éprouvante. C’est la transat la plus dure que j’ai jamais disputée et heureusement que j’étais avec Bernard avec lequel tout s’est très bien passé et aux côtés duquel j’ai eu plaisir à me bagarrer. Je suis content d’avoir disputé cette Solidaire du Chocolat, mais c’était ma dernière course au large en équipage réduit… »
Giovanni Soldini (Telecom Italia) : « Non, cela n’a pas été une souffrance : c’était une belle course même si elle s’est révélée très dure. Cette transat était éprouvante car il y avait beaucoup de près et donc pas mal de bleus. J’étais bien en mer, le problème c’était les 15 jours dans la tempête. Le bateau a beaucoup tapé dans les vagues et les creux générés par les dépressions en Atlantique. On a malheureusement cassé notre étai, une pièce toute bête au moment où il fallait qu’on gagne dans le sud, mais ça n’a pas été possible. »
Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) : « Cette course a été aussi belle que dure. Nous avons rarement fait la route directe et les deux semaines de près avec les six dépressions ont été coriaces. A la gîte, on a dû se bagarrer tout le temps : pour s’habiller, pour manger, pour se déplacer, pour aller aux toilettes… Et quinze jours à mariner dans un ciré, ce n’est pas drôle. Et puis, il y a eu cette régate de folie avec Telecom Italia qui a duré 2 000 milles et jusqu’au bout. Ce matin, nous étions même revenus à 400 mètres derrière, mais ils ont réussi à nous remettre 1 ou 2 milles. C’est une course à refaire : de toutes façons, cela ne pourra pas être pire ! »
Pietro D’Ali (Telecom Italia) : « Cette course était longue, très dure et nous avons eu froid, même si ce n’était pas le Grand Sud ! Les 15 jours de près ont été horribles. On était trempé en permanence et c’était juste impossible de se sécher, ne serait-ce que de s’essorer. La délivrance a été l’entrée dans les alizés avec le retour de la chaleur. On a pu enfin se cuisiner des pastas au lieu de manger des gâteaux. »









