Frédéric Denis (800 – Nautipark), vainqueur en proto : « Je ne savais pas que j’étais en tête ! La fin de parcours a été super difficile, je n’avais plus de batterie, donc plus de pilote, j’ai barré tout le temps. En plus, j’ai cassé mes lunettes et avec la fatigue, je voyais double ou triple ! Et comme j’avais cassé ma sous-barbe, je ne pouvais plus mettre le spi. J’ai donc douté, je me demandais si certains coureurs n’avaient pas fait le tour de l’île d’Yeu par l’ouest et s’ils n’étaient pas devant moi… Le début de course a été « aérien » ! On a eu jusqu’à 35 nœuds avec une mer très croisée, très dure, le bateau tapait énormément, j’avais mal pour lui. Ensuite, il y a eu une belle pétole, mais celle qui m’a tué, c’est la deuxième, celle d’hier après-midi. J’ai pu dormir dans la descente, le pilote barrait mieux que moi et comme on se faisait rincer, je me suis mis dedans et j’ai dormi une heure, pareil dans la première pétole, mais depuis non. Je suis explosé, mais vraiment heureux. »
Luke Berry (735 – Wilde Side), 2e en proto : « ça a été court, mais super intense ! On a eu toutes les conditions, toutes les voiles y sont passées. Et avec la bagarre finale en plus avec Axel sur la fin, c’était parfait ! Je n’ai pas mangé ni dormi depuis mon passage du pont. Au pont, j’avais une heure d’avance sur le paquet de quatre bateaux qui me poursuivait, je pensais être un peu tranquille et, d’un coup, je les ai vu revenir sur moi. A l’arrivée, j’ai pris un casier et j’ai vu Axel fondre sur moi, il m’a même passé à un moment, j’étais fou ! J’ai une grosse pensée pour Clément, il aurait dû être là à se bagarrer avec nous… (Clément Bouyssou, deuxième du pointage de neutralisation lundi, contraint à l’abandon sur blessure, ndlr) »
Axel Trehin (716 – www.axeltrehin.com) 3e en proto : « ça a bien bataillé à quatre jusqu’à hier soir, ça met une bonne pression, mais c’est super usant. A un moment j’ai demandé au Basque (JB Daramy 814 – Chocolat Pariès avec qui il était bord à bord, ndlr) de me lâcher les basques ! (rires) A Ré, j’ai joué le courant, j’ai réussi à les décrocher un peu et après, au large de St Gilles Croix de vie, ça s’est joué sur des choix de voiles. Là, je suis cramé, c’était le but. Avec les bateaux juste à côté, je n’arrivais de toute façon pas à dormir. J’ai tout le temps cherché le meilleur réglage, la meilleure combinaison de voile. Pas question de me ménager ! En revanche, dès le pont de l’île de Ré, j’avais mangé toutes mes réserves… Là, j’ai hyper faim ! »