Retour sur la quatrième étape entre Sanya et Auckland

Mapfre et Abu Dhabi
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Ils avaient prévu un début d’étape difficile avec du près dans des conditions musclées et les équipages de la Volvo Ocean Race ont en effet rencontré de telles conditions au départ de Sanya. L’important était de préserver le bateau dans 30 noeuds de vent et une mer méchante. Pour Ian Walker d’Abu Dhabi les premières journées entre Sanya et Auckland figurent parmi les plus inconfortables du tour du monde en équipage : “C’est avec le courant des Aiguilles la partie que je déteste,” déclare t-il. A bord de Mapfre, le mal de mer compliquait la tâche. Le reporter expliquait que la vie à bord ressemblait à “une séance sur un taureau de rodéo” et qu’il n’était guère facile de s’adapter aux conditions. Quant à la course, Dongfeng était le premier VOR65 à quitter la baie de Sanya après ses victoires lors de l’étape précédente et lors de l’in-port.

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Il fallait attendre la troisième journée de cette étape pour voir la première grande option. SCA et Brunel ont décidé de remonter vers le nord au large de Taiwan, tandis que les quatre autres ont continué sur la route plus directe au large des Philippines. Le Néerlandais, Bouwe Bekking s’est dit surpris que d’autres ne l’ont pas suivi. On se souvient que la route vers le nord a été un très bon choix lors de la dernière édition. La différence est que cette fois, il s’agit d’une flotte de monotypes et cela incite les skippers à rester groupé afin de contrôler leurs adversaires. Cela dit, certains comme Charles Caudrelier et Ian Walker allaient dire plus tard qu’ils auraient dû choisir cette option nord plutôt que de rester concentrés sur les bateaux à côté. Si Bekking était confiant dans son choix, l’option n’a pas payé pour les filles sur SCA qui ont subi des dégâts à une fixation de drisse, ce qui allait leur coûter des milles.

Sur Mapfre, l’idée était de gagner vers l’est afin de pouvoir profiter d’une dépression avant de toucher les alizés. Ils s’attendaient alors à une douzaine de jours bâbord amures avec des vitesses autour de 15-20 noeuds. Mais deux jours plus tard les gains des nordistes devenaient évidents. Les Espagnols se trouvaient alors engagés dans une course de vitesse à côté de Dongfeng avec le bateau franco-chinois affichant des moyennes légèrement supérieures. Jean-Luc Nélias, navigateur sur Mapfre a dû travailler sans ses fichiers météo après une panne du système de communications à bord du VOR65.

Lors de la huitième journée de cette étape, Brunel a décidé de rejoindre les sudistes et a pu croiser devant Abu Dhabi Ocean Racing. SCA était donc la seule équipe à rester isolée sur sa trajectoire à l’est. Mais c’était le Pot au Noir qui occupait les esprits à ce moment-là, car tout le monde anticipait une nouvelle compression de la flotte. Grosse déception pour Dongfeng, qui se trouvait alors à l’arrière de la flotte en termes de distance à l’arrivée et pire encore, les soucis techniques s’accumulaient avec notamment le rail qui s’arrachait du mât pour la troisième fois dans cette épreuve.

Aux abords du Pot au Noir, Abu Dhabi a réduit l’écart par rapport au leader Brunel gagnant 17 milles en 24 heures. Après avoir mené la flotte pendant huit jours, les Néerlandais se sont trouvés englués sous un nuage et chutaient à la cinquième place dans le classement. La flotte était de nouveau très groupée avec moins de 60 milles entre le leader et le dernier. Mapfre et Dongfeng étaient alors de nouveau engagés dans un duel avec Abu Dhabi quelques milles devant. Erwan Israël, navigateur sur Dongfeng avait tout à fait raison en déclarant que les deux bateaux allaient rester ensemble jusqu’à Auckland avec Abu Dhabi s’intercalant parfois entre les deux.

C’était à 9h31 samedi matin que les Espagnols remportent l’étape et en ce faisant l’équipe est devenue le quatrième vainqueur en quatre étapes. Huit minutes plus tard, Abu Dhabi a pris la deuxième place suivi quelques minutes après par Dongfeng. L’arrivée la plus serrée de la course.