Des frères Garcia à bord de We Are Water aux deux compères de One Planet One Ocean & Pharmaton, Aleix Gelabert et Didac Costa, les équipages manifestent une certaine confiance avant d’attaquer le mois de mer qui va les mener jusqu’au cap Horn. Mais l’indulgence des mers du Sud ne durera peut-être pas. Pour certains ce n’est que le début de l’aventure. L’équipage de One Planet One Ocean & Pharmaton n’a franchi la porte de l’Indien que ce dimanche en début d’après-midi, il reste encore de l’eau à courir avant d’atteindre la pointe de la Terre de Feu.
A bord de Cheminées Poujoulat, comme de Neutrogena, les quatre hommes, habitués des navigations australes, risquent de ne pas attendre longtemps avant d’avoir à livrer leur premier vrai combat contre l’Indien. En cause, deux centres dépressionnaires particulièrement actifs, avatars des cyclones Diamondra et Eunice qui se sont formés au large du golfe du Bengale, descendent vers le sud-est en générant sur leur passage des vents supérieurs à 50 nœuds. Pour les deux leaders, deux solutions sont possibles en fonction des évolutions à venir : remonter vers le nord-est, au prix d’un gros écart de route, permettrait si les deux dépressions descendent rapidement vers le sud de les contourner par leur face nord et de bénéficier de vents portants.
A rebours, gagner dans le sud permettrait de trouver des régimes de vent de sud à sud-est, dans une dépression qui devrait logiquement se combler au contact des mers froides de l’océan Indien . Dans un cas comme dans l’autre, la situation sera très inconfortable : mer forte et croisée, vents tempétueux, c’est un véritable combat que devront mener les deux tandems.
Ils ont dit :
Aleix Gelabert (One Planet One Ocean & Pharmaton) : « C’est la première fois que nous naviguons dans l’océan Indien, on a des sentiments mélangés. Le premier c’est l’humilité parce que nous avons toujours entendu parler de l’histoire de l’Indien et tu as forcément du respect pour la puissance de ces océans. Dans le même temps, on est très fiers et très heureux d’être ici, de naviguer et d’être toujours en course. On peut se détendre en pensant qu’on arrive dans l’océan Indien à 100%, le bateau comme nous-mêmes. »
Willy Garcia (We Are Water) : « Les conditions ont changé : on a maintenant une mer formée, croisée, parce que nous sommes en train de traverser une dorsale avec différents régimes de vent. Le vent et la mer s’opposent, c’est très agité et très inconfortable à bord. Nous avons eu un souci avec le désalinisateur qui nous fabrique de l’eau potable. On a mis du temps pour résoudre le problème, du coup on était un peu anxieux parce que c’est un facteur très très important. Parfois on pense à la casse : démâter, briser un safran. Mais si vous vous retrouvez sans eau potable, c’est tout autant un coup dur…. »
Classement à 15h00
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 15 192,1 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 224,4 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 1030,6 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 1245,7 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 1881,1 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 2388,5 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 2810,6 milles