« J’ai quitté Saint-Malo serein, mais il y avait forcément un peu de tension en s’élançant car ce n’est pas tous les jours que l’on part sur une telle course. Je souhaitais être prudent sur ces premiers milles, ce que j’ai fait avant de rentrer vraiment dans le rythme le long des côtes bretonnes lors de la première nuit. Je ne voulais pas me laisser prendre par la pression des concurrents au risque de faire des erreurs et de naviguer au delà de mon niveau, de me mettre dans le rouge. J’ai fait ma course, à mon rythme et lorsque j’attaquais c’est que je me sentais pleinement en confiance pour le faire. Nous avons eu des alizés relativement calmes avec peu de mer : les conditions idéales en multicoque. C’était ma première en solo en multicoque mais je signe tout de suite pour une deuxième !»
« Quand je m’élance sur une course, je pars dans le scénario le plus rationnel possible. Dans ce cas, je considérais qu’une 4e place serait déjà un très bon résultat compte tenu du plateau des gros multicoques en Ultime. Je pensais avoir une carte à jouer dans la catégorie des 70-80 pieds. Banque Populaire et Spindrift étaient intouchables de par la taille du bateau. Quand j’étais à 100 % pour accrocher ma 3e place, je pense que Loïck et Yann avaient encore au moins 20 % du potentiel de leur machine sous le pied. J’ai gagné la Route du Rhum dans ma catégorie (rires) .celle des petits grands multicoques !»
« Evidemment, je pense aussi à Antoine Koch et Jean-Yves Bernot qui m’ont routé et qui ont fait un super job sur cette partie. Techniquement tout s’est bien déroulé hormis un problème de moteur dans les tous derniers jours. Le système des plans porteurs développé par le Gitana Team, en collaboration avec l’équipe de Guillaume Verdier, a clairement fait ses preuves et les safrans sont arrivés intacts en Guadeloupe. Cette transat nous a permis de valider la fiabilité du système dans le mauvais temps, lors des premiers jours de course, mais également sur la durée. Les safrans en T créent un effet turbo indéniable sur le bateau à certaines allures. L’ajout de ce système est également intéressant question sécurité car nous avons gagné en stabilité ce qui m’a notamment permis d’attaquer les premiers jours dans la brise sans me sentir en danger. Avec les plans porteurs sur les safrans de flotteurs nous avons ouvert une voie et franchi une première étape importante mais ce n’est pas fini. Il nous reste beaucoup de travail et nous allons mener des investigations plus poussées sur les nouvelles générations d’appendices. L’objectif est bien de capitaliser sur l’avance prise et de devenir le premier trimaran océanique volant. »