Tomber de rideau sur la quinzième édition

Voiles de Saint-Tropez 2014
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Les voiliers dits « Classiques » naviguaient cette semaine aux Voiles dûment répartis en deux registres distincts, les « Epoques » , et les « Classiques », voiliers nés à partir des années 60. Dans le groupe Grand Tradition, on retrouve les plus grandes unités classiques du moment, et c’est assez naturellement que l’immense goélette Elena of London (Herreshoff 2009) impose la puissance de ses 1 300 m2 de voilure, devant Mariquita, le grand cotre aurique de William Fife (1911) et le jeune centenaire Moonbeam IV (1914).

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Le Groupe Epoque Aurique A rassemblait cette année 14 somptueux cotres, goélettes ou sloops gréés aurique, de 9 à 19 mètres de long, pour la moitié âgés de plus de 100 ans. Face aux habitués des podium tropéziens Nan of Fife (Fife1896) ou Bonafide (Sibbick 1899), c’est le nouveau venu Olympian, P Class américain de 1913 qui triomphe largement, laissant Chinook (Herreshoff 1916), se disputer les accessits avec un autre étonnant nouveau venu, Folly (Camper et Nicholson 1907) barré à Saint-Tropez par German Frers.

Le Trophée Rolex est attribué au vainqueur du Groupe Epoque Aurique B. Lancé en 1885, le cotre aurique Partridge a fait honneur à son génial créateur John Beavor Webb en damant le pion aux redoutables “petits” mais toniques auriques Jap (Fife 1897) et Lulu (Rabot-Caillebotte1897). « C’est un grand honneur d’avoir réussi à remporter le Trophée Rolex. L’équipage a été incroyable et durant toute cette semaine nous avons été très concentrés sur les manœuvres et la tactique car les conditions météos n’étaient pas évidentes. Je suis très heureux ce soir, c’est une consécration pour nous mais surtout pour le bateau » confiait Alexander Laird, skipper de Partridge.

Côté voiles triangulaires, ou gréement de type Marconi, le spectacle a été une nouvelle fois de toute beauté, tant sur le plan de l’esthétisme pure, que par l’intensité sportive des régates. Le 12 m JI américain Seven Seas of Porto (Crane 1935) s’est montré largement au-dessus de la concurrence, dominant chaque régate de la tête et des épaules. Le rapide sloop Rowdy, (Herreshoff1916) n’avait pas connu pareille concurrence depuis longtemps. Il sauve les meubles en montant sur la deuxième marche du podium devant un autre ténor des voiles, le célèbre yawl marconi signé Olin Stephens Manitou (1916).

Le Class Q signé Paine (1930) Jour de Fête et confié à l’expertise de Pascal Oddo triomphe lors de chacune des trois courses validées par le groupe Marconi B. Leonore l’autre Q Class signé Johann Anker n’a rien pu faire, sinon de tenir à distance le sloop marconi Sirius (Stephens 1930) pour le gain de la deuxième place. En Epoque Marconi C, c’est le nouveau venu et néanmoins légendaire (Sparksman et Stephens 1930) Dorade, barré par ses propriétaires américains Matt et Pam Brooks qui triomphe à l’issue de superbes mano a mano avec les non moins légendaires Skylark of 1937 (Olin Stephens) et Cholita (Potter 1937). Plus petits en taille, les protagonistes du groupe Marconi D régatent en pleine cohérence entre voiliers nés entre les années 20 et 50. Le plan May Arrow de 1924 s’impose devant le plan Cornu Jalina (1946) et Sonda, sublime 8 m de 1951 signé Gruer.

Du côté des voiliers classiques Marconi A, Il Moro di Venezia a livré un âpre combat toute la semaine pour résister aux assauts des redoutables 12 m JI Sovereign des frères Bérenger (Boyd 1963) ou Ikra Boyd 1964). C’est en définitive Philippe Monnet qui vient placer son plan Sparksman&Stephens de 1956 Lys sur le podium en conclusion de régates à couteaux tirés. En Groupe Classique Marconi B, le sloop Marconi signé André Mauric Fantasque l’emporte devant Maria Giovanna (Stephens 1969) et Outlaw (Illingworth 1963).

Class J : Ranger sans partage

Quatre Class J ont véritablement régalé les regards des aficionados amateurs ou experts au large de Pampelonne. Ces géants ont validé 4 courses, et Ranger, la belle réplique signé Jackson en 2003 a dominé de la tête et des épaules ses adversaires Velsheda (2ème) et Lionheart.

15 m JI ; la revanche de The Lady Anne

Si le Trophée annuel des 15 m JI était avant même le premier coup de canon des Voiles d’ores et déjà la propriété de Mariska (Fife 1908), les Britanniques de The Lady Anne (Fife 1912) ont mis un point d’honneur à clore cette belle année par une victoire à Saint-Tropez. Mariska, malgré Pierre Antoine Morvan à la barre termine deuxième, devant Hispania (Fife 1909) et Tuiga. Quatre 12 m JI Vintage disputaient leur régate propre à Saint-Tropez. Wings (Nicholson 1937) l’emporte avec deux victoires sur 3 manches validées, devant Vanity V (Fife 1936) et Vim (Stephens 1939)

Tofinous et Code 0

Ils représentent l’esprit classique traduit en version moderne. Tofinous et Code 0 ont régaté sur le plan d’eau des voiliers classiques, mêlant leurs voiles carbone aux grandes toiles en coton. C’est le Tofinou 12 Camomille qui l’emporte, devant l’autre Tofinou 12 Milou et Aloha 2, le Code 1 de François Bouy.

IRC A

Bataille d’anthologie entre les impressionnants Protos Maxi 72 Robertissima III (Judel Vrolijk 2009) qui l’emporte, et Jethou (JV 2012), battu sur le fil pour la place de dauphin par My Song, le Nauta 84 Reichel Pugh de 1999.

IRC B

Le X Yacht INXS RD de Philippe Frantz a remarquablement surmonté un premier jour calamiteux, pour aligner quatre courses victorieuses et s’imposer dans le groupe le plus dense et le plus homogène de voiliers modernes. Il devance de trois longueurs un habitué des Voiles, James Blackmore à bord de Music, le grand Swan signé Frers, et l’autre Music, le Baltic 590 Suisse.

IRC C

Autre nouveau venu aux Voiles qui d’emblée marque les esprits de son empreinte, le TP 52 Nanoq et son équipage “all star” emmené par James Spithill l’emporte grâce à une superbe entame de semaine, devant l’autre TP 52 Gladiator de Tony Langley, et Spirit of Malouen VI de Sébastien Petit Huguenin.

IRC D

On retrouve les plus grands constructeurs internationaux dans ce groupe éminemment compétitif. Adrien Follin et Give me Five l’emportent d’une courte tête face à Frédéric Bouillon et son Wallis. Michael Mueller sur Pappes monte sur la troisième marche du podium.

IRC E

Belle victoire de l’A35 Chenapan avec 3 succès sur 5 courses validées, devant l’autre A35 Tchin de Jean Claude Bertrand et le Lago 950 Savoyard Java Bleue, au sympathique Jacky Maitre.

WALLY

Douze Wally, record égalé, naviguaient cette semaine sur leur rond dédié à Pampelonne. Magic Carpet Cubed l’emporte, sans pour autant réaliser de grand chelem puisque la victoire de la troisième course lui échappe, au profit de Magic Blue qui assure ainsi sa deuxième place au général, devant le 94 pieds Galma.

LES TROPHEES

Trophée Rolex (1er voilier Epoque à gréement Aurique B): Partridge
Trophée Edmond de Rothschild (1er voilier Moderne plus de 16m) : Robertissima III
Trophée BMW (Classe de Wally) : Magic Carpet Cubed
Coupe de la Ville de Saint-Tropez (1er voilier Moderne toutes catégories) : Robertissima III
Trophée Yacht Club de France (YCF) : Alcyon
Trophéminin (1er équipage féminin) : No Limit