C’est en milieu de matinée (heure locale) que Sébastien Rogues et Armel Tripon ont franchi la ligne d’arrivée après une longue attente sans vent devant le port d’Horta. Détendus, heureux d’en avoir fini avec la longue période de pétole, les deux navigateurs affichaient une évidente complicité qui fut sûrement d’une grande part dans leur succès.
Sébastien Rogues : « On a réussi à se rapprocher de Sao Jorge avec un peu d’air. Là,on a empanné et on est parti par devant. Sur cette course, c’était des conditions de rêve : du portant à n’en plus pouvoir, du vent et une belle bagarre au début, c’était vraiment intéressant. On a eu un passage un peu sportif au cap Finisterre, on est resté prudent, l’objectif était de ne pas casser de matériel. C’est bien de gagner une première étape, maison en a une autre derrière.
On a beaucoup de choses en test sur le bateau. On essaye d’innover. L’enrouleur de spi fait partie des innovations. Avec Armel, cela était la bonne humeur du début à la fin, c’est un mec exceptionnel. Un de ces quatre, on va se programmer un Mini-Fastnet en semble, histoire de revenir à nos premières amours. Il faut en profiter car Armel commence à ne plus être tout jeune (rires) ».
Mare arrive en deuxième position
On est forcément un peu déçu quand on a livré une bagarre au contact pendant 5 jours de course et que tout s’est joué sur un trou de vent. L’équipage de Mare a voulu pousser un bord un peu trop loin pour échapper au marquage de GDF SUEZ. Mal lui en a pris puisqu’ils sont tombés dans une zone de calme qui leur coûte plus d’une heure d’écart à l’arrivée.
Réaction de Jörg Riechers : « C’était un excellent test pour Sébastien et moi, en vue de la Barcelona World Race. En revanche, on manque de vitesse sous spi. Du coup, on a été obligé de prendre plus de risques dans nos options. La nuit dernière, on a trop poussé un de nos bords, on est entré dans une molle et en cinq heures, on perd quinze milles. Alors, bien sûr, la fin de course est décevante, car pour le reste c’était super. On a limité les dégâts. On a encore une petite chance de gagner. J’espère que ça va être tactiquement difficile et plutôt dans des conditions dures. Avec Sébastien, ça s’est super bien passé : barre, réglages, relations humaines, c’est un gars extraordinaire. On forme une excellente équipe, je suis vraiment très content.»
Catherine Pourre et Goulven Royer complètent le podium à 16h 11mn 12s. L’équipage d’Eärwen a effectué un dernier choix tactique en passant entre les îles de Pico et Sao George. Catherine Pourre : « Même s’il est plus ancien, c’est un bateau éprouvé. On n’a pas eu peur de tirer dessus. Notamment au cap Finisterre et aussi lors de la descente sur les Açores où l’on avait décidé de descendre sous code zéro. C’était un peu l’ambiance bathyscaphe à bord. Dans la pétole, on ne s’en est pas mal sorti. Avec des routes originales périphérique nord au cap Finisterre et autoroute du sud vers les Açores, on arrive à quelque chose de pas mal. On aurait aimé se rapprocher un peu plus de Mare, mais Eole en avait décidé autrement. »