Sur les coups de 11h30, la trajectoire de Groupe Quéguiner-Leucémie espoir laissait à penser que Yann Eliès avait un problème technique : route plein Nord au lieu de l’Ouest, le leader actuel de La Solitaire du Figaro était alors dans le peloton à environ cinq milles du premier de cette troisième étape, Morgan Lagravière (Vendée). Cette avarie était rapidement circoncise par Yann Eliès qui brêlait une drisse et envoyait son foc solent pour assurer son gréement. Un quart d’heure plus tard, le solitaire pouvait reprendre sa route à plus de 7 nœuds vers la bouée Cap Caval. Ce détour n’a fait perdre qu’un petit mille au skipper qui devrait bénéficier dès la baie d’Audierne d’une mer moins agitée (2,5 mètres de creux au large de Penmarc’h) qui va préserver son gréement : il devrait certes perdre quelques minutes sur les leaders emmenés par Morgan Lagravière, d’ici le passage du raz de Sein, mais pourrait tout de même préserver sa première place au classement général s’il arrive moins de 57 minutes derrière Frédéric Duthil (Sépalumic) actuellement septième à cinq milles devant lui…
« J’étais grand-voile haute et génois, dans le Sud des Glénan, à 4 milles. Mon étai a cassé donc il a fallut que j’abatte en grand pour ne pas démâter. J’ai affalé le génois et tout ramassé à l’intérieur. Je me dis que ce serait trop bête d’abandonner maintenant car il y a du vent jusqu’à l’arrivée. Après Penmarc’h ça débride, on passe au vent de travers, puis le raz de Sein se fait avec du vent portant, donc je me dis qu’on va terminer l’étape. Il y a un petit peu de vent, mais ça s’est calmé. Il y a encore 20 nœuds, mais on a pas mal de mer. Claire (Pruvot) a cassé une barre de flèche, moi je n’ai pas changé d’étai après la Transat, j’ai fait un connerie… Ce n’est pas terrible mais bon, c’est chiant. » déclarait Yann Eliès vers 12h.