Le parcours préliminaire n’a pas été favorable à Franck Cammas et ses hommes, mais dès que l’Atlantique s’est ouvert à l’étrave de Groupama 4, le potentiel du bateau français a pu s’exprimer dans un vent de travers d’une petite vingtaine de noeuds. En glissant sous la flotte, le navigateur Jean-Luc Nélias a cherché le meilleur angle pour avaler d’abord le voilier chinois en milieu d’après-midi, puis les néo-Zélandais en milieu de nuit, les Émiratis au lever du jour et les Américains à midi ce lundi ! Comme lors de la transat, Franck Cammas et son équipage sont particulièrement à l’aise dans ces conditions débridées. Ils ont même réussi à se recaler au vent de la troupe.
Avec le vent de Nord-Ouest qui soufflait à la sortie du Tage, les navigateurs ont préféré allonger la foulée en piquant au Sud-Ouest à près de vingt noeuds de moyenne avant d’entamer une lente remontée vers l’archipel atlantique. Progressivement, la brise va mollir en s’orientant au secteur Nord et vers minuit, il n’y aura plus qu’une dizaine de noeuds à l’anémomètre. Les équipages vont donc obliquer pour passer au Nord de Santa Maria, car le centre anticyclonique est juste en dessous de cette première île açorienne. C’est à ce moment que la stratégie sera déterminante car il faudra éviter les calmes en se rapprochant des reliefs de Sao Miguel dans un faible souffle de secteur Ouest, donc contraire.
C’est mercredi matin que cette étape va se jouer : le premier à parer cette marque de parcours va pouvoir monter rapidement vers le Nord afin de s’écarter de l’archipel et devrait toucher une brise de plus en plus soutenue puisqu’une dépression s’est formée au milieu de l’Atlantique. Or cette perturbation va se décaler vers l’Angleterre dans les prochains jours et pousser toute la flotte jusqu’à l’arrivée à Lorient.
Pour l’instant, il n’y a pas d’option tactique marquée : tout le monde suit approximativement la même route et c’est lorsqu’il faudra louvoyer sous les falaises de Sao Miguel qu’il pourra y avoir quelques décalages productifs. La journée de mardi sera finalement moins complexe que prévue à l’approche des îles. C’est donc sur le rush final qui s’annonce très mouvementé que la différence va se faire : au portant avec plus de trente noeuds et une mer qui va se creuser, la flotte va certainement avoir l’occasion de dépasser les 500 milles en 24h ! Mais il faudra bien gérer la pédale d’accélération pour ne pas casser. Certains équipages n’ont pas grand-chose à perdre et tout à gagner à forcer le tempo, d’autres comme Franck Cammas et ses hommes savent que le moindre problème technique peut coûter très cher non seulement à l’arrivée à Lorient, mais surtout pour le classement général.
Classement de 15h
1. Telefonica – à 1 583,2 milles de l’arrivée
2. Groupama 4 – à 1,1 milles du premier
3. Puma – à 3,1 milles du premier
4. Abu Dhabi Ocean Racing – à 8,6 milles du premier
5. Camper – à 12,5 milles du premier
6. Team Sanya – à 26,4 milles du premier
Classement général
1-Groupama 4 (Franck Cammas) : 189 pts
2 -Telefonica (Iker Martinez) : 181 pts
3-Puma (Ken Read) : 176 pts
4-Camper (Chris Nicholson) : 166 pts
5-Abu Dhabi (Ian Walker) : 107 pts
6-Sanya (Mike Sanderson) : 34 pts
