Pierre, qu’est-ce qui a changé cette année en E-40 puisque tu as participé à trois saisons consécutives ?
"Le niveau a augmenté : plus de bateaux, de rendez-vous, de manches courues. Et je suis devenu barreur du Groupe Edmond de Rothschild. Sur ces catamarans, il faut que tout le monde puisse participer à la tactique, mais la plupart du temps c’est le barreur qui est le mieux à même de prendre la décision. Surtout dans les phases de contact qui se rapprochent du format match-race. Le bateau est adapté à ce que l’équipage suive naturellement une manœuvre engagée par le barreur sans prévenir parce qu’il est assez simple : il n’y a pas de délai pour initier un virement ou un empannage puisque le foc est auto-vireur."
Il y a deux types de courses : format long avec une bouée au vent à un peu plus d’un mille et format réduit dans les ports : il y a encore de la tactique sur ces parcours très courts où la marque est à 300 m au vent ?
"Il faut jouer avec les obstacles : quais, digues, pontons… Soit tu es au vent en situation de bloquer la flotte, soit il y a un quai et tu peux demander "obstacle" pour avoir de l’eau à virer. Il est très difficile d’anticiper avant le départ puisqu’il peut y avoir trois tribords à venir, la brise qui tombe d’un seul coup… et une lecture du plan d’eau difficile parce qu’il n’y a pas de trace des risées qui passent au-dessus des digues. Il peut y avoir une logique du vent au fil de la journée mais aussi un bouleversement total si la brise bascule. C’est donc la réactivité qui prime avec une tactique rapprochée qui vise souvent à perdre le moins possible en estimant la prise de risque. Les croisements se jouent à dix centimètres !" (…)
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