La flotte progresse au large du Cotentin

La flotte au large de Caen
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La première nuit a été agitée avec le passage de grains violents à l’image de celui qui préfigurait le front, dimanche après la bouée de Radio France : 35 nœuds en quelques minutes, des trombes d’eau et une mer qui se formait… Mais finalement, le vent s’est assagi dès le coucher du soleil pour une vingtaine de nœuds quand les 47 solitaires filaient grand train vers la pointe de Barfleur, au débridé. Et vers 23h, les leaders emmenés par Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Eric Péron (Macif 2009) et Frédéric Duthil (Sepalumic) contournaient cette première pointe dans une brise d’une petite vingtaine de nœuds de secteur Sud-Ouest.

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Vers 2h00, le front passait sur la flotte et la bascule du vent à l’Ouest-Nord Ouest était franche : le louvoyage pouvait commencer pour raser les côtes du Cotentin afin de s’abriter du courant de marée montante. Tous les solitaires repiquaient alors vers Cherbourg… sauf un ! Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) était en effet le seul à prolonger son bord au large afin d’anticiper sur la renverse du courant prévue vers 6h00 à la pointe de La Hague, et sur une rotation plus marquée au secteur Nord-Ouest d’une brise qui oscillait entre 17 et 23 nœuds.

Vers 5h00 du matin, les premiers contournaient la pointe et s’engageaient dans le Gros du Raz, au pied du phare : les trente milles à parcourir pour déborder l’île anglo-normande de Guernesey devraient finalement être moins ardus que prévu puisque les skippers n’auront plus de bords à tirer et vont bénéficier du jusant au lever du jour. L’accélération s’annonce franche mais le passage névralgique de la pointe du Cotentin a eu pour conséquence d’étirer la flotte et de fatiguer les organismes. Reste à savoir aussi si l’option solitaire de Thomas Ruyant va porter ses fruits dans le passage du Grand Russel… En tout cas, les 47 concurrents de cette deuxième étape n’auront plus à affronter les forts courants des îles anglo-saxonnes dès ce midi et le champ stratégique va enfin s’ouvrir en s’engageant au cœur de la Manche.

Talonnage de David Sineau
En allant s’abriter du courant de marée avant le passage de la pointe de La Hague, Britanie Cosmétiques a touché une roche : David Sineau a immédiatement prévenu la Direction de Course et le PSP Cormoran s’est détourné vers sa position car le bateau avait une voie d’eau. Le Cross Jobourg était en contact direct avec le skipper qui n’était qu’à quelques milles du port de Cherbourg.

Ils ont dit
Adrien Hardy (Agir Recouvrement) : « Depuis que nous avons passé Barfleur, le vent s’est renforcé et il y a eu pas mal de manœuvres à faire. La brise était très instable avec des grains entre 15 et 30 nœuds : déjà de la fatigue pour changer les voiles d’avant. Maintenant (4h00), c’est nuit noire dans les cailloux avec 25 nœuds de vent. Pas évident ! Il faut être vigilant parce que la flotte est encore très groupée à la côte et la visibilité n’est pas bonne. »

Charlie Dalin (Keopsys) : « C’est assez compliqué ce matin : il y a pas mal de vent et on joue dans les cailloux. C’est un peu chaud ! Il y a encore le raz Blanchard à passer et ça s’annonce un peu délicat… On a l’écran de navigation sur les genoux et on essaye d’éviter d’aller à la roche. »

Gildas Morvan (Cercle Vert) :« On tire des bords dans les contre-courants et il y a du vent et des vagues… A raser les cailloux ! »

Classement de 4h
1 Adrien Hardy AGIR RECOUVREMENT à 361.20 milles de l’arrivée
2 Jean-Pierre Nicol BERNARD CONTROLS à 0.00 nm
3 Eric Drouglazet LUISINA à 0.50 nm
4 Jérémie Beyou BPI à 1.00 nm
5 Thomas Rouxel BRETAGNE CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 1.10 nm
6 Eric Péron MACIF 2009 à 1.10 nm
7 Thierry Chabagny GEDIMAT à 1.20 nm
8 Erwan Tabarly NACARAT à 1.40 nm
9 Laurent Pellecuer ATELIER D’ARCHITECTURE JEAN PIERRE MONIER à 1.40 nm
10 Frédéric Duthil SEPALUMIC à 1.50 nm