Une escale qui pourrait bouleverser la donne

Dick et Peyron à Wellington
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Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron se sont amarrés ce matin à 11h11 (heure française) dans la marina de Chaffers, en plein centre ville de Wellington. Ils en repartiront vendredi 18 février à 11h11 très exactement après 48 heures d’escale au cours de laquelle les chariots de lattes de grand-voile seront remplacés et une bulle de roof réparée… entre autres. Or, le même jour à la même heure, MAPFRE devrait avoir doublé la Pointe de Farewell au Nord de l’île du Sud, réduisant ainsi dramatiquement son retard sur le monocoque bleu (record atteint le 7 février avec 781 milles d’écart !). Mais une question se pose : quel est l’état du bateau d’Iker Martinez et Xavi Fernandez (ex Foncia) après 13 000 milles de course à pousser la machine à fond ? On sait qu’ils ont déjà cassé une dérive, réparée avec les moyens du bord. Ont-ils intérêt à s’arrêter à leur tour ?

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Mieux vaut parfois accepter de perdre 48 heures et repartir avec une embarcation à 100% de ses capacités plutôt que de s’accrocher à sa position et hypothéquer ses chances de succès. C’est le choix opéré par Groupe Bel. Lors de l’édition 2007/ 2008, c’était aussi celui d’Hugo Boss et de Temenos, qui terminèrent respectivement 2e et 3e à Barcelone. Aujourd’hui, ce dilemme taraude une bonne partie des équipages de tête. A bord de Renault Z.E (5e, au sud de la Tasmanie), Antonio Piris évoquait clairement la possibilité de faire un stop, de même qu’Alex Pella sur Estrella Damm (3e). Plus qu’un mal nécessaire, cette escale technique est devenue un paramètre hautement stratégique et il n’est pas dit que la Barcelona World Race ne se gagne pas finalement à terre, comme les courses de F1 lors des arrêts au stand.

Groupe Bel se rapproche d’Estrella Damm
Sur l’eau aussi, il se passe des choses susceptibles de chambouler un classement figé depuis une semaine. C’est d’abord la position délicate d’ Estrella Damm pris dans les mailles de l’anticyclone en mer de Tasmanie. Ces dernières 24 heures, Alex Pella et Pepe Ribes ont perdu 100 milles sur leur prédécesseur MAPFRE et plus de 130 sur leur poursuivant Groupe Bel. Il est fort possible que les deux bateaux rouges arrivent de concert sur les côtes de Nouvelle-Zélande dans la journée de samedi. En 5e position, l’équipage de Renault Z.E, entré ce matin dans l’océan Pacifique devrait lui aussi se rapprocher de la tête de course grâce à de forts (à très forts) vents de nord issus d’une vilaine dépression tasmane.

Derrière, le duel est d’une rare intensité entre Mirabaud (6e) et Neutrogena (7e) qui semblent calquer leurs traces en direction du Pacifique. Enfin, FMC, est bien parti pour semer définitivement ses petits camarades Central Lechera Asturiana et We are Water. Malheureusement, ces deux derniers bateaux vont redoubler de malchance et affronter une situation météo très complexe dont un passage douloureux dans une dépression stationnaire.

Classement de 15h
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 11533,1 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 480,2 milles du leader
3 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 702,6 milles
4 Kito de Pavant – Sebastien Audigane GROUPE BEL à 774,9 milles
5 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 1167,2 milles
6 Dominique Wavre – Michele Paret MIRABAUD à 1510,8 milles
7 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 1527,7 milles
8 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 1755,8 milles
9 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 1942,9 milles
10 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 3720 milles
11 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 4029 milles
12 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 4469,4 milles