Grand garçon plutôt réservé, Thierry Fouchier fait mentir le cliché du Marseillais fort en gueule. Blond de surcroit, on le confondrait presque avec un Suédois. En fait, s’il n’avait en parlant ces terminaisons chantantes qui fleurent bon la farigoulette, rien ne trahirait ses attaches à Marseille, la ville où il est né il y a 44 ans et où il vit toujours. Discret, son parcours vélique l’est aussi. Et malgré sa belle gueule, celui que les copains appellent « Fouche » n’est pas à proprement parler une rock star des pontons. Plutôt l’équipier modèle, qui s’est fait une spécialité du réglage des voiles d’avant. (…) A bord d’USA 17, il occupait un poste à géométrie variable, interface entre le piano et la cellule réglage composée de Ross Halcrow, Dirk de Rider et Joey Newton. A Valencia, la veille du premier match, Thierry déclarait : « la particularité de ce projet est lié à la démesure du support. J’ai la sensation de participer à quelque chose d’extraordinaire car cette Coupe marquera l’Histoire ». Il ne croyait pas si bien dire. Le 14 février, le Challenger BMW Oracle Racing remporte l’America’s Cup sur un score de 2-0 et ramène à la maison le kitchissime mais convoité trophée, disparu des étagères des yacht club américains depuis 18 ans…
Thierry emporter la Coupe de l’America, être le premier Français naviguant à le faire… quel sentiment cela inspire t-il ?
« Je me souviens, lorsque je faisais mes études (d’Economie, ndr) à Marseille, en 1985, je regardais les 12 mètres en partance pour l’Australie. Je me disais « quelle chance ils ont ». Réaliser ce rêve, avoir participé à ce défi un peu fou, c’est à la fois agréable et très satisfaisant. Je me rends compte aussi que tout ce parcours est fait de décisions et de rencontres. Je me dis que j’ai peut-être fait les bons choix au bon moment (par exemple, celui du multicoque sur Groupama plutôt que la Coupe en 2003), que cela a déterminé des opportunités qui peut-être ne se seraient jamais présentées.
…
Retrouvez l’intégralité de cet interview exclusif dans le nouveau Course Au Large N°41, disponible en kiosques.
–
A lire également dans ce nouveau Course Au Large :
. Trophée Jules Verne : radiographie de l’exploit en 48 jours
. Interview exclusive de Franck Cammas
. Bruno Peyron s’explique comment il relance The Race
. Bruno Peyron tenté par l’America’s Cup si celle-ci se joue en multicoques
. America’s Cup : le Débrief’ de Presti et Gautier
. America’s Cup : l’album peso textes et photos d’Alain Gautier
. Il y a 16 ans : la Transat Ag2r 1994
. Route du Rhum : Sidney Gavignet enfin seul
etc.
