Jusqu’à présent, cette troisième tentative sur le Trophée Jules Verne s’est parfaitement déroulée et le passage de l’équateur en 5j 19h 07′ est venu récompenser les efforts de tout l’équipage de Groupama 3. Mais la situation météorologique est moins favorable pour la traversée de l’Atlantique Sud car l’anticyclone de Sainte-Hélène est vaste et se développe très haut en latitude. Cela impose de le contourner très largement, et donc de rallonger sensiblement la route par rapport à celle d’Orange 2 en 2005, qui avait pu « mettre le clignotant » dès la latitude de Rio de Janeiro.
C’est donc au près légèrement débridé que Franck Cammas et ses neuf équipiers vont longer le Brésil, assez près des côtes pour ne pas s’engluer dans les calmes des hautes pressions : une trajectoire qui lui fait perdre des milles sur le temps de référence même si la vitesse est régulière et similaire à celle d’Orange 2. Et en s’écartant plus du prochain but, le cap de Bonne-Espérance, l’avance de plus de 525 milles fond tout doucement. Pas de panique en la demeure, mais une certaine tension nerveuse à bord car la situation ne va se décanter que mardi.
D’ici là, pas grand chose à faire à bord de Groupama 3, mais une attention constante sur le pont car le trafic maritime est important, les plateformes de forages sont nombreuses et les pêcheurs vont assez loin au large : « Les alizés se renforcent de quelques noeuds à la faveur de la progression vers le Sud et de la traversée d’une zone avec quelques cumulus développés entre 6° Sud et 10° Sud. Les vents de 13/16 noeuds ont fait place à des vents de 16 à 19 noeuds, avec des vitesses moyennes entre 20 et 24 noeuds. Si la houle de Sud-Est associée aux alizés rend la navigation peu confortable, la journée de dimanche au large du Brésil est néanmoins propice à un repos de l’équipage qui a énormément manoeuvré dans l’hémisphère Nord jusqu’au franchissement de l’équateur samedi matin, » précisait Sylvain Mondon de Météo France.
Il y aura aussi une dorsale à franchir entre Salvador de Bahia et Rio de Janeiro, ce qui devrait ralentir la progression du trimaran géant. Mais la situation devrait s’améliorer ensuite : c’est une route assez similaire à celle qu’avaient dû suivre les solitaires du dernier Vendée Globe qui avaient attendu les prémices des Quarantièmes Rugissants avant de pouvoir faire cap sur l’océan Indien…




















