Vainqueurs des deux parcours banane en rade de Brest, l’équipage de Luisina avait 12 points d’avance sur celui de Bbox Bouygues Telecom (Fred Duthil et François Lebourdais) avant les deux dernières courses du classement. « Par principe, Eric (Drouglazet) ne veut pas contrôler les adversaires, mais on ne pourra pas s’en empêcher » a prévenu Laurent Pellecuer avant de quitter le port breton. « Ce n’est qu’une fois arrivés au niveau de St Nazaire et passé la marque SNA que l’on pourra dire si la course tourne bien ou bien s’il y a le feu au lac et qu’il faut sauver les points ».
De son côté, François Lebourdais sait qu’avec Fred Duthil ils vont devoir laisser deux fois Luisina loin derrière eux pour espérer jouer la victoire finale. « On va mettre l’adsl aujourd’hui ! » a prévenu le barreur spécialiste des monotypes Melges 24 et Farr 30. Cinquième au classement provisoire avec Jean Le Cam, Nicolas Lunven ajoute que « cette étape ne s’annonce pas trop compliquée mais cela ne veut pas dire que ce sera une étape facile. Cela peut créer des surprises au niveau des résultats ».
Que ce soit pour les ténors comme pour les autres concurrents, le cumul des journées de régate pèse sur les organismes. Le Cherbourgeois Rolf Toulorge, placé à une belle 15e place avec Bruno James sur son voilier Audition Santé rappelle que l’étape Brest – Piriac se déroule lors du « cinquième jour de course. C’est une étape dans laquelle la condition physique sera importante. Il faut avoir gardé une bonne condition pour la fin de l’étape. C’est certainement la lucidité qui va faire la différence dans les derniers milles ».
Le directeur de course Loïc Ponceau confirmait des conditions ensoleillées mais rudes favorisant les gros bras du circuit placés aux avant-postes. « Les Figaro-Bénéteau naviguent au largue serré sous spinnaker jusqu’au Toulinguet. Ils filent à une dizaine de nœuds ce qui les place en avance sur l’ETA estimée avant le départ pour une arrivée à 9 heures vendredi matin à Piriac ».
Le Tour de Bretagne, une épreuve physique
Le Tour de Bretagne est une course à part du circuit Figaro-Bénéteau puisqu’elle se joue en double et à proximité des côtes. Disputée aux points cumulés sur 7 courses dont 5 étapes et 2 parcours banane en rade de Brest, quinze jours seulement après l’arrivée de la Solitaire du Figaro, elle reste une épreuve pour marins en excellente conditions physique.
« Après la Solitaire du Figaro, je sens que je fatigue plus vite » confirme Nicolas Lunven, le vainqueur de la course sur CGPI. « Les premières étapes du Tour de Bretagne étaient plus compliquées au niveau de la navigation et les bananes de mercredi étaient ‘sollicitantes’ au niveau physique ». « Le Tour de Bretagne impose un rythme plus proche du Tour de France à la voile que de celui de la Solitaire du Figaro. On ressent aussi la fin de la saison mais c’est une jolie course et c’est bien motivant ! » ajoute pour sa part Matthieu Girolet (Entreprendre – Lafont Presse). Deuxième bizuth sur la Solitaire et leader de ce classement avec Fabien Delahaye sur Port de Caen Ouistreham, Paul Meilhat complète : « comme la course se dispute sur des formats courts, l’excitation provoquée par ces étapes nous incite à ne pas ressentir la fatigue ». Vainqueur du Tour de France en catégorie amateurs, François Lebourdais (Bbox Bouygues Telecom) confirme : « C’est une course physique alors, au bout de quelques jours, on commence à être cassé ».
Samedi soir, après l’arrivée finale à La Trinité-sur-mer, les concurrents auront tout le temps de récupérer de leur fin d’été autour de la Bretagne, des souvenirs, des images et quelques courbatures mais « nous nous amusons vraiment bien sur cette course, c’est une belle aventure et c’est étrange de savoir que dans deux jours, la course sera terminée » conclue l’Anglais Jonny Malbon.