Courrier Dunkerque leader du nord au sud

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Les trois courses ont été rythmées par une brise thermique de six à huit nœuds grimpant à dix en cours d’après-midi. Si Courrier Dunkerque a particulièrement bien apprivoisé cette météo très méditerranéenne, d’autres ont tiré leur épingle du jeu. Grâce à ses 4e et 2ème places de la journée, TPM – COYCH dépasse Nouvelle-Calédonie et prend la deuxième place du général. ELCIMAI – Ville de Marseille et Val Thorens, 4e et 5e du général, gagnent pareillement une place. Purflo – Les Thermes Marins – Saint-Malo (6e au général) est toujours leader du classement amateur Malongo, et CSC – HEC – Ecole Navale (9e au général) premier du classement étudiant CSC. D’autres étudiants ont crée la surprise aujourd’hui : Brest Grandes Ecoles termine 5e de la première manche officielle, Centrale Paris – Mécénat Chirurgie Cardiaque 4e de la deuxième manche. C’est la meilleure place obtenue par ces derniers depuis le départ de Dunkerque, une réussite également partagée par Ville du Port – Région Réunion et Normale Sup – Lagardère grâce à leur 6e et 5e place décrochée dans la dernière manche.

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Saint-Cyprien est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux visages parmi les équipages, et non des moindres ! Sébastien Col, vice-champion du monde 2008 de match racing, a rejoint TPM – COYCH comme barreur ; Jean-Sébastien Pons, spécialiste du multicoque, embarque à bord de Courrier Dunkerque. Bernard Mallaret de Delta Voile et François Brennac, spécialiste du TFV et champion de match race, sont respectivement tacticien et barreur de Nouvelle-Calédonie. Enfin, Marc Bouet, entraineur de l’Equipe de France de Match Race, remplace Eric Drouglazet comme tacticien à bord de BRED. D’autres manches sont prévues demain devant la côte de Saint-Cyprien, avant le départ du ralliement pour Port-Barcarès à 19 heures.

Interview de Daniel Souben, skipper de Courrier Dunkerque :

Que faut-il faire pour vous battre ?
« C’est vrai que nous sommes dans une dynamique positive, tout s’enchaine bien. Dans la deuxième manche nous avons eu un brin de réussite mais c’est aussi parce que nous restons concentrés. On navigue parfois sur le fil mais disons qu’on est du bon côté de la barrière »

Ce doit être dur pour vos poursuivants de voir des nordistes entamer ainsi la Méditerranée ?
« Peut-être et comme le TFV est aussi une guerre psychologique, c’est évidemment un plus d’attaquer ainsi la Méditerranée. L’an dernier nous n’avions pas bien réussi ici alors nous avons bien travaillé pour ne pas répéter cette erreur. C’est un coup de massue supplémentaire pour la concurrence ».

Quand ce coup sera-t-il définitif ?
« On y verra plus clair après les manches de St Cyprien et Port Barcarès. Si nous avons au moins maintenu notre avance ce sera bien parti même s’il restera la grande étape de ralliement vers Marseille »

Nous avons analysé la place des femmes dans le TFV et observé que Courrier Dunkerque est un des bateaux à ne pas embarquer d’équipières. C’est un choix ?
« Nous n’avons peut-être pas de femmes dans nos relations ! (rire). Non, cela ne s’est tout simplement pas présenté car en 2006 et 2007 nous avions des équipières. Nous n’avons évidemment rien contre et ce n’est pas du tout un handicap comme le montre Marseille qui embarque régulièrement des femmes. Certains postes sont peut-être plus propices, c’est tout ».

Ils ont dit…

Servane Escoffier, piano de TPM – COYCH :
« Ce qui me motive sur le TFV, c’est le contact en équipage, le contact humain. C’est une des conditions pour progresser et évoluer – c’est sympa de partager sur l’eau quand on fait surtout du double ou du solitaire. Au niveau régate, ça fait du bien de travailler le moindre détail, la moindre seconde. C’est très bon et très agréable !
C’est mon 4e Tour de France à la Voile, mais c’est la première fois que j’ai la chance d’être avec TPM – COYCH. J’ai navigué en pro avant, mais en féminin, et deux fois en étudiant. C’est très intéressant aussi, et très enrichissant. Chaque projet diffère par ses priorités.
En équipage féminin, la priorité est de réussir à faire un équipage assez performant avec des petits poids. Et aujourd’hui, c’est de réussir à faire sa place dans un équipage où ils sont tous très bons, sans exception.
De plus en plus d’équipages professionnels ont une fille sur le bateau. Les filles sont en général au même poste : piano. Sur les équipages masculins, il y a de plus en plus souvent une femme ou une fille, peut-être parce que ça tempère… Je ne sais pas trop, c’est plutôt aux hommes qu’il faut demander ! »

Marie Duvignac, piano d’Elcimaï – Ville de Marseille jusqu’à Royan :
« Dimitri Deruelle, qui est le skipper du bateau, est aussi mon entraineur en match race. Je navigue par ailleurs, je fais du Mini en solo, et j’avais un peu de temps dispo en juillet. Il m’a proposé de faire partie de l’équipage et j’ai accepté. A bord, je suis piano. Sur les bananes, je coordonne les envois de voiles au pied de mât. Sur les ralliements, je m’occupe de tout ce qui est matossage, gestion de l’intérieur du bateau, pliage des voiles, et j’aide le numéro un pour les manœuvres sur la plage avant. J’ai l’impression que quand tu es une fille sur le TFV, tu es forcément piano car c’est le poste le moins difficile physiquement. Mais c’est vrai que les autres années, il y avait des équipages 100% féminin. Donc une fille est capable d’assurer tous les postes!
Dans l’équipage, il n’y a pas de différence : tu es équipier avant tout. Ce qui est compliqué, ce sont les petits trucs du quotidien. J’essaie de m’organiser avec un seau quand les garçons dorment à l’intérieur, ou quand ils sont tous dehors…! »

Classement général provisoire avant jury à l’issue des étapes en Manche et Atlantique :

1 Courrier Dunkerque Daniel SOUBEN
2 Toulon Provence Méditerranée – COYCH Fabien HENRY
3 Nouvelle Calédonie Ronan DREANO / Vincent Portugal