
L’équipage de l’IMOCA Holcim PRB de Kevin Escoffier compte désormais plus de 600 milles d’avance sur ses concurrents. Si l’étape est encore longue, leur avance devrait encore augmenter. Derrière, Biotherm a pris la 2e place devant Team Malizia et 11th Hour Racing.
Conseillé par Jean-Yves Bernot et Corentin Douguet, le Team Holcim-PRB a parfaitement maitrisé les premiers jours de course pour être dans le train de la dépression qui devrait l’accompagner jusqu’en Australie. “L’ambiance à bord est plutôt bonne“, a expliqué Tom Laperche qui a le rôle de navigateur en duo avec Kevin Escoffier. “Mais l’état de la mer nous rend la vie très difficile depuis deux jours et cela va durer deux jours encore. Nous sommes dans le nord de la dépression et nous avons des rafales et des grosses vagues, donc c’est très difficile d’avoir une vitesse moyenne stable et de préserver le bateau. Nous sommes un peu fatigués mais le chemin est encore long donc j’espère que nous serons rapidement en meilleure forme.” L’état de la mer devrait s’arranger en début de semaine avec des creux passant de 4-5m à 2-3m. “Nous allons naviguer dans ce système de basse pression en ligne droite pendant encore quatre ou cinq jours, puis nous aurons à nouveau des empannages à faire. Derrière nous, ils sont tombés dans l’anticyclone et ils devront encore faire face à des vents légers sur les deux prochains jours, mais notre routage n’est pas très clair pour la semaine prochaine, donc je ne sais pas s’ils peuvent revenir ou non.“
L’écart devrait encore augmenter avec Biotherm, Team Malizia et 11th Hour qui ont eu un début de course compliqué avec plusieurs avaries et qui ont manqué le train. Ils paient cher leur mauvais départ et doivent évoluer dans un autre système dépressionnaire en formation les obligeant à piquer vers le sud pour trouver du vent. “C’est sûr que Holcim-PRB est dans une bonne position“, a confié Jack Bouttell sur 11th Hour. “Ils vont pouvoir rester au nord de la dépression et étendre leur avance de manière considérable. Avec les problèmes et les ralentissements que nous avons eus, nous sommes tombés à l’arrière de cette dépression. Aussi, nous allons devoir faire une route plus sud et attendre que le prochain système arrive pour tenter de le rattraper. Pour ce qui est de l’avenir, il est impossible de dire comment cela va se passer. Holcim-PRB se situe dans un système météorologique en avance sur nous, ce qui est très confortable pour eux. Mais, nous savons qu’il ne faut pas grand-chose pour qu’un regroupement de flotte se fasse. Donc nous verrons bien !”
Les “problèmes” auxquels Jack Bouttell fait référence à bord de Mãlama, comprenaient notamment des réparations sur la descente de foil. Mais l’équipage de Charlie Enright s’en sort bien par rapport à Guyot environnement-Team Europe qui doit lui rentrer à Cape Town après avoir constaté des problèmes structurels sur le fond de coque, et à Team Malizia, dont l’équipage a dû effectuer d’importantes réparations en haut de son mât.
Alors que l’équipage de Benjamin Dutreux, amèrement déçu, prépare son retour en course à Itajaì – soit en traversant l’Atlantique, soit en regagnant les mers du Sud après avoir réalisé les réparations nécessaires – Team Malizia a pu réparer la fissure dans son mât. Will Harris a passé des heures à 29 mètres de haut pour poncer et strater. L’équipe est à nouveau en course mais il n’est pas évident pour eux de tirer dessus dans ces conditions. Dommage, le bateau était fait pour cette étape.