The Ocean race. GUYOT environnement – Team Europe victime de quelques avaries

Charles DRAPEAU - GUYOT environnement Team Europe

Après deux jours et demi de mer dans des conditions difficiles, GUYOT environnement – Team Europe est sorti du détroit de Gibraltar ce mercredi matin et fait désormais route vers l’archipel des Canaries. Victime de quelques avaries qui lui ont fait perdre de précieux milles sur la tête de course, l’équipage franco-allemand a réussi à réparer ce matin. Au classement de 09h00, ce dernier occupait la 5e place du classement en IMOCA, à 141,9 milles du leader Team Malizia. Mais la route est encore longue jusqu’au Cap-Vert et les jeux sont loin d’être déjà faits !

Le début de la première étape de The Ocean Race 2022 entre Alicante (Espagne) et São Vicente (Cap-Vert) n’aura rien eu d’un long fleuve tranquille pour Benjamin Dutreux, Robert Stanjek, Annie Lush et Phillip Kasüske. Après une première nuit intense, « le bateau a commencé à foiler au près en direction de Gibraltar, comme l’explique Robert Stanjek, co-skipper du bateau. « On a eu du vent très fort hier. Je pense que l’on a passé huit heures dans 40-50 nœuds sous trois ris, avec un pic à 58 nœuds. Le vent est tombé à 35 nœuds au coucher du soleil », poursuit-il. Des conditions qui n’ont pas facilité la vie à bord. « L’organisation que l’on avait prévue n’a pas fonctionné lors des premières 24 heures. Je devais être hors quart et les autres devaient faire des quarts de 1h30. Mais certains ont été malades. On s’est organisés comme on a pu. On n’avait pas prévu d’avoir de telles conditions. On vient de sortir de Gibraltar et on est en train de reprendre des quarts classiques », indique de son côté Benjamin Dutreux, co-skipper de l’IMOCA GUYOT environnement – Team Europe.
Malgré une mise en place perturbée par les conditions météorologiques et la promiscuité plus difficile dans ce type de conditions vraiment particulières, tout se passe bien à bord et chacun commence à prendre ses marques. « Niveau sommeil, je suis proche de ce que je fais en solitaire, mais ça y est, on descend vers le sud. Le vent est un peu plus calé donc on va vite. C’est cool, on va pouvoir dormir un peu », avance-t-il.

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Une sortie du détroit de Gibraltar tonique
La sortie du détroit de Gibraltar, dans des conditions beaucoup plus fortes que prévues, n’a pas été simple à gérer non plus. « J’ai été pas mal présent pour aider aux manœuvres. On a dû sortir le tourmentin. Il y a eu quelques dégâts sur le bateau, c’est un peu dommage car on a fait attention. On s’est arrêtés à la sortie de Gibraltar pour réparer des lattes et le trou dans la grand-voile », raconte le skipper vendéen. « C’était une super expérience de sortir avec autant de vent, dans de grosses conditions méditerranéennes. Ce n’est pas ce que l’on attendait. C’était assez dingue. On n’a pas eu de chance niveau casse et on a été obligés de rester sous trois ris pendant toute la remontée. On a aussi voulu préserver le bateau. On est à la bourre donc maintenant, c’est poignée dans l’angle ! », ajoute-t-il. Si le bateau n’a pas été à l’aise au près, une chose est sûre : le bateau a du potentiel, et il y a tout un tour du monde pour trouver des solutions.

Éviter les pièges des Canaries
Alors que l’épilogue de la première étape de la course devrait se jouer ce samedi, Benjamin Dutreux et son équipage vont tout faire pour essayer de remonter sur le peloton de tête et de grappiller quelques places au classement. Tout devrait se jouer au niveau de l’archipel des Canaries, qu’il va falloir contourner proprement en évitant les dévents et placer les empannages du bon endroit, puis à l’atterrissage sur le Cap-Vert. « Le vent va adonner. On va avoir du portant. La priorité numéro 1 : aller vite ! Les conditions vont être plutôt musclées, il va falloir envoyer de la bûche », prévient Benjamin Dutreux.