Du suspens jusqu’à la fin

Leg 11, from Gothenburg to The Hague, day 01 on board Dongfeng. Stu Bannnatyne at the helm. 21 June, 2018.

« On ne s’ennuie pas et on fait le tour de la Scandinavie ! » confie le Français Kevin Escoffier, les yeux brillants par manque de sommeil. En tête de cette dernière manche de la Volvo Ocean Race 2017-18, Dongfeng et MAPFRE se disputent le moindre demi mille dans un duel exceptionnel à l’image de ce que ces deux équipes nous ont souvent offert ces huit derniers mois. Team Brunel est quant à lui un peu détaché mais les conditions légères sur la fin de parcours vont faire monter la pression à son maximum.

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« Nous avons très peu dormi jusqu’ici. On a réussi à passer les deux marques de parcours en tête et il y a beaucoup de jeu. Là (hier soir), MAPFRE est revenu à 0,4 mille. Nous sommes en mode match-race avec eux. Nous longeons le Danemark mais la direction de course nous a remis une bouée virtuelle en Norvège pour nous rallonger le parcours afin que nous n’arrivions pas trop tôt à La Haye dimanche. Cela va ajouter de l’incertitude car, pour l’instant, ce sont des petits airs instables qui sont annoncés, » explique Kevin.

En effet, premier au passage de la marque en Norvège hier matin puis à celle dans le port d’Aarhus hier après-midi, l’équipage de Charles Caudrelier a laissé la main aux Espagnols quelques heures cette nuit mais les Chinois sont de retour en pole position ce matin et viennent de franchir la troisième marque. Mais la flotte s’est considérablement regroupée et quatre bateaux se tiennent désormais en moins de dix milles…

« Il y a eu une nouvelle compression hier soir et cette nuit avec un vent beaucoup plus léger qui a permis à ceux de derrière de recoller un peu, » explique Marcel Van Triest, météorologue du team qui observe les moindres mouvements sur le plan d’eau depuis la terre. « Le fait de remonter une seconde fois en Norvège n’arrange pas les choses car le vent y est très variable. Sous les montagnes, il y a des bulles, des turbulences. Mais après cette marque, ça repart dans du vent de secteur Nord qui va se renforcer de plus en plus. »

La clé est maintenant pour l’équipe battant pavillon chinois de maintenir son avance. « La cadence va être rapide ensuite avec un gros choix à faire entre soit une route à l’intérieur des DST au Nord de la Hollande, » poursuit le Néerlandais. « L’angle est le plus serré en partant de Norvège mais la route est un peu plus courte. Ou alors ils pourront choisir de passer à l’intérieur du DST sur une route un peu plus longue mais au portant très rapide le long des côtes danoises. Seulement, cela peut se terminer presque au près au moment de passer entre le DST et les iles au Nord de la Hollande, » complète Marcel. « De toutes les façons, la flotte va comprimer encore à la fin dans l’anticyclone. Et avec la nouvelle marque de parcours qui a rallongé le temps de course, il n’y a désormais plus aucun espoir qu’ils arrivent avant la renverse de courant dimanche qui est à 11h00 du matin donc ils auront la marée à contre, avec environ 1,5 nœud dans le nez pour 3 à 5 nœuds de vent…Il va y avoir du suspense jusqu’à la fin. »

Les bateaux sont attendus dimanche à La Haye pour le dénouement de cette 13e édition du tour du monde en équipage.