Le trimaran Orange project termine la saison avec une participation à la Route du Rhum. Depuis sa participation à la dernière Route du Rhum (qu’il menait en tête la veille de l’arrivée à Pointe à Pitre), Stève Ravussin a une revanche à prendre et se déclare plus que jamais déterminé à briller sur cette Route du Rhum 2006. Le nouveau trimaran (ex Banque Populaire) qu’il est en train de préparer a le potentiel pour gagner et Stève la motivation et l’envie d’en découdre sur la route reliant la Cité Corsaire à Pointe à Pitre (Guadeloupe). D’ici-là, Stève devra effectuer sa qualification pour le « Rhum ». Celle-ci aura lieu du 22 au 27 septembre prochain, entre Cowes où Stève doit retrouver son bateau et Lorient, sa base d’entraînement.
Portrait de Stève Ravussin, skipper du trimaran Orange project
Lorsqu’il évoque sa prochaine participation à la Route du Rhum, les yeux rieurs de Stève font plaisir à voir ! Ils renferment de la malice et une sacrée dose d’énergie. Enfant, l’asthme l’empêche de suivre le père et le grand frère Yvan dans leurs randonnées au cœur des montagnes suisses. « J’en ai profité pour basculer dans les sports mécaniques. L’enduro, le moto-cross, c’est mon truc. Le parapente, le snow-board aussi ». Il n’échappe pas pour autant à la pratique de la voile sur le lac Léman. Une institution chez la famille Ravussin. Mais ce qui l’intéresse avant tout, c’est d’avoir « la poignée dans le coin ». C’est pour cette raison qu’il s’engage, pour sa première expérience au large, dans la Transat 6,50 en 1995. « De jolies petites bombes ! J’ai pris mon pied, découvert une ambiance. C’était la première fois que j’apprenais à gérer un projet de A à Z, avec une grosse dose de débrouille pour le réaliser ». Un démâtage l’empêche d’aller au bout, mais Stève vient de trouver sa voie. Trois ans plus tard, en 1998, il est au départ de la Route du Rhum sur un « engin de plage », un Formule 40 prêté pour l’occasion et customisé avec Yvan. Après plus de deux semaines à naviguer entre deux eaux, Stève remporte haut la main la course dans sa catégorie. Il gagne surtout l’estime de tous les skippers qui apprécient la performance à sa juste valeur. « Je ne suis pas un fêlé. Je sais ce que je fais. J’ai rarement été en sur limite… ». Quatre ans plus tard, toujours dans la Route du Rhum, Stève s’apprête cette fois à être bel et bien le premier à rejoindre les Antilles après une course épique qui a décimé la flotte. Il est sous le feu des projecteurs lorsque survient le chavirage, 24 heures avant l’arrivée. « Le Rhum 2002, c’est évacué depuis longtemps. En moto, on a l’habitude de tomber puis de repartir. Sinon cela n’a pas de sens ». Voilà donc Stève une fois de plus dans les starting-blocks de la Route du Rhum, prêt à lâcher les chevaux de son Orange project. « Le jour où il n’y aura plus de multis, j’arrête la voile. Il faut que cela pulse. Moi, j’irai plutôt voir un coucher de soleil dans mes montagnes que sur la mer ». On l’aura compris, c’est bien la vitesse qui a fait de Stève un skipper. Et la mer est devenue son naturel terrain de jeu.
Source Orange