24 jours, 21 heures et 35 minutes : c’est le temps qu’il a fallu à Bernard Stamm et Jean Le Cam pour rallier le cap de Bonne Espérance, au départ de Barcelone. Ce passage est symbolique puisqu’il marque la fin de la descente de l’Atlantique et ouvre la porte du Grand Sud. Le duo ne traîne pas en route et est en avance sur le temps de référence de la Barcelone World Race, établi il y a quatre ans par Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron. En franchissant le premier des trois grands caps du tour du monde en double, dimanche à 9h35 TU, Stamm et Le Cam ont en effet mis 39 heures de moins que Dick et Peyron – qui avaient dû faire escale à Recife (Brésil). Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) : « Etre leader, ça fait du bien. Maintenant cela reste virtuel. Pour l’instant, la météo nous semble favorable. Il y a des moments où on est obligé d’attaquer pour ne pas manquer un passage météo. Là, c’est le cas. Si l’anticyclone au nord des Kerguelen décide de descendre au sud, il fermera la porte. Dans le sud, le soleil fait énormément de bien, comme aujourd’hui. Car quand il fait mauvais temps, c’est souvent sous une pluie battante, un plafond bas. Après, avoir la bonne toile au bon moment, ça réconforte également. Je ne me sens pas très bien quand il y a une mauvaise voile en place. Cela arrive quand même assez souvent car c’est une histoire de compromis. »
Un autre tandem navigue dans ces mers hostiles : à bord de Neutrogena, Guillermo Altadill et José Muñoz ont franchi Bonne Espérance une douzaine d’heures après les leaders et accusent un retard de 160 milles. Pointés en troisième position, à 605 milles, Anna Corbella et Gerard Marin (GAES Centros Auditivos) vont à leur tour aborder le Grand Sud ce lundi. Bernard Stamm et Jean Le Cam disposent donc d’une avance relativement confortable sur leurs poursuivants les plus directs. Poussés par un flux d’ouest, ils filent au portant vers le deuxième grand cap, Leeuwin (Australie), distant de plus de 3500 milles. Changement notable par rapport aux deux précédentes éditions, la suppression du passage obligé par le détroit de Cook (Nouvelle-Zélande) va modifier la donne, avec environ 2000 milles de moins à couvrir sur un parcours qui se rapproche ainsi de celui du Vendée Globe. Cette Barcelona World Race constitue donc un bel entraînement en double pour qui veut s’attaquer au prochain tour du monde en solitaire.
Classement général – lundi 26 janvier à 14h00 TU :
1. Cheminées Poujoulat (Bernard Stamm/Jean Le Cam) à 17 217 milles de l’arrivée
2. Neutrogena (Guillermo Altadill – José Muñoz) à 162 milles
3. GAES Centros Auditivos (Anna Corbella – Gerard Marin) à 605 milles
4. Renault Captur (Jörg Riechers – Sébastien Audigane) à 1066 milles
5. We Are Water (Bruno Garcia – Willy Garcia) à 1714 milles
6. One Planet One Ocean & Pharmaton (Aleix Gelabert – Didac Costa) à 2258 milles
7. Spirit of Hungary (Nandor Fa – Conrad Colman) à 2735 milles