Sam Davies : « Parfois je me culpabilise »

Ian Walker félicité Team SCA
DR

Comme pour les autres équipes, il fallait bien doser entre la jeunesse et l’expérience. Sam Davies connaît bien le tour du monde tout comme Dee Caffari l’ayant déjà bouclé en solitaire dans le cadre du Vendée Globe, tandis que leur compatriote, Abby Ehler apporte son expérience gagnée avec un équipage lors de la Volvo Ocean Race 2001-02, quand elle était à bord d’Amer Sports Too. Pour elle, la donne a néanmoins bien changé avec l’arrivée de la monotypie. “Le nouveau bateau crée une opportunité pour les femmes. Tout le monde se trouve à armes égales, ce qui fait que c’est désormais le travail d’équipe qui va primer.”

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Les femmes se présentent ainsi comme une famille à bord du VOR65 où tout le monde doit bien collaborer ensemble. Les deux Suissesses, Justine et Elodie-Jane Mettraux sont effectivement des soeurs, mais les équipières se considèrent toutes comme des soeurs face aux adversaires. Sam Davies : “Nous avons l’avantage d’une bonne préparation et un solide soutien, mais cela veut dire que les attentes sont importantes. On connaît l’émission Loft Story et on sait qu’il n’est pas évident de vivre enfermé avec d’autres personnes dans un espace réduit. C’est déjà un vrai défi !  Il faut que tout le monde sache comment faire avec les hauts et les bas de la vie. Et lors du tour du monde il y aura beaucoup de hauts et de bas….”

Pour certaines équipières il y aura aussi le défi de faire face à l’éloignement de leurs enfants (ce sera le cas de Sam Davies, d’Abby Ehler et de Carolijn Brouwer), tandis que d’autres vont avoir l’impression d’avoir abandonné leur partenaire, leur famille ou leurs amis.  Sam Davies : “Nous sommes en fin de compte très égoïstes. Je ne regarde pas les factures, je ne descends pas la poubelle depuis des mois. Tout tourne autour de nous et le bateau. Il y a des moments où je me culpabilise. Une fois partie, j’ai presque tendance à oublier ma famille. Certes, par moments elle me manque et parfois c’est dur d’être aussi absente, mais ce sport est tellement intense…”

Libby Greenhalgh comprend ce sentiment aussi, mais ajoute que les retrouvailles peuvent être encore plus dures. “On passe tellement de temps avec un petit groupe de gens et tout à coup c’est fini. Et voilà la famille et les amis qui vous harcèlent avec des questions.” En contrepartie, elle attend avec impatience le passage du cap Horn et l’escale en Nouvelle-Zélande. La magie du tour du monde reste également une motivation majeure pour Sam Davies. « Nous sommes les derniers aventuriers de la planète. C’est la course qui me fait rêver et non pas le fait que nous sommes un équipage 100% féminin… »