Interview de Vincent Riou au PC Presse de la Barcelona World Race à 12h30 :
« Nous faisons route vers Cape Town avec la tête de mât qui pendouille. Ce matin nous naviguions moins vite que nos concurrents parce que nous voulions être prudents. Nous savions le coin peu fréquentable. Il y avait 25 nœuds de vent et nous naviguions sous pilote automatiques avec 1 ris dans la grand voile et sous gennaker. Nous étions tous les deux à l’intérieur. Toute la nuit le bateau avait planté régulièrement dans les vagues. Là, il a planté de nouveau mais pas plus que les autres fois. Nous avons eu de la chance de ne pas démâter. Maintenant nous faisons route sous petit foc. Une dépression arrive sur nous et plus vite nous aurons évacué la zone mieux ce sera. Nous devrions être à Cape Town dans trois jours environ. Dès que la mer sera calmée nous allons essayer de monter au mât pour descendre le tronçon qui pour le moment pend dans le vide. Nous avons eu la chance de récupérer tous les morceaux du mât et nous n’avons rien perdu à part deux voiles. Cela va nous permettre d’analyser s’il s’agit d’un problème de mise en œuvre ou de fabrication. Le mât est réparable mais pas à Cape Town. Pour nous la course est terminée. Nous allons nous occuper du rapatriement du bateau vers la France et prendre le temps du recul.
Nous sommes extrêmement étonnés. Les bras m’en tombent car nous étions depuis le départ dans une optique « course sage ». Nous vivions un moment difficile avec le retour des concurrents mais nous avions décidé de ne pas mettre le pied au plancher. Nous savions que la course était longue. Il n’était pas question de se laisser emporter par des concurrents qui s’emballent ou par les positions. Avec Sébastien, c’était notre manière de vivre cette course afin de rester lucides et en forme. Cela ne nous a pas servi à grand-chose car effectivement nous sommes en grande forme mais… en route vers Cape Town. Nous sommes extrêmement déçus. »