Il est en effet important pour les Espagnols de bien terminer cette étape entre la Nouvelle-Zélande et le Brésil pour pouvoir garder leur première place au classement général. Depuis le début de la délamination de l’étrave, l’équipage a ralenti le VO70 afin d’effectuer des réparations et pour éviter que le problème ne s’aggrave. Le skipper Iker Martínez précise aujourd’hui que cette délamination a commencé il y a 7 jours, lorsque les Espagnols se battaient en tête de la flotte. Le bateau réalisait des pointes de 38,5 noeuds, mais c’était en heurtant une vague que le problème s’est posé. L’équipage pense avoir effectué le nécessaire pour empêcher une nouvelle délamination, mais a peur que les conditions redeviennent violentes.
Iker Martinez : « Nous avons fixé des lattes sur le pont pour renforcer cette partie de l’étrave, car elle est plus fragile. Le souci est que rien ne sèche par ici et on a été obligé de recommencer à plusieurs reprises. A terre, ce serait simple, mais en mer tout devient très compliqué. ». Deux membres de l’équipage travaillent en effet sur l’étrave depuis une semaine avec le boat captain Pepe Ribes.
Ayant pris cette décision de ralentir et désormais de faire escale, le skipper espagnol garde néanmoins un oeil sur ses poursuivants, mais accepte que si la réparation dure plusieurs journées, Abu Dhabi et Camper pourraient les dépasser. Mais en tout cas, Camper a déjà annoncé une escale au Chili et tout dépendra donc de la durée de leurs réparations. Quant à l’équipage d’Abu Dhabi, il est à 1 100 milles du tableau arrière des Espagnols.
C’est donc une course contre la montre qui va démarrer pour Telefonica en Argentine. Une escale qu’ils comparent à un pit-stop en F1. Le VO70 espagnol devrait doubler le cap Horn entre vendredi après-midi et samedi matin, selon les dernières prévisions.
Un duel jusqu’au Brésil
Côté course, Franck Cammas et ses hommes ont lâché un peu de lest en cette dernière journée pour deux raisons : il fallait d’abord respecter la marque virtuelle des glaces, ce qui a obligé les barreurs successifs à forcer le cap pour ne pas avoir à empanner. D’autre part, la position de leader permet de mieux gérer les efforts de l’équipage pour ménager des pauses et régénérer les corps. Si Puma n’est plus qu’à trente-cinq milles, il va falloir qu’il suive le rythme plus soutenu que Groupama 4 s’apprête à tenir.
Encore trois jours de navigation animée avant de tourner à gauche vers le Brésil ! Si demain mercredi s’annonce plutôt rapide et un peu plus confortable pour les leaders, la soirée de jeudi se présente sous des augures moins favorables. Une nouvelle dépression arrive par le Nord-Ouest et va passer le cap Horn en même temps que les deux bateaux de tête. Un front assez violent devrait balayer la zone en approche de la cordillère des Andes, ce qui n’est jamais bon. Les grains vont se succéder et la mer sera très désorganisée avec la remontée des reliefs sous-marins. Mais ce phénomène va passer très rapidement, laissant derrière lui un ciel de traîne de Nord-Ouest et une brise de 25 à 30 noeuds.
Classement de 15h
1/ Groupama 4 à 3112,3 milles de l’arrivée
2/ Puma à 37 milles du leader
3/ Telefonica à 313,9 milles du leader
4/ Camper à 856,6 milles du leader
5/ Abu Dhabi à 1415,4 milles du leader
6/ Sanya : Abandon