Peu de changements avant le week-end

A bord de Groupama Pacifique
DR

Avec toujours la même situation dans l’océan Indien : une dépression venant de l’Atlantique par l’Ouest, un anticyclone des Mascareignes à l’Est et un front au milieu qui forme une barrière infranchissable depuis près de trois jours, un thalweg sans vent établi. Impossible de franchir ce système qui se déplace pratiquement à la même vitesse moyenne que les six concurrents.

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Chris Nicholson, le skipper de Camper explique ce qui se passe. « On se bat tous au bord d’un front, et c’est effectivement difficile de passer à travers. Ce n’est vraiment pas simple, on a eu beaucoup de changements de voile et c’est extrêmement dur pour le bateau dans ces conditions de mer. Tout le monde sait qu’il y a un tas d’or de l’autre côté de cette ligne et que si vous pouvez y accéder, vous aurez une bonne avance. Pour la première fois, on vient de réussir à passer un grain. On a encore au moins deux averses à venir, donc je ne pense pas que la sortie sera pour aujourd’hui. On va persévérer. Will (Oxley, navigateur) et Andy (McLean, co-navigateur) pensent que c’est pour demain. Il y a deux jours, on pensait avoir traversé, ça te donne une idée de la fiabilité de cette info. »

Franck Cammas et ses hommes sur Groupama sont les plus sud de la flotte. D’abord partis vers le sud, les Français ont choisi de rejoindre la flotte en remontant au nord. C’est chose faite ce matin, et comme tous les autres, ils attendent désormais le dénouement de cet épisode. Yann Riou, équipier média analyse la situation. « Fondamentalement, la situation n’a pas beaucoup bougé. On est toujours ralentis par un front qui se déplace dans le même sens que nous, mais toujours un peu moins vite. Les issues ne sont pas évidentes à trouver, même si chaque bateau doit avoir sa petite idée sur la façon dont il va se sortir de là. En ce qui nous concerne, on a plutôt privilégié un placement au sud, raison pour laquelle on n’est pas très beaux au classement. Le dénouement de cet épisode à priori vers la toute fin de semaine. Depuis qu’on a lofé, les conditions de vie à bord sont un peu plus compliquées. Une raison à cela : ça penche ! En revanche, le bateau tape moins dans les vagues, comme il l’a fait ces deux ou trois derniers jours. En terme de stress, on est plutôt gagnants sur ce coup là. »

La position très sud de Groupama pourrait d’ailleurs porter ses fruits ce week-end. Au vu des fichiers météo, Groupama 4 est en bonne position pour passer de l’autre côté de la barrière, suivi par Camper et Puma. Egalement à prendre en compte à moyen terme : la rotation des alizés du secteur Nord, au Nord-Est puis à l’Est en se rapprochant de Madagascar. Or tout bon tacticien sait que lorsque le vent va tourner vers la droite, il est favorable de se positionner le plus à droite possible pour bénéficier de la bascule. Être en pointe en étant le plus au Sud devrait donc porter ses fruits lorsqu’il va falloir bordurer l’anticyclone des Mascareignes jusqu’au 50° Est environ, avant de virer de bord pour remonter plein Nord vers Madagascar. De plus, se placer au vent de la flotte, donc le plus à l’Est possible quand toute la flotte va remonter vers le Nord semble encore plus bénéfique car un nouveau phénomène météorologique se forme au large de la grande île africaine…

Pointage de 11h
1. Telefonica
2. Abu Dhabi à 27 milles du premier
3. Sanya à 44 milles
4. Puma à 75 milles
5. Camper à 79 milles
6. Groupama 4 à 118 milles