Où en êtes-vous de votre préparation ?
Pepe Ribes : On vient de finir les mesures de jauge et nous avons pu essayer nos nouvelles voiles. Le bateau est déjà en configuration course. Nous avons quelques retouches à faire ici et là, des choses que nous avons vues lors de la New York – Barcelone. Nous espérons avoir tout bouclé dans deux semaines. Ensuite nous pourrons nous détendre. Nous sommes un des équipages qui a le plus navigué et nous devrions être parfaitement prêt. On regarde déjà les scénarios pour sortir du détroit de Gibraltar au plus vite.
Avec Alex, vous avez des compétences spécifiques complémentaires ?
On essaye de tirer profit de nos expériences respectives. J’ai beaucoup navigué sur la Volvo et la Coupe de l’America quand Alex possède un vécu de plusieurs années en IMOCA. Alex est en train de construire un nouveau bateau, mais nous avons beaucoup travaillé sur celui-là, notamment sur sa fiabilité. Nous sommes là pour gagner. La première fois que je suis venu sur cette course, je ne connaissais pas encore grand-chose à la navigation en équipage réduit.
Quelle sera la répartition des tâches avec Alex à bord ?
Je suis constructeur de bateau, je connais bien l’électronique. J’aurai plutôt la charge de ces domaines quand Alex devrait se concentrer sur la météo. Nous en discuterons, mais il a nettement plus d’expérience que moi en la matière. On a de vraies chances. On dispose d’un excellent bateau ainsi que d’un partenaire de confiance. On verra comment les choses se passeront, mais notre objectif est clairement de gagner. On essaye de se focaliser sur les points que nous pourrions renforcer avant le départ. Dans la dernière BWR, on avait parcouru 37 000 milles sur le bateau quand notre étai s’est brisé, nous obligeant à une escale en Nouvelle-Zélande. On ne sait jamais ce qui peut arriver dans une course comme ça. Il faut prendre les choses au jour le jour.
A terme, tu as d’autres objectifs en solo ou en équipage réduit ? Le Vendée Globe, par exemple ?
Il y a cinq ans, je regardais ces navigateurs solitaires comme si c’était des astronautes réalisant des trucs impossibles. Et me voilà maintenant ! Ces bateaux sont incroyables, étonnants à faire marcher, beaucoup plus agréables que les bateaux de la Volvo. Les derniers nés vont encore plus vite, aussi bien aux allures de près qu’au portant. Ce n’était pas un objectif pour moi de participer au Vendée Globe comme ça l’était pour Alex. Maintenant, si on me le propose, je serais ravi d’y être.
Source: Barcelona World Race