Avant de pouvoir monter dans le train des dépressions qui circulent désormais sur l’Atlantique Nord, Franck Cammas et ses hommes vont devoir franchir un passage délicat : une dorsale anticyclonique prévue pour ce mardi. Cette phase est difficile à prévoir car elle marque la transition entre les alizés d’Est qui soufflent de l’archipel du Cap-Vert vers les Antilles, et le régime général d’Ouest qui balaie l’océan de Terre-Neuve à l’Irlande. Entre les deux, le vent est assez instable, faible, irrégulier…
« Groupama 3 navigue dans les alizés encore pour quelques heures ce mardi matin avant d’aborder le franchissement de la difficulté de cette fin de tour du monde, à la mi-journée. En effet, c’est environ au milieu de l’Atlantique, entre l’Afrique et les Antilles, que la navigation très rapide travers au vent va ralentir progressivement en bordure Sud de la dorsale de l’anticyclone des Açores. Ce nouveau passage avec des vents mollissant à moins de dix noeuds dans l’après-midi, est très délicat. Car comme l’a très justement fait remarquer Franck Cammas dimanche dernier, ce sont dans ces zones que les milles peuvent se perdre très vite. Inversement si le franchissement se passe bien, ce sont aussi des zones où un temps précieux peut être économisé. La journée de mardi 16 mars consacrée à l’approche puis au franchissement de cet obstacle météorologique, sera donc déterminante. L’objectif poursuivi à terme est de rejoindre le flux d’Ouest perturbé mercredi accompagné de vents portants soutenus qui permettront d’incurver lentement la route de Groupama 3 vers le golfe de Gascogne, » indiquait Sylvain Mondon de Météo France.
Ce mardi matin, Franck Cammas et ses neuf équipiers n’avaient plus qu’une quarantaine de milles de retard face à Orange 2 qui avait été englué il y a cinq ans, dans une même dorsale anticyclonique… Groupama 3 est incontestablement plus à l’aise dans ces conditions de petits airs que le maxi-catamaran, mais chaque système météo a ses propres particularités et il est difficile de préjuger de la force du vent et surtout de la durée de ce ralentissement. Avec un peu plus de 2 500 milles à parcourir jusqu’à Ouessant, le trimaran géant avait ce mardi à 7h00 (heure française) encore une semaine pour battre le record du Trophée Jules Verne. Sept jours semblent suffisants au vu des performances de Groupama 3, qui pourrait franchir la ligne d’Ouessant au cours du week-end prochain. Réponse en milieu de semaine.