La stratégie Sud de Jean-Pierre Dick et Damian Foxall a payé. Le duo leader a cravaché toute la nuit menant leur 60 pieds à 20 noeuds de moyenne ! A la mi-journée, Paprec-Virbac 2 affiche encore la meilleure vitesse de la flotte avec 18,7 noeuds moyens. Ainsi, en 24 heures, le tandem Dick/Foxall a repris plus de 70 milles (130 km) à Alex Thomson et Andrew Cape.
Sprint d’endurance
Il est d’ailleurs assez incroyable de voir le rythme que réussissent à maintenir les deux bateaux de tête. Un « sprint d’endurance », voilà ce qu’ils sont en train de réaliser, et cela, dans les contrées les plus hostiles qui soient pour un marin. Chapeau les artistes. D’autant que les conditions de navigation sont très difficiles : « on a 35-40 noeuds depuis cette nuit, et cela devrait durer jusqu’en Nouvelle Zélande. Il va falloir tenir ! Il y a beaucoup d’écume sur le pont, le bateau bouge tout le temps, il est très difficile de se reposer. C’est très fatiguant », avouait Jean-Pierre Dick à la vacation de ce jeudi.
Malgré ce stress et l’usure physique, les deux marins continuent de se relayer à la barre, pour tirer le meilleur de leur plan Farr : « on est sous pilote la nuit (les nuits durent environ 4 heures, ndlr) mais le jour, on barre» expliquait le skipper de Paprec-Virbac 2.
Stratégie complexe
Pour pimenter le tout, le schéma météo évolutif qui se profile depuis quelques jours à l’approche de la mer de Tasmanie complique encore la donne : « la situation météo est très complexe, les différents modèles météo ne s’accordent pas. On ne sait pas excatement encore où nous allons passer. Entre une route Nord ou Sud, le choix va être très délicat.», soulignait Jean-Pierre Dick.
Prudence toujours derrière
Temenos II poursuit sa route prudente vers la Nouvelle Zélande. La préocupation première du duo Wavre/Paret étant plus que jamais de préserver leur quille en fuyant les vents forts et les mers démontées des 40e. Depuis cette nuit, Dominique et Michèle semblent d’ailleurs avoir atteint la latitude souhaitée : ils font route à l’Est.
« Le bateau partait dans des très gros surfs ! »
Pour Mutua Madrilena et Educacion Sin Fronteras, il semble que le gros de la dépression soit passé : « le vent devrait légèrement s’atténuer dans les prochaines 36 heures pour se caler autour de 20/25 noeuds », précise Jean-François Bonnin de MétéoStrategy.
Si côté brise cela devrait devenir plus maniable, la mer, elle, reste formée longtemps sous ces latitudes où aucune terre ne vient stopper l’élan de ces montagnes d’eau glacée. Aux navigateurs de composer avec ces longs toboggans mouvants où les bateaux prennent de la vitesse, beaucoup de vitesse. « Hier on eu jusqu’à 43-45 noeuds de vent avec une grosse houle. Le bateau partait dans des très gros surfs. On a fait une pointe à 26 noeuds ! On s’est fait une petite frayeur aussi dans un empannage : le vent est monté d’un coup, juste au moment de la manouvre. mais bon ça va », positive toujours Servane Escoffier, « ça s’est un peu calmé, et on va pouvoir passer les Kerguelen avec un bon angle de vent. »
Le frois reste en revanche omniprésent pour ces deux équipages, avec 95 % d’humidité glacée à bord de Mutua Madrilena, et de la glace et de la neige sur le pont et dans les voiles d’Educacion Sin Fronteras.
Classement du 20 décembre à 16h00 GMT
1. PAPREC-VIRBAC 2 à 13 261 milles de l’arrivée
2. HUGO BOSS à 75 milles du premier
3. TEMENOS II à 1 441 milles
4. MUTUA MADRILENA à 1 930 milles
5. EDUCACION SIN FRONTERAS à 2 833 milles
ABD. VEOLIA ENVIRONNEMENT
ABD. ESTRELLA DAMM
ABD. DELTA DORE
ABD. PRB