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Vendée Globe. Alan Roura sur Hublot ne part pas dans l’inconnu !

© Vincent Curutchet

Après deux participations, le marin suisse ne part pas vers l’inconnu, tout en sachant que l’Everest des mers n’aura jamais terminé de livrer tous ses secrets. D’ici qu’il découvre ceux qui lui seront réservés cette fois, il nous livre les siens.

Né en Suisse, Alan Roura a découvert la voile très jeune en partant avec sa famille autour du monde. Il participe en 2013 à la Mini Transat et termine 11e, puis passe au Class40 avant d’entreprendre son premier Vendée Globe en 2016 à 23 ans. Le benjamin de la course termine 12e. Son deuxième Vendée est plus compliqué, avec de nombreux problèmes techniques, mais il parvient à finir et se classe 17e. À 29 ans, fort de sa notoriété en Suisse, Alan affiche de nouvelles ambitions. Accompagné par Hublot et la banque Bonhôte, il rachète l’Imoca Hugo Boss. La prise en main du foiler d’Alex Thomson lui demande du temps et les résultats se font attendre. Après une première année à découvrir le bateau, une deuxième à travailler sur la performance, Alan modifie complètement l’étrave pour rendre l’Imoca plus facile dans les vagues. Il trouve un peu mieux ses marques à bord en 2024 et signe une belle 13e place. De quoi envisager enfin un Vendée Globe sous le signe de la performance.

Le temps libre, ça existe dans 10 m2 à bord d’un IMOCA de course ?
Oui mais par petites tranches de 15 à 20 minutes. Et c’est très rare ! Donc quand c’est le cas, il faut vraiment en profiter en écoutant un peu de musique, regarder une série ou apprécier le paysage.

Les échanges sont rares avec la terre en course. La solitude, ce n’est pas pesant ?
Moi j’aime bien être tout seul sur mon bateau. Ça ne me gêne pas d’évoluer dans un environnement aussi restreint et la solitude ne me pèse pas. Je crois même que j’aurais un manque si je ne pouvais pas partir quelques jours seul en mer chaque année.

Après trois mois en solitaire, ce n’est pas difficile de retrouver les autres et la vie de tous les jours ?
Après mon premier Vendée Globe, j’ai vraiment eu l’impression que c’était bizarre. Mais maintenant, je commence à connaître davantage ce que ça implique. Ce qui est difficile, c’est de s’habituer à nouveau au quotidien. On a tous besoin de quelques jours pour se ré-acclimater !

Que fais-tu si tu as une baisse de moral à bord ?
Je pense à mes enfants et je me dis que je dois me battre jusqu’au bout même si c’est dur. Il ne faut jamais rien lâcher, sinon je vais leur dire quoi à l’arrivée ?

Tu préfères ton siège de veille ou ton canapé ?
Ah il n’y a pas de doute : il y a clairement plus de confort à la maison ! Après, on travaille beaucoup sur les endroits de travail et de repos, ce sont des aspects à ne pas négliger parce que ça peut impacter beaucoup la performance. Jusqu’à cet été au chantier, nous avons tout fait pour améliorer le confort à bord.

Que manges-tu à bord ?
Je sais que mon corps n’accepte plus les lyophilisés. Je mange beaucoup de plats appertisés, des pâtes, riz, semoule, des plats de viande en sauce. Et puis j’ai toujours un peu de chocolat pour me remonter le moral !
Ce sera ton 3e Vendée Globe … tu préfères embarquer pour la prochaine mission sur la Lune ou déjà signer pour un 4e Vendée Globe ?
Je signe tout de suite pour un 4e ! Tout évolue, les bateaux ne sont pas les mêmes, on gagne en expérience et puis il n’y a jamais de lassitude.

C’est quoi une journée parfaite en mer ?
Quand tu doubles un bateau pleine balle, que les conditions sont bonnes, que tu as le temps de te faire un bon petit plat et que tu sais qu’il t’en reste sous le coude ! Là, tu as le sentiment d’être le roi du monde !

Si tu avais le droit d’exaucer un vœu, ce serait…
D’avoir de grands foils de dernière génération !

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Match Racing. Pauline Courtois et l’équipe Pink Normandy Elite team championne du monde

La Française Pauline Courtois et son équipe Pink by Normandy Elite composée de Maelenn Lemaitre, Louise Acker, Théa Khelif et Clara Bayol ont remporté dimanche la régate de match racing féminine Aspen Bermuda 2024, en battant la Suédoise Anna Östling et son équipe WINGS 2-1 au terme d’une finale tendue dans des airs très légers. Pour couronner le succès de l’équipe française, Courtois et son équipage ont également été sacrés champions du Women’s World Match Racing Tour 2024 pour la cinquième fois.

La victoire de Courtois aux Bermudes vient couronner une saison extraordinaire pour la skipper française et son équipe Match in Pink. Leur domination constante a consolidé leur place au sommet du match racing féminin, remportant le titre du Women’s World Match Racing Tour pour une cinquième fois. Lors de la première régate Aspen Women’s Bermuda Match Race, lancée cette année pour aider à promouvoir les femmes dans le match racing, la finale du dimanche a vu une matinée de reports et d’abandons de course dans les vents légers.

Alors que la brise s’est calmée juste assez pour que le directeur de course David Campbell-James puisse commencer à courir, l’équipe de Normandie de Courtois a été la première à marquer le score 1-0 dans la finale raccourcie de la première à la deuxième course. Son adversaire Anna Östling et l’équipe suédoise WINGS ont ensuite égalisé 1-1, forçant une course décisive finale que Courtois a pu remporter pour remporter l’épreuve.

« Nous sommes très, très heureux », a déclaré un Courtois en liesse sur le quai. « C’est un grand accomplissement pour nous en tant qu’équipe et ce fut une année incroyable. Je n’ai pas fait beaucoup de match racing cette année, mais j’ai la chance d’avoir une très bonne équipe autour de moi. »

Östling et son équipage ont été déçus de ne pas avoir pu participer à la dernière course :
« Nous n’avons rien eu gratuitement cette semaine et nous nous sommes battus pour notre survie du début à la fin, donc je pense que nous devrions être assez satisfaits de notre deuxième place. Pauline était clairement meilleure aujourd’hui, mais nous avons fait de notre mieux et nous savons qu’il nous reste encore du chemin à parcourir pour maîtriser ces voiliers IOD uniques. ». Dans la petite finale, la Danoise Lea Vogelius a terminé troisième grâce à une victoire 1-0 sur sa compatriote Kristine Mauritzen.

Classement final de la régate de match race féminine Aspen Bermuda 2024

  1. 🇫🇷 Pauline Courtois/ Match in Pink
  2. 🇸🇪Anna Östling/ Team WINGS
  3. 🇩🇰 Lea Vogelius/ Team Katnakken DK
  4. 🇩🇰 Kristine Mauritzen/ Those Seagulls
  5. 🇳🇱 Julia Aartsen/ Team Out of the Box
  6. 🇦🇺 Juliet Costanzo/ Easy Tiger Racing
  7. 🇬🇧 Sophie Otter/ Otter Racing

Overall 2024 Women’s World Match Racing Tour standings (counting best 3 results)

  1. 🇫🇷 Pauline Courtois/ Match in Pink
  2. 🇳🇱 Julia Aartsen/ Team Out of the Box
  3. 🇸🇪Anna Östling/ Team WINGS
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Tirage au sort en ligne du jeu Concours Full Pack Course au Large

Vous pouvez suivre en direct le tirage au sort du jeu concours de Course Au Large avec des Full Packs à gagner pour participer au Vendée Globe Virtuel avec le bateau aux couleurs de Course Au Large. Code partenaire : COURSEAULARGE

https://www.tirage-au-sort.net/r/6047/Course-Au-Large

Un premier tirage a lieu avec 40 Full Packs à gagner.
Un deuxième tirage aura lieu avec 6 autres FULL PACKS. A suivre.


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Le Rolex World Sailor of the Year 2024 décerné à Marit Bouwmeester et au duo espagnol Diego Botin et Florian Trittel

Après une année exceptionnelle sur l’eau, les plus grands navigateurs ont été récompensés lors de la cérémonie des World Sailing Awards qui s’est déroulée au CHIJMES Hall, un lieu historique de Singapour.

Les Rolex World Sailor of the Year 2024 – 30e édition de ces prix – ont été décernés à Marit Bouwmeester, médaillée d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024, la navigatrice la plus titrée de la discipline, et au duo espagnol Diego Botin et Florian Trittel, médaillés d’or en skiff masculin à Paris 2024 et vainqueurs de la saison 4 de la SailGP. Les prix ont été décernés à l’issue d’un vote public record de 49 964 voix et d’un jury d’experts.

Les nouveaux prix du Jeune Marin Mondial de l’Année ont été remportés par la Polonaise Ewa Lewandowska et le héros local Max Maeder de Singapour.

Ewa Lewandowska a remporté une impressionnante médaille d’or dans la catégorie mixte du 29er lors des championnats du monde de voile pour les jeunes. Ce succès a été obtenu en partenariat avec Krzysztof Królik, avec qui elle a commencé à naviguer en février et avec qui elle a également remporté le titre européen et terminé deuxième aux championnats du monde de 29er. Lewandowska a également remporté l’or aux championnats du monde des jeunes en décembre de l’année dernière, en partenariat avec Julia Maria Zmudzinska.

À 17 ans, Max est le champion du monde de Formula Kite, des Jeux asiatiques, d’Asie et d’Europe en titre, ainsi que le médaillé de bronze des Jeux olympiques de Paris 2024. Il a remporté l’or aux championnats du monde de Formula Kite 2024 à Hyères et son incroyable ascension comprend également la victoire des séries mondiales de KiteFoil en Autriche, l’or aux championnats asiatiques de KiteFoil 2024, l’or aux Jeux asiatiques et l’or aux championnats du monde de voile pour les jeunes 2023. Il est l’un des athlètes les plus réguliers de la classe Formula Kite, avec un podium à chaque événement. Il est le plus jeune champion du monde d’une classe olympique et le plus jeune médaillé olympique de Singapour.

Winds of Change a remporté le prix de la durabilité de la 11e heure de course, NLcomp a été le tout premier lauréat du nouveau prix World Sailing Technology, la paire de champions olympiques Ruggero Tita et Caterina Banti a remporté le prix de l’équipe de l’année, qui vient s’ajouter au prix Rolex World Sailor of the Year qu’ils ont tous deux remporté en 2022, Aiko Saito a reçu le trophée Beppe Croce pour célébrer une carrière consacrée à la voile, et l’athlète olympique tunisien et président de la Fédération tunisienne de voile, Hedi Gharbi, a remporté le prix du développement décerné par le président.

Marit Bouwmeester remporte le Rolex World Sailor of the Year féminin 2024 pour la deuxième fois, après sa victoire en 2017. Cette année, elle est devenue la navigatrice olympique la plus titrée de tous les temps en remportant l’or en dériveur féminin aux Jeux olympiques de Paris 2024. Elle a ainsi porté son palmarès à quatre médailles olympiques – l’or à Paris 2024 et Rio 2016, l’argent à Londres 2012 et le bronze à Tokyo 2020. Les succès olympiques de Marit ont fait d’elle un modèle, car elle est revenue à la compétition après la naissance de sa fille, à temps pour commencer à se préparer pour les Jeux olympiques de cette année.

Les Espagnols Diego Botin et Florian Trittel ont connu une année exceptionnelle, avec des succès aux Jeux olympiques de Paris 2024 et en SailGP. Botin et Trittel ont remporté l’or olympique en skiff masculin moins d’un mois après avoir fait passer l’équipe espagnole de SailGP de la 10e à la première place pour remporter le championnat SailGP de la saison 4. Après avoir brisé l’emprise australienne sur le titre SailGP, Botin et Trittel ont remporté l’or à Marseille au terme d’une saison en 49er qui les a également vus s’imposer à la Semaine olympique française et à la Princess Sofia Regatta.
Le prix du développement du président a été décerné à l’athlète olympique tunisien et président de la Fédération tunisienne de voile, Hedi Gharbi. Gharbi est une figure dévouée et influente de la voile tunisienne, avec une passion de toujours pour ce sport et un palmarès exceptionnel en tant qu’athlète et dirigeant sportif. Il a participé aux Jeux olympiques de Rio en tant qu’athlète tout en occupant le poste de président.

Prix de la durabilité de la 11e heure de course de World Sailing

Fondé par Sophia Papamichalopoulos, athlète olympique et jeune leader du CIO originaire de Chypre, Winds of Change a pour objectif de combler les fossés et de promouvoir la paix en réunissant des jeunes des deux côtés de Chypre grâce au pouvoir unificateur du sport de la voile. Winds of Change a notamment réalisé le premier tour de Chypre en 50 ans, inspiré des activités sportives pour la paix menées par des jeunes, organisé l’événement inaugural « Olympisme pour la paix » à Chypre et a été cité dans le rapport du secrétaire général des Nations unies sur Chypre.

Winds of Change a eu un impact direct sur près de 2 000 jeunes et en a touché 80 000 autres indirectement. L’initiative a été récompensée par le « Prix de la paix » décerné par le Conseil de la jeunesse de Chypre en 2024, et son documentaire a été projeté en avant-première lors des Jeux olympiques de Paris 2024.

Prix World Sailing Technology

Northern Lights Composites (NLcomp) est à l’origine de solutions durables dans le domaine de la construction navale, s’attaquant de front aux défis environnementaux. Développeur de l’« ecoracer », bateau vainqueur du championnat italien de bateaux de sport, l’entreprise a collaboré avec des chantiers navals prestigieux tels que Grand Soleil et Beneteau pour intégrer des technologies durables dans la conception de nouveaux bateaux, ainsi que des matériaux composites recyclables brevetés pour résoudre les problèmes de fin de vie des bateaux en fibre de verre.

Northern Lights Composites s’attaque à l’un des plus grands défis environnementaux de l’industrie de la voile : les déchets des bateaux en fibre de verre. Son matériau composite recyclable offre une solution aux problèmes de mise au rebut des bateaux, poussant l’industrie vers des pratiques plus durables. En s’associant à des chantiers navals de premier plan tels que Grand Soleil et Beneteau, la technologie de Northern Lights Composites contribue à l’adoption généralisée de matériaux de construction respectueux de l’environnement. Leur bateau « ecoracer » a déjà remporté des championnats, démontrant que la technologie durable peut également être très performante, faisant de Northern Lights Composites un pionnier de l’innovation dans le domaine de la voile verte.

Équipe de l’année

Ruggero Tita et Caterina Banti ont continué à dominer le Nacra 17, ajoutant l’or olympique en multicoque mixte à une liste impressionnante de succès en carrière. Le couple italien est double champion olympique en multicoque mixte, après avoir conservé l’or gagné à Tokyo 2020 à Paris 2024. Ils ont également remporté le championnat du monde 2024 de Nacra 17, ainsi que la Princess Sofia Regatta.

Trophée Beppe Croce

Aiko Saito a représenté le Japon aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 et d’Atlanta en 1996. Depuis qu’elle s’est retirée de la compétition, elle a dirigé l’équipe olympique japonaise de voile aux Jeux olympiques de 2008, 2012, 2016 et 2020. Aiko a parfaitement démontré l’esprit olympique lors des Jeux de Tokyo, qui se sont déroulés dans son club d’Enoshima, en apportant son soutien à tous les CNO en matière de logistique et d’organisation pendant la pandémie, y compris en effectuant des mises à jour importantes pour les Jeux lorsqu’il n’était pas possible de se rendre sur le site olympique d’Enoshima.

À Paris 2024, Aiko a soutenu World Sailing en travaillant comme intermédiaire entre les entraîneurs, la Fédération internationale et le COJO, en aidant les deux organisations à comprendre les réactions et les besoins des équipes et des athlètes. Aiko a également donné des conseils sur la technologie des entraîneurs et a veillé à ce que les entraîneurs respectent l’esprit et la lettre des règles.

Au cours des huit dernières années, Aiko s’est portée volontaire pour travailler gratuitement au sein des commissions, comités et groupes de travail de World Sailing, en veillant à ce que les besoins et les intérêts des entraîneurs et des athlètes soient pris en compte au plus haut niveau.

Prix du Président pour le développement

Hedi Gharbi est une figure dévouée et influente de la voile tunisienne, passionné depuis toujours par ce sport et doté d’un palmarès exceptionnel en tant qu’athlète et dirigeant sportif. Il a commencé sa carrière dans la classe Optimist dès son plus jeune âge et a rapidement progressé jusqu’au niveau national. Il a représenté la Tunisie en planche à voile et en catamaran.

Il a participé aux Jeux olympiques de Rio en tant qu’athlète tout en occupant le poste de président. Actuellement à son deuxième mandat en tant que président de la Fédération tunisienne de voile, il a joué un rôle déterminant dans le développement de la voile en Tunisie, depuis les programmes de base jusqu’aux compétitions de haut niveau.

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Vendée Globe. Giancarlo Pedote : Les secrets d’une bonne routine d’avant course !

Giancarlo Pedote, skipper de l’IMOCA Prysmian, suit des rituels bien établis pour mieux gérer la pression et se concentrer pleinement sur sa performance.

« Ce sont toujours les mêmes gestes. D’abord la jambe gauche, toujours. Chaussette, chaussure, toujours. Puis la jambe droite… ». Personne n’a oublié le rituel sportif de Zinedine Zidane mis en lumière il y a plus de vingt ans dans le fameux documentaire « Les yeux dans les Bleus » tourné dans les coulisses de l’Equipe de France lors de la Coupe du Monde, en 1998 (Film documentaire français réalisé par Stéphane Meunier et la chaîne de télévision Canal+).

La légende du football l’avait expliqué à l’époque : cette petite routine d’avant-match contribuait à sa performance, à son bien-être et à sa réussite globale sur le terrain. Depuis longtemps, il est en effet prouvé qu’instaurer ce type « d’habitudes » permet aux athlètes d’améliorer leur concentration, de renforcer leur confiance et leur motivation, mais aussi de gérer la pression. « Les rituels offrent un sens de la structure et de la routine. Ils permettent de faire face aux situations de haute pression car ils agissent comme une constante face à l’incertitude, apportant un sentiment de stabilité », note Giancarlo Pedote qui a donc organisé ses journées de manière métronomique lors de cette phase de pré-départ longue de trois semaines, aux Sables d’Olonne. « Tous les matins après mon réveil, j’ouvre mon ordinateur et je regarde les fichiers météo. A 8h30, je fais un point avec les gars de l’équipe. Ensuite, je passe une grosse partie de la journée au bateau pour peaufiner les derniers détails. En fin de journée, je fais une séance de natation avec mon pull-buoy, mes plaquettes et mon sandow, puis je me promène sur le remblai en ne pensant plus à rien avant de rentrer et de me couper complètement de tout. Pour finir, je vis un peu en mode caché, dans un monde qui est le mien. Cela me permet d’être présent sur le village de la course sans véritablement m’en rendre compte ce qui est une bonne chose car avec l’expérience, je sais qu’il est nécessaire de ne pas se faire embarquer par l’effervescence des pontons pour garder toute son énergie et rester focus sur son objectif ».

Une recette identique mais avec quelques petits ajustements
La manière dont il gère cette phase de la compétition est-elle différente de celle d’il y a quatre ans, lors de sa première participation ? « Franchement non. A l’époque, j’étais hyper concentré et je le suis tout autant cette année. Ce qui change, c’est le fait d’avoir la présence du public contrairement à la dernière fois à cause de l’épidémie de Covid-19. Ce qui ne change pas, c’est que je suis là avant tout pour faire une course ! », poursuit le Florentin qui, d’une manière générale, reproduit peu ou prou la recette qu’il avait suivie en 2020. Et pour cause, pourquoi changer une formule qui fonctionne ? « La base de ma préparation reste la même. Si je l’ai faite évoluer, c’est de 10% tout au plus », précise le skipper du 60’ IMOCA aux couleurs de Prysmian. Des exemples ? Pour ce qui concerne son avitaillement, il a seulement ajusté à la baisse en termes de quantité, tout en misant sur un peu plus de variété. Même tendance pour son matériel de « spare » qu’il a soigneusement sélectionné pour pallier un maximum d’avaries, ou son équipement personnel qu’il a réduit de près d’un quart par rapport à la dernière fois et qu’il prévoit, si besoin, de laver avec un peu de lessive liquide bio. « Le grand saut est pour bientôt. Il est important de se poser les dernières questions maintenant car après le coup de canon, ce ne sera alors plus des questions mais seulement des conséquences », relate le navigateur italien qui a néanmoins apporté une nouvelle source d’énergie à bord de son bateau avec l’installation de plusieurs panneaux solaires, ces derniers ayant pour but d’améliorer les rendements tout en limitant l’empreinte carbone.

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Vendée Globe. L’oeil du coach du Pôle Finistère Course au Large

Pôle Finistère course au large 10 avril 2024 Photo Vincent Curutchet / Pôle Finistère course au large

Sur les 40 concurrents engagés, 16 se préparent au Pôle Finistère Course au Large, soit 40 % de la flotte. Le coach Erwan Tabarly partage son analyse sur les marins en course. 

Les “foilers” : Sur des bateaux nouvelle génération ou sur des montures “upgradées”, on retrouve les Sportifs de Haut Niveau du Pôle, l’excellence de la course au large française :

Jérémie Beyou (Charal)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 1998
Depuis plus de 20 ans, Jérémie Beyou s’est construit l’un des plus beaux palmarès de la course au large. Marin aguerri et passionné, le skipper breton brille par sa ténacité et sa persévérance à porter toujours un peu plus haut la barre de ses exigences.
« Jérémie prend le départ de son 5ème Vendée Globe, il a une expérience de fou. C’est l’histoire d’une vie car ces projets demandent un investissement total. Il a déjà pris la deuxième place en 2016 et il joue clairement la gagne. Son bateau est polyvalent et performant, même dans les phases de transition. Il a souvent manqué de réussite jusqu’à maintenant mais il a toujours cette envie de gagner. C’est un battant. »

Charlie Dalin (MACIF – Santé Prévoyance)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2011
Doté d’une détermination sans faille et d’un professionnalisme exacerbé, la réussite est l’un des moteurs principaux de Charlie Dalin. Après 7 saisons en Figaro et deux titres de Champion de France Elite de Course au Large (en 2014 et 2016), il intègre le circuit IMOCA en 2019 sous les couleurs d’Apivia, puis de MACIF.
« Charlie a terminé deuxième du dernier Vendée Globe. Son nouveau bateau est très rapide, en particulier pour les conditions météo de la descente et de la remontée de l’Atlantique. C’est là qu’il peut faire le break. S’il sort des mers du sud avec un bateau à 100% de ses capacités, il sera dur à battre. Sur toutes les courses de préparation, il termine premier ou deuxième. Il lui manque la victoire sur le Vendée Globe et c’est un gros prétendant. »

Nicolas Lunven (Holcim – PRB)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2007
Né dans une famille de marins, Nicolas Lunven n’a pas échappé à son destin. A 40 ans, le marin possède un palmarès exceptionnel qui compte notamment deux victoires sur l’exigeante Solitaire du Figaro et trois participations à la Volvo Ocean Race aux côtés de marins internationaux. Mais par-dessus tout, c’est son rêve de Vendée Globe qui l’anime.
« Nicolas sait tout faire. C’est un bon régatier au large, il est aussi recherché pour ses talents de navigateur. Stratégiquement, il fait des choix intéressants. C’est son premier Vendée Globe mais il a un projet de très haut niveau, à la hauteur de son talent. C’est quelqu’un de solide qui peut faire toute la course en tête. »

Paul Meilhat (Biotherm)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2011
Entre les plans d’eau de la région parisienne où il est né, et les côtes bretonnes, Paul Meilhat commence à naviguer très tôt, d’abord en dériveur olympique puis en Figaro. Lorsqu’il arrive dans la classe IMOCA en 2015, il est déjà un des coureurs les plus en vue de sa génération.

« C’est son second Vendée Globe, en 2016, Paul avait abandonné suite à un problème technique. Il repart, cette fois, avec un bateau qu’il connaît très bien. En 2023, il a bouclé un tour du monde en équipage (The Ocean Race). Paul est un gros client. »

Yoann Richomme (Paprec – Arkéa)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2011
Yoann Richomme, skipper talentueux et expérimenté, mène le nouvel IMOCA Paprec Arkéa. À 41 ans, l’architecte naval de formation compte de belles victoires à son palmarès sur divers circuits de course au large en solitaire et en équipage.

« Yoann est quelqu’un qui sait gagner des courses. Il a remporté, cette année, la Transat CIC mais avant ça, La Solitaire du Figaro à deux reprises et deux fois Route du Rhum en Class40. Quand il est sur l’eau, il est toujours dans la performance. Il part sur ce Vendée Globe avec un bateau neuf, typé pour les mers du sud. Il sait accélérer quand il faut, même lorsque les conditions sont difficiles. »

Thomas Ruyant (Vulnerable)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2021
Né dans les Hauts-de-France, Thomas Ruyant est un grand spécialiste des transatlantiques : il a remporté la Mini-Transat, la Route du Rhum à deux reprises, la Transat AG2R, ainsi que la Transat Jacques Vabre ! Thomas est un marin au sens strict du terme. Il se révèle sportivement dès qu’il est au large et sur une longue période.

« Le bateau de Thomas est proche de celui de Yoann Richomme. Il y a quatre ans, il avait eu une grosse avarie de foil, ce qui ne l’avait pas empêché de faire un beau tour du monde. Il a remporté deux fois la Transat Jacques Vabre, ainsi que la Route du Rhum. C’est quelqu’un qui « score » à chaque fois sur les grandes courses. Thomas est quelqu’un d’ambitieux qui sait aller au bout de ses projets. »

Damien Seguin (Groupe APICIL)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2018
Né sans main gauche, Damien Seguin est devenu en 2021 le premier skipper handisport à boucler un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Triple médaillé paralympique en 2.4 mR, il a fait ses débuts dans la course au large en 2005 en Figaro puis en Class 40 avant de rejoindre le circuit IMOCA en 2018.

« Damien est à la barre du bateau sur lequel Yannick Bestaven a remporté la dernière édition et il a su le faire évoluer. Il y a quatre ans, Damien a pris la septième place et a réalisé un bon Vendée Globe, il ne part pas dans l’inconnu. Il n’a pas le bateau le plus rapide de la flotte mais il le connait bien et, sur un parcours aussi long que le Vendée Globe, il peut créer la surprise. »

Les internationaux :

Les navigateurs de nationalité étrangère qui s’entraînent avec l’élite française, viennent partager une culture nautique différente. Ils sont désormais nombreux à figurer au rang de favoris :

Samantha Davies (Initiatives – Cœur)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2004
Née en Angleterre dans une famille de marins, Sam Davies a passé son enfance sur l’eau. Ingénieure diplômée de l’université de Cambridge, elle débute sa carrière en compétition à 24 ans, avec un 1er tour du monde en équipage. Avec 5 tours du monde et de nombreuses transatlantiques à son actif, elle est l’un des marins les plus expérimentés du plateau.

« Samantha Davies est elle aussi une prétendante à la victoire. Elle a réalisé un joli podium sur la Transat CIC. C’est l’un des plus beaux résultats de sa carrière et il a été réalisé sur une course très dure, en Atlantique Nord. Elle est moins attendue que d’autres skippers mais ça ne serait pas une surprise de la voir sur le podium, voire en tête. Samantha a un caractère hors du commun. On se souvient qu’en 2020, elle avait dû abandonner mais avait bouclé son tour du monde hors course. »

Sam Goodchild (Vulnerable)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2024
Une enfance passée sur un bateau, une rencontre avec Alex Thomson, des navigations de supports en supports où Sam Goodchild se montre redoutable… Ce parcours mène le skipper à prendre la barre de son premier IMOCA, baptisé Vulnérable, pour disputer son plus grand rêve : le Vendée Globe.

« Sam a récupéré l’un des meilleurs bateaux de la dernière édition. C’est un bateau moins confortable et plus compliqué que les bateaux récents mais en termes de performance pure, il y a peu d’écarts. En 2023, il termine à chaque course sur le podium. Il a tout pour jouer aux avants postes. »

Boris Herrmann (Malizia – SeaExplorer)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2010
En 2001, Boris Herrmann débute sa carrière professionnelle dans la course au large : il est alors le plus jeune participant à la Mini Transat. Depuis, il a réalisé 6 fois le tour du monde. Après une Barcelona World Race, une tentative de Trophée Jules Verne et une course autour du monde en Class40, l’océan Austral n’a plus de secrets pour lui.

Boris s’est fait construire un bateau pour les mers du sud. Très performant au portant dans la brise, il a su également bien l’optimiser pour les conditions moins ventées. Cette année, il a toutes les cartes en main. Il est très suivi dans son pays et a permis aux Allemands de découvrir la course au large. »

Justine Mettraux (Teamwork – Team SNEF)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2023
La suissesse Justine Mettraux tire ses premiers bords sur le lac Léman sur le bateau familial puis au Centre d’Entraînement à la Régate de Genève et attrape très vite le virus de la régate et du large. En 2013 pour sa première grande course au large, elle boucle la Mini Transat en 2e position sous les couleurs de TeamWork.

« Justine est l’une des navigatrices les plus convoitées sur les équipages mixtes. Elle possède une belle expérience des mers du sud où elle est allée plusieurs fois grâce à The Ocean Race. Elle barre l’ancien bateau de Jérémie Beyou qu’elle maîtrise parfaitement. Très engagée dans tout ce qu’elle fait, elle a une jolie page à écrire sur ce Vendée Globe. »

Les bateaux “à dérives” :

Basés à Port La Forêt, les skippers de bateaux à dérives apportent un regard décalé et profitent de l’émulation collective du Pôle.

Éric Bellion (Stand as One)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2023
Navigateur, écrivain, réalisateur et chroniqueur télé, Eric Bellion promeut la richesse de la différence depuis plus de 20 ans. Avec un tour du monde handivalide en 2010 et la création d’un équipage diversifié en 2012, il s’est lancé dans le Vendée Globe en 2016, terminant premier bizuth et deuxième bateau le plus cité par les médias.

« Après son premier Vendée Globe en 2016, Éric a décidé de lancer la construction d’un bateau neuf, identique à celui de Jean Le Cam. C’est un choix courageux de sa part car cela implique un travail colossal. Éric a déjà l’expérience du Vendée Globe et il sait à quoi s’attendre. En 2016, personne ne l’attendait et il a terminé 9ème et premier bizut. S’il arrive à retrouver ce même état d’esprit, il est capable de faire de belles choses. »

Violette Dorange (Devenir)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2020
Pressée et dynamique, la charentaise Violette Dorange navigue depuis son plus jeune âge et a franchi toutes les étapes pour espérer participer au Vendée Globe : équipe de France de voile légère, traversées de la Manche et du Détroit de Gibraltar en Optimist, Mini Transat et participation à trois éditions de la Solitaire du Figaro, antichambre du Vendée Globe, où elle termine à la 10e place en 2022.

« Violette est la plus jeune de cette édition et c’est son premier Vendée Globe. Elle part sur un bateau à dérives mais c’est un très bon bateau et elle a bénéficié de l’expertise de Jean Le Cam. Malgré son jeune âge, elle a un beau bagage en course au large. Elle est tout le temps parmi les premiers bateaux à dérives et son IMOCA est fiabilisé. Elle sera très suivie sur cette édition car elle a su fédérer une belle communauté autour d’elle. »

Benjamin Ferre (Monnoyeur – Duo For a Job)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2022
Benjamin Ferré est un jeune breton amoureux de la vie et des défis. Avec plus de 40 000 km en stop autour du globe au compteur, une traversée de l’Atlantique au sextant, un 4L Trophy et une participation à la Mini Transat de 2019, il n’en est pas à son coup d’essai dans l’univers de l’aventure.

« Benjamin a un profil proche de celui de Violette, d’ailleurs, ils sont souvent ensemble aux entraînements. Il a lui aussi un bon bateau qui a remporté le Vendée Globe. Je ne serais pas étonné de le voir terminer bien placé. C’est une personnalité sympa, avec beaucoup de fraicheur. Il aime être en mer et ça se ressent. »

Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor Lux)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 1992 – Fondateur du Pôle
Ce grand talent breton est aussi pertinent à terre pour préparer des bateaux rapides qu’en mer pour les mener vite au bon endroit. Mais Jean Le Cam est plus que cela encore. Au fil du temps et de ses exploits, il est devenu une véritable figure, une « gueule » de la course au large en général et du Vendée Globe en particulier.

« C’est un phénomène et il a le soutien du public. Jean est quelqu’un qui bricole beaucoup et il connaît son bateau par cœur. C’est son 6ème Vendée Globe et il a déjà tout vécu. Il a été sauvé par Vincent Riou, il a secouru Kevin Escoffier, c’est lui qui écrit l’histoire de la course ! C’est un super marin et peu de gens savent manier un bateau comme lui. »

Sébastien Marsset (Foussier)
Inscrit au Pôle Finistère Course au Large depuis 2023
En solitaire, en double, en équipage, à travers l’Atlantique ou autour du Monde… Sébastien Marsset fait partie de ces skippers complets, réputés pour briller tant à la tête de leur propre projet qu’au sein d’équipes prestigieuses.

« Sébastien a monté un projet Vendée Globe avec peu de moyens. Il part avec des voiles d’occasion et prépare son bateau avec sa petite équipe. C’est beaucoup de sacrifices. On lui souhaite d’aller au bout de l’aventure, le classement est secondaire. »

Source CP

Vous souhaitez en savoir plus sur le Pôle :
https://www.courseaularge.com/produit/champions-de-vallee-fous-christian-pape


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Vendée Globe. Le parcours vu par Isabelle Joschke

Forte de son expérience en 2020, Isabelle Joschke connaît le parcours si exigeant et les points sur lesquels il lui faudra être encore plus attentive. Golfe de Gascogne, Pot au Noir, Équateur, Cap de Bonne Espérance, Cap des Aiguilles, TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises), Cap Leeuwin, Point Nemo, Cap Horn, autant de noms mythiques et redoutés qui vont ponctuer l’évolution de MACSF lors de ce tour du monde.

Née à Munich, Isabelle Joschke se lance à 27 ans dans la Mini Transat et remporte la première étape lors de sa deuxième participation en 2007. Elle passe ensuite par le Figaro, le Class40, pour monter ensuite son projet Imoca autour de la mixité avec MACSF. Son premier Vendée Globe ne se passe pas bien. Elle doit abandonner après avoir cassé son vérin de quille. Elle répare à Salvador de Bahia, et reprend la mer pour terminer. Toujours soutenue par la MACSF, et avec Alain Gautier comme mentor, elle participe à l’ensemble des courses de 2022 en solitaire, terminant à une belle 9e place sur la Route du Rhum 2022 et sur le Retour à la Base. Bien décidée à finir ce Vendée Globe, la navigatrice franco-allemande pourrait bien se hisser dans le top 10.

Du Golfe de Gascogne aux tempêtes du Grand Sud
« Le tout premier point d’attention est la sortie du Golfe de Gascogne. Il intervient dès les premiers jours de course. C’est un endroit météorologiquement très difficile. La mer peut y être très formée, le vent assez fort, le bateau subit et tape beaucoup, même si cette année les conditions devraient être plutôt clémentes. De plus il y a beaucoup de pêcheurs et de cargos. Il peut donc se passer des choses et on a vu par le passé qu’il y avait eu tout un tas d’incidents. Plus au sud, on retrouve le Pot au Noir avec ses grains violents, la foudre et les zones de calme. C’est difficile de dormir, les grains arrivent très vite et parfois nous n’avons même pas le temps de réduire la toile. On peut y perdre ou gagner des places, ce n’est pas du tout reposant. »
Cette zone de convergence intertropicale, qui se situe au nord de l’équateur, appelée plus communément le Pot au Noir, est redoutable pour les nerfs et les marins s’en méfient, car, en l’espace de quelques minutes, le vent peut passer de 0 à 35 nœuds. Une situation qui nécessite une veille constante afin d’adapter sa voilure le plus rapidement possible et de ne pas se laisser surprendre. En fonction de différents paramètres (chaleur de la mer et force des alizés), l’étendue du Pot au Noir peut varier en taille et en activité.

40 jours à dompter le vent fort
Plus au sud, dès la latitude de la pointe sud-africaine, les choses sérieuses commencent.
« Au Cap de Bonne Espérance, je suis déjà dans les mers du Sud et au sud des 40e. Quand je le croise, je fais quasiment mon entrée dans l’Océan Indien qui, je le sais, ne sera pas facile. On croise le courant des aiguilles qui génère une mer difficile. La présence des baleines ajoute une grande part de risque. Globalement, toutes les mers du Sud peuvent être dangereuses. Le principe de la navigation dans ces mers est d’aller chercher les dépressions pour aller le plus vite possible. On se retrouve de ce fait dans des endroits où la houle est puissante et le vent très fort. Donc, durant les 40 jours que durent à peu près la traversée des mers du Sud, la vigilance est quasi continuelle. »

Le Cap Horn une véritable délivrance ?
« C’est un passage attendu. Il marque la sortie du Pacifique. Il est aussi le plus extrême, il se situe au sud des 50e et effleure les 60e. Le vent est comprimé par le continent et il est encore plus fort. C’est une véritable délivrance mais je me suis rendu compte qu’il fallait encore une bonne semaine de navigation pour s’extirper des latitudes froides. J’ai connu ma plus grosse tempête dans la première partie de la remontée après le Cap Horn. Il ne faut pas croire qu’en commençant à faire route vers l’hémisphère Nord, les choses vont être plus simples. »

En 2021, en raison d’une tempête très intense, Isabelle Joschke n’avait pas pu contempler ce passage si symbolique. Elle espère bien, cette fois-ci, enfin découvrir ce mythique rocher.
« Pour moi, le Cap Horn est assez symbolique. Il y a 4 ans, je l’ai franchi à une centaine de milles dans son sud et de nuit. Je n’ai compris que le lendemain que je l’avais passé quand j’ai remarqué que la météo avait changé. D’un coup, il n’y avait plus de houle, l’ambiance et la mer avaient complètement changé. Il y a eu un gros changement dans la manière de naviguer, quand tu quittes le Pacifique et que tu retrouves cette zone Atlantique Sud, tu rentres un peu dans un autre univers.
Ce dont je rêve pour ce Vendée Globe, c’est de le doubler de jour et dans des conditions qui soient suffisamment clémentes pour que je puisse passer le plus proche possible de la Terre. J’ai vu pas mal de vidéos de skippers qui passaient le Cap de jour et je crois qu’il y a une émotion vraiment particulière. C’est ce que j’ai envie de vivre. »

L’Amérique du Sud, une très longue remontée
« Quand tu as passé le Cap Horn, tu es super content, c’est comme si, enfin, tu sortais d’un très long tunnel. Mais tu n’es pas sorti des ennuis pour autant. Il te reste quand même un continent à remonter. À partir de là, mes souvenirs sont un peu biaisés, parce que ça a été très long. J’ai mis presque trois semaines à relier le Cap Horn à Salvador. »

En janvier 2021, Isabelle Joschke a été contrainte à l’abandon à la suite d’une défaillance du système de fixation de sa quille pendulaire et a fait une escale technique à Salvador de Bahia au Brésil. Elle a tout de même pu reprendre la mer et achever ce tour du monde hors course.
« Sur ce retour vers le nord, il y a de nouveau le Pot au Noir et surtout, dans l’Atlantique Nord, le train des dépressions hivernales qu’il faut réussir à attraper pour regagner l’Europe et le Golfe de Gascogne. Je pense que cette dernière traversée du Golfe est un point de vigilance très important. »

Des appréhension légitimes
Lors du Vendée Globe 2020-2021, Isabelle avait souffert du froid et de l’humidité. L’IMOCA MACSF a donc été adapté pour éviter les trop nombreuses entrées de mer et de vent. Malgré tout, il est certain que la navigation dans le Grand Sud apportera son lot d’inconvénients. Outre ces conditions, Isabelle appréhende deux choses : être dans l’obligation de plonger sous la coque et celle de devoir monter au mât. Des exercices qu’elle a déjà expérimentés afin de se familiariser avec les techniques, mais qu’elle redoute néanmoins.
« En 2020, j’ai eu plein d’avaries, mais j’ai échappé à des gros ennuis, comme être obligée de monter au mât ou de plonger sous le bateau. S’il y a bien deux choses que j’appréhende, c’est ça. Malgré quelques entraînements, je ne suis pas très à l’aise dans l’un ni dans l’autre. » confie Isabelle.

Ces derniers jours aux Sables-d’Olonne vont être tournés vers l’analyse des conditions météo attendues au départ et lors des premiers jours de course. Il est trop tôt pour pouvoir tirer quelques enseignements des premiers fichiers mais il est certain que la météo sera au centre des discussions.
Isabelle quittera le ponton de Port Olona le dimanche 10 novembre aux alentours de 8h50 pour vivre une nouvelle fois la mythique descente du chenal des Sables-d’Olonne. Coup d’envoi de cette 10ème édition du Vendée Globe, la seconde à laquelle participe Isabelle, à 13h02.

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Middle Sea Race. Beneteau s’impose dans 5 catégories

Les BENETEAU First et JEANNEAU Sun Fast du Groupe Beneteau ont fait forte impression lors de la prestigieuse Rolex Middle Sea Race 2024, remportant la victoire dans cinq catégories ! Ces performances exceptionnelles viennent confirmer la place des bateaux du Groupe Beneteau parmi les plus fiables et performants du circuit international.

Ces victoires témoignent de l’expertise et de l’innovation intégrées dans chaque voilier des gammes BENETEAU FIRST et JEANNEAU SUN FAST. Conçus pour relever les défis de la haute mer et répondre aux exigences des régatiers les plus aguerris, ces modèles offrent une combinaison de vitesse, de sécurité et de solidité, fruit de décennies de rigueur et d’innovation.

Milan Kolacek, skipper d’un des équipages gagnants, témoigne : « En tant que participant de la ROLEX MIDDLE SEA RACE 2024 cette année, j’ai eu le plaisir de naviguer sur le FIRST 36 de BENETEAU. Dans les conditions très difficiles de cette course prestigieuse, le voilier a prouvé non seulement sa vitesse sur les différents parcours mais aussi sa stabilité et sa maniabilité exceptionnelles. Ce bateau nous a permis d’utiliser tout son potentiel, quelle que soit la force du vent, que ce soit au portant ou vent arrière, conduisant à une victoire qui n’aurait pas été possible sans les qualités d’un voilier aussi bien conçu et construit.

« Ce fut l’expérience la plus intense de ma vie de marin, je ne l’oublierai jamais. » Milan Tomek, skipper du First 36 vainqueur en IRC Double-Handed « J’ai été très satisfait de la robustesse du First 36, même dans les vents forts et les grosses vagues » rajoute Milan Tomek. « Régater avec mon ami Milan Kolacek, que j’ai rencontré il y a 30 ans lorsque nous avons couru l’un contre l’autre en tant que rivaux sur des voiliers de classe 420, a été une joie et un plaisir. Les bonnes vibrations et l’esprit de course nous ont certainement motivés et nous ont permis de tenir le coup pendant les cinq jours d’adrénaline. Ils ont été l’un des éléments clés pour remporter la prestigieuse ROLEX MIDDLE SEA RACE dans l’une des catégories les plus difficiles de l’IRC en double. Ce fut l’expérience la plus intense de ma vie de marin, je ne l’oublierai jamais. »

UNE VICTOIRE DANS CINQ CATEGORIES
· 1ère place en IRC Class 4 : skippers Christoph Podesta & Aaron Podesta sur un BENETEAU First 45
· 1ère place en IRC Class 6 : skipper Simon Toms sur un JEANNEAU Sun Fast 3300
· 1ère place en IRC Double-Handed : skippers Milan Kolacek & Milan Tomek sur un BENETEAU First 36
· 1ère place en ORC4 : skippers Christoph Podesta & Aaron Podesta sur un BENETEAU First 45
· 1ère place en ORC5 : skippers Milan Kolacek & Milan Tomek sur un BENETEAU First 36

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Deuxième édition de “Un Trésor à la Carte”

Fort d’une première expérience réussie en 2019 qui avait permis de reverser près de 50 000€ à SOS Méditerranée et à la SNSM, l’association Watever-Seatizens prépare une seconde édition de l’opération « Un Trésor à la Carte » au profit de la solidarité en mer.

Les œuvres originales nées de la rencontre entre une carte marine offerte par un navigateur et un artiste feront l’objet d’une vente aux enchères. 100% des bénéfices seront à nouveau reversés à des acteurs du sauvetage en mer.

Un évènement accueilli par la Fondation Lafayette Anticipations

Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette est une fondation d’intérêt général structurée autour de son activité de production et de soutien à la création dans son ensemble. Elle est un catalyseur qui offre aux artistes des moyens sur-mesure uniques pour produire, expérimenter, et exposer.

La vente

La vente aura lieu le 3 décembre 2024 et sera animée par la Maison de vente Millon afin de valoriser les oeuvres issues de l’engagement des artistes participants. La vente sera suivie d’un cocktail réservé aux artistes, partenaires et acheteurs.

La vente sera également retransmise en direct sur Drouot Digital. 
A suivre ici : https://tresor-carte.org/

Les marins et artistes engagés dans le projet

Liste des navigateurs et navigatrices engagés dans le projet 

Antoine ∞ Isabelle Autissier ∞ Alexia Barrier ∞ Yannick Bestaven ∞ Yvan Bourgnon ∞ Eric Brossier & France Pinczon du Sel ∞ Dee Caffari ∞ Conrad Colman ∞ Julien Cressant ∞ Charlie Dalin ∞ Corentin de Chatelperron ∞ Guy Delage ∞ Kito de Pavant ∞ Bob Escoffier ∞ Yvon Fauconnier ∞ Sidney Gavignet ∞ Marc Guillemot ∞ Jean-Yves Hasselin ∞ Francis Joyon ∞ Guillaume Lange ∞ Jean Le Cam ∞ Armel Le Cleac’h ∞ Jean-Baptiste Le Vaillant ∞ Sebastien Josse ∞ Roland Jourdain ∞ Yves Marre ∞ Justine Mettraux ∞ Kirsten Neuschäfer ∞ Yves Parlier ∞ Bruno Peyron ∞ Philippe Poupon ∞ Julien Pulvé ∞ Yann Quenet ∞ Pauline Regnier ∞ Eugène Riguidel ∞ Marie Riou ∞ Lalou Roucayrol ∞ Alan Roura ∞ Marie Tabarly ∞ Armel Tripon ∞ Romain Troublé ∞ Ariane van de Loosdrecht ∞ Jean Luc van Den Heede ∞ Marc Van Peteghem ∞ Thibaut Vauchel-Camus

Liste des artistes déjà engagés dans le projet :

Jean-Marie Appriou ∞ Christophe Ausello ∞ Yann Bagot ∞ Jean-Baptiste Bernadet ∞ Mireille Blanc ∞ Sara Bran ∞ Jean-Charles de Castelbajac ∞ Bruno Catalano ∞ Katia Chaix ∞ Sabine Chautard ∞ Gaëlle Choisne ∞ matali crasset ∞ Hervé Di Rosa ∞ Philippe Druillet ∞ Gilles Elie ∞ Gildas Flahault ∞ Marco Godinho ∞ Pierre Gonalons ∞ Samuel Guillemot ∞ Jef Aerosol ∞ Kubra Khademi ∞ Jean Jullien ∞ La Fratrie ∞ Christian Lacroix ∞ Titouan Lamazou ∞ Edouard Lecuyer ∞ Leloluce ∞ Jérémy Liron ∞ Kyrie Maezumi ∞ Fabien Merelle ∞ Jérôme Mesnager ∞ Claire Nicolet ∞ Aurore Pallet ∞ Daniel Pennac ∞ Julie Polidoro ∞ Claude Ponti ∞ Maxime Rossi ∞ Nicolas Rubinstein ∞ Jordane Saget ∞ Speedy Graphito ∞ Quentin Spohn ∞ Agnès Thurnauer ∞ Tristan Vyskoc

Découvrez en avant-première une sélection d’oeuvres réalisées pour la vente aux enchères

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Vendée Globe. Jean Le Cam : “L’aventure c’est ce qu’on ne connaît pas !”

Loic Venance

On ne présente plus Jean le Cam. À 65 ans, il repart sur son sixième Vendée Globe — peut-être le dernier — pour revivre des émotions qu’il ne trouve nulle part ailleurs. En mer, il vit, aime-t-il à répéter. Après son dernier Vendée Globe mémorable où il a récupéré Kevin Escoffier et terminé reclassé 4e, il a pris la stature d’une rock star de la course au large. Pour cette 10e édition, il dispose cette fois-ci d’un bateau neuf mais à dérives. Le « Roi Jean », ainsi nommé en raison de son écrasante domination lorsqu’il était sur le circuit Figaro, voudra démontrer qu’avec un budget moindre et sans foils, on peut faire mieux avec moins. À Port-la-Forêt avec son équipe, il a préparé avec minutie son bateau et celui d’Éric Bellion, qui dispose d’un sister-ship. Il a également dispensé ses conseils à la jeune génération : Violette Dorange, à qui il a confié Hubert, son ancien bateau, et Benjamin Ferré, qu’il a convaincu de se lancer. On ne sait pas grand-chose des qualités de son bateau, mais il sera à coup sûr bien préparé.

On a encore en tête les images de ton arrivée où tu dansais sur ton bateau. Est-ce des émotions que tu cherches à revivre sur ce Vendée Globe ?
C’est sûr qu’au dernier, c’était énorme. Vraiment énorme, donc tu ne souhaites pas forcément un bis repetita, ça c’est certain. Cette édition-là a été particulièrement difficile pour moi, avec le délaminage du bateau dès les Kerguelen. L’épisode avec Kevin a été fort, mais finalement, cela n’aura duré qu’une journée. J’ai découvert le délaminage dès le lendemain de l’épisode où j’ai déposé Kevin sur le bateau militaire… La route a été longue ensuite pour arriver aux Sables.

As-tu eu des explications sur ce délaminage ?
Ce n’était pas assez solide. On va de plus en plus vite, et on construit des bateaux qui tapent de plus en plus fort. Nous avions optimisé le bateau pour que tous les poids soient assez reculés, donc forcément, à un moment, les chocs avec les vagues ne sont plus les mêmes. Pourtant, j’avais fait faire une étude avant le départ.

Pour ton nouveau bateau, David Raison a travaillé avec GSEA Design…
Quand l’homme a inventé la vitesse, il a aussi inventé l’accident. La préparation a commencé il y a 3 ans et demi. Aujourd’hui, nous sommes au départ. Nous avons coché toutes les cases, même si cela a été deux ans de stress. C’est déjà une victoire en soi. Ensuite, l’arrivée, c’est hypothétique, ce sera une deuxième victoire. Et pour le classement, on verra bien à la fin. Ce qui est motivant pour cette édition, c’est que c’est un nouveau projet : un bateau neuf, des gens différents, des partenaires différents. Il y a aussi les gens qui nous soutiennent et qui sont moteurs, parce qu’on les fait rêver, parce que c’est une aventure, et par définition, l’aventure c’est ce qu’on ne connaît pas. Avec Hubert, mon dernier bateau, on avait fait le tour après trois tours du monde ensemble. Là, on a un nouveau cheval de bataille, quelque chose de différent, et les nouvelles technologies, j’adore ça. Je suis un technicien. Ce qui me motive à repartir, c’est l’engouement des gens. Je suis un coureur, un compétiteur, et là, avec un nouveau bateau en plus, la motivation est bien là.

Est-ce que ton pari d’augmenter ta vitesse moyenne avec un bateau à dérive face aux tout derniers foilers est encore jouable ?
Si tout se passe bien, ce n’est pas possible, mais le problème, c’est qu’il faut maintenir cette vitesse pendant 80 jours, et ça, c’est un autre débat. À ce jour, le recordman du Vendée Globe reste Armel Le Cléac’h avec 74 jours. Le dernier Vendée Globe, c’était 80 jours, et le temps que j’ai réalisé, c’est 81 jours. (81 jours 5 heures 59 minute et 55 secondes en temps officiel, et après bonifications, de 80 jours 13 h 44 mn). C’est étonnant, parce que les prévisions pour le dernier Vendée Globe annonçaient que les skippers devaient le boucler en 70 jours. Ces bateaux à foils, c’est beaucoup de stress. Si tu veux savoir la vérité, demande aux compagnes de ces skippers comment ça se passe à bord. C’est une autre histoire.

À bord…
Sur un Vendée Globe, on va chercher ce qu’on ne connaît pas. Si on part à la recherche de ce qu’on connaît déjà, ce n’est pas drôle. À bord, j’écoute très peu de musique ; ma femme m’a préparé des playlists assez variées, mais en fait, je n’ai ni l’envie ni le temps d’écouter de la musique. Le quotidien à bord est intense. J’ai les réglages, l’optimisation du bateau, les classements, la météo, les repas, l’énergie à maîtriser, l’eau à produire. C’est une maison totalement autonome qu’il faut gérer 24h/24, et en plus, nous sommes en course. Donc, il y a du travail. J’emporte aussi quelques bons petits plats, comme du ris de veau aux morilles. Il faut bien le cuisiner, mais le problème, c’est toujours la cuisson ; ce n’est pas qu’une question de produit. Il faut que ce soit croustillant à l’extérieur et fondant à l’intérieur…

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