Le coup d’envoi de la 64e édition de la Giraglia Rolex Cup a été donné conjointement hier soir depuis les ports de Marseille (Fra) et de Sanremo (Ita). Après une navigation de nuit jusqu’à Saint-Tropez, Arobas 2, le voilier de Gérard Logel s’impose côté français en bouclant les 76 miles de course en 11 heures 47 minutes. Tandis que Joern Larsen à bord de Trifork L4 son Volvo Open 70 termine premier des 60 miles de la course italienne en 9 heures 29 minutes devant plus de 110 concurrents.
VAINQUEURS EN TEMPS COMPENSÉ DE LA COURSE D’OUVERTURE
Les onze concurrents de la flotte partie de Marseille ont régaté dans des conditions clémentes avec un léger vent d’ouest de 6 à 10 nœuds. C’est le Figaro, Fogolu, de Michel de Bressy qui s’impose en temps compensé dans la classe IRC. Côté italien, les 113 voiliers ont été moins chanceux avec un vent entre 7 à 8 nœuds au large de Sanremo puis tombant totalement par la suite ; seule la moitié de la flotte a donc passé la ligne d’arrivée dans les temps. Dans la classe ORC, la victoire en temps compensé revient à Mariel de Federico Massari sur son Grand Soleil 341 et pour la classe IRC c’est Tarka, le First 40.7 de Nicolas Groux qui décroche la première place.
PLACE AUX RÉGATES CÔTIÈRES
Demain, dimanche, la 64e Giraglia Rolex Cup entre dans sa deuxième phase de compétition avec trois jours de régates côtière dans la baie de Saint-Tropez. 210 voiliers se sont inscrits, un spectacle majestueux pour le plus grand plaisir des Tropéziens et des touristes venus en nombre.
UNE ÉDITION SPECTACULAIRE
269 voiliers prendront le départ de la course principale – 241 milles entre Saint-Tropez et Gênes via le rocher de la Giraglia (Corse) – mercredi 15 juin. Un record absolu qui confirme le succès toujours grandissant de la plus ancienne course au large de méditerranée. Un fait qui n’a pas manqué de faire réagir Carlo Croce, Président du Yacht Club Italiano, principal organisateur de la course « Cette année promet d’être une édition extraordinaire avec un record de participation et une flotte impressionnante. Nous sommes heureux d’avoir ajouté au programme la course d’ouverture entre Marseille et Saint-Tropez, et nous sommes confiants quant à l’avenir de cette étape. Du côté des concurrents, la première participation de dix Mini 6.50 nous réjouit et ils trouvent parfaitement leurs places aux côtés des solitaires et des navigateurs en double. Autre très belle surprise, l’engagement de trois voiliers classiques et non des moindre : Moonbeam III, Mariska et Lelantina. Un beau spectacle à venir ! »
PROGRAMME
Régates côtières : du dimanche 12 au mardi 14 juin à partir de 11h / baie de Saint-Tropez
Longue course : mercredi 15 juin / Saint-Tropez > rocher de la Giraglia > Gênes
Après 12 jours et 1 heure de course, Kojiro Shiraishi a coupé la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne hier, à 23h01, pour prendre la 7e place de la New York – Vendée (les Sables d’Olonne). Le Japonais est désormais qualifié pour le Vendée Globe. A 4 heures du matin, Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) en terminait également, pour la 8e place. De très honorables performances pour ces marins animés par l’esprit d’aventure.
Kojiro Shiraishi s’est encore rapproché du Vendée Globe, un rêve qu’il poursuit depuis des décennies. En coupant la ligne d’arrivée de la New York – Vendée du bonheur plein les yeux vendredi soir, le Tokyoïte a rempli une étape importante du processus qui mène à la qualification pour l’Everest des Mers, qui s’élancera des Sables d’Olonne le 6 novembre prochain. Il lui reste encore à trouver le complément de budget nécessaire à courir trois mois autour du monde avant de devenir le premier skipper asiatique à partir à la conquête des trois caps. Sa septième place, la propreté de la trace qu’il a dessinée sur le parcours de la transat ouest-est, sont remarquables, d’autant qu’il s’est porté acquéreur du bateau, l’ex- adopteunskipper.net de Nicolas Boidezevi, le 1er avril… soit moins de deux mois avant le départ de New York, le 29 mai dernier.
L’esprit de Yukoh Tada
Spirit of Yukoh est le nom de son bateau, hommage permanent à son maître, Yukoh Tada, qu’il a rencontré lorsque ce dernier, chauffeur de taxi et saxophoniste, remportait la première édition du Boc Challenge en 1983, en classe II. Devenu son élève autant que son préparateur technique, Kijori Shiraishi participera à plusieurs courses au large jusqu’à ce jour de 1991 où son maître mettra fin à ses jours. Ils avaient construit ensemble un 50 pieds, Koden VIII pour le BOC Challenge 1990-1991. Las, les problèmes s’enchaînent. Un mât endommagé à sa livraison, à l’aéroport, puis une quille mal fixée qui se désolidarise lors d’une des premières navigations donnent le ton. Durant le BOC, Yukoh Tada chavirera trois fois. L’échec lui sera insupportable et Kojiro Shiraishi aura la charge d’aller chercher ce bateau. Deux ans plus tard, à l’âge de 26 ans, il effectuera sur le même half, rebaptisé Spirit of Yukoh, un tour du monde en solitaire.
« Un immense honneur de régater avec les prétendants au titre du Vendée Globe »
Double détenteur du record de la traversée du Pacifique (une fois avec Bruno Peyron sur Explorer, en 2008 avec Lionel Lemonchois sur Gitana 13), le Japonais est parvenu à résoudre une équation qui a pesé sur ses choix météo de bout en bout : rallier la bouée Nouch Sud pour obtenir sa qualification pour le Vendée Globe, éprouver sa capacité à gérer un IMOCA60, monocoque loin d’être facile à manier, et s’immiscer dans le jeu de la compétition. « J’ai réussi à faire cette transat sans rien casser. C’était ma priorité.
C’était aussi un immense plaisir et un grand honneur de faire la course bord à bord avec tous les prétendants au titre du Vendée Globe. En l’espace de deux mois, toute l’équipe a très bien travaillé et c’est grâce à elle que tout cela a été possible. J’ai pu prendre la mesure de mon bateau, je suis en phase avec lui, je suis presque prêt pour le Vendée Globe. Ce bateau est très rapide et en l’apprivoisant encore plus, en m’entraînant encore plus, je pourrai aller encore plus vite ». Sa qualification sera sans doute saluée par le président de la fédération de voile japonaise qui envisage la présence de son compatriote sur le Vendée Globe comme « la troisième plus grande et bonne nouvelle pour le yachting japonais après l’attribution des jeux Olympiques à Tokyo en 2020 et la présence de SoftBank Japan à la Coupe de l’America’s Cup 2017 ».
« Le Vendée Globe est une aventure, mais je veux être compétitif »
Globalement satisfait mais exigeant, il pointe le chemin qu’il lui reste à parcourir dans l’optique du tour du monde : « Le petit bémol est sportif : je manque encore d’expérience pour attaquer dans les moments où il y a de l’air. Ça viendra avec les milles et le métier. Je suis encore parfois en deçà de ce que j’aimerais faire, parce que c’est un gros bateau. Je viens du Class40 et la marche est très grande entre les deux. Je m’impose une certaine dose de raison pour naviguer en bon marin. »
Le bateau est quasiment prêt pour le Vendée Globe, il l’affirme. Le chantier d’été sera restreint, la priorité étant donnée aux rendez-vous de relations publiques et à l’entraînement. Histoire de pousser le curseur sportif un peu plus loin : « Je suis à 100% de mon niveau actuel. Quand le vent monte, je vais réduire la toile alors qu’il y en a qui tiennent très longtemps. Je pourrais tenir un peu plus longtemps, mais je manque encore de confiance. Ce sera l’objectif des entraînements à venir : me mettre en situation pour progresser et pouvoir monter le curseur performance.
Parce que le Vendée Globe c’est une aventure, mais je veux aussi être compétitif ». S’il jure n’avoir pas pensé à son projet ultime pendant la transat, « qui est déjà un parcours extraordinaire », le journaliste n’a pu s’empêcher de se projeter en rejoignant Port Olona : « Dans le chenal, j’ai pensé au Vendée Globe : dans quelques mois ce sera dans l’autre sens ». Ce sera alors une toute autre aventure, dans laquelle il compte bien défendre sa place face à des projets similaires au sien.
Des arrivées au petit matin, dimanche
Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir), Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) et Morgan Lagravière (Safran) en termineront avec leur transat après 13 jours de galères dimanche matin, entre 5 et 8 heures. Ces trois bateaux conçus pour jouer les premiers rôles ont connu des avaries dès le premier jour. Le temps de réparer sur la côte est des Etats-Unis et de repartir, le vent s’était échappé, et l’écart s’était creusé sur la tête de course, portée par une dépression jusqu’à l’entrée du golfe de Gascogne. Les deux derniers, Conrad Colman (100% Natural Energy) et Pieter Heerema (No Way Back) arriveront dans la soirée, entre 20 heures et minuit.
Prologue de la Solitaire Bompard Le Figaro 2016 - Deauville @ Alexis Courcoux
La Solitaire du Figaro a pris ses marques ce week-end à Deauville. Après une parade des skippers, un prologue a été couru et qui a vu le britannique Alan Roberts s’imposer. Pour la première fois de toute l’histoire de la course, c’est un Anglais, Alan Roberts (Alan Roberts Racing) qui s’est imposé sur le Prologue de La Solitaire Bompard Le Figaro. A 26 ans, le britannique participe pour la troisième fois à cette grande classique et cette victoire, même si elle ne compte pas au classement général, conforte son statut de favori. C’est également un représentant de Sa Majesté, Will Harris (Artemis 77) qui termine premier bizuth.
Les conditions étaient idéales pour cette première mise en jambes sur le plan d’eau de Deauville. Après une matinée un peu grise, le soleil s’est montré généreux et le vent faible, une dizaine de nœuds, a demandé beaucoup de concentration aux 39 concurrents.
Dès les premiers bords, la hiérarchie s’est établie avec un trio de tête composé d’Alan Roberts, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) et Christopher Pratt (Sourire à la Vie). Les trois hommes ne se sont pas lâchés de tout le parcours et c’est le Marseillais Christopher Pratt, malgré un projet lancé il y a à peine un mois, qui prend la deuxième place alors que Sébastien Simon, 26 ans, complète ce podium.
La fait marquant de cette journée est donc la domination britannique puisque c’est également un sociétaire de l’Artemis Offshore Academy, Will Harris, qui remporte le classement “bizuth” en prenant, du haut de ses 22 ans, une honorable deuxième place au classement général. Dans le camp anglais, on ne boude pas son plaisir. “Même si le Prologue Bompard ne compte pas, nous sommes toujours contents de gagner une course. C’est un bon message que l’on passe au reste de la flotte » souligne Charles Darbyshire, le directeur de l’Academy, basée sur l’île de Wight. Ces très jolis résultats des marins anglais sont également un clin d’oeil au jumelage entre Deauville et Cowes. Deux villes amies qui célèbreront le départ et l’arrivée de la première étape de la 47ème Solitaire Bompard Le Figaro.
Ils ont dit :
Alan Roberts (Alan Roberts Racing), vainqueur du Prologue Bompard :
« L’objectif pour moi aujourd’hui, c’était d’essayer mes nouvelles voiles donc je manquais un peu de vitesse. Il fallait jouer avec le courant sur le premier bord, c’est ce que j’ai fait et ça m’a plutôt réussi. Je suis content, c’est cool de gagner ici. Le dernier mec à gagner le prologue à Deauville, c’était Jérémie Beyou et il a ensuite gagné La Solitaire. »
Christopher Pratt (Sourire à la Vie), deuxième du Prologue Bompard :
« C’était une super manche, ça s’est bien enchaîné. Je me suis retrouvé dans un endroit assez dégagé au départ et j’ai réussi à me caler en vitesse sur ceux qui étaient autour de moi. Ca m’a permis de faire un bord de près assez simple et de passer troisième en haut. Ensuite on est un peu parti avec Sébastien et Alan. J’ai réussi à rester pas trop loin d’eux. C’est déjà bien mais il y a encore pas mal de petits trucs qui ont du mal à revenir. Je suis encore un peu crispé, pas tout à fait serein. Mais ça fait plaisir de faire une manche devant. C’est toujours mieux de commencer par ça. Il y a pas mal de choses que j’ai pu voir en vitesse à côté des gars donc on va pouvoir réajuster tout ça. »
Sébastien Simon (Bretagne – CMB Performance), troisième du Prologue Bompard :
« C’était une super journée, un prologue très réussi avec du soleil et de belles conditions. C’était des conditions légères avec peu de vent donc assez techniques pour faire avancer le bateau. Pour moi, ça s’est plutôt pas mal passé, je termine troisième. C’était le dernier moment que l’on pouvait avoir avant la course pour vérifier que tout va bien sur le bateau. C’est toujours agréable de sortir les bateaux et de voir qu’il y a du monde à nous regarder. On travaille toute l’année sur le bateau et on est heureux de pouvoir le montrer aujourd’hui. »
Will Harris (Artemis 77), premier bizuth et dixième du Prologue Bompard:
« C’était une très jolie entrée en matière sur La Solitaire. Terminer devant 29 bateaux est une super nouvelle. C’étair super intéressant d’avoir autant de bateaux. Je n’avais jamais navigué face à autant de bateaux. Ça a été très intéressant pour moi. Nous étions très proches les uns des autres. J’ai réussi à terminer premier rookie et j’étais très heureux d’y arriver. C’est un bon signe pour le reste de la course. »
Eric Bompard, Président d’Eric Bompard cachemire :
« J’ai très bien vécu le Prologue qui m’a rappelé les Prologues du passé, c’est une vrai régate avec des vrais vainqueurs, un vrai podium. Dans le passé ce n’était pas la même chose, aujourd’hui nous avons eu une belle compétition et j’ai bien aimé avoir une victoire anglaise, c’est une course qui promet d’être ouverte »
Charles Darbyshire, directeur du sailing team Artemis Offshore Academy :
« C’est seulement la troisième Solitaire pour Alan Roberts et nous savons depuis longtemps que c’est un très bon compétiteur. Cette victoire sur le Prologue correspond à quelque chose que nous attendions. Même si le Prologue ne compte pas, nous sommes toujours contents de gagner une course. C’est un bon message que l’on passe au reste de la flotte. Ils savent qu’Alan sera un sérieux concurrent.
Nous sommes également contents de la performance de Will Harris. Il a beaucoup travaillé et beaucoup de gens pensent qu’il peut terminer premier bizuth. »
Les dix premiers du Prologue Bompard :
1. GBR – Alan ROBERTS (Alan Roberts Racing)
2. FRA – Christopher PRATT (Sourire à la Vie)
3. FRA – Sébastien SIMON (Bretagne CMB Performance)
4. FRA – Alexis LOISON (Groupe Fiva)
5. FRA – Gildas MORVAN (Cercle Vert)
6. FRA – Nicolas LUNVEN (Generali)
7. FRA – Xavier MACAIRE (Chemins d’Océans)
8. FRA – Corentin DOUGUET (Sofinther – Un Maillot pour la vie)
9. FRA – Vincent BIARNES (GUYOT Environnement)
10. FRA – Will HARRIS (Artemis 77)
Après la sortie de chantier et la remise à l’eau du trimaran Prince de Bretagne le 17 mai dernier, mardi 7 juin aura marqué le véritable retour aux sources du Maxi80 et de son skipper Lionel Lemonchois, avec une première navigation en baie de Lorient après plus de six mois à terre. L’équipage enchaînera les navigations avant de mettre le cap vers Saint-Nazaire, d’où il prendra le départ du Record SNSM dimanche 19 juin.
L’image a ravi beaucoup de monde : le Maxi80 Prince de Bretagne, toutes voiles dehors, fendant les eaux lorientaises, Lionel Lemonchois à la barre, le sourire aux lèvres. Mardi 7 juin, plus de six mois après sa mise en chantier suite au chavirage de la Transat Jacques Vabre, le grand oiseau rouge et gris a enfin pu déployer ses ailes, au grand bonheur de tout le monde : skipper, équipe technique mais aussi plaisanciers de Bretagne ou d’ailleurs ; tant ce duo marin-bateau attire la sympathie. « Ça fait du bien après tous ces mois de dur labeur, il fallait refaire naviguer le bateau… On reprend le cours normal des choses, c’est la récompense de tous ces efforts », s’est réjoui Lionel. Même la météo fut clémente pour cette première sortie ! « Pour essayer les nouvelles voiles signées Incidence, les conditions étaient parfaites : 5 à 10 noeuds de vent, de quoi tester et valider notre travail. Et nous sommes plutôt contents, on a bien bossé ! » s’est-il également satisfait.
Après une deuxième navigation ce jeudi 9 juin, dans un vent toujours relativement faible, la liste des validations techniques se poursuit, calculs et tests de structure compris avec le cabinet HDS à bord, tout comme la reprise en main du bateau : « C’est comme le vélo en fait, ça ne s’oublie pas. Les réflexes sont toujours là, mais nous allons tout de même enchaîner un maximum de nav’ pour que l’équipage retrouve également ses marques ».
Première course de la saison : J-10
La première échéance de la saison 2016 du Maxi80 approche. Vite. Jeudi prochain, direction Saint-Nazaire en convoyage pour Lemonchois et son équipe navigante, le Record SNSM en ligne de mire, qui partira dimanche 19 en fin de journée. À bord, navigateurs chevronnés et techniciens acérés afin de poursuivre et affiner les réglages, dans le but de valider le bon fonctionnement de la machine… Tout en la poussant quelque peu, Lionel n’envisageant pas d’en oublier la performance ! Marc Guillemot et Didier Le Vourch, marins sur une ou trois coques que l’on ne présente plus, accompagneront ainsi le skipper trinitain tandis que Richard Loncle, responsable mécanique et hydraulique et Gurloës Merrien, préparateur, assureront la partie plus technique. Un équipage expérimenté et complémentaire qui profitera également de l’occasion pour renouer avec le plaisir d’être au large, le tout au sein d’une course au profit des sauveteurs en mer. Que demander de plus pour une reprise estivale, pour l’entame d’une nouvelle saison.
Programme du Record SNSM
Jeudi 16 juin : convoyage entre Lorient et Saint-Nazaire
Vendredi 17 juin : briefing skippers
Samedi 18 juin : contrôles sécu
Dimanche 19 juin : départ de la course à 16h30
Le parcours : 460 milles entre Saint-Nazaire, Groix, Sein, Rochebonne, et la bouée BXA
Le podium de cette New York – Vendée (Les Sables d’Olonne) est arrivé hier en l’espace de quatre petites heures. Après le sacre de Jérémie Beyou (Maître CoQ) en début d’après-midi, Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) et Alex Thomson (Hugo Boss) sont à leur tour venus s’amarrer au ponton du Vendée Globe. Paul Meilhat (SMA), 4e et premier non-foiler de la course, les a rejoints ce matin. Les quatre prochains concurrents sont attendus demain aux Sables d’Olonne. En attendant, les solitaires à terre tirent leurs premiers bilans…
Ces quatre marins ont d’excellentes raisons d’être satisfaits de leur course, mais pour des motifs souvent différents.
Jérémie Beyou (Maître CoQ) savoure bien légitimement une victoire qui récompense bien évidemment son talent, mais aussi son pari technique osé d’avoir équipé son IMOCA60 de 2010 de foils dernier cri.
Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) appréciait en connaisseur du circuit IMOCA Ocean Masters le plaisir de boucler une course, qui plus est en 2e position, avec la satisfaction de s’être tenu au rythme de coureur de fond qu’il s’était fixé au départ (soit à près de 15 nœuds de moyenne malgré tout pour ce top 4).
Alex Thomson (Hugo Boss), 3e alors qu’il a mené la première partie de course grâce à une impressionnante maîtrise de son fougueux foiler, était radieux car, ce qu’il retient lui de cette transat, c’est la confirmation du gros potentiel de son bateau.
Un engin qui, il l’avoue, lui fait peur, mais qui est suffisamment rapide pour lui permettre de mieux négocier les systèmes météo des mers du sud…
Paul Meilhat (SMA), sur le circuit IMOCA Ocean Masters depuis un an, est bien légitimement toujours dans la découverte de son bateau et du rythme de ces épreuves océaniques : « Je commence à être plus à l’aise. Ce qui est révélateur, c’est que je commence à prendre du plaisir. J’ai l’impression d’être arrivé dans une phase vraiment positive, avec l’envie d’aller travailler encore pour progresser d’ici le départ du Vendée Globe. »
Un podium 100% foiler
Cette New York – Vendée (Les Sables d’Olonne), warm up du Vendée Globe, c’est aussi la troisième victoire d’un foiler en trois courses et le tout premier podium 100% foiler de la classe IMOCA60.
Les avaries du premier jour, qui ont créé deux pelotons de favoris, décalés d’au moins 24 heures, ont privé de leur droit à la parole deux non-foilers en mesure, sur le papier, de défendre les performances de leur « catégorie », le Quéguiner – Leucémie Espoir de Yann Eliès et le PRB de Vincent Riou.
Cependant, Paul Meilhat a su mener son SMA en 4e position, sur une course volontairement prudente (avec une vitesse moyenne même légèrement supérieure à celle d’Hugo Boss). On connaît enfin le potentiel performance du duo formé par Vincent Riou et son PRB.
Et, dans la course dans la course qui s’est jouée entre Yann Eliès et Morgan Lagravière (Safran), les différences de vitesses n’ont pas été flagrantes.
Foiler avec modération
En effet, il semble qu’un des grands enseignements de cette transat ouest-est, soit que les solitaires, dans des conditions météo qu’ils retrouveront l’hiver prochain dans les mers du sud, n’utiliseront leurs foils qu’avec modération. Cet appendice sustentateur est un « plus », une option, un exhausteur de vitesse dont il ne faut pas abuser sous peine de nuire à leur santé nerveuse, et qu’il se révèle nécessaire – et terriblement efficace – qu’à certaines allures.
Reste à trouver la bonne posologie…
Dernières heures en mer
A 130 milles du but, dans une petite brise estivale, Vincent Riou (PRB) est le prochain concurrent attendu aux Sables d’Olonne. Comme Paul Meilhat, le Finistérien a opté pour un final côtier, à la recherche sans doute de brises thermiques cet après-midi, avant l’arrivée d’un petit flux de nord la nuit prochaine.
Dans son sillage, Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) et Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) tentent une approche plus directe, mais peut-être moins ventée.
Demain soir, le nombre d’IMOCA60 amarrés au ponton du Vendée Globe aura doublé…
« Il faut s’adapter en permanence »
Loin d’être une transat de santé, cette New York – Vendée (Les Sables d’Olonne), est un véritable match dans le match pour Morgan Lagravière (Safran) toujours à la bagarre avec Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir) et Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac). Le Vendéen en profite pour apprendre, toujours et encore : « C’est super stimulant de naviguer avec deux supers compétiteurs autour de moi, ça fait une vraie course dans la course. Il y a encore beaucoup de milles à négocier et une météo pas très simple. J’apprends à chaque instant, je progresse et il y a encore énormément à apprendre ! En Figaro Bénéteau, comme c’est un monotype, on fait relativement vite le tour de tous les réglages possibles ; là c’est vraiment une autre dimension. Il faut s’adapter en permanence. »
C’est tous les jours comme un matin de Noël !
A 14 – 15 nœuds cet après-midi, Conrad Colman (100% Natural Energy) et Pieter Heerema (No Way Back) sont de loin les plus rapides de la flotte en ce jeudi. Ils viennent de toucher un flux de secteur sud d’une vingtaine de nœuds qui devrait se renforcer à près de 30 nœuds dans les heures à venir : de quoi allonger la foulée pour être à l’heure à la remise des prix dimanche.
« C’était vraiment utile de faire cette transat, même sous la pression d’un timing très serré, ça valait vraiment le coup ! Etre en mer, pour moi, c’est tous les jours comme un matin de Noël ! »
ETA
Vincent Riou (PRB) : vendredi entre 4 et 10h
Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) : vendredi entre 12 et 17h
Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) : vendredi entre 17 et 22h
Morgan Lagravière (Safran) : entre samedi 22h et dimanche 2h
Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir) et Jean-Pierre Dick (StMichel – Virbac) : dimanche entre 12 et 14h
Conrad Colman (100% Natural Energy) et Pieter Heerema (No Way Back) : dimanche en fin d’après-midi
Ils ont dit :
Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à son arrivée hier : « C’est super positif ! »
« Terminer 2e, aux Sables d’Olonne, avec un bateau en bon état, ce n’était pas gagné au départ vu le plateau qu’il y avait sur cette course ! La fin de parcours, le match à trois, était génial ! A mon avis, le rythme d’Alex Thomson, 25 nœuds de moyenne sur un bateau à foils, ce n’est pas à faire. Alex avait besoin de tester le potentiel de son bateau par rapport aux autres. Il peut être rassuré, il a fait un super boulot ! Moi, j’ai choisi d’adopter un rythme proche de celui que nous aurons à prendre sur le Vendée Globe. L’objectif est de durer et de finir. Il y a des solutions pour améliorer un peu le confort des bateaux, je crois aussi que l’homme s’habitue à tout. Au début, je trouvais ça dur, et plus ça va, plus j’en fais mon affaire. Et puis ça ne durera pas trois mois comme ça. Techniquement, le gros est validé, les foils aussi, l’objectif est maintenant de le préparer pour le tour du monde, pour qu’il tienne trois mois ».
Alex Thomson (Hugo Boss) : « Ce bateau me faire peur »
« Les foils sont fantastiques ! ça change vraiment tout ! Sur mer plate, on gagne 5 nœuds c’est énorme. Si la mer formée, le gain sera de 2 à 3 nœuds par rapport aux anciens foils. Ce sont de sensations incroyables : c’est le futur, ça ne fait aucun doute.
Au près, je pense que mon ancien bateau était un peu plus rapide. Mais au reaching et au portant ce bateau est beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus rapide.
A bord je suis obligé de marcher à quatre pattes comme un bébé, ce n’est pas confortable du tout. Une seconde d’inattention et le bateau tombe dans une vague, il s’arrête brutalement et vous vous retrouvez projeté vers l’avant. C’est réellement très inconfortable, aller « aux toilettes » est pratiquement impossible, dormir est extrêmement difficile. Tout est dur. Il va falloir du temps pour s’habituer à ce bateau. Sur l’ancien bateau, j’étais tout le temps à l’aise. Celui-ci, je vous assure qu’il me fait peur ! »
Paul Meilhat (SMA) : « Je commence à prendre du plaisir »
« C’est plein d’expérience accumulée : le bateau est en super état, moi aussi. On a fait deux transats en à peine plus d’un mois, ce n’est que du bonheur !
J’ai l’impression d’avoir bien fait les choses. On est tous différents en course au large, il n’y a pas de recette. Chacun a sa façon d’aborder les choses.
Il y a des moments durs, mais ça ne sert à rien de faire ça si on ne prend pas du plaisir. C’est déjà tellement dur de monter et mener de tels projets…
Je suis heureux sur l’eau. Bien sûr, on rêve parfois d’un lit chaud et sec, de manger un peu mieux, de ne pas dormir dans une boite de nuit… On s’énerve parce qu’on est fatigué, qu’on n’arrive pas à dormir : c’est stressant, mais ça passe. On met quelques jours à retrouver sa sérénité. Et c’est ça qui change par rapport au Figaro où on est tout le temps à fond. Là, il faut arriver à retomber en pression. Il faut que chacun trouve son rythme, c’est très important de savoir se remotiver… et prendre du plaisir ! »
Classement de la Transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne) du 9 juin à 17h30
1/Jérémie Beyou (Maître CoQ)
Arrivé le 8 juin à 14h 37min 52s en 9j 16h 57min 52s (Vitesse moyenne 14,85nds)
2/Sébastien Josse (Edmond de Rothschild)
Arrivé le 8 juin à 17h 6min 49s en 9j 19h 26min 49s à 2h 28min 57s du premier (Vitesse moyenne 14,7nds)
3/Alex Thomson (Hugo Boss)
Arrivé le 8 juin à 18h 43min 33s en 9j 21h 03min 31s à 4h 5min 41s du premier (Vitesse moyenne 14,57nds)
4/Paul Meilhat (SMA)
Arrivé le 9 juin à 9h 59min 27s en 10j 12h 19min 27s à 19h 21min 35s du premier (Vitesse moyenne 14,59 nds)
5/ Vincent Riou (PRB) à 112.4 nm de l’arrivée
6/ Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) à 130.3 nm
7/ Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) à 163.6 nm
8/ Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) à 203.5 nm
9/ Morgan Lagravière (Safran) à 694.3 nm
10/ Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir)
Thomas Coville, skipper du trimaran Sodebo Ultim’, a établi un nouveau record de distance à la voile en 24h en parcourant 714 milles* en solitaire soit 1322 kilomètres à une incroyable vitesse moyenne de 29,75 nœuds. Thomas devient par la même occasion le premier skipper à passer la barre des 700 milles en solitaire !
Avec Sodebo Ultim’, il bat le précédent record réalisé le 26 janvier 2014 par Armel Le Cléac’h qui avait parcouru 682 milles (1263 km) en 24h sur Banque Populaire VII .
C’est la troisième fois que le skipper de Sodebo décroche ce record absolu. Ses deux précédents records ont été enregistrés en 2008 à bord du Maxi Trimaran Sodebo (102 pieds) pendant sa tentative de record autour du monde en solitaire : 619,3 milles les 5-6 janvier 2008, puis 628 milles le 31 janvier 2008. Sur son nouveau trimaran de la catégorie Ultime, il améliore ses précédents records de presque 100 milles.
Après une 2ème place sur The Transat le 11 mai dernier, Thomas Coville a profité de son retour entre New York et la Trinité-sur-mer, son port d’attache, pour relever ce défi. Les conditions météo étant encore favorables, il tente jusqu’à ce soir d’améliorer ce record.
*cours d’homologation par le World Record Sailing Speed Council.
“Près de 30 noeuds de moyenne pendant 24 heures en solo c’est difficile à imaginer, c’est comme tourner à fond sur le circuit du Mans pendant 24H et sans aucun relais… C’est un défi tant psychique que physique. Thomas n’a pas lâché et ça a payé. Chez Sodebo, nous avons cette conviction que les difficultés font grandir. Cela en est une nouvelle preuve si besoin était. Quelle belle récompense pour lui et pour toute l’entreprise !
Thomas établit ainsi un record de distance sur 24 heures pour la troisième fois et c’est le premier skipper à passer la barre des 700 milles parcourus en 24H en solitaire. Nous sommes tous très fiers !” Patricia BROCHARD, co-Présidente de SODEBO.
Sébastien Josse est arrivé 2h28 après Jérémie Beyou. Il termine deuxième de la Transat New York Vendée après une belle bagarre au contact avec Maître CoQ.
« Nous arrivons aux Sables d’Olonne avec un bateau en très bon état, après une traversée où nous avons pu jauger nos performances par rapport à la concurrence. Terminer deuxième à quelques mois du Vendée Globe est vraiment une bonne chose, » confiait Sébastien Josse, peu après avoir franchi la ligne d’arrivée. « C’est important de finir les courses mais bien placé. Le Vendée Globe, on le gagne ou on le perd mais pas tout seul. Pour l’équipe du Gitana Team, ce résultat renforce notre objectif de jouer la gagne sur le Vendée Globe, même si c’est une aventure et qu’il faut terminer un parcours qui est le plus difficile qui soit. »
Une transat à l’image d’un condensé de tour du monde
De Wall Street au chenal des Sables d’Olonne, les concurrents ont eu à gérer à peu près tous les types de conditions météos. En effet, après l’ambiance singulière du début de course avec les bancs de Terre-Neuve et la proximité des glaces, les solitaires ont affronté aussi bien des conditions dépressionnaires hostiles au beau milieu de l’Atlantique qu’une fin de parcours où le vent s’est évanoui dans le golfe de Gascogne.
Longtemps mené par le britannique Alex Thomson qui a poussé sa machine à haut régime, notamment en partant au plus Nord de la flotte, le classement a finalement tourné à l’avantage de Sébastien Josse et Jérémie Beyou qui ont été moins extrêmes dans leur trajectoire. D’un bout à l’autre de sa course, le skipper d’Edmond de Rothschild a rappelé qu’il disputait cette épreuve en vue du tour du monde et que pour trouver son “bon mode Vendée Globe”, il allait doser, quitte à garder un rythme plus conservateur que ses adversaires.
« Je félicite Jérémie (Beyou) pour sa victoire. Nous avons traversé l’Atlantique ensemble avec des trajectoires toujours proches et la bagarre était vraiment belle. Malheureusement, nous avons perdu une partie de la flotte peu après le départ, sur avarie ou collision. C’était une course avec de l’intensité. Nous avons eu du vent fort, du medium et de la pétole sur la fin, ce qui n’est pas le plus simple à gérer et il faut savoir se servir du bateau dans toutes les gammes. C’était un super exercice c’est certain. Au final, il y a trois “foilers” sur le podium (Maître CoQ, Edmond de Rothschild, Hugo Boss). On voit bien que nous sommes de plus en plus performants au portant mais aussi au près et il y a de plus en plus de progrès à attendre encore. »
Un skipper et une équipe récompensés
Il y a un mois, le Mono60 Edmond de Rothschild était contraint de s’arrêter en Espagne sur casse technique et d’abandonner The Transat bakerly (Plymouth – New York, en solitaire). Une déception naturelle pour le skipper et son équipe, engagés corps et âme dans cette préparation du tour du monde de l’hiver prochain. Chacun s’est alors mobilisé pour permettre au monocoque de traverser vers les États-Unis en convoyage et ainsi valider déjà un lot important de données techniques. Après 3 000 milles de navigation, il a fallu ensuite remettre le bateau en configuration optimale à New York pour prendre le départ il y a moins de 10 jours de cette course retour vers la Vendée.
« Le travail accompli par l’équipe porte ses fruits, » confie Cyril Dardashti, directeur général de l’équipe fondée par le Baron Benjamin de Rothschild. « Chacun se donne à 200% et compte tenu de l’engagement pris par tous, cette deuxième place est une récompense. Même si nous cherchons la victoire sur le Vendée Globe, un nouveau pas positif vient d’être franchi. Quand on casse, qu’il faut abandonner, c’est une grande frustration pour Sébastien bien sûr mais aussi pour chacun des membres du Gitana Team. Il faut regarder cela plus comme une étape que comme un échec. Nous avons tous une grande confiance les uns envers les autres et la cohésion du groupe est réelle. Nous savons que les ennuis techniques font partie du jeu et d’autant plus sur des bateaux aussi complexes et plein d’innovations. On sait aussi qu’on ne pourra pas éviter tous les problèmes potentiels et que c’est également le cas pour nos concurrents. Alors quand cela arrive, il faut parler, échanger, décortiquer ce qui se passe, comprendre et trouver les solutions afin de rebondir tout de suite et surtout de progresser à l’avenir. Sur cette course, nous avons fonctionné en mode “Vendée Globe”, sportivement et techniquement alors ce podium est très positif. »
Quelles réponses pour le Vendée Globe ?
Mis à l’eau il y a 10 mois, le 7 août 2015, le dernier-né des Gitana aura pris depuis le départ de quatre courses transatlantiques. Deux aller-retours sur l’Atlantique, dont une victoire, une deuxième place et deux abandons pour avaries, mineures mais suffisantes pour contraindre le marin à ne pas terminer ces courses. Parmi les proches concurrents de Gitana 16, et notamment ceux qui prétendent aux plus hautes marches du podium sur le Vendée Globe, chacun a aussi eu son lot de réussites et de déconvenues. Ces deux courses printanières ont apporté quelques certitudes et notamment celle que l’humilité prime. Les “foilers” ont certes démontré leur potentiel : les vainqueurs de ces deux épreuves portent ces fameuses “moustaches” : Banque Populaire VIII et Maître CoQ, mais le plateau est très ouvert et d’autant plus à l’échelle d’un tour du monde.
Transat New York – Vendée, classement du mercredi 8 juin à 19h15 (heure française)
1- Jérémie Beyou – Maitre CoQ (France) – Arrivé – 9j 16h 57min 49sec
2- Sébastien Josse – Edmond de Rothschild (France) – Arrivé – 9j 19h 26min 49sec
3- Alex Thomson – Hugo Boss (Grande-Bretagne) Arrivé – 9j 21h 03min 33sec
4- Paul Meilhat – SMA (France) à 162 milles de l’arrivée
5- Vincent Riou – PRB (France) à 257 milles
6- Tanguy de Lamotte – Initiatives Cœur (France) à 265,8 milles
7- Kojiro Shiraishi – Spirit of Yukoh (Japon) à 286,4 milles
8- Fabrice Amedeo – Newrest Matmut (France) à 345,7 milles
9- Morgan Lagravière – Safran (France) à 908,1 milles
10- Yann Eliès – Queguiner-Leucemie Espoir (France) à 925,6 milles
11- Jean-Pierre Dick – St Michel-Virbac (France) à 973,4 milles
12- Conrad Colman – 100 % Natural Energy (Nouvelle-Zélande – Usa) à 1313,1 milles
13- Pieter Heerema – No Way Back (Pays-Bas) à 1 316,5 milles
Interview de Jérémie Beyou sur Maître Coq qui revient sur la course et sa victoire.
“On a beaucoup bossé pour être prêt pour cette course. C’était une belle bagarre. J’en ai rêvé de cette victoire. Je me rassure sur les performances du bateau et sa fiabilité. Je suis là. La bagarre était intense avec Seb et Alex.”
Après 9 jours 16 heures 57 minutes et 52 secondes de mer, Jérémie Beyou a remporté ce mercredi la transat New York-Vendée. Le skipper de Maître CoQ, qui a coupé la ligne d’arrivée aux Sables d’Olonne à 14h37’52’’, signe ainsi sa première victoire en solitaire sur son Imoca Maître CoQ ancienne génération optimisé, au prix d’une course d’une grosse intensité. Il prend par la même occasion rendez-vous pour le Vendée Globe, dont le départ sera donné dans cinq mois.
Une victoire majuscule ! Troisième de la Transat Jacques-Vabre en 2013, deuxième de la Route du Rhum en 2014, Jérémie Beyou remporte ce mercredi sa première victoire sur son 60 pieds Imoca Maître CoQ, vainqueur de la New York-Vendée après 9 jours 16 heures 57 minutes et 52 secondes. Une victoire de très haute lutte au terme d’une transat ouest-est qui n’aura jamais baissé d’intensité et aura offert tout un panel de conditions auxquelles Jérémie aura su s’adapter avec maestria. On pense à ce départ de course dans la brume, à cette grosse dépression en milieu d’Atlantique mais aussi à ce final palpitant dans le Golfe de Gascogne qui aura donné lieu à une vraie étape de Figaro et une belle régate à trois entre Maître CoQ, Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) et Hugo Boss (Alex Thomson).
« Je pense que le tournant de la course, c’est la sortie de la dépression : après plusieurs jours pendant lesquels l’objectif était de tenir le rythme pour rester devant le front, il fallait de la fraîcheur pour décider de la trajectoire à suivre dans l’approche de la molle du Golfe de Gascogne », a commenté Jérémie Beyou, qui a alors retrouvé ses bons vieux réflexes de Figariste pour juguler la concurrence. Sa trajectoire aura été quasiment parfaite et c’est à 14h37’52 qu’il a coupé en vainqueur la ligne d’arrivée devant la jetée des Sables d’Olonne, sur les terres vendéennes de Maître CoQ, très belle cerise sur le gâteau. « C’est sympa d’arriver aux Sables où je commence à avoir mes habitudes. Il y a toujours des salariés de Maître CoQ pour m’accueillir, je ne remercierai jamais assez mes partenaires qui me soutiennent. C’est vraiment important pour notre projet de gagner ici avec notre bateau. »
« Je suis fier de moi »
Un bateau qui aura fait preuve de sa fiabilité et de sa vélocité pendant presque dix jours de course, validant ainsi les choix importants faits l’hiver dernier de l’équiper de foils. « C’est une grande satisfaction pour toute l’équipe et Maître CoQ, parce que quand nous avons pris cette décision collégiale de complètement révolutionner le bateau, beaucoup nous ont regardés avec de drôles de yeux. Mais nous avons assumé et l’équipe a vraiment assuré derrière pendant six mois. Déjà, le fait d’être au départ de cette transat avec un bateau que nous avons très vite senti performant était une petite victoire pour nous tous, la première place est une magnifique récompense pour toute l’équipe. »
Reste que derrière, il fallait que le skipper assure sur l’eau et dans son domaine, Jérémie Beyou aura été irréprochable pendant toute la transat, prenant d’entrée la mesure de son bateau : « Pour moi, c’est une victoire marquante, parce que, après cinq mois sans naviguer, je savais qu’il me faudrait être bon tout de suite. Aujourd’hui, je suis fier de moi, parce que j’ai réussi à trouver la cadence et à prendre du plaisir à mener mon bateau, ça va me servir pour la suite. »
Le Vendée Globe pour gagner
La suite, c’est bien évidemment le grand objectif du projet, le Vendée Globe, dont le départ sera donné ici-même, aux Sables d’Olonne, dans cinq mois. Avec ce succès, le Breton pose clairement ses jalons en vue du tour du monde en solitaire. « Forcément, la victoire me permet d’emmagasiner de la confiance par rapport à ma préparation, au bateau et à ma capacité à le mener. Je ne sais pas si j’envoie un message à la concurrence, mais si un autre que moi l’avait emporté, je l’aurais regardé comme un prétendant à la victoire sur le Vendée Globe », conclut Jérémie avant d’aller embrasser ses deux fils Achille et Jacques, venus à sa rencontre.
Il l’a fait. Jérémie Beyou remporte sa première victoire en solitaire sur un IMOCA60. L’ancien Banque Populaire d’Armel Le Cléac’h, un plan VPLP/Verdier conçu en 2010 a retrouvé toute sa vigueur avec ses foils et s’impose devant les deux IMOCA de dernière génération, ceux de Sébastien Josse et d’Alex Thomson qui devraient couper la ligne dans quelques heures.
C’est une belle victoire construite dans le dernier tiers de la course à la sortie d’une grosse dépression et avec une arrivée stressante faute de vent. Tactiquement Jérémie Beyou a parfaitement joué le coup, couvrant son plus proche adversaire, Sébastien Josse et s’en remettant à Eole pour qu’Alex Thomson ne revienne pas. Une victoire méritée qui préfigure un Vendée Globe passionnant avec des favoris qui auront soif de revanche et dont on peut rajouter légitimement à la liste Jérémie Beyou. L’heure va être au bilan de cette course. Chacun des skippers va pouvoir en tirer des enseignements. Toujours plus de fiabilité, et sans doute rajouter un peu plus de confort.
Jérémie Beyou sur Maître CoQ n’est plus qu’à 40 milles de l’arrivée. Il devrait franchir la ligne d’arrivée cette après-midi et remporter cette 1ère édition de la Transat New York Vendée. Une belle performance pour celui qui vient de mettre son bateau sur foils récemment
Deuxième, Sébastien Josse aura tout tenté pour s’échapper du contrôle de Jérémie Beyou. Mais les conditions de vent erratiques le l’auront pas aidé pour faire cavaler son foiler. La route sud dans le golf de Gascogne aura finalement été la bonne. Alex Thomson qui a animé la course en tête plusieurs jours, paie le plus lourd tribu de ces conditions de vent légères. Il n’est pas parvenu à refaire son retard par une route plus nord. Il termine troisième et aura certainement des regrets d’avoir perdu de précieuses heures avec son pilote automatique qui a décroché il y a 48 heures.
À la faveur de ce flux d’est qui s’est installé sur tout le golfe de Gascogne, à une dizaine de nœuds, Paul Meilhat (SMA) suivi, à 70 milles, de Vincent Riou (PRB) hauteur d’une belle (et attendue) remontée puisqu’il est revenu en 5e position hier soir, et de Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), tirent un long bord de près vers la pointe Bretagne. Le brestois devrait virer dans la matinée pour redescendre vers la Vendée.
Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) a lui déjà viré de bord. Le skipper japonais a déjà montré sur cette transat qu’l n’était pas un suiveur… Mieux vaut tenter une option que de subir celle des autres.
Fabrice Amedeo (Newrest – Matmut) est en approche du golfe de Gascogne.
Ce mercredi, la brise d’est leur permet encore de progresser au près, vers l’est, mais dès demain, jeudi, à l’approche de la dépression qui accompagne le troisième groupe de la course, ce flux va s’effondrer : nouvelle journée noire sur mer blanche donc en perspective pour les solitaires, avant l’arrivée vendredi après-midi d’un vent de nord-ouest faible.
LE MATCH À TROIS CONTINUE
Lâché par la dépression qu’il avait réussi à accrocher dans le sud des Açores hier matin, Jean-Pierre Dick (StMichel – Virbac) a perdu deux places et quelques 500 milles sur Morgan Lagravière (Safran) et Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir) qui avaient eux opté pour une trajectoire un peu moins ventée mais plus directe.
Le trio évolue dans le nord-est des Açores, Morgan Lagravière en pointe (en 9e position) est ce matin le plus rapide. Le vent devrait cependant s’essouffler pour eux dans la journée avant l’arrivée d’un nouveau flux de secteur sud-ouest demain dont ils devraient bénéficier jusqu’à leur arrivée, toujours prévue samedi, aux Sables d’Olonne.
NOUVELLE DÉPRESSION EN APPROCHE
À 11 – 12 nœuds, dans le nord-ouest des Açores, Conrad Colman (100% Natural Energy) et Pieter Heerena (No Way Back) poursuivent leur route quasi directe. Pour eux aussi, la brise va faiblir aujourd’hui, mais ils devaient pouvoir bénéficier pleinement dès demain de la prochaine dépression à venir. Ils sont attendus dimanche en Vendée.