Cette épreuve rassemblera plus de 120 J80 venus de toute l’EUROPE, des USA, du Moyen Orient et à n’en pas douter d’Asie qui connait un fort développement. Évènement de Grade 1, de nombreux coureurs exceptionnels nous rejoindront. Au Mondial J80 2013, étaient présents de grands champions : Iker Martinez (ESP), José Maria Van Der Ploeg (ESP), Kevin Sproul (GBR), Hugo Rocha (POR), Xavier Macaire (FRA), Sébastien Col (FRA), Nicolas Lunven (FRA), … pour ne citer qu’eux. Seul un Mondial J80 offre cette occasion exceptionnelle de confronter amateurs de très bon niveau avec l’élite mondiale.
La Classe J80 France, est en ordre de bataille pour cet évènement :
• Ludovic Gilet a été désigné chef de Projet de ce “J80 Worlds 2018”! Très expérimenté, il a, à son actif, la gestion de 2 des 3 plus grands rassemblements J80 au Monde (en 2009 à la Trinité sur Mer, en 2013 à Marseille).
• une commission de sélection présidée par Damien Zucconi (Président de La Classe J80) et l’ensemble du bureau de la classe J80. Cette commission aura la responsabilité de séléctionner la meilleure des candidatures reçues pouvant provenir de Clubs, de Collectivités locales et/ou de structures professionnelles.
• un planning d’Appel à Candidatures déjà déterminé pour un évènement idéalement positionné du 8 au 14 juillet 2018. Le cahier des charges de l’Appel à Candidatures est disponible sur demande directement auprès de Ludovic Gilet, avec une clôture de la phase de réception des dossiers au plus tard le 31 décembre 2016. La prise de décision de la Commission se fera au premier trimestre 2017 pour exécution et mise en oeuvre dans les meilleurs délais dès 2017.
Porteurs de projets, c’est maintenant que le Mondial J80 se prépare au côté d’une équipe expérimentée et plus que jamais motivée !
Contactez Ludovic Gilet : gilet.ludovic@gmail.com
Thierry Chabagny (Gedimat) lors de la 3eme etape de la Solitaire Bompard Le Figaro entre Paimpol et La Rochelle - le 03/07/2016 ~@ Alexis Courcoux
Troisième étape de la Solitaire et on retrouve les mêmes en tête de la flotte dans un ordre différent. Thierry Chabagny voulait briller sur cette étape. C’est chose faite. Il est le premier au passage de Ouessant depuis les roches de Portsall suivi par les skippers Macif, Charlie Dalin et Yoann Richomme, Nicolas Lunven, Erwan Tabarly et Gildas Morvan. Vrai passage à niveau, Ouessant a vu s’étirer la flotte restée compacte jusqu’à maintenant. Les retardataires ont du lutter contre le courant dans un vent très faible. Résultat, une dizaine de bateaux ont été stoppés dans l’immédiat Sud de l’île et quatre concurrents renvoyés en Manche. Théophile Moussion (Théo en Figaro) pointait ainsi à 31 milles du leader Thierry Chabagny. Le skipper de Gedimat a de son côté accru son avance sur le paquet de leaders, avec près de 2 milles sur les deux skippers Macif qui naviguent à touche-touche.
Dans les 15 premiers au général, il y a aussi des batailles féroces où il est difficile de faire ses propres choix au risque d’être sanctionnés. Une différence de niveau entre les premiers et les suivants. Il y a pourtant de blles courses, de belles remontées que l’on ne voit pas. Des courses dans la course et les bonnes performances de certains comme Benjamin Dutreux (Team Vendée 13è), Martin Le Pape (12è BELLOCQ PAYSAGES), Sébastien Simon (11e BRETAGNE – CMB PERFORMANCE)
Il y avait bel et bien une heure d’écart déjà entre le 1er et le 20ème à la fin de la première manche de cette troisième étape. Des écarts qui se sont tout spécialement creusés en fin de nuit. Lorsque certains relâchaient leur attention et piquaient peut-être du nez, les poids lourds de cette 47ème Solitaire Bompard Le Figaro naviguaient en rythme parfait, jonglant entre la renverse du côté de l’Aber Wrac’h et la bascule à droite qui a fini par arriver au lever du jour. Résultat : Les six premiers à Ouessant n’étaient autres ce midi que les six premiers au général provisoire ! Et ils se tiennent en un mille tout rond ! Autant dire que la bagarre ne fait que commencer
Ténors intraitables
La hiérarchie est donc respectée, ce qui n’était pas le cas au départ et jusqu’à l’île de Batz en début de nuit. On pouvait notamment craindre pour Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) à la traîne du côté de Bréhat, mais c’était mal connaître la maîtrise du louvoyage et l’insolente vitesse au près du Normand. « J’ai tiré les bons bords du côté de Batz et bien négocié les petites bascules avant d’arriver à terre. Le reste c’est la vitesse. Au près, j’avance bien ! »
Parmi les bons coups de la nuit, à noter aussi la bonne remontée de Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) et surtout de Benjamin Dutreux (Team Vendée) qui pointait à la 7ème place à 11 heures, juste derrière Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie). Côté bizuths, Justine Mettraux (TeamWork), brulait la politesse aux deux leaders au général provisoire, Will Harris (Artemis 77) et Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM) qui malgré pas mal de soucis techniques à bord tenait la cadence.
Avec la franche bascule du vent à droite ce matin, les spis étaient de sortie avant même d’avoir fini de contourner Ouessant. Tous en file indienne dans la grande veine de courant descendant, les solitaires ont du sérieusement douter de l’option de Gildas Morvan (Cercle Vert), en retard sur la tête de flotte et seul à raser l’île et ses écueils. Une heure plus tard, force était de constater que le Géant Vert avait vu juste ! 14ème au pointage de 11 heures, Cercle Vert remontait à la sixième place sur ce coup, assez osé il faut le dire. Car sur le papier, si la route était certes plus courte, le courant y était moins favorable et surtout la renverse plus prompte à venir. La preuve que la tactique n’est pas une science exacte, et heureusement pour la beauté de la course !
Soleil et sommeil réparateurs
Encore soutenu au Nord de l’île, le vent a rapidement baissé en début d’après-midi. La 47ème Solitaire Bompard Le Figaro se montre maintenant sous un visage inédit : soleil, hautes pressions, mer émeraude, un vrai temps estival ! Dans ces conditions, les clefs à molettes sont de sortie pour détendre les haubans et redresser le mât, banané toute la nuit. Et surtout, les chapeaux remplacent les bonnets et les cirés sont mis à sécher sur le pont.
Une dizaine de nœuds seulement accompagne maintenant les solitaires, avec quand même un fond de houle croisée bien peu propice à stabiliser les spis et laisser la barre au pilote. On aurait pu croire que ce bord obligatoire jusqu’à l’Occidentale de Sein aurait été propice au sommeil, il faudra sans doute attendre la baie d’Audierne…
Les skippers n’avouaient ce matin que quelques petites tranches de sommeil voire une nuit blanche et il va bien falloir emmagasiner un peu de repos avant la dorsale qui attend la course demain, quelque part au milieu de la côte Atlantique jusqu’à BXA. Il reste plus de 250 milles à courir vers la bouée BXA et l’heure de vérité de cette troisième étape n’a pas encore sonné.
Ils ont dit en mer :
Benjamin Dutreux (Team Vendée) : « Le vent est de 20 nœuds, il y a quelques rayons de soleil entre les nuages, des vagues croisées. C’est difficile de passer, le bateau tape. On arrive dans à peu près deux heures à Ouessant. Cette nuit je me suis reposé un peu, j’ai quand même été pas mal sur le pont, mais dès que je pouvais je me reposais. Après ma plongée, j’ai perdu pas mal d’énergie. J’avais quelque chose de coincé et j’ai du plonger. Je me suis amarré à une bouée de chenal pour pouvoir plonger pour aller décoincer quelque chose dans l’hélice. Ensuite, ça a refusé un peu pour moi, du coup j’ai préféré virer pour aller le plus près possible de la route afin d’avoir deux options qui s’offrent à moi en fonction. Je préfère rester pas trop loin de la route et voir avec les oscillations ce que je peux faire. J’ai pris un peu plus large que tout le monde, je ne suis pas aussi à l’aise que Gildas Morvan dans les cailloux. Je ne suis pas trop content parce que j’étais bien revenu mais j’étais cramé et j’ai fait deux trois bords à l’anglaise. Tant pis c’est comme ça ».
Arthur Prat (Les Perles de Saint-Barth) :« J’ai été un peu contraint de faire cette option parce que j’ai eu un souci avec ma guillotine. J’ai un peu hésité à aller jouer dans les cailloux sachant qu’il fallait enchaîner les virements. Je me suis dit que c’était mieux pour moi de partir au large. Le problème n’est pas vraiment solutionné mais j’espère pouvoir le régler. Pour le moment j’arrive à avoir mon ballast rempli au vent mais à chaque virement c’est compliqué. J’ai entre 15 et 20 nœuds avec une mer qui remue pas mal. On se rapproche de l’île de Ouessant et il va falloir bien gérer avec la renverse de courant. J’ai pu me reposer parce que j’ai fait un long bord, j’ai pu faire plusieurs siestes, c’est plutôt pas mal pour la suite des évènements ».
Xavier Macaire (Chemins d’Océans) : « On est entrain de contourner l’ile de Ouessant, 18 à 20 nœuds de vent, une mer assez démontée et le courant nous ralenti. Le premier bateau vient de passer de 8 nœuds à 6 nœuds et là, ça y est, je suis contre le courant. Il y a toujours du match, je suis dans les dixièmes. J’aimerais bien encore jouer aux avant-postes, ce sont un peu toujours les mêmes qui sont devant. J’aimerais bien aller jouer avec eux dans la journée, dans la nuit ou demain. Pour la dorsale, je n’ai pas encore vraiment évalué la situation. Là, je suis juste entrain de gérer le passage de Ouessant qui est un peu délicat. Une fois que ce sera fait, j’aurais un peu plus de temps pour réfléchir à la suite. J’ai dormi deux trois fois un quart d’heure depuis le début de la course. Ce n’est pas beaucoup mais c’est déjà ça de pris ».
Avant même son premier lancement, le nouveau Dehler 34 est nominé pour l’European Yacht of the Year, dans la catégorie « Performance Cruiser ». Il poursuit donc l’histoire à succès du légendaire 34. Le premier chapitre de notre nouvelle légende est donc en train de s’écrire, à son rythme…
Kalle Dehler, chef de projet, est visiblement fier de son équipe (et de lui-même !) : « en interne, nous considérons le nouveau Dehler 34 comme un grand succès mais nous ne pouvons en être fiers qu’à la condition que notre travail soit également reconnu par d’autres marins. Cette nomination pour l’European Yacht of the Year est donc un grand honneur, et je suis impatient de voir le nouveau Dehler 34 sur l’eau ».
Jochen Rieker, rédacteur en chef du magazine allemand Yacht, soutient la nomination par le Comité européen avec ces mots : « en commençant par le Dehler 38, Dehler a relancé le segment Performance Cruiser comme aucun autre constructeur au cours des dernières années ne l’a fait. Le nouveau Dehler 34 suit le même concept. Il a convaincu le jury parce qu’il est très adaptable aux souhaits de son propriétaire – du croiseur rapide au pur régatier. De plus, la taille de 34 pieds est très attrayante pour de nombreux marins et le prix est raisonnable Tout ceci fait de lui une des nouveautés les plus intéressantes parmi les modèles 2016/2017.”
La décision était attendue après la réunion entre l’organisation et les skippers ce mercredi. 3 places places supplémentaires ont été ouvertes en sus des 27 pour permettre à tous de participer au Vendée. Le bon sens l’emporte après mois où la tension et la colère montait pour les recalés. C’est Yves Auvinet, Président de la SAEM Vendée qui a fait cette annonce. Tous les marins devront avoir bouclé leurs obligations nautiques et administratives à temps.Pour des raisons logistiques aux Sables d’Olonne (nombre de places disponibles sur le ponton de port Olona), la direction de course du Vendée Globe avait décidé de limiter à 27 le nombre de skippers pouvant s’engager sur le tour du monde en solitaire et sans escale. Le Département, propriétaire du Vendée Globe a souhaité ouvrir ce numerus clausus. A ce jour, 30 skippers sont officiellement inscrits à la huitième édition (voir la liste ci-dessous).
Kojiro Shiraishi, Jean-François Pellet, Conrad Colman et Enda O’Coineen sont les premiers concernés par cette annonce « Je suis favorable à une ouverture à trois places supplémentaires en plus des 27 places prévues au sein de l’avis de course. Dans le cas où les obligations nautiques de l’un ou de l’ensemble des skippers seraient remplies dans les délais impartis, il me paraîtrait inconcevable de ne pas leur permettre de prendre le départ. Lorsque l’on connaît l’investissement que représente la préparation de cette course, je pense que si l’on remplit toutes les conditions, chacun doit pouvoir bénéficier d’une chance de participer au Vendée Globe. »
Concernant la problématique logistique qui limitait le nombre de places au ponton de Port Olona, Yves Auvinet a confirmé qu’une solution a été trouvée. « Nous nous sommes assurés avec la direction de course que cette situation soit réalisable matériellement au sein du port. Ce qui est absolument le cas. Il conviendra donc de modifier l’avis de course en ce sens par l’approbation d’un nouvel avenant (avenant n°2). »
Cette ouverture du nombre de places devrait permettre ainsi d’accroître l’internationalisation du prochain Vendée Globe. Si tous les prétendants bouclent leurs budgets et leurs obligations nautiques et administratives à temps, quatre continents et dix nationalités pourraient être représentés : France, Espagne, Hongrie, Etats-Unis, Angleterre, Suisse, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Japon, Irlande. Une situation inédite dont on ne peut que se réjouir. Autre chiffre à retenir : neuf skippers étrangers pourraient prendre part au tour du monde en solitaire, soit près d’un tiers de la flotte.
Ce mercredi aux Sables d’Olonne, Yves Auvinet a également confirmé la tenue de la conférence de presse de présentation officielle du plateau du Vendée Globe 2016-2017. Celle-ci se tiendra le mercredi 14 septembre prochain à Paris, au sein du prestigieux Palais Brongniart.
Les 30 skippers officiellement inscrits à ce jour :
Jérémie Beyou (France), Tanguy de Lamotte (France), Vincent Riou (France), Morgan Lagravière (France), Armel Le Cléac’h (France), Paul Meilhat (France), Sébastien Destremau (France), Eric Bellion (France), Jean-Pierre Dick (France), Fabrice Amedeo (France), Sébastien Josse (France), Yann Eliès (France), Thomas Ruyant (France), Didac Costa (Espagne), Kito de Pavant (France), Jean Le Cam (France), Bertrand de Broc (France), Louis Burton (France), Nandor Fa (Hongrie), Rich Wilson (Etats-Unis), Alex Thomson (Angleterre), Arnaud Boissières (France), Alan Roura (Suisse), Stéphane Le Diraison (France), Pieter Heerema (Pays-Bas), Romain Attanasio (France), Kojiro Shiraishi (Japon), Conrad Colman (Nouvelle-Zélande), Enda O’Coineen (Irlande) et Jean-François Pellet (France)
Parade d arrivee des Figaros de la Solitaire Bompard Le Figaro le 30/06/2016 @ ALexis Courcoux
Alors que 2 étapes sur les 4 ont été courues avec déjà des écarts assez inhabituels, quels sont les favoris qui se dégagent à mi-course. 30 minutes séparent les deux Skippers Macif au général provisoire pour seulement 540 milles à couvrir d’ici le clap de fin de cette 47ème Solitaire Bompard Le Figaro.
C’est beaucoup et peu à la fois si l’on en croit les intéressés : Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) : « Prendre une heure sur une renverse, ça peut aller très vite ». Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) : « A partir du moment où il y a combinaison de vent faible et de courant, ça génère potentiellement de l’écart… » Et de prévenir qu’après deux podiums en 2014 et 2015 : « Je n’ai rien à perdre ! ». Alors forcément, et même si Yoann Richomme est d’un tempérament joueur avec la stratégie, il y aura du marquage dans l’air de cette troisième étape. Un air a priori léger pour des conditions estivales qui pourraient (enfin !) faire leur apparition.
Les deux skippers Macifs ne sont pas tout seuls. Erwan Tabarly (Armor Lux), vainqueur de la première étape a certes une heure de retard mais n’a pas dit son dernier mot. Quant à Nicolas Lunven (Generali) à 1 heure 22 minutes, et Thierry Chabagny (Gedimat) à 1 heure 48 minutes, ils auraient tort de ne pas croire en leurs chances. Derrière, la victoire au général semble beaucoup plus hypothétique, mais une marche du podium encore crédible. C’est ce que vise avec lucidité Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie), 6ème à 2 heures 21 minutes : « A Paimpol, si tu n’es pas dans les quatre premiers et que ton objectif, c’est la gagne, alors il faut taper dans les coins ! Mais on sait bien que ça peut coûter très cher … Ce qui est important pour aller accrocher un podium, c’est de soigner son départ pour ne pas laisser partir la course par devant et de naviguer régulièrement, sereinement »
Côté Bizuths, le tandem formé par le fougueux britannique Will Harris (Artémis 77) et Pierre Quiroga (Skipper espoir CEM) a relégué suffisamment loin la concurrence pour penser « Match Racing » à l’avenir. Si chacun fait ses petits calculs côté classement, l’arithmétique de ces deux prochains jours concernera aussi le sommeil. Maximiser le repos, continuer à segmenter sa journée de petites siestes, telle est la vie terrienne du Figariste, pro ou amateur. De ce point de vue Robin Elsey, occupé avec ses compatriotes à réparer Artémis 77 suite à son violent talonnage, aura peut-être les yeux un peu plus cernés que ses petits camarades au coup de canon samedi. Mais rejoindre le bassin de Paimpol dans les temps fait partie de ces petites victoires d’équipe dont La Solitaire Bompard Le Figaro a aussi le secret.
Ils ont dit :
Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) 1er au général provisoire
« C’est forcément une situation pas simple, à laquelle je ne suis pas rodé. Il y aura forcément du marquage parce que je ne peux pas laisser Charlie tenter des options sans suivre. Et il n’y a pas que Charlie. Prendre une heure sur une renverse, ça peut aller très vite. Je savoure surtout ma victoire. Pour le général, chaque régate est importante et on perd trop vite du temps pour croire à un avantage acquis. Charlie va très vite, mais j’ai comblé une grosse partie de mon retard dans ce domaine et il m’impressionne beaucoup moins qu’avant. Pour la suite, le classement va nous imposer des comportements plutôt contraires à nos deux personnalités. C’est vrai que je suis un attaquant et qu’il va falloir plutôt défendre. J’ai pas mal travaillé ces dernières années pour calmer mon tempérament et faire des choses plus régulières. J’attribue des coefficients aux différents paramètres pour décider d’une option. Je contiens mes pulsions. Mais je continue à envisager cette Solitaire par la navigation, la stratégie, c’est comme ça que j’aime naviguer. Ca m’a réussi sur deux étapes, ça peut s’arrêter aussi. Mais il y a un cercle vertueux, quand tu vas vite et que tu es en confiance, c’est magique ! »
Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) 2ème au classement général provisoire
« Ce qui m’intéresse, c’est la première place. Je fais podium en 2014, podium en 2015, là il va falloir trouver une solution ! A partir du moment où il y a combinaison vent faible et courant, ça génère de l’écart, notamment dans les pertuis. Il suffit de passer avec du vent faible, de petits décalages peuvent générer de gros écarts. Je ne suis pas un parieur, je fais du placement ; je mets peu d’aléatoire et de risque dans la balance. Là il va falloir trouver une solution. Se faire violence, je ne sais pas mais je crois que je suis dans une position plus facile que Yoann. Moi je n’ai rien à perdre, lui a tout à perdre »
MOD 70 Maserati skippered by Giovanni Soldini shot offshore Porquerolles island during training. Photo Guilain Grenier
Giovanni Soldini a présenté son nouveau Multi 70 Maserati dans le magnifique Yacht Club de Monaco en présence de son armateur, l’industriel John Elkan, petit-fils de Gianni Agnelli et de Pierre Casiraghi, tous deux étant des membres réguliers de l’équipage Maserati.
Après trois années intenses passées sur les mers du globe à bord du monocoque Maserati VOR70, Giovanni Soldini et son équipage vont désormais naviguer sur ce Multi 70 qui n’est autre que l’ancien Gitana de Sébastien Josse qui s’en est servi pour tester son prochain Ultim. Ce Multi70 est un trimaran extrêmement performant pouvant atteindre des vitesses affolantes. Le record ayant été de 43 nds et 20 nds de vent. Long de 21,2 mètres, large de 16,8 mètres avec une hauteur de mât atteignant 29 mètres, le Multi 70 Maserati peut très rapidement décoller hors de l’eau grâce à ses foils imaginé par Guillaume Verdier. Lire le numéro 69 de Course Au Large.
Le programme de Giovanni Soldini en 2016 sera de dompter la bête et multiplier les navigations et les exploits, sans compter les confrontations avec les autres MOD70 qui l’attendent impatiemment :
– Record de la traversée Monaco-Porto Cervo (septembre 2016) : une épreuve de 195 milles nautiques. Le record actuel, établi en 2012, est détenu par le monocoque Esimit Europa 2 battant pavillon du Yacht Club de Monaco, en 10 heures, 13 minutes et 42 secondes, soit une vitesse moyenne de 19 nœuds.
Rolex Middle Sea Race (Départ le 22 octobre 2016) : une grande course au large classique. Lancée en 1968, ce rendez-vous vit aujourd’hui sa 37e édition et a attiré les plus grands noms de la voile internationale au fil des années. Avec un départ et une arrivée prévue à Malte, le parcours, de 608 milles nautiques, comprend un tour de la Sicile, un passage près des îles Eolinennes, des îles Egades, Pantalleria et Lampedusa. Le record de l’épreuve revient à Rambler (USA) en 2007 en 47 heures, 55 minutes et 3 secondes.
La course transatlantique RORC (Départ 26 novembre 2016) : est le troisième et dernier défi du Multi 70 de Maserati qui débutera à Lanzarote aux Canaries pour une arrivée prévue à Grenade dans les Caraïbes, après 3000 milles nautiques de navigation.
Ayant d’ores et déjà confirmé sa participation à la Rolex Middle Sea Race, Pierre Casiraghi poursuit sa saison sur son GC32 Malizia. « J’ai vraiment hâte de découvrir la navigation sur ce Multi 70 et de pouvoir comparer les similitudes et les différences de sensation entre ce trimaran et le GC32 ». Le vice-président du Yacht Club qui participe depuis cette année au circuit GC32 Racing Tour, a aussitôt pris la route du Lac de Garde pour s’entraîner avant le deuxième acte de la saison, organisé à Malcesine du 7 au 10 juillet. Rappelons que lors du coup d’envoi, l’équipage monégasque avait créé la surprise en remportant notamment une manche, deux troisièmes places et terminant deuxième dans la catégorie propriétaire amateur.
Gildas Morvan (Cercle Vert) lors de la 2eme etape de la Solitaire Bompard Le Figaro entre Cowes (UK) et Paimpol - @ Alexis Courcoux
Quatrième d’une étape où il aura été longtemps aux avant postes Gildas Morvan a réalisé une très belle course.A 12h31 ce mercredi, Gildas Morvan a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la Solitaire Bompard – Le Figaro (430 milles entre Cowes et Paimpol Lézardrieux). Le skipper de Cercle Vert, qui a mené les débats pendant la première moitié du parcours, s’est ainsi finalement emparé de la quatrième place, laissant échapper le podium pour moins de cinq petites minutes. Reste que finir dans le Top 5 sur une manche de la plus exigeante des courses en solitaire et à armes égales demeure une performance en soi. De quoi redonner le sourire au marin de Landéda à la mi-course, et l’envie, plus que jamais, d’aller jouer les troubles fêtes lors des deux prochains rounds.
« Elle a vraiment été dure cette étape. Le vent a été hyper instable du début à la fin. Jamais il n’y a eu de bords tranquilles avec le bateau bien calé », a déclaré Gildas Morvan, peu après son arrivée au ponton, à Lézardrieux, ce mercredi. De fait, cette deuxième manche de La Solitaire Bompard – Le Figaro a été exigeante autant que complexe et n’a laissé que très peu de répit aux navigateurs. Yoann Richomme, le vainqueur, l’a d’ailleurs souligné haut et fort, jamais il n’est allé puiser aussi loin dans ses ressources. « Nous avons tous très peu dormi durant ces deux jours et 20 heures de mer. Pour ma part, si j’ai pu cumuler deux siestes de vingt minutes par tranche de 24 heures, c’est un maximum », a détaillé le skipper de Cercle Vert qui a parfaitement négocié la partie extrêmement tactique au sud de la côte anglaise, jusqu’à Wolf Rock, et en particulier le passage de Start Point, qui lui a permis, un temps, de s’installer confortablement aux commandes de la flotte. « J’ai réalisé une belle entame. Dans un premier temps, je me suis super bien sorti des Needles. Ensuite, j’ai bien géré tout en contrôlant Yoann qui a joué de la même manière que moi, entre Portland et Start Point. Ainsi, j’ai pu enrouler le phare de Wolf Rock avec près de deux milles d’avance sur lui, et attaquer la Manche relativement sereinement », a commenté le marin qui a alors tenté un coup sur cette traversée. Un coup qui ne l’a, malheureusement, pas récompensé.
A une heure près
« Sur la fin, je pensais faire la cuillère à Yoann par-dessous or le front sur lequel je comptais est arrivé une heure plus tard que ce que j’espérais. Résultat, j’ai fini au près tandis que lui a pu atterrir sur la bouée de Portsall au reaching. Clairement, c’est là que la victoire m’a échappée », a expliqué Gildas. « Est-ce que j’ai vraiment mal joué ou pas, c’est difficile à dire », a-t-il ajouté. Un peu plus tard, sous spi, au passage retour dans le chenal du Four, il a vu Charlie Dalin lui passer dessous puis Nicolas Lunven faire la même chose. « Là, ça a été un peu dur mais on le sait, c’est un coin un peu aléatoire. Il s’y passe toujours des choses un peu inexplicables. Cela étant dit, au bout du compte, je décroche quand même une quatrième place. Ca reste un joli classement. Cela me rebooste bien pour la suite surtout que contrairement à ceux qui jouent encore le classement général, moi je suis plus libre de faire ce que je veux et notamment de me montrer très joueur sur les deux étapes qu’il reste à courir », a conclu Gildas Morvan. Pour l’heure, le nouveau classement général n’est pas encore connu. Il faudra, pour cela, attendre l’arrivée du dernier aux alentours de 22 heures ce soir.
Erwan Tabarly vainqueur de la 1er étape perd sa première place au général et concède 1h à Yoann Richomme. Arrivé à 13h11 ce mercredi, à Paimpol – Lézardrieux, Erwan Tabarly s’est octroyé la cinquième place de la deuxième étape de la Solitaire Bompard – Le Figaro. Une étape tactique et complexe qui a finalement réservé plus de surprises que prévu, à commencer par des écarts importants à l’arrivée. En ce qui le concerne, le skipper d’Armor Lux, qui a compté jusqu’à deux heures de retard à la pointe Bretagne hier, a finalement réussi à réduire son écart avec le premier à 1 heure et 11 minutes. S’il concède malgré tout sa place de leader au classement général à Yoann Richomme, le navigateur Fouesnantais conserve néanmoins sa place sur le podium à la mi-course, et reste complètement dans le match pour la victoire finale malgré son handicap actuel de 1 heure et 3 minutes.
« Cette étape a été hyper compliquée. Dans le sud de l’Angleterre, notamment, rien ne s’est passé comme le prévoyait. Dans les derniers milles jusqu’à Wolf Rock, par exemple, on devait progresser au reaching or on a fini au près. Cela nous a tous bien crevé car il a fallu continuer de se poser la question des choix des bords à tirer puis matosser encore et encore. Toute cette portion a vraiment été dure surtout que le vent était hyper changeant et que ce n’était pas facile de prendre les bonnes bascules », a commenté Erwan Tabarly, peu après son arrivée au port de Lézardrieux, qui payé un peu cher son choix de partir au large à une dizaine de milles de la marque Runnel Stone. « Jusqu’alors, j’étais à la bagarre avec Charlie Dalin et Nicolas Lunven. Le vent est tombé et j’ai décidé de me décaler quand eux ont préféré longer la côte. Là, j’ai pris cher car ils m’ont franchement décroché sur ce coup », a commenté le skipper d’Armor Lux. Dès lors, il n’a pas eu d’autres choix que de cravacher autant que possible pour réduire un maximum son retard.
Déçu mais pas vaincu
« J’avais deux heures de retard au passage du Four et c’était délicat car sur la deuxième moitié du parcours, je savais qu’il n’y avait plus grand-chose à faire, sinon être spectateur. En tête, Yoann (Richomme) est passé avec le courant pour lui à chaque fois alors que, plus à l’arrière, nous l’avons eu quasi systématiquement contre nous. Dans ce genre de situation, on se sent un peu impuissant et on ne peut rien faire d’autre que de constater les dégâts », a indiqué le vainqueur de la première étape entre Deauville et Cowes. « Au bout du compte, une cinquième place, ce n’est pas si mal. De plus, ça ne m’est encore jamais arrivé d’être classé troisième après deux étapes. C’est quelque chose que je dois savourer même si je dois bien l’avouer, il y a une petite déception d’avoir pris une heure dans la vue », a expliqué Erwan qui reste cependant dans le match. « Je vais encore me battre pour gagner. Rien n’est encore figé. Yoann navigue super bien. Jusqu’ici, tous les coups qu’il tente fonctionnent mais souvent, il passe proche de la correctionnelle. On va bien voir ce qui va se passer par la suite même si, a priori, sur les deux étapes qu’il reste, il devrait y avoir une part d’aléatoire assez petite, plus en tous les cas que le long des côtes sud de l’Angleterre où il se passe souvent des choses sans qu’on sache pourquoi », a conclu Erwan Tabarly.
Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) a l arrivee de la 2eme etape de la Solitaire Bompard Le Figaro entre Cowes (UK) et Paimpol - le 29/06/2016 @ Alexis Courcoux
Yoann Richomme apparaissait comme un des nombreux favoris de cette Solitaire. Sur la 1re étape, il manque de peu de l’emporter après avoir fait un sans faute au passage de Wolf Rock. Sur cette deuxième étape, il a su à nouveau faire les bons choix. Longtemps deuxième derrière Gildas Morvan qui a animé la course une grande partie de l’étape, Yoann Richomme a su faire la différence et l’emporter après une étape finalement encore plus dure que la première. Il prend la tête du classement général devant son co-équipier de Macif, Charlie Dalin à 30 minutes qui a terminé troisième de l’étape. Nicolas Lunven sur Générai termine 2e de l’étape.
Rapide dans toutes les conditions, incroyablement opportuniste, toujours dans les bons coups, Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) a donné une leçon de maîtrise parfaite de sa course à ses petits camarades de jeu. En remportant ce midi cette deuxième étape de La 47e Solitaire Bompard Le Figaro entre Cowes et Paimpol/Lézardrieux, le Lorientais de 33 ans confirme qu’il est entré cette année dans la cours des « grands », celle des Figaristes affûtés, celle des meilleurs compétiteurs sur l’eau. Ce premier succès sur une étape pour Yoann le propulse en tête du classement général provisoire, 30 mn devant son « collègue » Macif, Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), et 1 heure devant Nicolas Lunven. Du beau et bon boulot…
« Je me suis fait mal, jamais je ne m’étais autant fait mal. Je suis cramé » avouait, sans cacher son émotion, « Yoyo » à son arrivée au ponton de Lézardrieux. Les traits tirés, les paluches usées, la démarche chaloupée valent mieux qu’un long discours : le marin s’est arraché jusqu’à plus soif sur cette étape diablement compliquée. Tout a commencé à la sortie du Solent où Yoann se fixe comme objectif de coller au train Gildas Morvan (Cercle Vert), le Géant Vert sur motivé aux crocs acérés, en tête depuis la ligne de départ. Commence alors un duel d’anthologie le long des côtes anglaises. A toi, à moi… Gildas et Yoann donnent un rythme fou à la course enchaînant les virements de bord façon tricotage à maille serrée, apprivoisant les oscillations du vent, ne faisant qu’une bouchée des renverses de courants. Le divorce a lieu sur la traversée de la Manche où Yoann à la trajectoire rondement menée prend la poudre d’escampette à l’entrée de la mer d’Iroise. A partir de là, malgré des camarades de jeu affamés, Skipper Macif 2014 continue sur sa lancée laissant pantois Nicolas Lunven (Generali), Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) et Gildas Morvan qui jamais ne réussiront à le rattraper…
Will Harris (Artemis 77), premier au classement Bénéteau des bizuths
« Il fallait être dessus tout le temps. Si tu dormais, tu perdais des places. » expliquait Sam Matson (Chatham), 12e de cette deuxième étape, le premier des Britanniques sur la ligne d’arrivée. Autre sujet de Sa Majesté à avoir parfaitement géré sa course, malgré les difficultés du parcours et le niveau relevé du plateau de coureurs, Will Harris (Artemis 77), 24 ans, termine 16e et premier au classement Bénéteau des bizuths, à quelques minutes seulement de Vincent Biarnès (Guyot Environnement), local de l’étape dont c’est la 8e participation à La Solitaire Bompard Le Figaro cette année. Comme après chaque manche de cette cruelle mais si belle course en solitaire à armes égales, il y a les heureux et les déçus, mais tous gardent en ligne de mire qu’il reste encore deux étapes, deux parcours à courir, deux gros morceaux à avaler. L’heure est au repos des guerriers qui ont puisé au maximum de leur énergie. Robin Elsey (Artemis 43) en a fait les frais : le skipper s’est endormi sur la dernière ligne droite du parcours et a talonné sur un caillou…
Ils ont dit à leur arrivée :
Yoann Richomme (Skipper Macif 2014), premier à Paimpol/Lézardrieux : « Je suis séché complet, cette étape a été encore plus dure que la première, j’ai l’impression de ne pas avoir dormi pendant quatre jours. Quelle bataille, je n’ai jamais lâché. Le long de l’Angleterre, c’était instable, il fallait être dessus, dès que tu dormais, tu payais cash. Il fallait se faire mal, je me suis rarement autant fait mal. Je me sens bien, mes coups tactiques passent quasiment tous. Avec Gildas, c’était super, j’ai réussi à le rejoindre, ensuite il m’a largué. J’avais peur qu’il parte définitivement. Et puis, il a fait une traversée de la Manche moyenne, il m’a ouvert la porte et je l’ai prise. C’est génial, je n’en reviens toujours pas. A chaque fois, je suis dans les bons coups. Je n’ai jamais navigué comme ça. J’ai puisé loin et ça paye. Ce matin, je ne tenais plus, je m’écroulais dans le cockpit. Derrière, ils sont morts de faim, je ne pouvais rien lâcher. J’avais envie, j’avais enchaîné les places de deuxième en début de saison, mais je sentais que j’en avais sous le pied. Je préfère finir ma dernière saison avec Macif sur une bonne note ! Une victoire d’étape, c’est un rêve. Pour moi, c’est même presque plus dur que de gagner La Solitaire. C’est beaucoup d’émotions. »
Nicolas Lunven (Generali), 2è : « Je suis content de ma prestation. Yoann a vraiment été au-dessus du lot, il a été impressionnant du début à la fin. Le résultat est un peu meilleur que sur la première étape. On verra ce que cela donne au général. Il y a eu beaucoup de rebondissements, il s’est passé beaucoup de trucs notamment dans le groupe de tête. C’est chouette de faire étape comme ça, de se bagarrer à ce point là, c’est sûr qu’on ne s’est pas ennuyé. Il ne fallait surtout pas décrocher. Il y a eu pas mal d’élastique sur cette étape et de temps en temps, il se rompait, il fallait toujours rester du bon côté de la rupture. J’ai pas mal dormi dans la descente de Wolfrock à Portsall et la dernière nuit sous spi le long des côtes de Bretagne nord. Ça tire un peu, c’est sûr ; mais je me suis vautré dans mon avitaillement et j’ai surtout faim ! »
Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), 3è : « Je suis fatigué, et il fait humide. C’était une belle grosse étape. Encore une fois, j’ai dû cravacher pour remonter après un début de course compliqué. Je me suis énormément battu. Yoann et Gildas (Morvan) ont pris la poudre d’escampette lundi matin, je savais qu’il me restait jusqu’à mercredi pour remonter. Je savais qu’à l’Occidentale de Sein et dans le Four, ça allait repartir par devant. Le plus petit écart que j’ai eu, c’est 1,9 mille, et ensuite cela s’est donc un peu creusé. Heureusement, le courant et le vent fort ont permis de limiter les écarts en temps à l’arrivée. Avec Generali, on était ensemble tout le temps, on a vraiment eu une belle bagarre avec Nico, on s’est vu toute la course. Je n’ai pas pris d’option extrême. Je ne suis pas parieur, je me place sans prendre de gros risques. Une fois que la course en mer est terminée, la course à la récup’ commence. Hydratation, alimentation, sommeil pour être d’attaque samedi. Tant que la 4è étape ne sera pas finie, la course continue. Je serai vraiment content quand je serai sur la première place du podium. »
Gildas Morvan (Cercle Vert), 4è : « Cette étape a vraiment bien débuté avec un beau départ de l’île de Wight, c’était vraiment sympa de partir au coup de canon du Royal Yacht Squadron. Je double en tête aux Needles et après, j’ai continué à bien tricoter, à garder Yoann Richomme derrière moi et à passer Wolf Rock avec un petit peu d’avance sur le reste de la flotte. Malheureusement, j’ai mal « timé » l’arrivée sur Portsall par rapport au front qui est arrivé en retard et c’est à ce moment là que Yoann s’est barré par devant. L’affaire était presque pliée. Au final, je suis forcément déçu de ne pas l’avoir gagnée cette étape. Mais, je suis content d’avoir fait un bon jeu sur ce parcours, d’avoir été devant longtemps, d’avoir fait une belle navigation. Après une place de 20è à 7 heures sur la première, c’était important pour moi que je parvienne à naviguer devant. J’ai manqué un peu de réussite sur cette étape, ce sera pour la prochaine ! »
Erwan Tabarly (Armor Lux), 5è : « C’était une étape éprouvante, le vent changeait beaucoup de direction, je suis bien crevé. J’ai décroché des quatre premiers à Land’s End, c’est dommage, j’étais encore avec Generali et Skipper Macif 2015. J’ai fait un mauvais bord et ensuite avec les renverses de courant, j’ai lâché le peloton de tête. Après une mauvaise renverse de courant, ce n’était plus possible de revenir. Le vent est complètement tombé quand on est arrivé à Carn Base avant Wolf Rock. Derrière les premiers qui sont partis, on a dû batailler contre 2-3 nœuds de courant. Là, c’était rideau ! »
Alexis Loison (Groupe Fiva), 6è : « C’était une étape difficile, donc je suis content de terminer 6è, même si j’ai longtemps été à la bagarre pour le podium. J’ai laissé un petit regret à la pointe anglaise, c’est le jeu. J’ai tenté des options auxquelles je n’ai pas suffisamment cru une fois prises. C’était une super étape, je me suis régalé. En nav’, on a tout eu, on était toujours en train de chercher le prochain coup à faire. Au niveau du général, on va regarder la montre et voir les écarts. Je dois remonter de deux places, mais certains m’ont mis deux fois un caramel. Le top cinq est encore possible, si je m’arrache. »
Corentin Douguet (Sofinther-Un Maillot pour la Vie), 7è : « C’était une étape compliquée, c’était rien de le dire. J’ai réussi à sauver les meubles. La côte anglaise est vraiment tordue. A Cowes, je n’arrivais pas à être déçu de ma sixième place, mais là, je n’arrive pas à être content. Il reste deux étapes, il y a encore des coups à faire, il peut se passer des choses, il y a encore du temps à reprendre, ou à perdre d’ailleurs. Pour l’instant, je suis 6è au général, cela n’est pas un drame, loin de là. Je vais maintenant essayer de me reposer à peu pour repartir samedi à bloc ! »
Sébastien Simon (Bretagne-CMB Performance), 8è : « Je termine 8è, et non sans peine, parce qu’à un moment je passe 25è et je remonte petit à petit. Je ne m’attendais pas à une étape avec autant d’écart en temps. Il s’est passé énormément de choses, même à l’arrivée, il a fallu rester concentré. »
Will Harris (Artemis 77), 16è – 1er bizuth : « C’était très particulier et trop cool de partir de Cowes, j’ai pu montrer à ma famille et à mes amis, ce qu’était La Solitaire. Je suis resté éveillé toutes les dernières 24 heures. A un moment j’ai réussi à avoir du vent, une bascule heureuse qui m’a permis de reprendre 10-12 bateaux. »
Justine Mettraux (TeamWork), 19è : « Je suis plutôt contente de ma course en général. J’ai fait quelques coups à l’envers, mais c’était très intéressant. C’était une étape très difficile au niveau du repos. Il va donc falloir que je dorme beaucoup avant les prochaines. »
Benoît Hochart (Presqu’île de Ruys-Miramar), 31è : « C’était bien, très varié : pétole, grosses conditions, des gros passages à niveau qui tirent devant. J’apprends plein de trucs. Il y a des phases de course, où je me suis bien senti, même si cela ne se voit pas encore ! »
Yves Ravot (Hors la Rue), 35è : « Quel que soit le résultat, si on n’a pas le sourire, alors autant arrêter ce qu’on fait. »
Les Figaros lors de la 1eme etape de la Solitaire Bompard Le Figaro entre Cowes (UK) et Paimpol - Cowes le 26/06/2016 @ Alexis Courcoux
La deuxième étape de la Solitaire partie hier de Cowes a été longuement animée par Gildas Morvan tout au long des côtes anglaises. Yoan Richomme n’a pas lâché le bateau vert et les deux hommes sont restés longtemps devant. La flotte ne va pas tarder à enrouler la première marque avant de repartir vers la France. A son approche plusieurs groupes ont pris des options différentes; proche des côtes ou au large. Le résultat de ces paris sera connue en fin de soirée.
Pour Gildas Morvan, le soufflet d’une première étape ratée ne semble être qu’un vieux souvenir. Parti en trombe dans les eaux du Solent au départ de cette deuxième étape Cowes-Paimpol/Lézardrieux, tous les indicateurs sont passés au vert pour le skipper aux vingt participations qui a repris du poil de la bête. A croire que ce solitaire, toujours très jovial à terre, a mangé du lion pour se refaire une santé sur cette deuxième étape de La Solitaire Bompard Le Figaro.
Au coude-à-coude avec Yoann Richomme (Skipper Macif 2014), les deux solitaires donnent le tempo le long des côtes anglaises. « On a réussi à s’échapper un peu tous les deux , à toucher l’ouest-nord-ouest à terre avant tout le monde pour partir un peu », explique-t-il après le passage de Start Point, qui marque le début de cette échappée belle au pas de deux. Même son de cloche de la part de son partenaire de cordée qui renchérit : « Avec Gildas, on a eu un peu le même type de navigation, on a pris des risques en allant plus loin que les autres dans la baie, cela a payé ! Ce n’est que le début, mais mieux vaut être devant en ce moment. »
Un lundi au soleil.
Sur l’eau, si le soleil est de la partie, les caprices du vent qui a fait la girouette dans tous les sens cette nuit, obligeant à une veille de tous les instants, continue de déjouer les prévisions et de semer le trouble dans les esprits. « Je m’applique à aller vite. On n’a pas la météo qui était prévue avant de partir. Je sais qu’on doit avoir une bascule à venir. Après Wolf Rock, on sera de nouveau au près, peut-être un peu débridé, le vent va monter progressivement à 25-30 nœuds, on verra comme ça se passe », raconte Erwan Tabarly (Armor-Lux). Bien qu’il concède un peu de retard, le leader au classement général reste dans le coup sur ce début de deuxième round. Tout comme les Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), Nicolas Lunven (Generali) et autre Thierry Chabagny (Gedimat), qui s’accrochent aux avant-postes sur ce début de parcours technique et tactique où la moindre erreur se paye cash.
Le jeune bizuth, Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM) en sait quelque chose. Légèrement décalé au sud, plus au large du relief escarpé des côtes du Devon, il n’a jamais pu se recaler. « Je ne voulais pas me faire piéger dans les dévents de Start Point et un petit décalage se transforme malgré moi en une grande option », concède-t-il. Dans le top Ten ce matin, le classement de ce début d’après-midi est sans appel : le voilà relégué en 27e position à près des dix milles des premiers.
Un mardi dans la brise
Il lui faudra cravacher pour rallier la bouée de Carn Base et le phare de Wolf Rock, les prochaines marques jalonnant le parcours jusqu’à l’entame de la traversée de la Manche. Après le phare qui balise le sud-ouest de Land’s End, où la tête de flotte est attendue vers 1h du matin la nuit prochaine, la course promet de changer progressivement de visage avec l’arrivée d’un coup de vent. Ce système dépressionnaire apportera son cortège de bruine, de pluie et de vents forcissant : 25 à 30 nœuds d’ouest, sud-ouest, 35 dans les rafales dans l’après-midi. Des conditions, qui augurent une deuxième partie de traversée de la Manche tonique et sportive au près débridé, mais qui devraient néanmoins faire le bonheur des gros bras de la brise.
La guerre sur l’eau.
Mais d’ici là, les 39 solitaires ne devront pas baisser la garde, autant pour déjouer les pièges et les embûches de ce parcours complet et complexe, que les imprévus qui jalonnent la route pour rejoindre les côtes bretonnes. Cet après-midi, à une petite vingtaine de milles du cap Lizard, la tête de flotte a croisé un navire de guerre de la Royal Navy en poste pour des essais de tirs que les deux premiers ont croisé au plus près avec la consigne de le laisser à tribord. Compréhensif, ce bâtiment a rapidement mis fin à son exercice militaire pour laisser la flotte de La Solitaire Bompard Le Figaro poursuivre sa route et sa course au gré des pointes et des bascules ponctuant la route. La guerre sur l’eau en mode compétition pouvait repartir de plus belle.
Ils ont dit au sud de l’Angleterre :
Gildas Morvan (Cercle Vert) : « Cela s’est bien passé sur le départ devant le Royal Yacht Squadron, j’ai réussi à faire des bons virements et à prendre la tête. J’ai réussi à creuser un peu sur les adversaires, ce qui m’a permis d’aligner un peu tranquille, de tirer les bords que je voulais sans être gêné. J’ai creusé un peu devant aux Needles et ensuite ça s’est bien enchaîné, les virements ont été assez espacés. Au début de la nuit, on avait entre 15 et 20 nœuds, c’était plutôt gérable et après en deuxième partie de nuit, le vent a molli. C’était très changeant avec des passages de grains, le vent tournait dans tous les sens et c’était moins évident. Il n’y a pas eu beaucoup de repos, juste une petite sieste à la barre. Le vent devrait mollir jusqu’à Wolf Rock, il va bien falloir jouer les bascules. Là, on est à 50 milles de Lizard (10h15, ndlr) et cela reste difficile de savoir à quel moment on va arriver à Land’s End. Je vais me faire un petit déjeuner, je n’ai pas beaucoup mangé. C’est l’heure des corn flakes ! ».
Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) : « Je suis plutôt content de cette nuit, ce n’était vraiment pas simple. On est allé chercher un front au fond d’une baie et au final, ça a tourné bizarrement. Je ne sais pas trop ce qui s’est passé, on a dû faire plein de virements de bord, j’ai même envoyé le spi tellement le vent tournait dans tous les sens. Mais je ne me suis pas trop mal sorti de ce petit pot de pus, et Gildas (Morvan) aussi. On a un peu le même type de navigation, on a pris des risques en allant plus loin que les autres dans la baie, cela a payé.
C’est clair qu’on a bien étalé la flotte et qu’on a une petite avance confortable. Ce n’est que le début, mais mieux vaut être devant en ce moment. En revanche, on n’a pas tout à fait la météo prévue, c’est un peu bizarre. On devrait avoir un bord direct sur le cap Lizard. Mais il faut multiplier les virements et on retourne à terre voir si on peut attraper une bascule de vent. Pour aller à Wolf Rock, c’est assez compliqué. On n’a pas vraiment le vent prévu, il va falloir inventer et s’adapter.
Ce matin, on profite d’un bon rayon de soleil, j’espère que cela va durer jusqu’à ce soir. Cela fait du bien, cela permet de sécher, on s’est encore pris des bonnes averses cette nuit. D’autant qu’on va retrouver du temps pour la traversée de la Manche, et probablement jusqu’à la la fin du parcours.
Je viens de faire une petite sieste de dix minutes, je commençais vraiment à piquer du nez. Mais cela n’est pas évident d’y aller, le vent bouge beaucoup. Sur ce bord là, ça va, mais en tribord, le bateau tape dans les vagues, il faut presque être à la barre tout le temps. Ce n’est pas propice au repos. »
Erwan Tabarly (Armor Lux) : « Le départ du Solent s’est bien passé pour moi. C’était super, assez tactique avec beaucoup de manœuvres. Près de 24 heures plus tard, on est toujours au près et cela va durer jusqu’à Carn Base. Le vent a molli par rapport à hier, on a 10-12 nœuds, la mer est plate, il y a du soleil, cela nous change un peu ! Là, c’est plutôt agréable. C’est la journée de répit avant demain où on attend encore du vent et de la pluie, il faut en profiter ! C’est ambiance lunettes, chapeau et crème solaire, la totale. Je suis dans un petit groupe Nicolas Lunven et Charlie Dalin. Devant nous, deux bateaux se sont un peu échappés. Ils ont un petit peu d’avance, il ne faudrait pas qu’ils en aient plus. Je m’applique à aller vite. On n’a pas la météo qui était prévue avant de partir. Je sais qu’on doit avoir une bascule à venir. Après Wolf Rock, on sera au près, peut-être un peu débridé, le vent va monter progressivement 25-30 nœuds, on verra comme ça se passe. »