vendredi 19 septembre 2025
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29 skippers sur le Vendée Globe

Skippers and officials picture during official launch of the Vendee Globe 2016 at Palais Brongniart in Paris, France, on september 14, 2016 - Photo Vincent Curutchet / DPPI / Vendee Globe - From left to right - 1st row : Sebastien Josse, Morgan Lagraviere, Conrad Colman, Stephane Le Diraison, Enda O'Coineen, Kito de Pavant, Alan Roura, Didac Costa, Kojiro Shiraishi, Alex Thomson, Nandor Fa - 2nd row : Pieter Heerema, Romain Attanasio, Louis Burton, Eric Bellion, Thomas Ruyant, Jean Le Cam, Yann Elies, Tanguy de Lamotte, Arnaud Boissieres - 3rd row : Jeremie Beyou, Fabrice Amedeo, Bertrand de Broc, Paul Meilhat, Vincent Riou, Jean-Pierre Dick, Armel Le CleacÕh, Sebastien Destremau, Rich Wilson - Officials : Yves Auvinet (CG85 President) on the right

Les 29 skippers étaient tous présents hier pour la présentation du Vendée Globe 2016-2017 qui s’est tenue ce mercredi au Palais Brongniart à Paris. Trois groupes ressortaient, les bizuths, les étrangers et les anciens, tous avec l’envie de finir ce Vendée Globe et pour une dizaine d’entre eux, l’envie de le gagner. Cette édition avec une participation record de skippers s’annonce sous les meilleurs auspices mais c’est ce sont les conditions météos qui donneront surtout le tempo et comme l’ont rappelé les skippers, personne n’est capable de dire à quoi ressemblera ce Vendée Globe qui sera maintenant lancé dans quelques semaines.

« Le Vendée Globe reste fidèle à son ADN et à ses valeurs. C’est le secret de son succès et de sa longévité. Un concept d’une grande simplicité au service d’hommes exceptionnels. Au-delà du concept parfaitement connu d’un tour du globe seul sans escale et sans assistance, c’est aussi un événement populaire, ouvert et gratuit, pour que tous puissent partager le rêve que portent ces marins. » C’est par ces mots qu’Yves Auvinet, Président de la SAEM Vendée, a ouvert la conférence de presse du 8ème Vendée Globe organisée ce mercredi 14 septembre à Paris.
Bruno Retailleau (Président de la Région des Pays de la Loire), Patricia Brochard (Co-présidente de Sodebo), Lionel Pariset (en charge des activités nautiques de la Ville des Sables d’Olonne) et Jean Kerhoas (Président de la classe IMOCA) ont ensuite pris la parole. Puis tous les skippers en lice pour le Vendée Globe 2016-2017 ont été présentés un à un et ont répondu à quelques questions sur la scène du Palais Brongniart.
À 53 jours du départ et un mois de l’ouverture du Village officiel aux Sables d’Olonne, cette conférence de presse a permis de rappeler les fondamentaux du Vendée Globe mais aussi de présenter les nouveautés d’une édition prometteuse et plus internationale que jamais.

Un plateau sportif hors-norme
Vingt-neuf skippers ont rempli à ce jour leurs obligations administratives, sportives et techniques et sont donc en mesure de défier l’Everest des mers. A titre de comparaison, ils étaient vingt au départ lors de la précédente édition. La participation est donc en forte hausse (près de 50%).
Le huitième Vendée Globe réunit des marins aux profils et aux objectifs très divers. Quatorze vont découvrir l’épreuve tandis que les quinze autres sont des récidivistes (voir la liste des participants ci-après).
Cinq concurrents vont entrer dans le cercle fermé de ceux qui auront participé à quatre reprises au Vendée Globe. Un ancien vainqueur, Vincent Riou, et quatre autres grandes figures de l’événement, Bertrand de Broc, Jean-Pierre Dick, Jean Le Cam et Alex Thomson. Ces deux derniers ont déjà connu l’honneur du podium, tout comme Armel Le Cléac’h (3ème participation en 2016).
On note aussi que le Vendée Globe 2016-2017 réunit le plus jeune concurrent de l’histoire (le Suisse Alan Roura, 23 ans) mais aussi le plus âgé (l’Américain Rich Wilson, 66 ans).
Cette édition est également marquée par l’arrivée d’une innovation technologique qui a déjà fait couler beaucoup d’encre et qui sera éprouvée pour la première fois dans le Vendée Globe. Sept skippers s’élanceront en effet à bord d’IMOCA60 équipés de foils, des appendices porteurs permettant de sustenter la coque dans la brise au vent de travers, de réduire le frein hydrodynamique et de gagner ainsi en performance. Six marins partent à bord de « foilers » neufs (Jean-Pierre Dick, Pieter Heerema, Sébastien Josse, Morgan Lagravière, Armel Le Cléac’h, Alex Thomson), mais aussi Jérémie Beyou qui prendra le départ avec un monocoque d’ancienne génération modifié dans cette optique. Face à ces foilers, certains marins ayant gardé leurs dérives « classiques » seront également dans le match pour la victoire finale. « Nous attendons avec impatience cet affrontement entre la nouvelle génération de bateaux à foils et le reste de la flotte, qui promet un scénario sportif passionnant, avec très certainement des bagarres acharnées à tous les étages », a déclaré Yves Auvinet.

Dix nationalités représentées : un record dans l’histoire du Vendée Globe
Le Vendée Globe concrétise son objectif d’internationalisation puisqu’on dénombre pas moins de dix nationalités différentes parmi les vingt-neuf inscrits. Jamais le Vendée Globe n’avait réuni autant de pays. Deux continents sont représentés pour la première fois, l’Asie et l’Océanie, grâce au Japonais Kojiro Shiraishi et au Néo-Zélandais Conrad Colman. L’Irlande (avec Enda O’Coineen) et les Pays-Bas (Pieter Heerema) font également leur entrée dans l’histoire du Vendée Globe. Parmi les neuf skippers étrangers en lice, trois sont des récidivistes du Vendée Globe. Il s’agit du Hongrois Nandor Fa, du Britannique Alex Thomson et de l’Américain Rich Wilson. Deux bizuths perpétuent la tradition du Vendée Globe dans leurs nations respectives : l’Espagnol Didac Costa et le Suisse Alan Roura.

Le parcours : une zone d’exclusion pour accroître la sécurité
Le parcours du Vendée Globe reste bien entendu inchangé. Le principe est toujours de partir des Sables d’Olonne et d’y revenir, en effectuant un tour du monde d’Ouest en Est, et en laissant les trois grands caps à bâbord (Bonne Espérance, Leeuwin et Horn). Une nouveauté est toutefois à signaler avec l’instauration par la Direction de Course d’une « zone d’exclusion des glaces » dans les mers du Sud. Cette limite à ne pas franchir a été présentée aux skippers la semaine dernière lors d’une réunion de travail aux Sables d’Olonne. Ce bornage de sécurité pourra être modifié avant le départ voire durant la course en fonction des observations par satellite de l’évolution des glaces. « Nous restons concentrés sur la problématique de la sécurité des hommes qui vont affronter des conditions dantesques à des centaines de milles de toute côte, c’est pourquoi nous collaborons toujours étroitement avec les MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) des pays les plus proches du parcours et nous ferons toujours appel à Alain Gautier en qualité de consultant sécurité », a précisé Yves Auvinet.
Site internet, application mobile, réseaux sociaux : un Vendée Globe tout numérique
Pour enrichir toujours plus les contenus mis à la disposition des médias et du public, la huitième édition du Vendée Globe est placée sous le signe du numérique. Concrètement, la version course du site Internet sortira dans un mois. Durant la course, une cartographie permettra de visualiser les bateaux en 2D et 3D immersive. Une nouvelle application mobile est déjà disponible sur les plateformes App Store et Google Play.
Enfin le Vendée Globe sera présent sur les principaux médias sociaux : Facebook, Twitter, Periscope, Instagram, Snapchat, YouTube et Dailymotion (+ d’informations dans le Guide Media).

Le Vendée Globe et ses Villages aux Sables d’Olonne et à Paris
Comme lors de chaque édition, le Village officiel installé sur 25 000 m2 à Port Olona accueillera des centaines de milliers de visiteurs mais aussi plus d’un millier de journalistes. Ce Village ouvrira ses portes au grand public du 15 octobre au 6 novembre, de 10h à 20h. Des nocturnes seront organisées les samedi soir jusqu’à 22h. Le public pourra admirer les IMOCA60 amarrés au ponton de Port Olona. De nombreuses animations et expositions ponctueront également les trois semaines qui précéderont le top départ du 6 novembre.
Dès le 7 novembre, le PC Course du Vendée Globe prendra ses quartiers à Paris, mail Branly, sur les bords de Seine, au pied de la Tour Eiffel.
Véritable centre névralgique de la course, cet espace de 1700m2 sera ouvert au public 7 jours sur 7, de 8h à 20h. Ce PC parisien accueillera l’ensemble des équipes du Vendée Globe (Direction de Course, équipe éditoriale, production vidéo, service de presse) qui feront vivre la course au quotidien, en temps réel. Le grand public pourra assister aux émissions quotidiennes et hebdomadaires diffusées depuis le plateau TV du Vendée Globe. Enfin, une Salle de Presse accueillera l’ensemble des journalistes français et internationaux qui suivent l’événement dans leurs médias respectifs.

Ils ont dit

Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) :
« Je suis très honoré de faire partie des skippers qui prendront le départ du prochain Vendée Globe. En tant que premier Asiatique engagé dans l’épreuve, mon rôle principal sera de montrer au peuple de ce continent la valeur et l’ampleur de cet événement. »

Alex Thomson (Hugo Boss) :
« Ce sera mon quatrième Vendée Globe mais il est toujours aussi difficile de savoir ce qu’il va se passer une fois en course. J’ai retenu de mes précédentes participations que nous devons nous attendre à l’inattendu. Mais mon objectif est clair : remporter le Vendée Globe. »

Eric Bellion (COMMEUNSEULHOMME) :
« Le Vendée Globe est un rêve que je porte en moi depuis longtemps. Pour relever ce défi, 14 entreprises et 80 000 collaborateurs me soutiennent, avec une même volonté : démontrer que la différence est un facteur d’innovation et de réussite collective. Nous n’avons rien à vendre, juste une conviction que nous voulons partager avec le plus grand nombre. »

Jérémie Beyou (Maître CoQ) :
« Mon équipe a réalisé un sacré challenge en installant des foils sur un IMOCA d’ancienne génération. J’ai pris le bateau en main en un temps record, sans déplorer d’avarie et en remportant la Transat New York-Vendée. Je prends le départ du Vendée Globe avec des ambitions, mais aussi beaucoup d’humilité. »

Kito de Pavant (Bastide Otio):
« Ne pas avoir terminé les deux derniers Vendée Globe reste une grosse frustration. Je repars avec un nouveau projet, en racontant une nouvelle histoire. Je suis confiant en mes capacités à terminer. Je sais que je suis capable de le faire, et de le faire bien. »

Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir) :
« Je reviens sur le Vendée Globe huit ans après ma première tentative, animé par la même passion, la même envie de boucler le parcours. Nous participons tous au Vendée Globe pour remonter le chenal des Sables d’Olonne, pour vivre ce moment extraordinaire. »

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII) :
« Je ne suis pas passé loin de la victoire il y a quatre ans (2e place). On remet les compteurs à zéro et l’objectif pour cette édition est affiché : gagner ! »

Vincent Riou (PRB) :
« Trois ingrédients sont essentiels pour participer au Vendée Globe. Le premier est la passion, c’est ce qui nous réunit tous. Le deuxième est le sérieux, notamment en amont de la course. Le troisième ingrédient est le partage avec nos partenaires, notre équipe et bien sûr le public. »

Le plateau du Vendée Globe 2016-2017

4ème participation
– Bertrand de Broc / MACSF (France – abandons en 1992-1993 et 1996-1997, 9e en 2012-2013)
– Jean-Pierre Dick / StMichel-Virbac (France – 6e en 2004-2005, abandon en 2008-2009, 4e en 2012-2013)
– Jean Le Cam / Finistère Mer Vent (France – 2e en 2004-2005, abandon en 2008-2009, 5e en 2012-2013)
– Vincent Riou / PRB (France – vainqueur en 2004-2005, 3e ex-aequo en 2008-2009, abandon en 2012-2013)
– Alex Thomson / Hugo Boss (Grande-Bretagne – abandons en 2004-2005 et 2008-2009, 3e en 2012-2013)

3ème participation
– Jérémie Beyou / Maître CoQ (France – abandons en 2008-2009 et 2012-2013)
– Arnaud Boissières / La Mie Câline (France – 7e en 2008-2009 et 8e 2012-2013)
– Kito de Pavant / Bastide Otio (France – abandons en 2008-2009 et 2012-2013)
– Nandor Fa / Spirit of Hungary (Hongrie – 5e en 1992-1993, abandon en 1996-1997)
– Sébastien Josse / Edmond de Rothschild (France – 5e en 2004-2005, abandon en 2008-2009)
– Armel Le Cléac’h / Banque Populaire VIII (France – 2e en 2008-2009 et 2e en 2012-2013).

2ème participation
– Louis Burton / Bureau Vallée (France – abandon en 2012-2013)
– Tanguy de Lamotte / Initiatives – Coeur (France – 10e en 2012-2013)
– Yann Eliès / Quéguiner – Leucémie Espoir (France – abandon en 2008-2009)
– Rich Wilson / Great American IV (Etats-Unis – 9e en 2008-2009)

1ère participation
– Fabrice Amedeo / Newrest – Matmut (France)
– Romain Attanasio / Famille Mary – Etamine du Lys (France)
– Eric Bellion / COMMEUNSEULHOMME (France)
– Conrad Colman / 100% Natural Energy (Nouvelle-Zélande)
– Didac Costa / One Planet One Ocean (Espagne)
– Sébastien Destremau / TechnoFirst – faceOcean (France)
– Pieter Heerema / No Way Back (Pays-Bas)
– Morgan Lagravière / Safran (France)
– Stéphane Le Diraison / Compagnie du Lit – Boulogne Billancourt (France)
– Paul Meilhat / SMA (France)
– Enda O’Coineen / Kilcullen Voyager – Team Ireland (Irlande)
– Alan Roura / La Fabrique (Suisse)
– Thomas Ruyant / Le Souffle du Nord pour le projet Imagine (France)
– Kojiro Shiraishi / Spirit of Yukoh (Japon)

Les concurrents étrangers dans l’histoire du Vendée Globe
– 1989-1990 : 2 concurrents sur 13 (soit 15%) / 3 nationalités au départ
– 1992-1993 : 6 concurrents sur 14 (soit 43%) / 6 nationalités au départ
– 1996-1997 : 5 concurrents sur 16 (soit 31%) / 5 nationalités au départ
– 2000-2001 : 12 concurrents sur 24 (soit 50%) / 7 nationalités au départ
– 2004-2005 : 7 concurrents sur 20 (soit 35%) / 6 nationalités au départ
– 2008-2009 : 13 concurrents sur 30 (soit 43%) / 7 nationalités au départ
– 2012-2013 : 8 concurrents sur 20 (soit 40%) / 6 nationalités au départ
– 2016-2017 : 9 concurrents sur 29 (soit 31%) / 10 nationalités au départ

Les dates à retenir
. 14 octobre : Présence des skippers et des bateaux aux Sables d’Olonne
. 15 octobre : Ouverture officielle du Village aux Sables d’Olonne
. 6 novembre : Départ du Vendée Globe (à 13h02)
. 7 novembre : Ouverture du PC Course à Paris

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Belle confrontation en class40

Si la nuit dernière a déjà donné lieu à une brève (4 heures) alternance en tête de la Normandy Channel race, quand les Espagnols de Tales II parvenaient à glisser au vent du leader jusqu’alors sans partage Imerys (Phil Sharp – Sam Manuard), pour aborder en tête la remontée vers le phare de Tuskar, l’entame du troisième jour de course voit un nouveau protagoniste mettre la main sur le haut du très provisoire classement général.

Favoris, entre autres, de l’épreuve, Thibaut Vauchel-Camus, associé à Fred Duthil (Solidaires En Peloton – ARSEP) tire depuis la mi-journée les bénéfices d’un choix de route à l’ouest totalement opposé à celui de son adversaire. Son bord pour l’heure rapprochant le propulse au commandement, tandis qu’Emerys a mangé son pain noir en poussant vers le pays de Galles son bord de près. Désormais en route directe, Phil et Sam soignent leur vitesse de rapprochement. Le vent désormais bien calé au nord et qui ne cesse de fraîchir, 20, puis 25 noeuds attendus, ouvre le jeu, et redistribue les places au hasard des bords plus ou moins rapprochant. C’est le passage ce soir au phare de Tuskar, au sud est de l’Irlande, qui attestera ou non de la pertinence des choix du matin.

Tuskar en arbitre
C’est un Thibaut Vauchel plutôt satisfait de son excellente négociation de la Mer Celtique qui s’est exprimé aujourd’hui à la vacation. Inspiré sous les orages de Land’s End, le duo de Solidaires En Peloton-ARSEP joue crânement sa chance en choisissant d’aborder le contournement de Tuskar en glissant dans l’ouest de la zone de Séparation du Trafic des îles Smalls. Une option qui n’a à l’évidence pas reçu les faveurs du tandem Britannico-Français, Phil Sharp et Sam Manuard qui parie lui sur une route très est, au plus près du Pays de Galles pour débouler ce soir en tribord amure vers Tuskar. Choix gagnant, ou remise à zéro des compteurs? Pablo Santurde et Fidel Turienzo (TalèsII) ont eux aussi choisi la route ouest et s’emparent du fauteuil de dauphin, à vue du leader. Maxime Sorel et Hugo Dallhenne (V and B) s’accrochent à une 4ème place qui fait pour l’instant leur bonheur.

Ca va souffler…
A plus de 30 milles du leader, la donne est la même pour tous les concurrents ayant déjà paré Land’s End. Seuls les Class40 Le Simple Vé (Bertrand Lemée – Philippe Magliulo) et Axar (Patrick Losq – Thomas Guichard) n’étaient, en début d’après midi toujours pas entrés en Mer Celtique. Tous les autres se préparent au combat ; le vent de secteur nord, pile dans le nez, ne va cesser de se renforcer dans la soirée, flirtant avec les 30 nœuds, et levant une houle de nord ouest qui va rendre la vie des marins de plus en plus agitée, bousculée, et humide. Tous ont eu le loisir de se reposer durant la phase déventée traversée en fin de nuit, et abordent dans les meilleures conditions un épisode chahuté de la course. La Normandy Channel race entre de plain pied dans l’une de ses spécificités, quand aux conditions de navigation éprouvantes, s’ajoutent l’impérieuse nécessité de mettre en place une stratégie des plus pointues pour négocier une phase délicate du parcours, au coeur du flotte performante.

On a déploré :
Les deux abandons survenus hier après midi et cette nuit ; Brieuc Maisonneuve (associé à Fabien Delahaye) sur Delicecook a choisir hier de renoncer suite à la rupture de la barre de liaison du safran bâbord. C’est également un souci de safran, en l’occurrence la mèche du safran tribord qui a contraint cette nuit Catherine Pourre et Antoine Carpentier (Earendil), pourtant bien dans le match, à renoncer et à rentrer en France.
Et c’est à 16 heures 10 que Beranrd Mallaret et Emmanuel Hamez, le duo de Teranga annonçait une avarie de gréement suffisamment sérieuse pour les contraindre d’abandonner la course et d’aller chercher refuge dans un port anglais, non sans avoir préalablement sécurisé le mât.

On a observé :
L’excellent comportement de Groupe Setin. L’un des voiliers « doyen » de l’épreuve, plan Rodgers lancé en 2007, aux mains de Manu Cousin et Rémi Aubrun, s’est hissé dans le top 10. Ce bateau aime le vent, et Eole va ces prochaines heures le gratifier de tout le carburant vélique dont il a besoin pour tenir ce rang flatteur et mérité.

Et aussi…
Carac, le retour. Autre voilier qui commence à accuser l’âge de son pédigrée, Carac, l’Akilaria millésimé 2008, skippé par les Normands Louis Duc et Claire Pruvot, a remarquablement négocié Land’s End pour reprendre pas moins de 4 places et se rapprocher sensiblement du Top 10.

Ils ont dit :
« Ce petit mail pour confirmer mon message téléphonique d’hier soir. Nous abandonnons donc pour cause de rupture de l’axe de safran tribord pour lequel nous n’avons pas de moyens de réparation. Nous avons récuperé le safran à bord. Et nous avançons sous voile et moteur vers Roscoff pour le moment dans des petits airs en espérant arriver avant le vent plus fort. Nous devrions être à Roscoff ce soir. Tout va bien à bord. »
Catherine Pourre -Earendil

Thibaut Vauchel – Camus – Solidaires En Peloton – ARSEP
« Petite mistoufle à Land’s End… un peu tordu.. on a manœuvré avec les bonnes voiles pour échapper à la sanction. Les écarts s’en ressentent. On est pas mécontent de notre position. Le jeu se réouvre avec un peu d’écart derrière et je pense qu’on va finir à trois bateaux.On tire des bords vers Tuskar, avec choix à prendre entre est et ouest du DST de Smalls. On a choisi l’ouest pour attaquer Imerys. On optimise les siestes de 15 ou 20 minutes. On gère bien, grâce à l’expérience de Fred.

Jean Galfione – Serenis Consulting
On est bien organisé. On a beaucoup changé de voiles durant la première partie d course. On remonte vers Tuskar. On a pas vu grand chose de Land’s end cette nuit. des passages comp^liqués avec d al molle, à vue d’hamvard et Miranda. C’était sympa. Le vent fini par rentrer. On a pas beaucoup dormi, toujours sur le qui-vive. On n’est pas dan sale rouge. C’est très couvert, nuageux. ça tape et ça mouille avec 17 noeuds de vent et un peu de mer.

Laurent Pellecuer – SensationClass40
Le bateau va très bien. pas de soucis technique. on fait ce qu’on veut à bord. La bateau marche bien, et l’équipaged n’est pas mauvais, sans être au top par rapport aux 4 premiers. On est dans le match. On tire un bord vers le payss de galles pour éviter un DST. Le vent va forcir. On essaie de ne pas se faire distancer pour pouvoir régater plus tard. On surveille le comportement du bateau au près. On a mal dormi depuis le départ, et on s’est écroulé cette nuit dans le vent faible. Marc ronfle!

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Groupama Team France sur le bon chemin

08/09/16 - Toulon (FRA) - 35th America's Cup Bermuda 2017 - Louis Vuitton America's Cup World Series Toulon - Open Sail Day -1

La quatrième place de Groupama Team France à Toulon, lors des Louis Vuitton America’s Cup Series ne reflète pas forcement la belle prestation de l’équipage français autour de Franck Cammas, mais est très encourageante à plus d’un titre. Et devant un public très nombreux et acquis, l’étape française a été un grand succès populaire.

À l’issue de la sixième et dernière manche des LVACWS disputée le long des plages du Mourillon à Toulon ce dimanche 11 septembre, Franck Cammas et ses équipiers Thomas Le Breton, Thierry Fouchier, Devan Le Bihan et Matthieu Vandame peuvent nourrir quelques regrets. Auteur d’un formidable départ lancé sous le vent de la flotte, Groupama Team France a mené de main de maître cette dernière régate, avant de se faire dépasser par les Japonais et les Néozélandais dans l’ultime bord… et laisser la victoire de manche et la seconde place au classement final.

Dans une brise thermique oscillant entre 5 et 7 nœuds (un petit force 2) et des vents erratiques sous une chaleur accablante, ce huitième acte des LVACWS- le premier en France – a quelque peu bousculé la hiérarchie de la Coupe de l’America. Les derniers finalistes de la 34ème Coupe de l’America Emirates Team New Zealand et Oracle Team USA, barrés par le récent champion olympique de 49er à Rio Peter Burling et le médaillé d’or en Laser de Londres Tom Slingsby, ont respectivement terminé à la 5ème et 6ème place, preuve s’il en est du niveau de la compétition et du resserrement entre les six meilleurs équipages du monde.

Les Suédois d’Artemis Racing qui avaient retrouvé leur barreur fétiche – l’Australien Nathan Outteridge de retour des Jeux olympiques de Rio – a brillé tout au long de ce week-end, déjouant tous les pièges de la rade toulonnaise, pour s’imposer avec brio devant les Japonais de Softbank Team Japan (Dean Barker), les Anglais de Land Rover BAR (Ben Anslie) et les Français de Groupama Team France (Franck Cammas). Le compétiteur qu’est Franck Cammas était forcément un peu frustré de ce final, ne cherchant pas d’excuses après avoir perdu la première place… mais racontant avec sa discrétion habituelle que le système de communication HF qui le relie à son tacticien Thomas Le Breton, étant tombé en panne en cours de course, cela n’avait pas contribué à la performance, surtout dans le petit temps.

Pas toujours très heureux lors des départs, les Français sont toujours parvenus à revenir dans le match, grâce à une bonne vitesse et beaucoup d’opportunisme. Avec des places de 4ème, 3ème, 2ème, 6ème, 2ème et 3ème sur les six manches, Groupama Team France termine à trois points seulement du podium. L’équipage coaché par Bertrand Pacé (six campagnes de Coupe de l’America) va aussitôt reprendre les navigations en Bretagne à bord du Class AC Test, véritable bateau laboratoire, et qui est la réplique à 90 % du catamaran que les Français mèneront à Hamilton aux Bermudes dans moins d’un an lors de la 35ème édition de la Coupe de l’America.

Prochain rendez-vous au Japon du 18 au 20 novembre prochain.

Ils ont dit :

Franck Cammas, skipper : « Ça été un très bel événement populaire à Toulon. Sportivement, on savait que l’on pouvait bien jouer dans ces conditions-là, et la place de second n’est pas passée loin avec une dernière manche un peu frustrante. C’est toujours difficile de contrôler les adversaires dans ce vent aléatoire. L’ambiance à bord est bonne et nous continuons à nous rapprocher des meilleurs. Nous travaillons pour la suite, car notre objectif reste la Coupe de l’America l’année prochaine. »

Thierry Martel, Directeur Général de Groupama : « Nous sommes ravis de l’engouement qu’a pu susciter cette étape des LVACWS. Toulon, unique étape française, se devait d’être une belle fête populaire et accessible à tous. Cela l’a été avec un public au rendez-vous massé autour de ce fabuleux plan d’eau. Pour Groupama, ses collaborateurs, élus et sociétaires, ce fut une fierté indescriptible de pouvoir représenter la France sur ses terres face à tous ces concurrents prestigieux. Du côté sportif, cette quatrième place, à seulement trois petits points du podium, est encourageante pour la progression de l’équipage et pour la confiance engrangée de l’ensemble de Groupama Team France avant les phases finales de la Coupe de l’America aux Bermudes en 2017. »
Thibaut Derville, membre du Comité stratégique de Norauto, Directeur Général Belgique et responsable du partenariat avec Groupama Team France : « La victoire dans la dernière manche échappe de peu aux Français mais toute l’équipe a montré durant ces deux jours qu’elle était vraiment dans le match. Cet événement de Toulon était très bien organisé et très populaire. Sur le village, nos équipes Norauto ont pu rencontrer un large public et toucher beaucoup de clients qui ne soupçonnaient pas l’étendue de notre métier (Norauto est notamment leader des vélos électriques ; ndlr). En tant que partenaire, nous ressentons l’engouement grandissant autour de ce projet. Nous espérons que cela aidera à ce que d’autres entreprises nous rejoignent afin de contribuer à la compétitivité de cette belle équipe aux Bermudes l’année prochaine. »
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Eloi Stichelbaut /Groupama Team France

Patrick Kanner, Ministre de la Ville de la Jeunesse et des Sports : « Ces régates ont été un grand événement populaire pour la France, pour la région, pour Toulon Provence Méditerranée, avec des milliers de personnes qui ont découvert l’America’s Cup. Je suis très fier de cette formidable organisation et de celles et ceux qui ont contribué à ce succès. J’ai eu le privilège de participer à une régate à bord de Groupama Team France, et ai ressenti beaucoup d’humilité, moi qui ne suis pas du tout marin. J’ai vu un Franck Cammas qui se faisait entre guillemets obéir au doigt et à l’œil, et j’ai été frappé par ce ballet formidable, par cet immense professionnalisme et cet esprit d’équipe dans la navigation. Parfois en politique, ça fait du bien de voir cela ! »

L’équipage à bord de l’AC45 Groupama Team France à Portsmouth :

Barreur / skipper : Franck Cammas
Réglage de l’aile : Thierry Fouchier
Tactique : Thomas Le Breton
Réglage des voiles d’avant : Matthieu Vandame
Equipier d’avant : Devan Le Bihan
Remplaçant : Arnaud Jarlegan
Classement Général LVACWS Toulon
• Artemis Racing –Nathan Outteridge 76 points
• SoftBank Team Japan – Dean Barker 71 points
• Land Rover BAR – Ben Ainslie 70 points
• Groupama Team France – Franck Cammas 68 points
• Emirates Team New-Zealand – Glenn Ashby 63 points
• Oracle Team USA – Tom Slingsby 57 points
Classement Général Louis Vuitton America’s Cup World Series
1. Land Rover BAR – 437 points
2. Oracle Team USA – 423 points
3. Emirates Team New-Zealand – 420 points
4. SoftBank Team Japan – 399 points
5. Artemis Racing – 391 points
6. Groupama Team France – 360 points

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Le concours photo est ouvert

Lancé en 2010, chaque année le concours Mirabaud récompense les plus belles photos de voile réalisé par des professionnels. Pour la prochaine édition, le concours est ouvert jusqu’au 13 octobre.
http://www.yachtracingimage.com/

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Dalin dans le rythme

Pour cette deuxième étape, on retrouve les mêmes aux avant-postes et on regarde forcément la position de Charlie Dalin actuellement devant. Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) en passant par Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire), Yoann Richomme (Skipper Macif 2014), Xavier Macaire (Chemins d’Océans) ou Nicolas Lunven (Generali) sont tous là… ou presque. Même si Corentin Douguet manque à l’appel, les sept n’ont laissé aucune place à un petit nouveau dans leur cercle de jeu.

Relégués à près de vingt milles du leader, ils sont quatre à se confronter pour un accessit et les encouragements du jury : Justine Mettraux (TeamWork), Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM), Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile) et Martin Le Pape (Bellocq Paysages) se tiennent en moins d’un mille. Derrière, c’est plus compliqué pour Damien Cloarec (Saferail) dont le mât donne des signes de faiblesse : difficile dans ces conditions de trouver les ressources pour attaquer. En bon marin, le skipper de la baie de Morlaix a préféré lever le pied, animé par la volonté de ramener le bateau à bon port. Dans ces conditions terriblement sélectives Théo Moussion (#theoenfigaro) pointe maintenant à 70 milles des leaders : le prix de l’expérience.

Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) n’a pas laissé passer sa chance de prendre la tête de la flotte. Au terme d’une nuit fortement agitée, le leader du classement provisoire du Championnat de France mène la danse devant Gildas Morvan (Cercle Vert) et Xavier Macaire (Chemins d’Océans). Les habitués du circuit n’ont pas manqué ces conditions sélectives : quatre milles séparent le premier du septième, Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance).

Hausser le ton sans risquer l’extinction de voix. C’est un exercice dans lequel les ténors du circuit excellent quand les conditions deviennent délicates pour ne pas dire scabreuses. La nuit a été rude pour la flotte et plusieurs skippers déplorent de la casse. Pas de gros bobos, mais Sébastien Simon, comme Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile) vont devoir composer avec un plan de voilure endommagé. Impossibilité pour le premier d’utiliser son étai creux, tangon de spi endommagé pour le deuxième. Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie) a déchiré son génois quand Damien Cloarec (Saferail) connaît des soucis de gréement qui l’amènent à ralentir le rythme.
Les écarts se creusent

Ils ont dit :
Nicolas Lunven (Generali) : « Pas simple, car ça gigote dans tous les sens : une vraie machine à laver. Après une première journée tranquille, les choses se sont corsées. Le vent est rentré sous spi, nous permettant des runs incroyable. On a eu jusqu’à 35-40 nœuds au passage du front la nuit dernière. Je ne comprends toujours pas comment le spi est encore en un seul morceau ! Après le front on a attaqué un reaching assez sauvage avec une mer dégueulasse. Gilet et harnais de rigueur. Mon antenne VHF en a profité pour se faire la malle, du coup plus de VHF ni AIS. Pas très grave. Tout va bien, sauf que mes cirés sont trempés et je n’en ai pas d’autre… »
Xavier Macaire (Chemins d’Océans) : “Nuit agitée, 30/35 nœuds sous grand spi GV haute jusqu’au passage du front. Maintenant reaching en mode sous marin dans 25/30 nœuds. Je suis à portée de main de Gildas Morvan, c’est parti pour un long speed-test de 880 milles.”

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La Coupe à Toulon

La Coupe de l’America à Toulon commence ce vendredi jusqu’à dimanche. Franck Cammas aura à cœur de briller devant le public français. Pour la deuxième fois de son histoire, la Coupe de l’America revient en France.

Ce jeudi a eu lieu la conférence de presse officielle de l’ACWS de Toulon au Palais des Congrès avec Franck Cammas, Ben Ainslie, Dean Barker, Nathan Outteridge, James Spithill et Glenn Ashby. Tous les bateaux ont été mis à l’eau et les équipes ont peu s’entraîner l’après-midi, notamment Tom Slingsby qui s’est fait un peu peur.

Le village ouvrira ce vendredi avec la Fan Zone ouverte au public dès 11 heures, un grand show aérien Redbull et la parade des bateaux. Sur l’eau, la journée prendra des airs de répétition générale avec quatre manches d’entraînement au programme dès 14h00.

Ils ont dit :
Franck Cammas, skipper de Groupama Team France : « <em>Notre point fort c’est le petit temps. Nous avons eu de bons résultats dans ces conditions. Notre courbe de progression est bonne, mais celle des autres aussi ! Au fil des épreuves, nous avons connu des hauts et des bas. J’espère qu’à Toulon, nous serons dans les hauts ! </em><em>On a beaucoup travaillé pour ça. On est particulièrement motivé, en tout cas. On a à cœur de montrer une belle image de ce qu’on est capable de faire ici. De montrer ces bateaux au public. Notre objectif est de créer une équipe à la mode française pour les 10 prochaines années</em> »

Ben Ainslie, skipper de Land Rover BAR, en tête des Louis Vuitton America’s Cup World Series : « <em>Le sud de la France fait partie des plus beaux endroits du monde. Cela fait longtemps que je n’ai pas navigué dans le coin. Mais ce que je vois, c’est un site super, le plan d’eau est génial, la météo semble parfaite pour ce week-end. Notre objectif : gagner ! Rester dans le top 2 de ces séries. Mais ça va être serré, notamment avec notre poursuivant ORACLE TEAM USA qui est en pleine montée en puissance.</em> »

Tom Slingsby, barreur et skipper de ORACLE TEAM USA, remplaçant de James Spithill, blessé au coude : « <em>Ce sera ma première fois à la barre du bateau sur ces régates. C’est excitant mais un peu stressant. Le costume est un peu grand pour moi ! Et puis il ne reste plus que deux épreuves, si ça se passe mal, on peut tout perdre. James Spithill a des problèmes de tendons au coude depuis la dernière Coupe. Après Portsmouth, il a dû se faire opérer. C’est une chance pour moi, mais peu m’importe d’être skipper du bateau. Ce qui est important c’est de gagner. Du coup c’est Sam Newton qui me remplacera au poste de tacticien</em> ».

Dean Barker, skipper de SoftBank Team Japan, à propos du foiling tack (l’équipe a été la première à réussir un virement de bord sur les foils, ndr) : « <em>Depuis le début de l’America’s Cup, il y a toujours des théories traditionnelles qui disent qu’on ne peut pas faire certaines choses. Le challenge a toujours été de repousser ces limites, de faire mentir ces théories. Au début des foils, on pensait qu’il était difficile ou presque impossible de garder le bateau stable hors de l’eau. Maintenant, tout le monde y arrive. Mais rester en permanence hors de l’eau, au portant et au près et pendant les manœuvres, ça, c’est une autre affaire. C’est le grand objectif pour 2017.</em> »

Philippe Presti, coach de ORACLE TEAM USA : «<em> Oui, remporter les Louis Vuitton America’s Cup World Series c’est important ; cela permet d’entrer dans les Qualifiers avec deux points d’avance et on a envie de mettre ça dans notre poche ! Même si les AC45 sont différents de nos futurs bateaux, notamment au plan technique, ces épreuves restent une bonne préparation générale pour travailler les départs, la tactique, la stratégie. On apprend beaucoup dans ces situations de stress, on approfondit les relations tacticien-barreur. On travaille beaucoup là-dessus en ce moment ! Tom Slingsby, le remplaçant de James Spithill, ici à Toulon n’a jamais barré et skippé le bateau, mais c’est un super naviguant ! On ne lui met pas de pression, on a conservé à bord la même cellule de manœuvre, donc il devrait s’éclater et être libéré. Sinon, le fait que ces régates aient lieu en France, c’est un bonheur fou ! C’est joli à la télé mais montrer ce qu’on fait et toucher l’épreuve du doigt, c’est génial.</em> »

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Plus rien n’arrête Charlie Dalin !

@ Alexis Courcoux

Charlie Dalin a franchi en 1ère position la ligne d’arrivée de la 1ère étape de la Douarnenez Horta Solo, au terme de 8 jours 6 heures 17 minutes et 59 secondes de course. Auteur d’une superbe navigation, toujours bien placé, le Skipper Macif 2015 continue à engranger les victoires sur le circuit Figaro Bénéteau et conforte sa place de leader au classement provisoire du Championnat de France Elite de Course au Large en Solitaire. Son co-équipier, Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) a franchi la ligne d’arrivée devant Horta en 7ème position. Les deux marins bénéficient désormais des 6 jours d’escale pour recharger les batteries, en vue du départ le samedi 10 septembre de la 2ème et dernière étape en direction de Douarnenez.

A la question « Où est Charlie ? », la réponse est souvent devant ! Après la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten, la Le Havre Allmer Cup et la 3e étape de la Solitaire Bompard – Le Figaro, Charlie Dalin s’est offert hier une 4ème victoire cette saison ! Il va sans dire que le Skipper Macif 2015 porte bien son statut de favori sur le circuit.
« Je suis content de ma course, notamment de la deuxième partie », raconte Charlie à son arrivée sur le ponton. « Il y a plusieurs faits marquants que je retiendrai de cette étape. Tout d’abord, une rencontre inopinée avec une baleine au Cap Finisterre où j’ai dû pousser la barre en grand pour l’éviter de justesse. Ensuite, la session de vent fort le long des côtes du Portugal où j’ai rencontré mon problème de girouette. » Pour rappel, un brin de laine serrant le spinnaker s’était malencontreusement enroulée dans la girouette en haut du mât, privant Charlie d’informations importantes relatives à la météo. « Je n’avais plus mes repères, notamment lors des manœuvres et je mettais plus de temps à trouver le bon réglage. J’ai réussi à m’adapter en naviguant en mode « compas », mais j’étais content de réussir à tout démêler au bout de 3 jours ! Je me suis accroché pour ne pas être distancé mais cela m’a quand même pénalisé. Enfin, je savais que le passage de la dorsale serait le moment clé de la course, et que l’ordre de sortie des bateaux serait celui à l’arrivée. Je suis allé au bout de mes réserves cette nuit-là. J’ai empanné au bon moment et réussi à combler mon retard sur Nicolas Lunven pour le dépasser juste avant que le vent ne revienne. Les dernières 48 heures se sont faites sur un bord, sans manœuvre, et la hiérarchie n’a pas bougé. » conclut Charlie.

Trajectoires, options et décalages

Grâce à de superbes trajectoires, c’est sur le début de la course que Yoann Richomme a mené la flotte de cette Douarnenez Horta Solo. Après avoir parfaitement bien géré le vent fort au Cap Finisterre, et toujours dans le bon paquet le long de la descente du Portugal, le Skipper Macif 2014 a opté pour une route plus Nord lors du passage de l’avant dernier way-point.
« Le début de course était super, et j’ai adoré la session de vent fort au Cap Finisterre. Je navigue de mieux en mieux dans le vent fort sous spi. Ensuite, nous nous doutions que la Direction de Course imposerait de nouvelles portes de passage, pour nous éviter de rencontrer la dépression Gaston. Cela limitait forcément les options et lorsque j’ai vu une petite fenêtre s’ouvrir au nord entre les deux dernières portes, j’y suis allé. J’ai tenté mon option mais ne l’ai pas très bien exécuté avec un mauvais choix de voile. L’angle de vent était compliqué, différent des prévisions et il aurait fallu beaucoup manœuvrer pour que l’option soit payante. Je me suis donc recalé, 10 milles nautiques derrières mes concurrents. C’est la distance qui nous sépare à l’arrivée. J’ai 1h30 de retard sur Charlie, et 1h15 sur Nicolas Lunven, ce qui n’est pas rédhibitoire avec une 2ème étape retour. Même si ce n’est jamais évident de rattraper du temps sur ces deux marins ! »

Pendant les 6 jours d’escale à Horta, les deux marins vont tout d’abord se reposer de ces 8 jours de mer en solitaire, avant d’aller profiter un peu et découvrir les alentours. « C’était long pour arriver jusqu’ici et c’est une destination magique. Nous allons essayer de visiter quelques îles, notamment Pico. Puis il faudra vite se remettre dans la course et l’analyse météo de la 2ème étape. »

Le départ de la 2ème étape en direction de Douarnenez sera donné le samedi 10 septembre à 14h (heure française).

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Sébastien Simon : « J’aurais été vexé de terminer 4e !»

Team Bretagne CMB / Figaro Performance : SŽbastien SIMON - Transat AG2R : SŽbastien SIMON - Xavier MACAIRE / Figaro Espoir : Aymeric DECROOCQ / Port La Fort - FŽvrier 2016

En franchissant la ligne d’arrivée de la première étape de la Douarnenez – Horta Solo ce dimanche, à 21h22, Sébastien Simon s’est adjugé une belle troisième place à l’issue d’un final insoutenable avec Corentin Douguet, les deux hommes s’étant, en effet, battus comme des chiffonniers jusque dans les dernières longueurs, terminant à seulement 1 minutes et 32 secondes d’intervalle à l’issue des huit jours de course. Huit jours durant lesquels eux et les autres leaders auront régaté au coude à coude, jouant les petits décalages ici et là, jusqu’au passage d’une dorsale, hier, qui a légèrement redistribué la donne en permettant, notamment aux sudistes de revenir au score et de contenir des écarts assez faibles. Le point positif, c’est que tout reste à faire lors de l’étape retour et ça tombe bien, car le skipper de Bretagne – CMB Performance est, certes, fatigué après ce premier round, mais d’ores et déjà remonté comme un coucou pour le second !
Sébastien, vous terminez 3e après une bagarre incroyable avec Corentin Douguet dans les tout derniers milles. On vous imagine satisfait ?« Je suis content de finir sur le podium de cette première manche. Je m’étais fixé l’objectif de terminer dans le Top 4 en quittant Douarnenez. Le contrat est donc rempli. Cela étant, j’avoue que j’aurais vraiment été vexé de faire 4e après avoir occupé une place dans le top 3 pendant aussi longtemps. ça a vraiment été chaud avec Corentin. A l’approche de Faial, ma drisse a fait un nœud et je savais que pour envoyer le spi, il faudrait d’abord que j’affale le génois. J’ai anticipé autant que possible cette manœuvre or il se trouve que le vent a molli d’un coup et que je me suis retrouvé avec le petit spi en l’air et le bateau matossé pas du tout comme il fallait. Corentin en a profité pour me doubler à ce moment-là. Heureusement, j’ai réussi à le repasser à quelques mètres de la ligne d’arrivée ! »
Vous avez tous régaté à vue pendant toute la course ou presque. ça a dû être très intense ?
« Ça l’a été. Je pense avoir plutôt bien navigué. Je me suis senti bien sur l’eau et bien sur le bateau. J’ai encore des points à travailler mais j’ai pu clairement les identifier pendant la course et ça, c’est positif. Je dois, en l’occurrence, progresser à certaines allures, le près débridé et le reaching notamment. Je dois également mieux prendre en compte certaines phases nécessaires de repos. Parfois, je ne l’ai pas bien fait et après, j’ai accusé le coup avec des hallucinations et des fluctuations de moral. Cela est sans doute lié à mon manque d’expérience sur ce type d’exercice. Quoi qu’il en soit, je sais que je suis sur la bonne voie. Je regrette un peu de finir à une heure de Charlie (Dalin) et de Nico (Lunven), même si j’ai conscience que c’est un écart assez faible après huit jours de mer. »
Effectivement et cela signifie que tout reste à faire lors de l’étape retour…
« Oui. C’est motivant et j’espère montrer de nouveau que je suis dans le coup. J’espère, en tout cas, que je prendrai autant de plaisir que lors de la manche qui vient de s’achever. Nous avons vraiment rencontré des conditions parfaites. C’était incroyable. »

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Anthony Marchand : « Un speed-test sur l’Atlantique monstrueux ! »

Les Figaros lors de la 3eme etape de la Solitaire Bompard Le Figaro entre Paimpol et La Rochelle - le 04/07/2016

Peu avant 21h30, ce dimanche, Anthony Marchand a franchi la ligne d’arrivée de la première étape de la Douarnenez – Horta Solo, s’octroyant ainsi une cinquième place. Si le skipper d’Ovimpex – Secours Populaire s’avoue un peu déçu de ne pas avoir pu monter sur le podium après avoir pourtant longtemps navigué dans le trio de tête jusqu’au passage d’une dorsale, hier, qui ne lui a pas souri, et la rencontre de quelques soucis mécaniques dans les derniers milles, il peut toutefois se satisfaire des écarts assez faibles entre les leaders. De fait, après huit jours de course, moins d’une heure et dix minutes séparent les cinq premiers au classement. Ainsi, rien n’est encore joué et le suspense reste entier avant l’étape retour dont le coup d’envoi est programmé samedi prochain.
Vous terminez finalement 5e de cette première étape. Quel est le sentiment domine à l’arrivée ?
« Je suis un peu déçu de ne pas monter sur le podium car j’ai très souvent bataillé dans les trois premiers lors de cette étape. Les écarts entre les huit premiers sont assez faibles et cela promet déjà une deuxième belle manche. C’était vraiment sympa de tous régater bord à bord du début à la fin. Ca a été un speed-test sur l’Atlantique monstrueux ! Dès que l’on se déconcentrait un tout petit peu, on perdait des milles et c’était dur, ensuite de les récupérer, même s’il y eu énormément de petits placements à jouer, des petites choses à faire comme lofer au bon moment, éviter les nuages… Au bout du compte, je suis content d’arriver surtout que lors de ces deux derniers jours, j’ai bataillé à cause de soucis mécaniques. »

Des soucis de quel ordre ?
« J’ai rencontré des problèmes d’alternateur. Cela m’a obligé à passer deux jours collé à la barre tout en bricolant la tête dans le moteur. Ce type de pépin n’est jamais facile à gérer car tout de suite, ça fait un peu perdre le fil de sa course. On rentre vite dans un autre mode avec les mains pleines de cambouis… J’arrive bien rincé à cause de ça. »

Finalement, c’est la fameuse dorsale que vous avez traversé hier qui aura été juge de paix de cette première étape…
« Oui et le moins que l’on puisse dire c’est que le paquet du milieu dont je faisais partie et qui a longtemps occupé la tête de la flotte n’a pas eu tellement de chance à ce moment-là. Clairement, dans cette dorsale, nous nous sommes retrouvés au mauvais endroit au mauvais moment. De fait, pendant que nous étions au près à composer avec du vent dans tous les sens, les groupe du sud a continué tranquillement son petit bonhomme de chemin sous spi. Ca c’est vraiment mal goupillé pour nous mais c’est comme ça. Au final, on a limité la casse car seul Corentin Douguet a réussi à s’intercaler mais nous aurions pu avoir plus de bonus de temps bien plus confortable sur ceux qui ont choisi d’aller plus au sud avant d’attaquer l’étape retour, samedi. »
Classement étape 1 (avant jury)
1. Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) en 8 j 6 h 17 m 59s
2. Nicolas Lunven (Generali) en 8 j 6 h 33 m 10s
3. Sébastien Simon (Bretagne – CMB Performance) en 8 j 7 h 22m 53s
4. Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie) en 8 j 7h 24m 25s
5. Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) en 8j 7h 26m 21s

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Bilan de la première étape

La première étape de la Douarnenez Horta Solo a vu la victoire de Charlie Dalin mais rien n’est joué et le match retour s’annonce corsé avec un Nicolas Lunven à 15 mn. Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) remplissait parfaitement l’objectif qu’il s’était fixé de finir dans les quatre premiers. Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot pour la Vie), pouvait se senti vexé de s’être fait souffler la troisième place pour moins de deux minutes. D’un autre côté, sa remontée express dans les cent derniers milles de course lui laisse entrevoir bien des espoirs. Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) se félicitait d’avoir su rester dans le bon tempo, même s’il lui manque encore une certaine constance pour rester au niveau des leaders. Pour d’autres, le constat est forcément plus mitigé : Xavier Macaire (Chemins d’Océans), impeccable Champion de France en titre avouait une frustration évidente de n’avoir pas pu trouver la bonne carburation à certains moments. La faute à une préparation tardive et un budget de dernière minute : des conditions pas vraiment idéales pour préparer sereinement sa saison de course. De même Gildas Morvan (Cercle Vert) regrettait d’avoir peut-être voulu trop forcé la toile dans le vent fort au large du Portugal. « J’aurais peut-être été plus vite sous petit spi et je me serais moins fatigué… ». D’autres faisaient contre mauvaise fortune bon cœur, tel Yoann Richomme (Skipper Macif 2014), en pleine forme, qui relativisait une performance en deçà de ses habitudes par le plaisir de revenir dans l’archipel portugais.

Echanges pas standard
Il y a eu clairement deux courses dans la course : en tête de la « deuxième division », Martin Le Pape (Bellocq Paysages), oscillait entre satisfaction de sa navigation face à quelques gros bras du circuit et une petite frustration de n’avoir pas pu accrocher un ou deux ténors. A l’inverse, c’était avant tout le plaisir qui dominait tant chez Damien Cloarec (Saferail), Sophie Faguet (Région Normandie), Pierre Quiroga (Skipper espoir CEM) et Arnaud Godard-Philippe (Faun Environnement – Martinique Destination Voile). Ces quatre-là ont passé du bon temps, ont partagé leurs informations, leurs doutes, ont causé de tout et de rien, ont appris à se connaître. Même en tête de course, les adversaires n’ont guère été avares de petits tuyaux, d’échanges pas forcément liés à la situation stratégique du jour. Sur les pontons, on comparait les mérites respectifs de tel ou tel bidouillage, des plats appertisés et du lyophilisé. Préparateurs et skippers passaient d’un bateau à l’autre pour aider le dernier arrivé à plier ses voiles, à ranger écoutes et drisses, à amarrer correctement chacun contre les pannes des catways.

Une aventure collective
Car c’est une des caractéristiques de ce périple. Partis au large, les marins n’ont de comptes à rendre qu’à eux-mêmes. Du même coup, la parole se fait plus libre entre coureurs, d’autant que c’est la dernière course de la saison et que, mis à part quelques coureurs encore en lice pour le titre, les enjeux ne sont plus de même nature. Le parfum d’aventure retrouvé, une pression sportive et médiatique allégée, la course prend parfois des airs de colonie de vacances, même si tous le disent : ce qui ne change pas, c’est l’acharnement des gars à mettre du rythme.
Ils ont dit :
Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance) :
« Personnellement, je suis content de mon résultat. La troisième place s’est jjouée à peu de choses, mais j’aurais été frustré de ne pas la prendre, car j’ai quand même été aux avant-postes tout au long de la course. C’est aussi maintenant que je me rends compte à quel point j’ai progressé en deux ans. En 2014, j’étais stressé tout au long de la traversée vers Horta. Là j’ai vraiment pris du plaisir à être en mer. »
Xavier Macaire (Chemins d’Océans) :
« J’aime bien ces formats au large où on peut jouer des grandes options. Le passage de la dorsale était vraiment passionnant. On a bien cru avec Gildas Morvan et Corentin Douguet que l’on allait ramasser la mise sur notre option sud. Finalement, les gars du nord, s’en sont sortis au dernier moment. Mais c’était sympa, il y avait du suspense, on en discutait entre nous, c’était top… »

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