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Jérémie Beyou 3è

Jérémie Beyou a pris la 3è place après les problèmes de quille de Paul Meilhat. Une place qu’il doit savourer après les problèmes qu’il n’a eu de cesse de régler sur cette édition. Jérémie Beyou, qui poursuit sa route vers le Cap Horn, reste un marin bien occupé : il a en effet dû passer une bonne partie de la journée de mardi à pomper l’eau dans Maître CoQ, à cause d’une fuite de puits de foil et de ballast.

« Le Vendée Globe, c’est une em… par jour », a coutume de dire Michel Desjoyeaux, double vainqueur du tour du monde en solitaire. Jérémie Beyou ne le contredira pas, lui qui, depuis le départ des Sables d’Olonne le 6 novembre, a souvent dû sortir la boîte à outils, tout en composant avec des conditions dans le Grand Sud assez dantesques. Une nouvelle preuve dans la nuit de lundi à mardi, avec la découverte par le skipper d’une fuite d’eau à deux endroits de l’IMOCA60’ : au niveau du ballast avant qui se remplissait contre son gré et dans un puits de foil dont une trappe était sans doute mal fermée.

Il en a été quitte pour bricoler une réparation de fortune sur le ballast qu’il a l’intention de consolider quand les conditions seront plus calmes et à faire marcher les pompes à plein régime pour vider l’eau qui avait envahi la soute à voile. Autre tâche dans la « job-list » de Jérémie d’ici la fin de semaine : terminer de réparer la grand-voile de Maître CoQ, qui avait été abîmée dans l’océan Indien et s’est de nouveau déchirée en haut dans le coup de vent soudain du week-end dernier.

Bref, le Finistérien a de quoi s’occuper lui, qui, mardi, a appris avec tristesse les déboires rencontrés par son « acolyte du Grand Sud », Paul Meilhat, contraint de mettre le cap au nord à cause d’une avarie de vérin de quille sur SMA, une avarie à peu près similaire à celle qui avait contraint Jérémie à l’abandon il y a quatre ans. Troisième et actuellement en plein milieu de l’océan Pacifique, ce dernier a le droit ce mercredi à un nouveau coup de vent. 30-40 nœuds sont attendus pendant environ une demi-journée, à l’arrière d’une dépression qui tarde à s’évacuer et freine sa marche en avant depuis quatre-cinq jours, puisqu’il ne cesse de buter dessus.

Repassé en mode « dos rond » mais toujours concentré sur la vitesse de son bateau (17 nœuds de moyenne sur 4 heures mercredi matin le skipper de Maître CoQ s’attend à une fin de huitième semaine plus calme, donc plus propice aux divers ateliers à son programme. Ces jours-ci seront également très aléatoires avec une zone sans vent qu’il s’agira de négocier au mieux avant de filer vers le Cap Horn où Jérémie Beyou est attendu d’ici une semaine environ. « Allez, ne rien lâcher, malgré tout, on avance toujours », concluait-il mardi dans son message envoyé à la terre. La porte de sortie du Grand Sud est à ce prix.

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Le Mono60 Edmond de Rothschild en route vers l’Europe

Le bateau de Sébastien Josse rentre à Lorient. Retour sur la course de Sébastien Josse, son abandon, les déboires administratifs de l’équipe technique en Australie et la suite avec la construction d’un Ultime et la vente du monocoque.

Le 7 décembre dernier, Sébastien Josse et le Gitana Team annonçaient leur retrait du Vendée Globe 2016-2017 suite à une avarie majeure survenue sur le foil bâbord du Mono60 Edmond de Rothschild. Le marin de l’écurie aux cinq flèches occupait alors la troisième place et comptait parmi les grands animateurs du mythique tour du monde sans escale et sans assistance. L’annonce de cet abandon après un mois de course et plus de 10 000 milles nautiques parcourus fut un véritable coup de massue et a nourri une très grande déception auprès de toute une équipe venue chercher la victoire. Sébastien Josse ne cachait d’ailleurs pas que cette dernière serait tenace durant de longs mois. Mais le Gitana Team a la chance de pouvoir d’ores et déjà se projeter dans un nouveau et grand projet qui verra le jour à l’été 2017 avec la mise à l’eau du maxi-trimaran Gitana17 ; un privilège que le team mesurait à sa juste valeur.

Abandon du Mono60 Edmond de Rothschild
Le 5 décembre dernier, tandis que le Nautic de Paris bat son plein, Sébastien Josse prévient son équipe à terre d’une avarie majeure à bord du Mono60 Edmond de Rothschild. Suite à la rupture d’une pièce mécanique sur la tête de foil bâbord, l’appendice manque de sortir de son puits, ce qui pourrait alors engendrer de graves conséquences pour Gitana 16 si cela venait à se produire : « le risque d’une voie d’eau à bord était alors très élevé et c’est la première chose sur laquelle nous nous sommes concentrés pour que Sébastien puisse bloquer le foil en position haute et aborder la tempête à venir (40 nœuds de vent et des vagues de plus de 7 mètres) dans des conditions de sécurité raisonnables. La compétition s’efface alors complètement et seules la sécurité du marin et du bateau nous préoccupent. La situation était délicate et pouvait basculer. Sébastien a eu 36 heures vraiment compliquées à gérer, ce qu’il a su faire parfaitement» rappelait Cyril Dardashti, le directeur du Gitana Team.

Après deux jours à faire le dos rond pour laisser passer le mauvais temps, le marin peut enfin évaluer plus précisément les dégâts et ses chances de réparer seul en plein océan Indien. Et malheureusement, malgré les efforts de Sébastien en mer et les nombreuses solutions techniques imaginées par l’équipe à terre, l’aventure du Vendée Globe 2016-2017 s’arrête ce mercredi 7 décembre pour le Gitana Team : « La décision a été très douloureuse à prendre mais c’était la seule possible. Courir à bord d’un bateau qui n’était plus à 100 % de potentiel sportif j’y étais tout à fait préparé, car c’est aussi cela le Vendée Globe, mais poursuivre sur un bateau qui n’était plus à 100 % de sécurité, c’était clairement exclu avec le Pacifique à traverser. Si une telle avarie était arrivée au large du Brésil lors de la remontée, l’histoire aurait peut être été différente. mais c’est comme ça ! Maintenant il faut avancer et regarder devant » confiait Sébastien Josse lundi, à son retour en France.

Les douanes australiennes
Naviguant à 900 milles de la pointe Sud-Ouest de l’Australie au moment des faits, il a été décidé que Sébastien Josse rallie Fremantle, au Nord du cap Leeuwin, ce qui fut chose faite le samedi 10 décembre après trois jours de navigation. Là-bas, deux membres du Gitana Team et un logisticien l’attendait pour organiser au plus vite le rapatriement du 60 pieds vers l’Europe et sa base technique de Lorient, en Bretagne. « Les conditions météos sur zone m’ont permis de regagner l’Australie assez rapidement. Mais tandis que je pensais la partie la plus pénible dernière moi, l’arrivée à Fremantle n’a pas été une partie de plaisir car nous avons eu des problématiques administratives liées au ‘protectionnisme australien’. En résumé, les douaniers réclamaient de l’équipe des visas de travail qu’il nous était impossible de fournir dans les temps impartis. Cela a fortement compliqué notre histoire sur place mais heureusement nous avons pu compter sur l’aide de Philippe Péché, qui est installé là-bas depuis de très nombreuses années, pour nous permettre de démâter et de déquiller dans les temps car le bateau devait être chargé au plus tard le vendredi 16 décembre. C’était sympa de retrouver Philippe au milieu de toute cette histoire. Nous avons fait le tour du monde ensemble en remportant le Trophée Jules Verne en 2003 à bord d’Orange et lui se prépare actuellement à un sacré défi avec la volonté de participer au Golden Globe Race en 2018 » expliquait le marin niçois, avant d’ajouter : « Je suis heureux d’être de retour en France même si je sais que ça ne sera pas une période forcément agréable. En Australie, j’étais encore dans l’action et plutôt déconnecté de la course. Je vais essayer de le rester encore quelques jours, me ressourcer en famille et profiter des miens pendant les fêtes avant de réattaquer début janvier à Lorient.»

Le Mono60 Edmond de Rothschild a donc pris place à bord d’un porte-container en fin de semaine dernière et a retrouvé le chemin de l’Europe dès le lendemain, le samedi 17 décembre. C’est désormais un voyage d’une quarantaine de jours qui attend Gitana 16, avec un retour prévu dans l’hexagone fin janvier 2017. Le bateau sera alors réceptionné par l’équipe technique du Gitana Team qui disposera de quelques semaines pour le préparer avant qu’il ne soit cédé à ses nouveaux propriétaires ; la vente de ce dernier étant entérinée.

Rendez-vous en 2017
« La vente du Mono60 Edmond de Rothschild à l’issue de la course n’a jamais été un secret car l’aventure du Vendée Globe s’inscrivait dans un programme bien plus large qui conduit l’équipe à l’horizon 2020 mais en multicoque cette fois-ci. En effet, en 2014, le Gitana Team s’est lancé dans un projet ambitieux grâce au soutien de ses armateurs, Ariane et Benjamin de Rothschild, avec pour point d’orgue la construction et la mise au point d’un maxi-trimaran de nouvelle génération. La mise à l’eau de Gitana17 étant prévue l’été prochain. Mais avec la fin de notre course ce sont trois belles années du Gitana Team qui se terminent. Forcément pas exactement comme nous l’aurions espéré, mais il faut l’accepter. Nous souhaitons remercier chaleureusement toutes les personnes qui nous ont soutenu sur ce beau projet Vendée Globe, en nous envoyant leurs messages de soutien depuis le départ des Sables d’Olonne et bien sûr lors de l’annonce de notre abandon. En Australie, beaucoup ont cherché des solutions, mettant à disposition leurs contacts pour nous aider, ce qui nous a tous beaucoup touché. Enfin, avons une grosse pensée pour tous les marins en mer, de Thomas Coville à Armel Le Cléac’h, avec une mention un peu plus spéciale pour Paul Meilhat mais aussi pour Thomas Ruyant et toute son équipe. Leur aventure s’arrête brutalement et injustement. C’est un marin très attachant qui a démontré l’étendu de son talent sur ce tour du monde ; courage à eux » concluait Cyril Dardashti.
Les membres du Gitana Team vous souhaitent à tous de très belles fêtes de fin d’année vous donnent rendez-vous dans quelques semaines pour une saison 2017 qui s’annonce hors normes !

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Idec aborde la grande incertitude du pot au noir

Francis Joyon et ses 5 hommes d’équipage à bord du maxi-trimaran IDEC SPORT affrontent le redoutable pot au noir. Il n’aura fallu que 4 jours et demi pour venir négocier cette zone de grande instabilité météorologique étalée quelques degrés seulement au nord de l’Equateur. De l’épaisseur et de la virulence de ce secteur imperméable à toute estimation météo fiable, dépendent le chrono du maxi-trimaran rouge et blanc sur ce premier tronçon historique du Trophée Jules Verne. A plus de 30 nœuds de moyenne sur le fond, et 25,5 nœuds sur la route, Francis, Clément, Alex, Seb, Bernard et Gwéno ont investi l’exact dose d’énergie, de concentration et de vigilance pour signer un très beau chrono entre Ouessant et l’Equateur. Arbitre de ce premier défi, le pot au noir va-t-il enfin se montrer conciliant ? Joyon veut y croire, soulignant dans un sourire « que le pot ne peut à deux reprises s’acharner sur eux… »

100 milles d’avance en ce début du 5ème jour de course, près de 3 000 milles parcourus sur le fond et une trajectoire limpide, que seuls cinq petits empannages viennent hacher ; les Joyon’s boys auront tiré un excellent parti d’une fenêtre météo loin de l’idéal. Francis Joyon n’y voit d’autres explications que l’application mêlée de joie de chacun des membres de l’équipage à tenir son rang, quart après quart. « C’est vrai qu’avec le petit mât, l’équipage réduit, synonyme de gain de poids, IDEC SPORT se comporte magnifiquement dans ce régime d’alizé relativement stable, et sur cette mer bien rangée » précise-t-il. « Nous tirons le meilleur parti du bateau, de son extraordinaire passage dans la mer qui rend le travail à la barre très agréable. Notre combinaison de voilure dans cet angle de vent fait merveille. »

IDEC SPORT aborde ainsi la grande incertitude du pot au noir. Echaudé par l’expérience de novembre dernier, Joyon croit en sa bonne étoile. Il croit aussi aux conseils et aux observations prodigués depuis la terre par Marcel van Triest qui aperçoit un petit couloir d’entrée vers l’hémisphère Sud par 25 degrés de longitude ouest. Les alizés de sud-est s’y feraient déjà sentir et l’entrée dans le si redouté car si capricieux Atlantique Sud en serait facilitée.

La fatigue qui se fait fort naturellement sentir n’entame en rien l’enthousiasme et l’envie des 6 marins d’IDEC SPORT de prendre leur revanche sur cette traversée du pot au noir de novembre dernier. Un record se gagne à l’envie, à l’inspiration, au talent, mais aussi à la chance. Un petit coup de pouce du destin viendrait à propos ce soir récompenser la belle obstination de Joyon et de ses boys…

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” J’ai plusieurs fois eu le doigt sur le bouton de la balise ” Thomas Ruyant

« Je viens d’affaler la grand-voile. Je suis à une demie heure de Bluff. Fin de l‘histoire, ça se termine là. J’ai eu un lever de soleil incroyable, je ne sais pas d’où il sortait. En ce moment, les sentiments sont compliqués. Ca se bouscule dans ma tête. D’un côté, je suis triste d’arrêter là, de l’autre, je suis heureux d’avoir réussi à ramener mon bateau. Les dernières heures n’ont pas été faciles. Les conditions ont été dures. J’ai plusieurs fois eu le doigt sur le bouton de la balise, car je n’arrivais plus à faire route. J’avais 45 nœuds, 50 nœuds régulièrement. A un moment, j’ai cru que j’allais le perdre. C’était la dernière chose dont j’avais envie, même si ça va être compliqué de le réparer. Je suis content d’arriver dans un port et de ne pas rentrer en hélico.
Ce choc d’il y a trois jours, c’est vraiment la hantise de tous les marins, je comprends mieux pourquoi. On se dit que ça peut arriver, mais on se dit surtout que ça peut arriver aux autres. C’est ma première grosse avarie en mer. C’est violent, je ne le souhaite à personne. Il va falloir du temps pour digérer. J’ai eu beaucoup d’avaries mais dans ma tête j’ai toujours été en course. Je savais que c’était terminé au moment de l’impact. Tu bascules dans un autre mode. Je suis fatigué.
Il faut que je prenne du recul. Je reçois beaucoup de messages d’encouragement. Je sais que les gens vont vouloir me rassurer, mais je suis tellement déçu de ne pas finir ce tour du monde… J’aurais tellement voulu arriver aux Sables d’Olonne avec mon bateau. C’est dur d’arrêter un projet comme ça qui demande de l’énergie et du cœur. Tout ça s’arrête aujourd’hui. »

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Yann Eliès : « Des choix stratégiques importants à venir »

Yann Elies, skipper du monocoque Imoca Queguiner-Leucemie Espoir, en entrainement en solitaire avant le depart du Vendee Globe - © Alexis Courcoux

Toujours à la bagarre avec Jean-Pierre Dick et Jean Le Cam, Yann Eliès, qui occupe la 6e position au dernier pointage du Vendée Globe, cavale sous grand gennak avec un ris dans la grand-voile, au beau milieu du Pacifique. Un Pacifique qui va se corser d’ici un à deux jours, avec l’arrivée de conditions assez aléatoires. Dès lors, il faudra faire des choix stratégiques importants pour atterrir au mieux sur le célèbre Horn, dans plus ou moins dix jours.

Yann, comment, ça va aujourd’hui ?
« Ca va. Mine de rien, ça fait un moment qu’on est tout le temps par 50° Sud. L’eau est donc toujours froide et il ne fait pas chaud. En revanche, les nuits sont courtes et ça, c’est bien. Là, je suis en train de prendre mon petit déjeuner. Au menu : céréales. C’est agréable. Presque autant que les quelques pommes qu’il me reste. J’en ai encore quatre. Elles sont emballées dans du papier d’alu et, aussi incroyable que cela puisse paraître, elles sont encore super bonnes. Je les savoure car elles font partie des tous derniers trucs frais à bord. A vrai dire, au bout de 44 jours de mer, je commence à tourner un peu en rond au niveau de la bouffe. Le dernier mois risque d’être un peu long mais ça tombe bien … j’ai l’impression que j’ai un peu grossi (rires) ! »

Le moral ?
« Ces dernières 24 heures, c’est un peu dur parce que Jean-Pierre (Dick) se barre en avant du front et Jean (Le Cam) est revenu. Ce type de situation n’est jamais très plaisant mais c’est comme ça. Je savais qu’à un moment donné JP nous mettrait une cacahuète avec ses foils. Après, Jean navigue bien et en plus, derrière, il a eu des conditions plus favorables que moi. Maintenant, lui et moi, on n’est pas loin d’être à égalité. On va voir comment je m’en sors. Le point positif c’est que depuis quelques jours, notre trio est passé de près de 1 000 milles à 600 milles de retard sur le duo Paul Meilhat – Jérémie Beyou. Nous avons divisé de presque moitié notre retard et ce n’est pas rien. »

Un mot sur ce qui vous attend dans les prochaines 24-48 heures ?
« Ce qui nous attend ? Des vents portants pendant encore 24 heures, peut-être un peu plus. Après, ça risque de partir un peu en quenouille, avec des conditions assez aléatoires, des vents un peu dans tous les sens et des choix stratégiques importants à faire. A partir de là, il va falloir être patient, vigilant et choisir les bonnes trajectoires car ce ne sera pas simple. Les prévisions météo sont assez complexes d’autant qu’a priori, on va se reprendre une bonne dépression en arrivant sur le cap Horn avec encore jusqu’à 40 nœuds. Il reste encore dix jours à tenir avant de voir les conditions s’améliorer. »

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Problème de vérin de quille pour SMA – Paul Meilhat raconte

Cet après-midi à 15h15 heure française, Paul Meilhat a contacté son équipe pour signaler un problème de vérin de quille. Le vérin est fissuré sur 40 centimètres et a entraîné la bascule de la quille sous le vent du bateau. Paul est en train de caler le système pour tenter de remettre la quille dans l’axe. Pour réaliser cette opération, il a abattu en grand et fait route vers le nord.

C’est à la suite d’un bruit suspect en début d’après-midi que le skipper de SMA est allé inspecter son puits de quille. Il s’est immédiatement rendu compte que l’huile du circuit hydraulique avait inondé le compartiment du vérin. Il a d’abord suspecté la rupture d’un tuyau du circuit hydraulique, avant de constater une fissure de 40 centimètres sur le vérin lui-même. SMA est actuellement en plein océan Pacifique, 2000 milles dans l’Est de la Nouvelle-Zélande.

Des nouvelles de Paul, joint au téléphone à 20h45 (heure française) : Depuis le début d’après-midi, après avoir constaté que le vérin de quille de son bateau était fissuré sur 40 cm, Paul Meilhat fait cap au nord. La quille a été stabilisée grâce à un système de sécurité. Le skipper de SMA est sonné par ce coup du sort, mais il n’est pas en danger. Joint au téléphone ce soir à 20h45, il revient sur l’incident…

« J’étais au reaching depuis deux jours, sous J2, dans une vingtaine de nœuds de vent lorsque j’ai entendu un bang énorme. Je me suis vite rendu compte que la quille partait sous le vent. J’ai abattu tout de suite et constaté que l’huile du circuit hydraulique s’était répandue sous le vérin. J’ai pensé à un raccord cassé. J’ai cherché la panne. Un raccord était bien desserré mais lorsque j’ai remis de l’huile, ça fuyait de partout. Cet après-midi, au vent arrière, j’ai réussi à sécuriser la quille dans l’axe grâce à un système de sécurité. Tout le système hydraulique du vérin est inopérant, donc, la quille peut se balader à 45 degrés d’un bord sur l’autre si elle n’est pas maintenue dans l’axe. Mais cela crée des contraintes énormes et s’il y a de la mer, il peut y avoir du jeu. J’essaye de faire route vers le nord-ouest pour quitter la zone de vent fort. J’ai un peu de mal à réaliser ce qui m’arrive. Je me réfugie dans le travail, je n’ai pas envie de réfléchir à tout ça. Ma priorité est de préserver le bateau… »

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Thomas Ruyant à bon port, chapeau !

Thomas Ruyant aura été la révélation de cette 8è édition. L’Océan Pacifique n’a pas voulu de Thomas Ruyant ! « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » ne verra pas les Sables d’Olonne. Le vol du Colibri jaune, symbole de l’ONG chère à Frédérique Bedos s’est achevé après 44 jours de course et d’aventure dans un petit port du sud de la Nouvelle Zélande, à mi-chemin d’un Tour du Monde tellement rêvé et si bien préparé.

Le coureur de Malo les Bains « s’est fait la peau », comme disent les fondeurs, tout au long des 12 000 milles parcourus. 8ème au moment de sa collision avec un OFNI, il s’est révélé un compétiteur incisif, un gagneur insatiable. Face à l’accumulation d’avaries graves, il a fait étalage de ressources insoupçonnées. Ni le vent, ni la mer, ni l’accumulation des infortunes n’ont pu lui arracher la moindre plainte, le moindre ressentiment. C’est un déchet de notre société de consommation qui sous la forme très probable d’un conteneur, d’une « boite », qui en infligeant d’irréversibles blessures à son Colibri, l’a finalement contrait à abdiquer, non sans avoir, jusqu’au bout, respecté ce métier de marin qu’il exerce avec passion.
En situation de survie absolue, Thomas a ramené son bateau à terre. Maître jusqu’au dernier bord de son destin, il met seul le point final à son aventure. Le Vendée Globe grave sa légende d’édition en édition dans le dépassement et le chagrin des hommes. Thomas s’inscrit, certes à son coeur défendant, au premier rang de ce mythe. Il ne recevra pas l’hommage des Vendéens. Mais son exploit lui vaut ce soir l’admiration silencieuse et le respect muet des amoureux d’histoires de mer, de 180 partenaires et plus de 1000 supporters nordistes dont certains se réunissent ce soir à Lille avec l’équipe terre, pour partager ensemble, coudes serrés, l’arrivée de leur marin à bon port, leur héros « humble ».
Premiers mots de Thomas à terre, sur le ponton du port de Bluff, dans le sud de la Nouvelle-Zélande
« C’est brutal ! Tout s’arrête en un instant. Lorsque je me suis réveillé, projeté par l’impact au fond du bateau, j’ai deviné que c’était très grave. Je n’ai plus pensé qu’à une chose, sauver mon bateau. Dans mon malheur, je me trouvais proche de côtes habitées. Je frissonne en pensant à ce qu’aurait été mon histoire si cela s’était passé en plein Océan Pacifique. Pour la première fois, je me suis réellement senti en danger. En approche de la Nouvelle Zélande, j’ai eu jusqu’à 45 noeuds de vent ! L’eau a envahi le compartiment avant. J’avais le doigt sur ma balise de détresse, et j’étais sur le point de tout déclencher. Passée la pointe sud ouest de la Nouvelle Zélande, la mer et le vent se sont calmés, et j’ai été gratifié d’un couché de soleil extraordinaire sur les montagnes néo zélandaises, rien que pour moi. Je suis depuis partagé entre une immense tristesse, et le soulagement. Je ramène un bateau très sérieusement blessé, mon Vendée Globe est terminé et je ne remonterai pas le chenal des Sables! Mais j’étais bien dans ma course. Jusqu’à l’impact, malgré l’accumulation des problèmes, j’étais en course et je pensais déjà au Pacifique où m’attendaient des conditions plutôt clémentes. Rien ne nous prépare à cela, bien que nous y pensions toujours. L’avarie, l’incident mécanique qui pousse à l’abandon. Quand cela vous arrive, cela vous sonne. On a du mal à y croire. Je suis aussi dans un état de fatigue émotionnelle extrême et cela m’empêche de voir les choses froidement. Je sens la sympathie autour de moi. Mais elle ne change rien à ma réalité. Le Vendée Globe est terminé pour moi. »
Frédérique Bedos :
« Thomas a percuté un de nos déchets, une des conséquences de l’inconséquence de nos sociétés de consommation. Je trouve que c’est tout à fait à l’image de notre combat : un combat pour une prise de conscience globale, un combat pour la responsabilisation de chacun. Si nous ne faisons pas ce travail de transformation, nous nous mettons tous en danger, de manière individuelle et collective.Thomas a vaillamment combattu.
Quelle profonde admiration nous ressentons tous au regard de ce qu’a accompli Thomas ! Il a fait un demi tour du monde absolument incroyable, sans cesse dans le TOP 10 ! C’est extraordinaire. Il a prouvé sa détermination, sa persévérance, son courage et tout cela dans une grande simplicité, une belle humilité. Je peux vous dire que je suis extrêmement fière de ce beau Marin Imagine! Un Marin à la grande noblesse d’âme. Merci Thomas ! »

Thomas Ruyant joint à 11h30 :
« J’ai deux néo-zélandais à bord de mon bateau. Nous sommes en train d’installer une motopompe pour essayer de vider le compartiment avant. J’ai 8 nœuds de vent et une mer plate. Je crois pouvoir dire que je vais sauver Le Souffle du Nord et que nous allons réussir à l’amener à bon port. Depuis le passage de la pointe Sud de la Nouvelle-Zélande, tout est sécurisé, je pense. Nous sommes à l’abri. Le bateau actuellement pique vers l’avant mais nous stabilisons la situation.
Il y a quelques heures, j’ai cru que l’histoire de mon fier voilier au grand colibri était terminée. Je n’arrivais pas à faire route vers le but dans 45 nœuds de vent. J’étais à l’intérieur avec le doigt sur le bouton de la balise pour évacuation. J’ai cru que je perdais définitivement Le Souffle du Nord. Je partais au lof toutes les deux minutes. Mon voilier était incontrôlable avec un système de barres explosé. Le gréement était totalement mou et je n’avais pas de bastaques. Tout a tenu à un fil !
Après ce mauvais moment et le passage de ce fameux cap, j’ai compris que j’allais m’en sortir. J’ai eu un instant de plénitude avec un coucher du soleil d’anthologie le long des côtes néo-zélandaises. »

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Thomas à l’Equateur + 2515m

Thomas Coville a passé l’équateur à 5h43 le dimanche 18 décembre 2016. Voici ses premiers mots après son retour dans l’hémisphère Nord !

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IDEC au Pot au noir +92milles

Idec arrive au Pot au noir. Cette redoutable Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT), néfaste à la tentative de Joyon et ses hommes en novembre dernier, commencera à se faire sentir dans une douzaine d’heures.

Les Joyon, Surtel, Gahinet, Stamm, Audigane et Pella n’ont guère lambiné depuis leur départ de Ouessant voici tout juste 4 jours. Ils viennent de signer au large du Cap Vert une magnifique journée à 725 milles, soit plus de 30 noeuds de moyenne sur 24 heures ! A ce rythme échevelé, l’Equateur n’est plus ce matin qu’à 660 milles de leurs étraves. L’alizé qui souffle généreusement entre 20 et 25 noeuds devrait tenir encore une bonne partie de la journée et permettre au grand trimaran rouge et blanc de maintenir sa cadence endiablée. Reste l’incertitude du pot au noir. Cette zone de grande inconstance météo a été, on s’en souvient, fatale à la tentative d’IDEC SPORT en novembre dernier. En gonflant devant les étraves de Joyon et de ses hommes, la ZCIT avait anéanti en quelques heures toutes chances d’établir un temps correct à l’Equateur, et surtout empêché IDEC SPORT de rallier dans les temps les bons systèmes météos en évolution dans l’Atlantique Sud. Avec chaque mille avalé à grande vitesse, l’équipage d’IDEC SPORT doit se remémorer ces moments de lutte pénible entre calmes plats et coups de vent erratiques. Un petit coup de pouce de la chance serait cette fois le bien venu. L’avance portée ce matin à près de 100 milles sur l’adversaire virtuel, le détenteur du Trophée Jules Verne Banque Populaire V, dans toute sa fragilité, agit comme un aiguillon et comme un stimulant à l’approche de ce pot au noir de toutes les inconnues.

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Le bateau n’est pas loin de se plier en deux…

Suite à une collision avec un OFNI survenue hier en fin d’après-midi, le navigateur et son monocoque « Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine », engagé sur le Vendée Globe, sont actuellement en grave difficulté. Le skipper va bien mais son voilier n’est pas loin de se plier en deux ! En bon marin, après avoir passé la nuit à la cape, Thomas Ruyant tente, au moteur de rallier le petit port de Bluff en Nouvelle-Zélande situé à 260 milles de son voilier fortement endommagé.

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« Le bordé à bâbord est coupé jusqu’en dessous de la ligne de flottaison » déclare Laurent Bourguès, directeur technique du Souffle du Nord. « Le bordé tribord commence également à se délaminer. La structure du pont se dégrade progressivement. Le danger est que la partie avant du bateau se détache littéralement de la partie arrière. Thomas a essayé de colmater les brèches. Le bateau tient encore, à mon avis, uniquement, grâce à la structure longitudinale. Le safran tribord est, pour finir, encore là mais ne tient plus à grand-chose. Thomas est intervenu dessus. L’idée est d’atteindre le plus rapidement possible la pointe sud de la Nouvelle-Zélande afin de se mettre à l’abri car le vent va souffler fort à nouveau dès demain matin. Thomas n’a toujours pas demandé d’assistance mais la direction de course est aux aguets s’il demande une évacuation ce qui est possible. »
Thomas se prépare à cette éventualité et s’est progressivement remis du violent choc suite à la collision. « J’ai vécu ça comme un accident de voiture. Le voilier s’est stoppé net. Le choc a été ultra violent. J’ai été très abattu hier mais je me motive un maximum pour ramener mon bateau à bon port. C’est ma priorité » explique le valeureux Thomas.
Les 180 partenaires et plus de 1000 supporters du « Souffle du Nord pour Le Projet Imagine » soutiennent avec force Thomas Ruyant dans cette mésaventure.

Thomas Ruyant :
« Le Vendée Globe s’arrête ce jour pour moi. C’est une très grosse déception. J’avais dit que j’irais au bout de ce Tour du Monde mais là les dégâts sont trop importants pour imaginer une réparation en mer. Je suis triste car je porte un beau projet régional et les couleurs d’une grande ONG Le Projet Imagine et son colibri.
J’ai vécu ça comme un accident de voiture. Le voilier s’est stoppé net, le choc a été très violent. Je pense que j’ai percuté un container. Le bateau s’est plié. L’objectif est de rallier la Nouvelle-Zélande. Je dois faire vite car des conditions musclées sont à venir et je ne sais pas si mon voilier pourra les supporter. Je vais toutes les 10 minutes à l’avant pour voir si cela ne se dégrade pas. Je suis matossé à tribord car les dégâts sont surtout à bâbord.
J’essaie de sortir de l’eau l’avant du bateau. Je suis sous trois ris et j’ai mis mon J2 à l’avant. Je fais attention car mon gréement est mou. Je ne pense pas une seconde à l’évacuation de mon bateau. Je vais tout faire pour le ramener à bon port. »

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