Guirec Soudée sur Freelance.com a boucléson Vendée Globe 23e à l’issue de 89 jours, 20 heures, 16 minutes en mer à résister aux galères et prendre un maximum de plaisir. Retour sur la course d’un marin forcément à part.
Il lui aura fallu moins de quatre ans pour tout apprendre. Avant, Guirec n’était jamais monté sur un IMOCA et n’avait jamais disputé la moindre course de voile. Lui qui s‘est fait connaître en traversant la planète sur un vieux bateau avec sa poule Monique s’est pourtant lancé dans l’aventure Vendée Globe avec méthode. Il a convaincu un sponsor (Freelance.com), récupéré un bateau (l’ancien de Benjamin Dutreux), constitué une équipe avec des amis qui le suivront partout et bénéficié des conseils de Sébastien Audigane, Roland Jourdain et Corentin Douguet. Surtout, Guirec a démontré rapidement un sacré talent à l’image de sa 6e place obtenue à la Vendée Arctique – Les Sables d’Olonne en 2022 malgré des conditions dantesques.
Son apprentissage express lui a donc permis de s’élancer sereinement dans la grande aventure du Vendée Globe. Au fil de sa course, Guirec n’a pas été épargné par les soucis techniques : problèmes de spi, J2 et gennaker arrachés, souci de « lazy jacks », rupture de drisse… Le marin s’est donc souvent transformé souvent en bricoleur. Il monte au mât, répare dans son cockpit et plonge même dans les eaux glacées de l’Atlantique Sud. Mais surtout, Guirec résiste à la virulence des éléments comme dans l’océan Indien où il doit faire face à des rafales dépassant les 70 nœuds. Il a su tenir bon dans les moments difficiles et a creusé son sillon jusqu’au bout, s’offrant ainsi la joie incroyable d’être devenu un « finisher » du Vendée Globe.
Jean ne fait pas semblant et raconte généreusement les beaux moments et les plus difficiles. Il évoque aussi les déceptions et les retards accumulés, suite à la rupture de l’étai de J2, voile polyvalente quasiment indispensable dans une remontée de l’Atlantique performante. En chutant de la 14è à la 20è place, Jean s’est toutefois battu jusqu’à la ligne d’arrivée la nuit dernière.
“Chaque tour du monde est différent. Cela dépend de là où tu es, à quel moment. Charlie dit que, pour lui, ça s’est passé comme une lettre à la poste. Quand tu peux garder un front chaud et aller quasiment à la même vitesse, ce que font les multicoques, tu as une mer plate tout le temps, tu ne te fais pas rattraper par le front froid et tu peux allumer grave. Vous allez aussi vite que l’événement ? Donc vous le maîtrisez. Si vous allez plus vite c’est encore mieux. Mais si l’événement vous dépasse, vous subissez. C’est le rouleau compresseur qui arrive derrière…”
“La remontée de l’Atlantique a été difficile sur le plan physique, la descente aussi d’ailleurs. J’avais près de 1000 d’avance au Cap Horn, j’étais assez content et ça finit en peau de chagrin avec une succession de barrières météo.”
“Des moments très difficiles : comme le moment où l’étai de FRO casse et que tu reviens sur les autres, la voile est à l’eau, il faut se débrouiller à la sortir de l’eau, la réparer, la renvoyer, changer le hook,… Il y a eu des moments de détresse totale. C’est bien quand ça s’arrête aussi ! Quand tu dois monter dans le mât pour la 3è fois tu te dis, j’veux pas y aller mais il faut y aller… Tu es content quand tu es redescendu. On est parfois dans des situations extrêmes où on est obligé de faire face. Si tu ne fais pas face, tu sais que ça n’ira pas. Tu es content une fois que c’est terminé. Mais quand tu as la voile dans l’eau, ça traine, le bateau freine. A un moment la voile sort de l’eau, c’est un cerf-volant de 130 m2 qui se balade à l’arrière du bateau, la galère.”
“On revient des Açores avec 2 ris dans la Grand Voile, J3, ce n’est pas très confortable mais on a eu la chance d’avoir une nuit avec la lune, le bateau sur mer plate. C’était magique. Les bascules de vent on va les oublier… “ Le partage Jean évoque le partage plutôt que la transmission parce que le partage se transmet dans les deux sens. Jean apprécie plus que tout le partage, notamment avec les plus jeunes, pour rester jeune lui aussi : « La fraicheur, toutes les nouveautés qu’il peut y avoir, la façon dont on aborde tous les sujets, te font vieillir un peu moins vite dans ce partage avec des plus jeunes. »
Il rend bien sûr hommage à Benjamin Ferré qui a terminé à la 16è place, et premier bateau à dérives droites. Ils ont beaucoup partagé ensemble pour préparer ce Vendée Globe : « Benjamin ? Il a mérité cette place. Dès qu’il a eu un problème dans le sud, avec peu de vent, il s’est fait rattraper par ses concurrents. Deux jours après, il reprenait l’avantage. Il a su faire ».
Et pourtant, certains choix de route de Benjamin ont paru osé tandis que Jean, l’expérimenté, était plus « conservateur » : « L’expérience n’est pas toujours un atout, l’insouciance en est parfois un. Entre les deux, mon cœur balance. »
Le partage c’est bien sûr aussi les moments partagés avec le public : « J’ai essayé de faire partager un peu de mes moments d’émotion. C’est aussi ça le Vendée Globe, ce n’est pas qu’aller plus vite que l’autre. »
L’avenir “Pour prendre le départ de ce Vendée Globe, on a fait notre choix avant la course. A l’arrivée, on s’aperçoit qu’il y a deux catégories de bateaux, les bateaux à foils, les bateaux sans foils. Le public fait des choix comme il ne s’y retrouve pas. Il a classé les bateaux en deux catégories. »
« Les bateaux à foils ont prouvé qu’ils étaient capables d’aller vite dans des conditions musclées. Ils ont fait la preuve de leur fiabilité, Charlie Dalin a complètement éclaté le record, 10 jours de moins que le meilleur en 2016 (Armel Le Cléac’h, Banque Populaire). Il y a 4 ans, on avait mis 80 jours. Cela fait 16 jours de moins cette année. J’aimerais bien aller sur un foiler pour voir.”
“Entre la dernière génération de foilers et la génération précédente, il y a un monstre d’écart. Et ça ira crescendo si on y fait pas attention.”
” C’est la caricature du pauvre qui est plus pauvre et du riche qui est plus riche, à l’image de notre société. Dans le futur, ça va être extravagant. »
” Si je repars dans 4 ans ? On vient d’arriver, on verra bien.” La course
En tête 6 jours après le départ Jean prend une option radicale. Il se positionne très à l’Est de la tête de flotte et fait cap plein sud. Il ira jusqu’à se faufiler entre les îles du Cap vert et la côte sénégalaise. Il prend alors la tête de la flotte et la conservera durant 4 jours. Puis les conditions météo parfaites dont bénéficie la flotte restée à l’ouest, ne lui permettent pas de conserver le leadership.
Leader du 2è groupe Dans la deuxième partie de cette descente de l’Atlantique, Jean mène le 2è groupe de la flotte du Vendée Globe, en 20è position, ce groupe qu’il qualifie de “petite communauté” sans toutefois “s’inviter à dîner”. Les alizés sont capricieux, avec des sautes de vent très brutales, exigeant une vigilance sans relâche et de très fréquents réglages de voiles. Toutefois, Jean trace une route parfaite en 19è position. Il franchira le Cap de Bonne Espérance le 5 décembre, en 21è position, 5 jours après le leader à 2000 milles.
« L’océan indien ? Je vous le laisse ! » L’océan indien n’épargne rien à Jean et ses poursuivants. Il avoue n’avoir jamais connu un océan indien aussi difficile et concentre toute son énergie pour avancer, contrôler ses poursuivants, préserver son bateau. Jean négocie le train des dépressions qui s’enchainent. Un gymkhana, le faisant remonter très nord avec de nombreux empannages, lui permet d’échapper au plus fort de ces dépressions. « Impossible de mettre le nez dehors, on se prend les vagues en pleine figure ». Le challenge ? Aller le plus vite possible pour rester le plus longtemps possible devant le front, au portant dans la houle. Jean conclut cet océan indien avec une journée de 501 milles à plus de 20 nœuds de moyenne.
Un Pacifique rondement mené Dix jours après son entrée dans le Pacifique, Jean affole les compteurs. Sa distance fond comme neige au soleil sur son prédécesseur, Damien Seguin. Malgré qu’il ait réduit la voilure, il affole les compteurs et est pointé à 23 nœuds. En faisant moins de milles que ses poursuivants et prédecesseurs, il dessine une très belle trajectoire. Il va jusqu’à devancer Benjamin Ferré de près de 1000 milles. Il quitte le Pacifiqu e et franchit le Cap Horn, après 14 jours et 21 heures, à peine plus de 15 heures de plus que le premier, Yohann Richomme (Arkea – Paprec).
Les déceptions de l’Atlantique Survolé par un avion taxi de l’archipel piloté par Marilou, Jean conservera un souvenir indélébile de son franchissement des Falklands. Dans la remontée vers l’équateur, Jean bataille avec une série de passages anticyclones. Il parvient toutefois à s’échapper et à créer de la distance avec ses concurrents alors qu’il est en 14è position. Le 14 janvier, il est décalé sur une route Est mais n’oublie pas de féliciter le vainqueur « Charlie a fait une démonstration incroyable et a amélioré le temps de référence de plus de 9 jours. Chapeau Charlie ! » C’est pourtant l’avarie : l’étai de J2 se rompt. Il passe 48 heures à mener une réparation fastidieuse pour sécuriser le mât avec, à la clé, deux incroyables ascensions en tête de mât. Il a voue avoir vécu l’enfer, chute de la 15è à la 22è place et est privé de cette voile polyvalente quasiment indispensable, le J2. Dans des allures portantes, sous spi asymétrique avant les Açores, Jean est parvenu à réduire son écart sur ses prédécesseurs, passant ainsi de 458 à 97 milles de retard sur Benjamin Ferré. Il monte une nouvelle fois dans le mât de son Imoca pour réparer un hook de la voile appelée FRO après qu’elle soit tombée sur le pont. Mais, handicapé par une voilure réduite, il ne parvient pas à rattraper son retard. Il compte sur un golfe de Gascogne très calme pour jouer de jolis coups tactiques mais les conditions météo ne lui auront finalement pas offert cette opportunité.
À 00h28 ce 4 février, Isabelle Joschke a franchi la ligne d’arrivée en 19e position du Vendée Globe, après 85 jours, 11 heures et 26 minutes de course. A 4h53, c’était au tour de Jean le Cam en 20e position. A 5h06 de Conrad Colman.
Quatre ans après une première participation qui s’était terminée hors-course, la navigatrice de MACSF a pu cette fois aller au bout de son histoire. Pas épargnée par les problèmes, et notamment par une casse nette de son foil tribord dans le Pacifique, la Franco-Allemande a réussi à surmonter une par une toutes les épreuves, et surtout à se surpasser en conservant l’état d’esprit positif et combatif qu’elle visait.
A 65 ans, Jean Le Cam, le skipper de Tout Commence en Finistère – Armor-lux achève un nouveau Vendée Globe, le sixième consécutif dont il prenait le départ, inscrivant définitivement, s’il en était encore besoin, son nom dans la grande histoire de la course au large. Si cette édition n’aura certes pas été aussi flamboyante en termes de résultat que ses Vendée Globe précédents (2e, abandon, 5e, 6e et 4e), le roi Jean n’a pas manqué d’animer la course avec son bateau neuf à dérives droites, ne ratant aucune opportunité de faire un coup d’éclat et ne s’épargnant pas avec pas moins de trois montées au mât… Il prouve surtout, encore une fois, que le roi restera toujours le roi.
Après 85 jours, 16 heures et 04 minutes en mer, Conrad Colman a franchi le 4 février la ligne d’arrivée de la dixième édition du Vendée Globe. Le skipper de MS Amlin arrache la 21e place au classement, au terme d’une course de tous les instants. Pour sa deuxième participation, et huit ans après avoir fini sous gréement de fortune après un démâtage à 700 milles de l’arrivée, le « Crazy Kiwi » a de quoi être satisfait. Dans le match jusqu’aux derniers jours de course, jamais avare d’options engagées, le Néo-Zélandais aura également réussi à réitérer l’exploit d’achever son tour du monde sans avoir recours à l’énergie fossile !
Quelles émotions et quels sourires pour Benjamin Ferré, Tanguy Le Turquais et Alan Roura, qui se sont livrés à une belle régate jusqu’au bout ! Benjamin Ferré s’imposant avec 16 minutes d’avance sur Tanguy Le Turquais, suivi de près par Alan Roura. Pour l’accueillir sur le podium, le chanteur Murray Head était venu spécialement interpréter sa célèbre chanson Say It Ain’t So, Joe, qui a accompagné Benjamin Ferré tout au long de son Vendée Globe.
Damien Seguin a franchi la ligne d’arrivée de son deuxième Vendée Globe consécutif, en 15e position à 09h 33min ce lundi après 84 jours, 20 heures et 31 minutes de course. À 45 ans, le skipper handisport a réussi son pari de continuer à naviguer au plus haut niveau.
A bord de Groupe Apicil, Damien Séguin a fait le choix de partir avec une grand voile en lin conçu avec All-Purpose et Trilam. “Elle est en super état, j’en suis très fier. C’est aussi quelque chose que l’on voulait mettre en avant sur ce Vendée Globe. L’innovation fait partie de la performance, mais cela a un coût environnemental. Au sein de la classe, on est décideur. J’ai voulu aller loin avec cette voile, qui est 100% française. Low-tech, mais elle a fait le tour du monde ; c’est un test grandeur nature. On peut aller beaucoup plus loin dans l’éco-responsabilité.”
« Long et difficile », voilà les mots utilisés par le skipper de Groupe APICIL pour résumer son deuxième Vendée Globe. Particulièrement ému au franchissement de ligne, le champion handisport reste malgré tout heureux d’avoir bouclé la boucle, et d’accrocher le Top 15. « Ce n’était pas la place dont je rêvais au départ, mais elle est jolie, et je suis allée la chercher avec mes tripes. »
Je crois que je vieillis ! (rires) C’était pas une course comme les autres, j’ai jamais vécu une course autant dans la difficulté physique, psychologique et sportive, c’était une délivrance, j’ai pas honte de dire que ça a été dur. J’ai galéré quand même ! Alors j’ai laissé les émotions parler. Passer la ligne, ça fait quelques jours que j’attends ce moment, plus j’approchais plus ça retardait… Au final, ce chenal était super avec le soleil levant, les premiers bateaux qui arrivent… Ça reste une belle communion de vous voir tous à l’arrivée, il y avait de l’émotion, parce que ce que je fais, ce n’est pas que pour moi. C’est peut-être la première fois de tout ce Vendée Globe que je profitais d’un moment positif, donc ça faisait du bien ! Sportivement oui, j’ai ressenti beaucoup de frustration. J’ai eu pas mal de difficultés sur pas mal de niveaux, un manque de chance et de réussite au niveau météo. Il faudra que je refasse le film, mais je crois que Sam et moi, on est vraiment les deux à avoir mangé notre pain noir, ça use et ça cogite. Ce n’était pas le Vendée Globe dont je rêvais.
J’avais mille raisons d’abandonner, mais j’avais aussi mille raisons de continuer. Quand on est dans la difficulté, il faut aller chercher au plus profond de soi-même. En tous cas, on peut faire deux fois le tour de la planète, la seule chose en commun c’est qu’elle est ronde, tout le reste peut être différent. Par rapport à il y a quatre ans, c’était plus dur et plus long, mais je suis très fier de l’avoir bouclé.
Je ne m’explique pas encore complètement cette phase-là, ça fait partie du sport, on peut pas être à 100 % psychologiquement et physiquement tout le temps. Je pensais avoir mis le curseur au bon endroit. J’ai un bon bateau, il a gagné le dernier Vendée Globe, mais il a les défauts de ses qualités, il est robuste mais n’est pas très bon dans le petit temps. Ce début de course dans la pétole, ça m’a déconcentré, il m’a fallu un peu de temps pour trouver une autre façon de m’exprimer sur cette course-là que par le seul résultat sportif. Le changement de mode n’a pas été simple, il a été porté en extérieur par beaucoup de gens. L’équipe technique m’a mis un bateau extraordinaire entre les mains, j’avais un peu honte parfois de ne pas réussir à concrétiser sur l’eau, mais j’ai continué. Quand on prend le départ d’une course, il faut la terminer.
Avec tous les petits pépins physiques, il va y avoir un bon bilan médical, je pense que je vais mettre un certain temps à récupérer. Ces bateaux sont hyper exigeants, j’ai pu le constater avec tous les capteurs médicaux qu’on avait mis en place. Concrètement les chocs qu’on se prend en permanence, le bruit, l’intensité… Le skipper est vraiment la limite, ça devient invivable à bord. Je pense qu’à un moment il va falloir revoir cette équation. Quand t’es à quatre pattes pour manger, que tu ne peux pas manger chaud pendant quatre jours, la notion de plaisir elle est compliquée. Sur un Vendée Globe, il y a la partie compétition et il y a la partie aventure. Il faut quand même que les deux parviennent à converger. Je suis de ceux qui pensent que les records ne sont pas forcément faits pour être battus, le course c’est aller plus vite que les autres, on n’a pas forcément besoin d’aller toujours à 30 nœuds.
On peut être un fier capitaine crochet, un sportif au palmarès médaillé olympique, et être secoué par l’émotion d’une descente du chenal des Sables d’Olonne. Quatre ans après une édition sans public qu’il avait achevée en 7e position, Damien Seguin aura eu du mal à « rentrer dans sa course » après cette vague de soutien offerte par le public vendéen. Un peu en retrait de la tête de flotte sur son début de parcours, le skipper tombe dans la pétole au large des Canaries, et tente de la traverser par l’Est quand tous les cadors de la classe IMOCA la contournent vers l’Ouest. Le décalage est créé et ne pourra pas se résorber.
Les déboires s’accumulent dès le premier Pot-au-Noir complexe, qui le fait franchir l’équateur en 17e position. Dans l’Atlantique Sud, il bataille avec Pip Hare, Romain Attanasio et Louis Burton, mais l’arrivée dans l’océan Indien le cueille à froid. Il part seul vers le Nord pour préserver son IMOCA, l’ancien Maître CoQ IV, vainqueur de l’édition 2020, remis au goût du jour avec des grands foils lors d’un vaste chantier. Le 13 décembre est une journée à oublier pour le skipper, dont la cadène s’arrache dans la tempête et crée une voie d’eau à bord. En essayant de réparer, Damien Seguin se blesse au cou et au genou, et sera contraint tout le long de sa course de porter régulièrement une minerve.
L’élastique claque Le Pacifique ne sera pas plus tendre avec Groupe APICIL, même s’il parvient à reprendre plus de 500 milles à Romain Attanasio. Mais que de détours pour cela, alors que les systèmes météorologiques défavorables s’enchaînent et que, juste derrière, Jean Le Cam le reprend en naviguant quasiment droit sur la route. Le cap Horn est franchi après 54 jours de mer, soit trois de moins que sur son Vendée Globe 2020, mais Damien Seguin n’est pas au bout de ses peines.
Le retour de l’Atlantique est aussi une épreuve, alors qu’il est le premier à être arrêté par la barrière anticyclonique et voit revenir, à deux reprises, tous ses concurrents de derrière, qui avaient parfois accusé jusqu’à 2000 milles de retard sur lui. L’élastique claque, et la douleur est vive ! C’est là que l’épreuve mentale prend toute sa puissance, et impose à Damien Seguin d’aller chercher dans ses retranchements pour continuer à se battre, notamment dans un Pot-au-Noir exceptionnellement Sud et épais.
Ultime récompense tout de même de ce tour du monde, cette victoire dans la bataille finale, alors qu’un sprint s’enclenche au Nord des Açores dans un nouveau regroupement de flotte. Lançant à pleine vitesse son foiler, le skipper de Groupe APICIL prend l’avantage sur ses sept concurrents, et parvient à allonger la foulée pour franchir en premier la ligne d’arrivée. Loin des résultats sportifs qu’il avait pu obtenir sur The Transat CIC (8e) ou sur le Retour à La Base (5e) mais avec la satisfaction d’avoir tout de même joué avec les cartes qu’on lui a donné. Avant le départ, il expliquait : « il faut vraiment comprendre que le Vendée Globe, c’est une course à part, et où absolument tout peut se passer. »
Yannick Bestaven, skipper de Maître CoQ V, a bouclé son tour du monde hors course. Il est arrivé ce dimanche 2 février, peu après 13h. Après une escale technique à Ushuaïa début janvier, le vainqueur de l’édition 2020 termine cette aventure hors-du-commun à laquelle il a consacré près de vingt ans de sa vie. Quatre ans après lui avoir offert la victoire, le destin aura été moins prodigue cette fois avec le skipper rochelais, victime d’avaries en série sur sa fin de Pacifique. Mais l’essentiel est bien là : c’est en marin solitaire qu’il a franchi la ligne d’arrivée et remontera le chenal des Sables d’Olonne pour saluer, une dernière fois, le public, qui a toujours apprécié ce skipper alliant sympathie, ténacité et humilité.
Il l’avait annoncé avant son départ : ce Vendée Globe, son quatrième déjà, serait sa dernière course en solitaire à bord de Maître CoQ V. Alors forcément, pour le gagnant de l’édition 2020, cela faisait une double motivation pour marquer le coup : défendre son titre et s’offrir la joie d’un ultime exploit à la barre de son bel IMOCA. « Si j’ai 1% de chance de la gagner de nouveau, c’est mieux de le tenter plutôt que de rester chez moi, dans le canapé, en train de manger des chocolats devant la télé ! », plaisantait-il avant le départ, se disant « plutôt décontracté ».
Dès le 10 novembre, il n’avait en tout cas pas hésité à contracter ses muscles pour montrer de quel bois il se chauffait sur ce bateau neuf, mis à l’eau en 2022. Dès le cap Finisterre, et malgré des rafales à 48 nœuds, il accroche le Top 10 et ne le lâchera plus. Dans l’Atlantique Sud, c’est la folle cavalcade, il décrit avec humour son quotidien et la vie « comme des singes, tout le temps accrochés ». Il passe le cap de Bonne Espérance en 8e position, juste devant Paul Meilhat, avec qui il bataillera tout le long de l’Indien, après avoir rejoint Sam Goodchild. Ensemble, ils négocieront ce piégeux océan, particulièrement en colère contre les solitaires cette année, avec une grosse dépression dont ils essuieront les stigmates.
Avaries en série A l’entrée du Pacifique, c’est tout aussi sportif. Avec 531 milles avalés sur 24h, Yannick met le turbo dans la première dépression, et remonte à la 7e place ! Mais à mi-parcours, les premiers ennuis commencent : le système d’attache de son Code 0 qui casse d’abord, abîmant son foil au passage, puis son FR0 qui explose dans un grain, des problèmes de peau sur le bordé tribord arrière et enfin, quelques jours plus tard, une avarie de barre majeure. Maître CoQ V est obligé de ralentir fortement, et voit ses camarades s’échapper, impuissant.
Au lendemain de ses 52 ans, Yannick s’offre tout de même un nouveau cap Horn, heureux malgré un bateau très handicapé. « J’ai l’impression de conduire une voiture sans volant », explique-t-il, les traits tirés par l’épuisement et le stress. Quelques heures plus tard, l’annonce tombe : « Après avoir évalué la situation et étudié les différentes options avec le team voile Maître CoQ, Yannick a pris la décision de faire escale à Ushuaïa (Argentine) pour réparer son bateau avec son équipe. »
Il aurait pu en rester là, laisser son équipe ramener le bateau et rentrer, lui, dans un confortable fauteuil d’avion. Mais ça aurait été mal connaître le vainqueur de l’édition 2020 du Vendée Globe. Le 6 janvier, après des réparations menées en un temps record, Yannick Bestaven reprend la mer. « Je me dois et j’ai envie de finir, explique le Rochelais. Il y a beaucoup de monde qui m’attend à l’arrivée. Je sais que tous les collaborateurs qui n’ont pas pu fêter mon arrivée il y a 4 ans à cause du COVID ont à cœur de le faire cette année. Je suis impatient de reprendre la mer et de boucler la boucle. Quelle aventure de s’arrêter ici, ce n’était vraiment pas ce que j’avais prévu au programme mais bon, on va tout faire pour que la fin de ce tour du monde soit la plus belle possible ». Et il aura, cette fois encore, réussi son pari.
Arnaud Boissières a renoncé à finir son Vendée Globe sous gréement de fortune après son démâtage. Le skipper de la Mie Câline abandonne. Arnaud Boissières a pris cette décision ce dimanche en avertissant la direction de course. Jeudi dernier, il avait démâté alors qu’il poursuivait sa remontée de l’Atlantique. Depuis, ‘Cali’ s’était affairé à trouver une solution, notamment en découpant sa grand-voile pour se créer un gréement de fortune. Une solution précaire qui ne lui permet pas de progresser sereinement. Face à cette situation, il a donc décidé d’acter son abandon, une première pour celui qui participe à son 5e Vendée Globe. Dans une vidéo, il s’est longuement expliqué :
« J’ai tenté de faire du Nord à nouveau avec ce morceau de grand-voile et le foc à l’avant mais ça ne marche pas. Le bateau est malmené, il n’est pas habitué à fonctionner comme ça. Je le pressentais déjà hier : c’est mon dernier jour de Vendée Globe. Je pense que j’ai tout tenté, je n’ai pas envie de tenter le diable. Je suis dans les alizés, le vent portant m’emmène vers les Antilles. Je n’ai pas de solution. Mes enfants peuvent être fiers de moi : j’ai vraiment tout essayé. Je n’aime pas le terme “abandon” parce qu’il me reste encore 10 à 12 jours de mer pour rallier les Antilles. Ces jours, ce sera ma thérapie. Et comme lot de consolation, je peux passer du temps sur l’océan, ce que j’aime le plus au monde. »
Romain Attanasio, Fortinet-Best Western, termine 14e) de son troisième Vendée Globe après 83 jours, 22 heures, 48 minutes en mer. Depuis qu’il a acquis son bateau actuel, à l’issue de son précédent Vendée Globe, le skipper de 47 ans s’est attelé à le prendre en main. Au fil de ces saisons, il a connu plusieurs frayeurs à l’instar de son choc à la tête (sur le Retour à la Base 2023) et de son démâtage en septembre dernier. Romain a également obtenu plusieurs belles places d’honneur, lui qui a terminé 10e à la Route du Rhum (2022) et à la Rolex Fastnet Race (2023).
Au fil de ce Vendée Globe, il a régaté sans relâche, souvent en étant au coude-à-coude avec d’autres skippers. Le marin progresse non loin de Boris Herrmann (Malizia Seaexplorer) aux Açores, passe le cap de Bonne Espérance au côté de Benjamin Dutreux (GUYOT environnement – Water Family) et traverse l’océan Pacifique avec Damien Seguin (Groupe APICIL). Tout n’est pas facile pour autant : il s’ouvre l’arcade dans un choc puis doit faire face à une série de dépressions dans l’océan Indien et Pacifique.
Romain dépasse le cap Horn pour la 3e fois de sa carrière en tout début d’année avant une remontée délicate de l’Atlantique Sud où il est obligé de monter au mât à cause de soucis de hook. À la bataille au cœur d’un groupe conséquent de skippers, il parvient à s’enfuir dans l’Atlantique Nord et à consolider sa 14e place. Un résultat qui montre sa constance : Romain était 15e en 2017 et 14e en 2020. Au-delà de la prestation sportive, il restera tous les souvenirs de cette aventure hors-norme dont cette visio, mi-décembre où il a appris de sa compagne qu’il sera papa d’un garçon pour la deuxième fois…
” C’est toujours incroyable ! C’est encore mieux à l’arrivée qu’au départ. Au départ, c’est oppressant, il y a le stress de partir, on ne pense qu’à ça. À l’arrivée, ce qui change tout c’est que dès qu’on passe la ligne, il n’y a plus de pression. On passe trois mois à se demander à quel moment tout va partir en vrille, à quel moment on va abandonner… Jusqu’à ce matin, j’avais peur de démâter ! Une fois que la ligne est franchie, tu sais qu’il ne peut plus rien arriver. Et ça, c’est le bonheur !
Tu as vraiment ressenti cette intensité ? Oui, la pression était permanente. À chaque fois que je réussissais à prendre de l’avance, les autres revenaient derrière. Lors de la remontée de l’Atlantique, on s’est retrouvés dans la pétole avec Damien Seguin et tous les bateaux revenaient… C’était du délire ! Tout le monde disait : « Jean Le Cam va vous doubler ! » Finalement, j’ai réussi à reprendre de l’avance… J’ai attaqué comme je n’aurais jamais attaqué avec mes bateaux précédents. Un foiler, ça n’a rien à voir avec les autres bateaux. Parfois, je me suis demandé pourquoi on avait fait la bêtise de mettre des foils sur nos bateaux. C’est sûr que ça va vite mais physiquement, c’est ingérable !
Tu as fait partie de ceux qui ont su trouver les mots pour raconter cette aventure… J’essaie de raconter ce que je vis. Moi, je n’ai pas grand-chose à cacher. Je pense à Charlie (Dalin) qui joue la victoire et forcément quand il a un problème, il ne peut pas le dire. Moi, je n’ai pas cette pression ! J’arrive à bien en parler parce que j’ai des sponsors, des gens qui me suivent. Si je ne leur racontais pas ce que je vivais, ça ne marcherait pas ! Notre sport, il faut en parler. Et j’essaie d’en dire le maximum, mes forces comme mes faiblesses !
Comment décris-tu l’atmosphère à bord ? L’ambiance, les chocs, c’est complètement dément ! Tu as mal partout, c’est impossible. Quand le bateau tape, tu as mal au cou, ça te claque les dents, c’est infernal ! Je ne sais pas pourquoi on a mis des foils sur ces bateaux ! Mais ils sont géniaux, la sensation de voler… Mais quand la mer est mauvaise, c’est vraiment dur.
Tu fais partie des rares à avoir terminé trois Vendée Globe… Moi, depuis le début de ma carrière, je suis toujours tombé sur des gens qui m’ont aidé. J’ai quand même démâté au mois de septembre. Tous ceux qui m’entourent étaient là, m’ont aidé et m’ont permis d’être là. Dans la vie, la chance se provoque évidemment et puis un moment tout s’aligne. Et surtout parce qu’on est bien entouré. Et ça m’a permis de disputer trois Vendée Globe !
Tu es prêt à revenir avec un bateau encore plus fort ? Il y a une semaine je disais non. À l’arrivée j’y pensais. Et ce soir je vais dire que je veux repartir ! Si j’avais un bateau de dernière génération, j’aurais peut-être pu être dans le match. Mais ce sont des bateaux durs, je ne sais pas si j’ai la capacité physique de les mener. C’est un autre monde ! Mais forcément, on prend goût à la performance. On me reverra sans doute dans quatre ans !
On t’a beaucoup entendu chanter aussi… Je chante des chansons françaises mais je chante très mal ! De toute ma vie, ça a toujours été un complexe horrible. Je ne chanterai jamais en public mais tout seul sur mon bateau je veux bien !
La dernière étape de la dixième édition du Martinique Cata Raid s’est courue ce dimanche.
Si pour deux catégories, F16 et Wingfoil, la messe était dite concernant le classement général, un petit suspens continuait de planer pour les F18. Avec ces catamarans ultra véloce, tout peut aller très vite. Avec des écarts finalement faibles, il suffit parfois d’une petite erreur de navigation ou d’un dessalage, pour remettre en question toutes ses certitudes. Victorien Erussard et Fred Moreau, leaders du général, en ont d’ailleurs fait l’amère expérience ce matin en commettant un refus de tribord qui aurait pu leur coûter cher ! Le temps de réparer, leurs concurrents directs s’envolent, eux peinent à se remettre dans leur course. Le Martinique Cata Raid se joue toujours sur un fil. A l’issue du premier tour, l’équipage très international Ravi Parent/ Lena Weisskichel (américain/ allemande) prennent définitivement les commandes de la course. Derrière, trois bateaux, (Socoveam Anmizi, Stickerman French Caribbean et Cirrus MMSailing) se disputent âprement les places d’honneurs ; décidément ceux-là ne se quittent plus ! Les Nico’s Nicolas Gillet et Nicolas Poix (Socoveam – Anmizi) décrochent la deuxième place de l’étape devant Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot (Stickerman – FrenchCaribbean).
Malgré leur petite frayeur de début de manche, Victorien Erussard et Fred Moreau (Energy Observer) en bouclant leur parcours en 6ème position décrochent la timbale en remportant le titre tant disputé sur cette dixième édition du Martinique Cata Raid. Ce sacre récompense leur ténacité et leur régularité. Le duo comptabilise trois victoires sur 6 étapes.
Même s’ils se satisfont de cette belle seconde place, Gurvan Bontemps et Benjamin Amiot (Stickerman – French Caribbean) nourriront forcément quelques regrets après leur très belle échappée lors de la troisième étape de ce raid qui aurait pu leur permettre de décrocher le graal. Ce beau podium est complété par Matthieu Marfaing et Bastiaan Tentij (Cirrus MMSailing) fiers de ce classement dans une compétition si disputée.
On est déjà habitué à les voir aux premières loges : en F16 Thomas Proust et Lou Berthomieu signent une nouvelle fois une cinquième place au scratch et remportent haut la main, l’étape du jour et la victoire au général avec 5 victoires en 6 manches disputées. Lou nous avoue avoir trouvé de nouvelles manettes pour aller plus vite au près et rivaliser encore un peu plus avec leurs “aînés”,les F18. Leurs dauphins au général Yohan Debauque et Léo Maurin n’ont pas non plus démérité : seconds de la manche, et 11ème sur la ligne aujourd’hui. Théa Lubac et Lorcan Johnson complètent le podium du jour, copie conforme du général.
Chez les wingfoils, Oscar Leclair s’offre une complète : le podium du jour, 6 victoires sur 6 manches disputées, une victoire au général et beaucoup de kiff. Second du général, Alan Fedit a lui aussi pris beaucoup de plaisir sur cette épreuve au format atypique pour la discipline. Anthony Smith termine troisième de la catégorie. L’essai semble donc transformé pour les riders venus en test cette année sur le Martinique Cata Raid !
Ils ont dit : Ravi Parent et Lena Weisskichel – Vainqueurs de l’étape du jour “On a pris beaucoup d’expérience ici. J’ai (Ravi) eu un peu de mal à me mettre dans la course parce que je revenais d’une compétition, j’ai mis une journée à me mettre dans le bain. On a aussi beaucoup progressé en tant qu’équipage, c’est très positif. Ce qui est génial, ici c’est la variété de conditions, de vent, de mer, on fait du reaching, c’est très motivant et ça change des parcours construits. La course nous a aussi mis dans des situations difficiles, on apprend toujours beaucoup de ces situations : rester unis, confiants, prendre du plaisir sur l’eau et continuer à “pousser”. C’est tout ce dont on a besoin sur l es Mondiaux, c’est très bénéfique ! On sait qu’on peut rester calme et focus. Léna : Cette victoire est une super manière de finir la semaine. J’étais assez contente de ne pas devoir faire les bords de reaching prévu initialement, même si on a eu de grosses vagues quand-même ! On a fait exactement ce qu’il fallait, on est content et oui, on espère revenir !
F18 Victorien Erussard – Fred Moreau (Energy Observer) – Vainqueurs du général F18 Fred : C’est ma quatrième participation, j’avais terminé trois fois à la seconde place. J’avais dit l’année dernière qu’il fallait que je revienne pour la gagner. Là je vais être obligé de revenir l’année prochaine pour défendre le titre ! La semaine a été géniale, un peu dure sur la fin, on fait notre moins bonne manche aujourd’hui : la position de chassé n’a pas été simple à gérer. Par exemple, aujourd’hui on fait une grosse faute qu’on répare, mais on se retrouve en milieu de flotte à gérer des croisements qu’on n’avait pas trop l’habitude de gérer, avec un peu le pied sur le frein. Au bout d’un tour on était, déjà, à 3 minutes de Gurvan, on avait mangé la moitié de notre capital. On s’est dit qu’on n’avait pas fait tout ça pour ça. On fait un très très beau bord pour aller au Lou Garou sur le second tour, qui nous remet au contact. On termine 6èmes, notre moins bonne manche mais on conserve le titre ! 6 jours de course, c’était vraiment intense, on est assez contents que ça s’arrête. C’est un peu chaud de venir ici alors qu’on n’a pas vraiment commencé notre préparation. On est bien crevés mais vraiment ravis de cette édition qui était la plus dure pour moi (des 4 que j’ai faites). Pourtant bizarrement, on se disait justement hier soir que la récupération est plus simple quand tu gagnes. Franchement, c’est génial de gagner cette édition où on fait le tour, avec des supers conditions, une organisation au top. On est vraiment ravi de cette semaine. Victorien : C’est ma première édition donc évidemment je suis super content. Je n’avais jamais fait le tour de la Martinique. Le format est vraiment parfait : la superficie de l’île, les reliefs, les variations de conditions, les paysages, c’est magnifique et c’est super adapté pour une grosse épreuve de raid. L’épreuve mérite de s’amplifier, de monter en puissance. C’est une préparation géniale pour la saison qui arrive : ça nous permet d’être dans le bain. On est presque des enfants gâtés. J’ai particulièrement apprécié le travail des organisateurs, des bénévoles, leur gentillesse. On a vraiment besoin d’épreuves comme celle-ci sur le circuit F18 international et français.
Vainqueurs en F16 : Thomas Proust et Lou Berthomieu (Girafa&Criqueto) Vainqueurs du général F16 Cette victoire est une belle satisfaction. On n’était pas venus non plus pour faire deuxième ! On fait une super manche aujourd’hui avec beaucoup d’envie ! On a trouvé deux, trois clefs sur le bateau pour le faire marcher dans les vagues et rester au contact des F18 au près. Aujourd’hui on ne quitte pas du tout les F18 de la manche donc ça, c’est super. On se trompe juste un peu sur la fin, mais ça un peu pimenté le truc dans le sens où on était bord à bord jusqu’à l’arrivée ; ça met un peu plus de challenge ! Notre objectif c’était de faire un podium au scratch sur une manche mais c’est un peu compliqu é, ça va vite en F18 ! Mais on n’est pas loin. En tout cas, c’était chouette de pouvoir jouer avec eux ! C’était trop bien mais c’est trop court. L’année prochaine, on viendra plus tôt pour profiter de l’île. On reviendra… peut-être en F18 qui sait ? Même s’il faut qu’on mange un peu avant 😉 On a trop kiffé, les gens sont gentils et c’est vraiment agréable pour nous de faire une régate sans pression, sans enjeu précis. Venir ici, naviguer au chaud, ça fait vraiment une bonne pause, ça donne un bon coup de boost et on recharge les batteries, c’est top !!
Oscar Leclair – Vainqueur du général en Wing C’est intéressant d’avoir un classement au temps, ce qu’on n’a jamais en wingfoil. On a eu toutes les conditions : des vagues, du plat, du vent de la molle, c’était vraiment l’aventure de faire le tour de la Martinique avec des paysages incroyables. Pour moi c’est très bénéfique, c’est une bonne reprise d’entraînement entre deux saisons. C’était donc parfait comme évènement pour me remettre à l’eau. On a bien profité, c’était aussi bien cool de naviguer avec les catamarans, c’était une belle année de test, c’est très prometteur pour les prochaines années, Je pense qu’on va développer ça pour attirer du beau m onde en Martinique !
Jean Le Cam est bien revenu dans le groupe de huit bateaux, qui compte également quatre foilers. Il est 20e et a remonté 2 places Giancarlo Pedote (Prysmian) et Conrad Colman (MS Amlin). Ce groupe, naviguant à vue, contourne par le nord la zone des Açores. Damien Séguin (Groupe Apicil) a pris le leadership après une très belle remontée, suivi de Benjamin Ferré (Monoyeur Duo for a job), d’Alan Roura (Hublot) et Tanguy Le Turquais (Lazare). À 1 000 milles de l’arrivée, un long bord presque tout droit les attend, en avant d’une dépression qui devrait les propulser vers les Sables. Les foilers devraient mieux s’en sortir, mais reste à savoir si Jean Le Cam parviendra à repasser devant Isabelle Joschke (MACSF), Benjamin Ferré, ou Alan Roura.