L’équipe de Douarnenez Courses a décidé de changer la course Douardenez-Horta en Douardenez-Gijón. De la baie de Douarnenez au phare du Fastnet, puis de l’Irlande à la côte nord de l’Espagne, les partisans des grandes options stratégiques vont pouvoir s’en donner à cœur joie sur un parcours qui s’il n’offre pas le frisson du grand large va permettre aux coureurs de continuer d’apprivoiser le nouveau monotype Figaro Bénéteau 3. L’une des raisons principales qui a conduit à ce changement sans compter la fatigue des Solitaires alors que l’épreuve compte pour le Championnat Elite de Course au Large. Le départ est prévu le 4 août.
Des défauts de jeunesse à gommer
« Entre Douarnenez et les Açores, il faut compter une semaine de mer. A mi-parcours, on est à trois jours du premier abri. Et nombre de coureurs ont estimé qu’il était prématuré d’envoyer les nouveaux monotypes sur un parcours hauturier de ce type. L’objectif étant de réunir un plateau digne du Championnat de France, l’organisation a préféré proposer cette solution de remplacement. »
Outre le fait de naviguer à portée des côtes, la nouvelle configuration va permettre aux solitaires de disposer d’un peu plus de temps puisque le programme prévoit un départ le dimanche 4 août pour une arrivée à Gijón attendue à partir du 7 août.
L’étape retour partirait le 11 ou 12 août pour de nouveau, virer le Fastnet avant de revenir sur Douarnenez.
Une vingtaine de concurrents attendus
C’est au minimum, ce qu’espèrent les organisateurs de Douarnenez Courses, compte tenu des efforts déployés pour satisfaire les coureurs. D’autant que l’épreuve restera la deuxième plus importante après la Solitaire Urgo Le Figaro pour attribuer des points pour le Championnat de France Solitaire.
Aux 15 à 20 solitaires engagés sur le circuit Figaro ils devraient être aussi plusieurs IRC à courir en solitaire ou en équipage. De quoi animer les pontons tant à Douarnenez qu’à Gijón.
Charlie Dalin et Yann Eliès vont former à nouveau un duo de choc pour la Transat Jacques Vabre mais cette fois-ci sur le nouvel IMOCA Apivia qui sera mis à l’eau fin juillet. Le duo avait terminé l’édition 2015 de cette même Transat Jacques Vabre à la troisième place. Une complémentarité idéale pour prendre la mesure de ce nouveau bateau dont ce sera la première course, le timing étant trop juste pour participer à la Fastnet.
« C’est évidemment, dit Charlie Dalin, un retour d’ascenseur plein d’amitié, parce que j’avais appris et progressé en navigation avec Yann, mais c’est bien plus que ça. Apivia sera sorti du chantier depuis trois mois, et c’est une grande responsabilité pour le co-skipper. Il doit notamment accepter l’idée qu’il y aura forcément des petits pépins techniques à gérer. On sait qu’il y aura un peu de bricole à faire. C’est aussi rassurant de partir avec quelqu’un qui connaît la route… »
Mais le choix est surtout sportif et humain. Charlie et Yann se côtoient depuis des années au Pôle Finistère course au large, à Port-la-Forêt, et dans un cadre plus amical. Et de leur transat commune en 2015 est née une forme de convergence naturelle : « Nous ne naviguons pas de la même manière, mais nous ‘matchons’ très bien. Yann fonctionne fort au feeling, je suis très cartésien, et nous nous révélons très complémentaires. Dès le début, nous avons compris quels étaient nos points forts, nous n’avons même pas besoin de nous donner des consignes, tout est naturel. Je me rappelle très bien d’une navigation de nuit lors d’un stage à Port-la-Forêt au cours de laquelle nous avons échangé sur la navigation, la stratégie, les choix de voiles au départ d’une course, tout convergeait simplement. »
Quand, en 2015, Yann Eliès avait proposé à Charlie Dalin d’être son co-skipper sur la Transat Jacques Vabre, c’était avec l’intention d’en faire son remplaçant sur le Vendée Globe 2016-2017. L’idée avait germé bien avant dans la tête du triple vainqueur de la Solitaire du Figaro. Pendant sa Route du Rhum 2014 en classe Ultime, précisément. Les deux hommes étaient alors en communication permanente puisque Charlie faisait le routage du skipper solitaire. « Ma rencontre avec Charlie, raconte Yann Eliès, ça a d’abord été un choc de générations, puis du troc sur le ponton : je t’échange une astuce de clic droit – clic gauche contre des astuces de vieux briscard des réglages. On a la même destination, mais pas les mêmes routes : j’ai une aspiration au sensitif, il fait partie de cette génération d’ingénieurs ou architectes qui cherchent les solutions dans les outils avec lesquels ils ont grandi. Charlie fait partie de cette génération qui, après la mienne, a toutes les raisons d’éclore au plus haut niveau. Techniquement, intellectuellement, dans tous les domaines de compétence, ces jeunes sont sur le haut du panier et ils méritent ce qu’ils vivent. Et Charlie n’a pas gagné la Solitaire du Figaro, mais il peut tout à fait embrasser la route de François Gabart, qui lui non plus n’a pas attendu de gagner la Solitaire du Figaro pour remporter le Vendée Globe.”
C’est donc au tour de Charlie Dalin de se préparer à affronter l’Everest des mers en solitaire, dès novembre 2020.
Près de 200 paddleurs, dont de nombreux sauveteurs bénévoles venus de toute la France, ont participé ce vendredi 28 juin au MILLE SNSM Paddle Trophy. À la veille de la journée Portes Ouvertes organisée dans les 250 stations et CFI de la SNSM, ils ont pagayé en plein cœur de la capitale, du Pont des Arts (6e arr.) au Pont de Grenelle (15e arr.), saluant une dernière fois la mémoire des trois bénévoles de l’association récemment disparus en mer aux Sables d’Olonne.
Inauguré en 2018 pour mettre en lumière l’action des Sauveteurs en Mer, le MILLE SNSM Paddle Trophy a pris cette année une nouvelle dimension. C’est sur un tracé revisité et dans un cadre majestueux, avec les grands monuments de Paris en toile de fond, tels que le Musée du Louvre, le Grand Palais, l’Assemblée Nationale ou encore la Tour Eiffel, que s’est disputée la deuxième édition de ce défi sportif et solidaire, désormais ouvert au grand public. Un millésime qui restera marqué par l’ultime hommage aux trois sauveteurs décédés dans le chavirage de la vedette SNS 061 des Sables-d’Olonne, Yann Chagnolleau, Alain Guibert et Dimitri Moulic.
Minute de silence et dépôt de gerbe
L’horloge de Notre-Dame aurait affiché 15 heures, cet après-midi, quand les concurrents du MILLE SNSM Paddle Trophy, escortés par une dizaine d’embarcations de la SNSM, se sont rassemblés, autour de la vedette SNS 323, pour respecter une minute de silence. Au même moment, à l’avant de la flotte, la corne de brume du Paquebot retentit sous le Pont des Arts. L’ouvrage se parant quant à lui d’une immense banderole orange, ornée de ce message : « Soutenez les Sauveteurs en Mer ! »
Embarqué à bord du navire amiral, en compagnie de nombreux représentants du monde maritime et des entreprises mécènes de la SNSM, Xavier de la Gorce, le président de l’association profita de l’instant, éminemment solennel, pour déposer une gerbe de fleurs à la surface de la Seine. Puis l’armada reprit sa marche en avant, sous un soleil de plomb, accompagnée des regards à la fois admiratifs et émus du public parisien venu soutenir les Sauveteurs en Mer.
À chaque coup de pagaie, une vague de soutien pour la SNSM
Arborant un brassard noir en signe de deuil, les participants du MILLE SNSM Paddle Trophy progressèrent ensuite lentement, dans le sillage du Paquebot, de la vedette SNS 323 et des embarcations semi-rigides de la SNSM, en direction du Pont de la Concorde, point de départ de la course. Jusqu’au Pont de Iéna, sur la distance symbolique d’un mille nautique, chaque coup de pagaie se transforma en une vague de soutien pour les 8000 Sauveteurs en Mer.
Ce puissant élan de solidarité s’est alors propagé jusqu’au Pont de Grenelle, point final de la parade nautique. Dès demain samedi, ce sera les 250 stations et centres de formation et d’intervention (CFI) qu’il faudra soutenir lors des portes ouvertes qu’elles organisent sur tout le littoral, en métropole comme outre-mer. L’objectif est double : sensibiliser le grand public à l’organisation du sauvetage en mer et au rôle primordial de la SNSM dans la chaîne du sauvetage et récolter des dons pour lui permettre d’exercer sa mission dans les meilleures conditions, en sécurité pour tous.
L’appel aux dons pour les Sauveteurs en Mer
Pour permettre aux usagers de la mer et du littoral de faire souffler un vent de générosité ce samedi 29 juin, chaque structure locale de la SNSM, en métropole et outre-mer, s’est vue équipée d’une borne de dons numérique matérialisée par Mitch, la mascotte de la SNSM. « Les Sauveteurs en Mer sont disponibles 365 jours par an pour nous secourir, soutenons-les ! » Ce slogan, affiché sur une bâche géante déployée sur le pont supérieur du Paquebot, résume à lui seul l’engagement de ces hommes et ces femmes. Il rappelle surtout qu’on a toutes et tous mille raisons de donner à la SNSM. Aujourd’hui, c’est le moment ou jamais.
Le championnat d’Europe IRC était organisé cette année par le Yacht Club de Sanremo. Si les conditions auront été légères en début de semaine, les dernières manches courues auront été lancées dans des conditions idéales. L’équipage français Absolutely II sur un Farr 36, skippé par Yves Ginoux, vice-président du Club de l’UNCL et arborant les couleurs de la CNTL Marseille a été couronné Champion d’Europe IRC devant plus de 40 équipages. Il a également remporté le Trophée Corinthian et la classe IRC3. Le bateau français GP42 Confluence Sopra, skippé par Jean-Pierre Joly termine second devant l’Italien Sarchiapone Fuoriserie, l’Italia 998 de Gialuigi Dubbini.
Si vendredi, le vent très léger a temporairement interrompu l’épreuve, obligeant les organisateurs à annuler la course côtière, samedi, le golfe de Sanremo a offert des conditions parfaites – 8 nds montant à 20 nds l’après-midi – avec trois courses très serrées qui ont couronné les nouveaux champions d’Europe. Des courses très disputées et physiquement difficiles.
«La semaine a été excellente, nous avons eu les conditions les plus variées, des journées venteuses comme aujourd’hui et d’autres avec un vent très léger, où il faut rester concentré et constant. La flotte n’était pas si grande, mais le niveau était très élevé. », s’est réjouit Yves Ginoux. ”
Class podiums:
IRC 0 – 6 entries
1° Team Vision Future – Jean-Jacques Chaubard – TP52 – France – YC de Toulon
2° Freccia Rossa – Vadim Yakimenko – TP52 – Russia – YC Mosca
3° Rowdy Too – Howard Dyer – TP52 – British Virgin Island YC
IRC 1 – 10 entries
1° Confluence Sopra – Jean-Piere Joly – GP 42 – France – S.N. Marseille
2° Bewild – Renzo Grottesi – Club Swan 42 – Italy – C.V. Portocivitanova
3° Ange Transparent – Valter Pizzoli – Swan 45 – Italy – Yacht Club de Monaco
IRC 2 – 5 entries
1° Sayann – Paolo Cavarocchi – First 40 – Italy – LNI Anzio
2° Obsession – Mario Rosselo – First 45 – Italy – LNI Savona
3° Vito 2 – Gian Marco Magrini – A40 – Italy – SNST
IRC 3 – 14 entries
1° Absolutely II – Yves Ginoux – Farr 36 – France – CNTL Marseille
2°Sarchiapone Fuoriserie – Gianluigi Dubbini – IY 998 – Italy -Yacht Club Sanremo
3° Chenapan 3 di Gilles Caminade – A35 – France – Union National Course au Large
IRC 4 – 7 entries
1° Alkaid – Christophe Heurtault – JPK 10.10 – France – CNTL Marseille
2° Faster 2 – Marcello Focosi – Italy – First 34.7 – CN San Vincenzo
3° Racing Dee – Jean-Luc Hamon – France – JPK 10.10 – Club Nautique de Toulon
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La 7e édition des Sables – Horta a été donné ce dimanche dans un flux de nord-ouest soufflant entre 10 et 12 nœuds. Les 13 duos en lice se sont ainsi élancés pour la première étape de l’épreuve, un morceau de 1 270 milles à destination de Faial. Si la paire Vincent Leblay – Bertrand de Broc (Cré’actuel) a pris le meilleur départ et enroulé en tête la première marque, au moment de mettre franchement le cap au large, une fois le petit parcours de dégagement mouillé en baie des Sables d’Olonne bouclé, c’est le tandem Aymeric Chappellier – Rodrigue Cabaz (AINA Enfance et Avenir) qui occupait les commandes de la flotte, confirmant ainsi d’emblée son statut de favori. Reste que la course ne fait que commencer et que si elle s’annonce rapide – les derniers routages laissant envisager une arrivée à Horta en cinq jours pour les premiers -, elle reste semée d’embûches. Et pour cause, si la descente jusqu’à l’archipel portugais devrait faire la part belle à la vitesse et à la finesse des trajectoires, la traversée des îles Açoriennes se profile délicate et susceptible de rebattre les cartes.
« Franchement, ce qui nous attend, c’est pas mal, d’autant qu’on va rester très proche de l’orthodromie. En clair, on va faire peu d’écart de route. Cela ne va pas ouvrir le jeu en grand en termes de stratégie, en revanche, il va falloir réussir à maintenir un rythme rapide tout du long, trouver les bons angles et bien faire marcher la machine. Il faudra naviguer en finesse même si ça va tartiner », a expliqué Aymeric Chappellier qui s’attend donc à une descente tout schuss vers les Açores au portant, chose que confirme Christian Dumard, consultant météo et routeur de la course. « La situation n’a pas évolué depuis hier. Les concurrents vont conserver un régime de nord nord-ouest pour 12-25 nœuds de bout en bout ou presque. Ils vont, en effet, glisser entre un anticyclone qui se trouve dans le nord des Açores puis une dépression qui se situe au large de l’Espagne et ne bouge pas beaucoup. Cette première manche, devrait donc être très rapide même s’il demeure une petite incertitude sur la fin du parcours qui pourrait se jouer dans du vent très faible ». De fait, la position de l’anticyclone des Açores à cinq jours pose quelques questions, et selon son déplacement, les derniers milles de cette première manche pourraient bien se révéler complexes. « On peut clairement rallonger la course de 36 heures si ça devient mou et aléatoire et alors s’arracher les cheveux comme il faut pour trouver la bonne route », a ajouté le skipper d’AINA Enfance et Avenir qui s’est donc installé en tête de meute ce dimanche après-midi, à l’issue du petit parcours spectacle effectué au large de la grande plage des Sables d’Olonne, et qui compte bien le rester jusqu’au bout. « Aymeric et Rodrigue sont annoncés comme les favoris et ce sont clairement de gros clients car ils maîtrisent leur machine sur le bout des doigts et sont très rapides, mais la fin de parcours reste encore un peu aléatoire car ça peut potentiellement tamponner dans l’anticyclone, bien nommé, des Açores. Rien ne sera joué jusque dans les dernières longueurs », annonce Jonas Gerkens qui se prépare, lui aussi, à attaquer pied au plancher la longue descente jusqu’à Graciosa, l’île la plus nord de l’archipel, avant que le jeu se corse davantage entre les îles volcaniques qui culminent jusqu’à 2 351 mètres et créent, logiquement, d’importantes zones de dévents.
Soigner les réglages et tenir la cadence
« Ces premiers jours, la cadence va être élevée et avec Ben (Hantzperg), ça nous va bien. On sait que si on veut réussir à compenser l’âge de notre bateau par rapport aux plus récents, il va falloir que l’on soit bon et rapide. On s’est préparé à ça. Des options risquent quand même de se dessiner au niveau du cap Finisterre. Intérieur ou extérieur du DST (dispositif de séparation de trafic), il faudra sans doute choisir. La décision sera certainement influencée par la position d’un petit minimum dépressionnaire qui se trouve actuellement entre les Açores et le Portugal. Ça va, certes, être un peu du tout schuss, mais il faudra aussi faire fonctionner le cerveau malgré tout », a souligné le navigateur belge qui participe pour la première fois à l’épreuve mais qui connait déjà bien le parcours pour l’avoir effectué à trois reprises en Mini 6.50 dans le cadre de la Les Sables – Les Açores – Les Sables, et avec succès puisque chacune de ses participations se sont soldées par un podium. Si les conditions laissent, pour l’heure, plutôt à penser que les bateaux vont passer relativement au large du fameux cap Finisterre évoqué par Jonas, il n’est, de fait, pas impossible que certains soient tentés malgré tout d’infléchir leur route au sud pour raser la pointe au nord-ouest de la péninsule Ibérique et profiter de l’accélération du vent à cet endroit. Si cela venait à se confirmer, c’est dès la nuit prochaine que l’on devrait voir se dessiner certains placements. A suivre donc.
Texte Perrine Vangilve
Ils ont dit: Morgane Ursault Poupon, skipper de UP Sailing – Unis pour la planète : « Lors de cette première étape, on va avoir essentiellement des conditions portantes. On a un des bateaux, sinon le bateau le plus vieux de la flotte, mais il aime ce type d’allures et il y a moyen de le pousser un peu quand même. Il est clair que les premiers vont imposer un rythme soutenu et pour suivre, il va falloir se donner à fond. Ça risque d’être bien fatiguant mais sur une étape de 1 270 milles, il y a moyen de se donner à 300%. Jusqu’au bout, rien ne sera jamais joué. Dans l’archipel, il va falloir jouer les effets de site et il va assurément y avoir des surprises. Cela promet de la sacrée bagarre. J’ai récemment fait deux stops au Açores lors de convoyages, mais c’est la première fois que je vais y aller en course. Je suis vraiment contente de participer à cette Les Sables – Horta. »
William Mathelin Moreau, skipper de Beijaflore : « Ça va être rapide, tonique et actif. C’est stimulant de savoir qu’on va avoir du vent. On a un bon bateau et on va essayer de le faire marcher au mieux. Le travers et le reaching sont des allures où il va bien mais on n’oublie pas qu’en face, il y a quand même de très gros clients, à commencer par Aymeric Chappellier et Rodrigue Cabaz. Cette course va être un super test en vue de la Transat Jacques Vabre, à la fois pour notre duo et pour valider les modifications que nous avons faites cet hiver et depuis les dernières courses. On sait que tout le monde va être vraiment à fond et qu’on va profiter d’un beau tapis roulant pour rejoindre l’archipel. Il faudra bien jouer l’arrivée et notamment les placements car on sera tenté de faire des routes directes mais ce sera sans doute risqué avec les dévents des îles. Il ne faudra pas être trop gourmand. L’objectif c’est d’arriver et d’essayer de jouer devant. On va donner le maximum. »
Martin Louchard, skipper de Des voiles et Martin : « C’est cool parce que ça va aller plutôt vite. On va débouler sur une grande piste et il faudra être sur les réglages pour être le plus rapide possible. Notre but, à Frédérick (Duchemin) et à moi sur cette Les Sables – Horta, c’est d’engranger des milles et de nous qualifier pour la Transat Jacques Vabre. On part sans objectif de résultat sur la première étape et on verra bien lequel on se donnera ensuite pour la deuxième. On s’attend à ce que les premiers impriment un rythme assez élevé. De notre côté, on va tenir nos quarts d’une heure et demie, comme on a l’habitude de faire même si au large, on a encore peu d’expérience. On a beaucoup navigué à Granville et fait des épreuves comme le Tour de l’île de Wight ou le Tour des Ports de la Manche. C’est la première fois qu’on va aux Açores et on est super content. Ça va vraiment être top ! »
Pascal Fravalo, skipper de SOS Méditerranée : « Ça s’annonce super bien. A priori, on va avoir pas mal de portant dès le départ. Ce qui nous attend a l’air assez intéressant sur le plan tactique car il semble y avoir pas mal d’options et de choses qui peuvent se décanter. On s’attendait à une grande ligne droite mais il va y avoir plein de petits phénomènes à aborder. C’est la première fois que je vais aux Açores. Avec Guillaume (Goumy), nous avons monté un projet d’amis. Lui a découvert la voile il y a seulement deux ans tandis que de mon côté, je suis skipper pro. Notre objectif est donc de travailler et de progresser ensemble en vue de la Transat Jacques Vabre. C’est la deuxième course de notre saison et on l’aborde de la même manière que la première, avec toutefois un peu plus d’expérience et d’assurance. La traversée du golfe de Gascogne va être une première pour nous deux. Le stress monte petit à petit ! »
Le Championnat du monde de GC32 s’est déroulé à Lagos au Portugal. Après 4 jours de courses intenses, les Suisses Alinghi ont été couronnés champions du monde de GC32, en signant 12 podiums (dont 8 victoires) sur les dix-huit manches lancées.
Team Tilt, les champions du monde en titre menés par Sébastien Schneiter, terminent deuxièmes devant INEOS Rebels UK, l’équipe de Ben Ainslie. Norauto, skippé par Franck Cammas termine 4e à 1 point du 3e au général gêné par un incident de course dans l’une des dernières manches. L’équipe française arrête le circuit à l’issue de ce Championnat du monde, Franck Cammas étant engagé avec l’écurie Gitana.
Arnaud Psarofaghis, barreur et co-skipper Alinghi
« Je suis très heureux ce soir, les gars à bord et l’équipe technique ont fourni un superbe travail. Nous parvenons même à gagner deux manches avant la fin et c’est un très bon résultat dans une flotte au niveau si relevé. Et avec Tilt 2e, cela montre que la voile en Suisse se porte bien. »
Au général, les Français terminent à un point seulement d’un podium composé des deux équipages suisses Alinghi, Tilt et des Anglais de Ineos Rebels UK. Sur la troisième manche, le dernier jour NORAUTO a été gêné par CHINAOne NINGBO : un équipier est tombé à l’eau devant les étraves de NORAUTO qui a heureusement réussi à éviter le pire et s’arrêter in extremis. En revanche, l’équipage de Franck Cammas qui naviguait alors en troisième position a perdu cinq places dans l’incident, ce qui lui a coûté le podium voire la deuxième marche.
« Nous avons réalisé notre meilleure journée aujourd’hui et terminons par une victoire ce qui est sympa pour conclure notre saison qui s’arrête ici. Le podium nous échappe de peu mais nous gagnons une place aujourd’hui et prenons l’ascendant sur Oman Air (Adam Minoprio) qui jouait pourtant la victoire ce matin avec les Suisses. Bravo à Alinghi qui a vraiment survolé le grand prix et mérite le titre (6 victoires sur 18 manches). Au cours des quatre jours, nous avons manqué de cette constance essentielle pour l’emporter et avons laissé passer quelques belles occasions. Cela fait partie de notre sport, surtout avec un tel niveau de jeu mais nous avons pris un très grand plaisir à affronter ces équipages parmi les meilleurs au monde. Avec toute l’équipe, nous tenons à remercier de tout cœur NORAUTO pour sa passion et sa fidélité. Nous avons appris à nous connaître et c’est vraiment une entreprise hors du commun ! Nous remercions aussi l’équipe du GC32 Racing Tour pour l’animation de cette classe géniale et l’organisation d’un circuit unique qui allie technique, adrénaline et un niveau de ‘fight’ exceptionnel. Cela va nous manquer… Nous souhaitons une très belle fin de saison à toute la flotte et à très bientôt j’espère, » confie Franck Cammas peu avant la remise des prix.
La corderie LANCELIN, spécialisée dans l’élaboration de cordages hauts de gamme qui équipe notamment Idec Sport, renforce son développement en Asie-Pacifique.
La société LANCELIN débute son développement à l’export en 2009. 8 ans après, le chiffre d’affaires à l’export est passé de 1% à 25%. Aujourd’hui, la société est présente dans une quarantaine de pays par le biais de son réseau de distributeurs.
En 2019, grâce à un solide partenariat avec son distributeur australien, la société lance son nouveau projet : sa filiale Lancelin Pacific Pty Ltd
«Après avoir prospecté et participé à de nombreux événements et salons, mon objectif est de privilégier la qualité. Nous mettons un point d’honneur à assurer un suivi R&D et commercial irréprochable à l’égard de nos partenaires, fidèles aux produits et à la marque LANCELIN; Aujourd’hui, nous sommes présents dans une quarantaine de pays», précise Nicolas LANCELIN, Président de la société.
Victoire de Yoann Richomme (HelloWork-Groupe Telegramme) sur la 50eme edition de la Solitaire Urgo Le Figaro 2019 - Dieppe le 26/06/2019. Alexis Courcoux
Yoann Richomme pensait arriver sur le podium de cette 4e et dernière étape de la Solitaire. Il aura terminé finalement juste derrière Corentin Douguet (NF Habitat) à la 4e place.
Le skipper d’Hello Work – Le Telegramme remporte cette 50e edition de la Solitaire avec la manière.
« J’ai navigué détendu toute l’étape et du coup, j’ai pris beaucoup de plaisir. C’était presque la seule véritable étape typique de Figaro avec une flotte très groupée, des changements de leader tout le temps et j’avais vraiment à cœur de faire bien sur celle-ci pour prouver que je méritais cette Solitaire. C’est énorme, je suis super ému, j’avais jamais rêvé d’en gagner deux et encore moins celle-là. L’histoire est magnifique et j’espère qu’elle va continuer. Il y a deux mois, je me demandais comment j’allais être au départ. En six mois, j’enchaîne deux victoires avec la Route du Rhum, c’est incroyable. Quand je suis parti l’autre soir avec « Rico » (Eric Péron) à la côte de l’île de Wight, je me suis dit, « là, t’as tout mis dans la balance, si tu te rates, tu prends deux heures et c’est fini ». Et à la fois, j’avais envie de naviguer comme j’aime le faire et de me permettre des coups. Au final, le scénario s’est déroulé tout seul. Je savais qu’il y avait du courant à la côte mais je ne voulais pas rester au Sud dans la molle. Au final, on fait une belle visite de la pointe Sainte Catherine, c’était magnifique !
La première fois que j’ai gagné en 2016, on s’était tiré la bourre toute la saison avec Charlie, c’était différent. Cette année, le plateau est plus relevé, l’équation était plus compliquée pour moi et cette victoire a une saveur différente. A la fois, j’ai mis trois ans à réaliser que j’ai gagné la première, donc me voilà reparti sur trois ans »
2ème au classement général, Gildas Mahé (Breizh Cola Equi Thé) va pouvoir célébrer sa seconde place acquise lors de la 3e étape alors qu’il pensait que tout était perdu après une 1er étape désastreuse. Il a du tout donner sur cette dernière étape difficile et aller au bout de lui-même pour confirmer sa meilleure place sur la Solitaire.
« Impossible de dormir pour pas se faire marcher dessus par la meute ! Cette nuit, j’ai du faire une sieste de 20 minutes, c’est tout. Même à la fin, le pilote marchait mal dans le clapot, il fallait barrer. Jusqu’au bout, ça a été chaud, un peu comme toute cette Solitaire d’ailleurs. On a un beau vainqueur, un beau plateau et je suis très fier de moi. Je ne m’étais pas mis d’objectif, j’espérais faire dans les cinq et là deuxième, c’est génial. Cette année, le curseur est très haut avec un plateau dingue et quatre étapes longues et au tracé très libre, c’est fatigant et usant pour les nerfs. Même pendant l’étape, j’ai douté, j’ai cravaché, j’allais un peu moins vite que les leaders mais j’ai fait des choix corrects et je me suis concentré. Hier en partant de Saint Marcouf, j’ai commencé à regarder où était Anthony et Alexis. Alexis était à l’autre bout du plan d’eau mais j’ai décidé de « macher » Antho jusqu’au bout ».
Anthony Marchand (Groupe Royer Secours Populaire), neuvième à Dieppe, 3ème au classement général a réussi lui aussi sa Solitaire après être revenu de loin. Il signe une belle victoire d’étape.
« Oui, je suis fier de cette troisième place au général, mais un peu moins de la fin de cette étape ! A la fin avec la fatigue, je faisais tout et n’importe quoi. Mais je suis parvenu à passer devant Alexis et de me maintenir juste devant Corentin Douguet. J’avais leurs positions et je n’ai pas arrêté de tactiquer toute cette matinée avec ça. Au départ, je m’étais enlevé toute la pression, je m’étais promis de ne contrôler qu’à la fin. Le long de la côte anglaise, je savais que ça mistouflerait, mais j’ai fait avec. Ca fait deux ans que la Solitaire se passe bien avec deux podiums. je crois que ça correspond à un déclic après la parenthèse que j’ai pris sur la Volvo. Je suis revenu avec plein d’autres choses en tête et ça m’a libéré. »
Corentin Douguet (NF Habitat) aura été l’un des plus constant sur cette Solitaire. Il signe une 3e place sur cette dernière étape et prend la 4é au classement général et manque de peu le podium. Un tout petit manque de réussite mais avec le plateau relevé de cette édition est une belle performance. « Je suis déçu de rater le podium du général pour un poil de cul, à cause d’un mouillage qui casse sur la troisième étape. A la fois faire 4 sur cette Solitaire de dingue avec le plateau relevé, c’est la place du con mais ça a de l’allure quand même. Il s’est passé plein de belles choses. Apparemment, plein de coureurs ont fait plus de bêtises que moi sauf trois ! Mich (Desjoyeaux) l’avait dit, c’est une course par élimination et il faut être régulier. Ce podium d’étape, c’est bien. J’ai cru à un moment donné que je pouvais la gagner. Je ne suis pas resté collé à Eric et Armel, j’ai joué à la côte et à la fin, le vent a adonné pour eux, ils sont passés… ».
Benjamin Schwartz (Action contre la faim), seizième à Dieppe, sixième et premier bizuth au classement général
« Je suis arrivé avec beaucoup de stress, j’avais envie de bien faire. Il a fallu gérer. Quand Francis égraine le classement et qu’on est 35ème, il faut arriver à rester calme. C’est dur parce que t’es tout seul et quand tu t’énerves, tu n’as personne pour te calmer et te consoler. Dans les orages, la deuxième nuit, ça a été très dur et Justine qui n’était pas très loin a du m’entendre ! Quand tu fais un bon coup bien sur, c’est une satisfaction, une fois que c’est terminé. La nuit dernière, je me suis fait violence pour ne pas dormir et raccrocher le bon paquet. Je savais que la Solitaire serait dure physiquement, mais le pire, c’est le mental. Cette étape a été la plus exigeante pour le sommeil. Ce qui fait la différence, c’est le mental. C’est un aspect sur lequel il faut arriver extrêmement solide sur la Solitaire. »
Armel Le Cléac’h (Banque Populaire), deuxième à Dieppe, dixième au classement général
« Terminer sur une bonne note, c’était l’objectif annoncé à Roscoff après une troisième étape difficile. Il fallait être mobilisé, il y a eu des passages compliqués, notamment à Wight ou Saint-Marcouf. J’ai grappillé mètre par mètre toute cette nuit pour revenir. A 20 minutes de la ligne, j’étais même en tête je crois. Mais il ya eu des bords à tirer, ça attaquait dans tous les sens. Il m’a manqué un petit quelque chose, en plus j’ai déralingué mon solent dans un virement, donc j’ai perdu un peu de temps.
Le bilan de cette Solitaire est bon. Tout n’est pas à refaire. J’ai manqué un peu de régularité et la troisième étape m’a condamné au général. C’était important pour moi d’être là. On s’était donné deux années avec Banque Populaire pour faire quelque chose de bien. On va travailler pour faire encore mieux l’an prochain.
Yoann a été régulier, toujours présent, il mérite bien sa place. Il a mis la pression à tout le monde sur la première étape. Il a enfoncé le clou dans la seconde et su rester bien placé dans la troisième. Il n’y a rien à dire, c’est une belle victoire ».
Alexis Loison (Région Normandie),vingt-cinquième à Dieppe, cinquième au classement général
« Une dernière manche pas facile, surtout que je rate le podium du général. Il y a un moment, j’ai eu l’opportunité de partir avec du vent et de lâcher un peu le contrôle, je n’ai pas l’impression de faire une bêtise, je suis déçu de voir mes espoirs de podium s’envoler, la fin vers Dieppe a été assez longue. J’ai l’impression que j’ai un peu de mal à finir mes étapes, ça fait deux fois que ça me fait le coup. Je fais cinquième au final, c’est une place que je visais, mais j’aurais bien voulu mettre un peu plus de panache. Je suis capable de faire des choses vraiment bien, mais il faut que j’arrive à conclure, sinon je n’arriverai pas à la remporter cette Solitaire. Il y a du positif, mais il y a vachement de frustration, c’est dur. »
C’est vers 12h15 qu’Eric Péron (La French Touch) a coupé la ligne d’arrivée de la 4e et dernière étape de la Solitaire Urgo Le Figaro avec 1 minute d’avance sur Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) et 3 minutes devant Corentin Douguet (NF Habitat).
Yoann Richomme (Hello Work – Le Telegramme) termine 4e et remporte sa deuxième Solitaire avec la manière. 1er de la première étape, 2e de la deuxième et 4e de la dernière, il aura finalement dominé l’épreuve jusqu’au bout.
Yoann Richomme, skipper de Hellowork-Groupe Telegramme, au passage de la bouee Fairway lors de la 2eme étape de la Solitaire Urgo Le Figaro 2019 - en mer le 11/06/2019 @ Alexis Courcoux
Le dénouement est proche pour les 46 solitaires encore en course qui devraient arriver à Dieppe ce mercredi après-midi après 3 jours de course à l’issue d’une quatrième étape longue et pénible pour les nerfs où il ne se sera finalement pas passé grand chose à l’exception d’une petite échappée d’Eric Péron (La French Touch) bien inspiré sur cette dernière étape.
Yoann Richomme (Hello Work – Le Telegramme) devrait remporter cette 50e édition de la Solitaire Urgo le Figaro, sa deuxième, qu’il aura su gagner avec une parfaite maîtrise de bout en bout. Souvent devant aux avants-postes à chaque étape, il aura été toujours là où il fallait avec la chance nécessaire pour conserver son avance au général acquise avec une victoire d’étape et une seconde place. Après sa victoire sur la Route du Rhum en Class40 et cette Solitaire, il acquiert réellement une autre stature qui devrait l’emmener sur le Vendée Globe que des partenaires ne devraient pas manqué d’accompagner. On lui souhaite avec tout le talent qu’il a démontré.
La deuxième place devrait revenir à Gildas Mahé (Breizh Cola Equi’Thé ) qui lui aussi aura fait une superbe solitaire et mérite sa place de dauphin à défaut de la remporter sur cette deuxième étape qui lui aura laissé aucune occasion. La suite au classement général reste encore ouvert. Arrivées prévues entre 12h et 16h cette après midi qui mettront fin à une Solitaire Urgo Le Figaro qui aura tenue toutes ses promesses, une course haletante pleine de rebondissements avec un nouveau bateau qui a ouvert le jeu.