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Transat Jacques Vabre. Les secrets d’Apivia

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Apivia skippers Charlie Dalin and Yann Elies win the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 are posing for the media on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Louis Carli/Alea)

Il vient de remporter la Transat jacques Vabres. Avec son compère Yann Elies qui le définit comme un « geek », Charlie Dalin, architecte naval de formation s’impose sur son nouveau bateau APIVIA dès la première course. Retour sur les sources d’une victoire programmée qui ne doit rien au hasard.
Charlie s’est personnellement impliqué sur chaque étape de la conception de son nouveau bateau qui se distingue par sa carène dont l’étrave plus étroite permet de rester au-dessus de la vague. Le pont, creux au milieu et doté de bosses sur les côtés permet d’abaisser le mât et le centre de poussée des voiles pour exploiter plus de puissance. L’innovation majeure porte sur les foils qui, selon leur qualité, peuvent complètement modifier la performance d’un même bateau.

Article également à lire dans Course au Large n°86 disponible en version numérique. La présentation d’Apivia par Charlie Dalin


Course au large : « Quel est a été le processus de fabrication des foils ? Quel est l’impact ?»

Charlie Dalin : « le foil a été construit en six mois par la PME Avel Robotics avec un robot. La technologie était au point, il fallait un peu de recherche et développement pour réaliser une pièce de cette taille. Le robot pose les fibres de carbone une par une et l’orientation de ces fibres se fait dans l’alignement des efforts ce qui est impossible manuellement. La température est régulée ainsi que l’humidité et un bras de plusieurs mètres de haut pose le carbone. C’est de la science-fiction.
Cette machine permet également de sortir des foils plus rapidement. La notion de temps est très stratégique, les foils sont très impactant sur un IMOCA : il est possible de gagner plusieurs nœuds entre différentes paires de foils alors qu’entre deux générations de carène le gain était seulement de quelques dixièmes de nœuds. Il y aura sans doute une convergence sur la forme et la performance des foils mais actuellement la pente est très raide et chaque génération de foils apporte des gains de performance très importants. Avant on construisait un bateau ensuite il fallait quatre années avant de la faire évoluer. Là, sur un même projet on peut construire plusieurs paires de foils. Néanmoins la pièce est hautement stratégique en termes de performance et très longue à concevoir et surtout à construire en raison de l’épaisseur de carbone à réaliser. Si les foils étaient gratuits on en changerait chaque semaine. »

Course au large : « Quels sont les autres innovations les plus marquantes du projet ? »
Charlie Dalin : « Tout d’abord notre pilote automatique dispose de modes intelligents permettant d’adapter la conduite du bateau à l’état de la mer et des conditions de vents selon les allures. Ensuite, pour la première fois sur un IMOCA, les winches sont alignés sur un axe transversal, sans tube de transmission. Nous avons cherché à diminuer à maximum la friction en limitant les renvois. Enfin, côté ergonomie, APIVIA est l’un des deux bateaux nouvelle génération à avoir un cockpit fermé. Il s’agit d‘une évolution logique avec la vitesse : il est nécessaire de se mettre à l’abri et de se protéger. Les premiers pilotes d’avion et d’automobile avaient une écharpe et des lunettes et au fur et à mesure cela s’est refermé. »

Chronologie sélective :
Mai 2018 : Lancement du projet APIVIA
Septembre 2018 : Démarrage du chantier
Mai 2019 : Réception des foils chez Mer Concept, stockés sous bâche à l’abri des regards
5 août 2019 : Mise à l’eau
9 octobre 2019 : Dernière sortie d’entrainement à Port-la-Forêt. L’analyse et la comparaison des vitesses des autres concurrents montre clairement le potentiel du bateau.
27 octobre 2019 : Départ de la Transat Jacques Vabre
10 Novembre 2019 : Victoire sur la Transat Jacques Vabre

Christophe Nivelet

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Transat Jacques Vabre. Arkea-Paprec a cassé son deuxième foil

UNSPECIFIED - JULY 30: French skippers Sebastien Simon and Vincent Riou are sailing on the Imoca Arkea Paprec, prior to the Transat Jacques Vabre, on July 30, 2019. (Photo Yann Riou / polaRYSE)

Sébastien Simon et Vincent Riou naviguent depuis vendredi sans foil sur leur nouvel imoca ARkea-Paprec. C’est vendredi à 11h qu’il ont prévenu leur équipe à terre que le second foil le tribord, venait de casser. Le bateau volait de façon stable dans l’alizé et sur une mer plate. L’avarie est survenue alors que le monocoque naviguait à 28 nœuds.

« Nous attendions cette sortie du pot-au-noir pour accélérer en bâbord amure » explique Sébastien Simon. « C’était des conditions qui nous permettaient de le faire. Et effectivement ARKEA PAPREC a vite atteint une vingtaine de noeuds. On naviguait donc à une bonne allure quand subitement le foil a cassé sans raison apparente, dans des conditions normales d’utilisation. »

Pour rappel, le duo effectuait cette Transat Jacques Vabre avec ce foil tribord uniquement, le bâbord ayant cassé lors du convoyage vers Le Havre avant le départ. Et, au moment de la casse, l’équipage amorcait une belle remontée. « Sur cette Transat Jacques Vabre, nous n’avons rien lâché malgré l’absence handicapante de notre foil bâbord. Vendredi, nous naviguions dans des conditions favorables pour accélérer enfin et nous étions très contents du comportement du bateau. Nous pouvions à ce moment-là ambitionner d’aller plus loin dans le classement. L’avarie sur le foil tribord est venue anéantir nos espoirs et nous avons été très déçus avec Vincent. Comme nous nous battions de manière acharnée avec Charal, Banque Populaire, 11th hour ou PRB, nous n’avons pas voulu révéler immédiatement notre avarie » explique Sébastien Simon.

ARKEA PAPREC reste en course et continue sa progression vers Salvador de Bahia. Il occupe actuellement la 9e place. Sébastien et Vincent sont attendus tôt lundi matin sur la ligne d’arrivée (aux alentours de 9h du matin heure française). Sébastien SImon et Vincent Riou ont rencontré également un problème de quille qu’ils doivent actionner manuellement.

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Transat Jacques Vabre. Charlie Dalin et Yann Eliès victorieux en Imoca

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Apivia skippers Charlie Dalin and Yann Elies are posing after winning the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Charlie Dalin et Yann Eliès ont franchi la ligne d’arrivée de la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre ce dimanche 10 novembre, à 01h 23mn 00s (heure française) et remportent la course en IMOCA. Le duo aura mis 13 jours 12h 08mn et 00s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 13,42 nœuds, mais il a réellement parcouru 5062 milles à 15,62 nœuds.

Souvent cités parmi les favoris, Charlie Dalin et Yann Eliès semblaient cocher toutes les cases au départ du Havre. Duo complémentaire, complice et éprouvé (Charlie et Yann ont déjà participé ensemble à la Route du café en 2015), ils embarquent sur un foiler de dernière génération qui a impressionné aux entraînements en septembre. Charlie est talentueux, Yann tenant du titre… Mais Apivia qui a été mis à l’eau au mois d’août n’a que 3000 milles dans ses foils. Le plan Verdier semble bien né mais tiendra-t-il la cadence face au référent Charal et au milieu d’une meute de nouveaux foilers et d’anciens très bons IMOCA ?

La réponse tombe assez vite. Après un départ prudent, Apivia sort dans le bon paquet de la Manche à 100% de ses capacités. Au passage du front de la dépression Pedro, il vire de bord avec un groupe emmené par Initiatives-Cœur, cap au Sud. Le leader Charal hésite et se recale au cap Finisterre alors qu’un groupe de cinq IMOCA s’entêtent dans l’ouest. La bascule qu’ils vont chercher se révèlera quatre jours plus tard une chimère.

Le 30 octobre à 20 h 00, Apivia prend les rênes de la course au sein du groupe majoritaire de l’option Sud. Au près, le plan Verdier semble très véloce et creuse une petite avance à l’approche des hautes pressions de Gibraltar. Le premier novembre en fin de matinée, une incroyable vidéo tombe sur le serveur de la course. Charlie et Yann filment Charal voletant à leur vent, 2 à 3 nœuds plus rapide dans les conditions légères que le foiler noir affectionne particulièrement. Aveu de faiblesse d’Apivia peut-être, mais beau moment de vérité à l’entrée dans l’alizé. Charal reprend la tête et ne va pas la lâcher jusqu’au Pot-au-noir, creusant mille après mille son avance. Elle culmine à 120 milles le 5 novembre à midi. Personne ne peut imaginer à ce moment le scénario catastrophe qui attend le foiler noir. Charlie Dalin et Yann Eliès ont l’intuition de se décaler dans l’est. Nettement moins ralentis même si le Pot-au-noir est copieux pour tous cette année, ils ressortent le 7 novembre du tunnel et cavalent déjà à 15 nœuds. Le deuxième n’est plus Charal mais Banque Populaire à 225 milles derrière… Le grand bord de 1000 milles dans l’alizé de sud-est n’est plus qu’une formalité et Apivia réalise un coup de maître en entrant en vainqueur dans la Baie de Tous les Saints.

Cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre était la première grande épreuve à mêler autant de générations de 60 pieds, à un carrefour de l’histoire de l’IMOCA. De plus en plus complexes, les foilers réclament culture technique et feeling. L’alliance générationnelle de Charlie Dalin et Yann Eliès a fait merveille, avec le brin de réussite qui sied aux vainqueurs. Des vainqueurs qui se sont visiblement bien amusé ce qui ne gâche rien.

C’est le troisième succès dans la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre pour Yann Eliès (2013 en Multi50, 2017 en IMOCA), la première victoire pour le Havrais Charlie Dalin.

Le sens de la cette victoire …

Charlie : La première navigation d’Apivia, c’était le 11 août. On a réussi à traverser l’Atlantique trois mois plus tard, on arrive  à Salvador avec le bateau à 100 %, c’est une performance technique remarquable, il faut vraiment le souligner. Tout le team autour d’Antoine Carraz avec Mer Concept a fait un boulot exceptionnel. Leur engagement et leur implication sont indissociables de la victoire. Je leur dit bravo !

Yann : C’est un grand plaisir de  gagner ici avec Charlie parce que la dernière fois on avait fait troisième à l’issue d’une belle course. C’est un juste retour des choses vis à vis de Charlie. Je suis vraiment content qu’il m’ait donné cette opportunité. Ensuite, pour moi c’est le chiffre 3*, j’ai gagné trois Solitaires du Figaro, c’est un chiffre que j’aime bien.

* victoire de Yann Eliès en 2013, 2017, 2019

 

La victoire d’un Havrais… 25 ans après Paul Vatine

Charlie : Cette victoire mélange plein de sentiments. C’est forcément de la joie, un rêve d’enfant. C’était déjà un rêve d’enfant en 2015. Etre skipper d’un bateau comme Apivia rajoute une couche cette année et on ne pouvait faire mieux que de gagner. Je me revois une vingtaine d’années plus tôt, lorsque je rêvais sur les pontons des bassins qui étaient juste à côté du collège. Ma passion pour la course au large a été nourrie par la Route du Café. C’est un monde qui me paraissait inaccessible. Maintenant, j’en suis. Remporter cette transat avec Yann, c’est comme un rêve. Je suis ému, je ne rends peut-être pas complètement compte de ce qu’on a réalisé. On ne pouvait pas rêver mieux comme entame, c’est du bonheur tout simple

Yann : Jeune, j’ai navigué avec Paul qui était un très grand marin, sur les Chauss’Europ, Région Haute Normandie. Nous avons vu Mireille, sa femme au départ du Havre. Je me sens un peu comme le trait d’union entre ces deux générations de marins, Paul et Charlie.

 

Le rythme : 

Yann : C’était dur, il ne faut pas croire. J’ai trouvé que l’enchaînement après l’anticyclone jusqu’au Pot-au-noir était dur.  On est parti à fond de balle dans l’alizé. On s’est fait taper dessus direct avec du 35-40 nœuds à ne pas savoir comment faire avancer le bateau parce que la mer était dure. On a déchiré la grand-voile. 48 heures ont été cramées parce que c’est 24 heures pour réparer et 24 heures pour récupérer et ensuite, on a enchaîné sur le Pot-au-noir. On s’est arraché ! C’est grisant de naviguer sur un bateau neuf parce que ça va vite mais c’est pas simple parce qu’il y a de la casse, qu’il faut réparer, il n’y a aucun répit.

Charlie : La seule pause finalement, ca été le Pot-au-noir où on a pu sortir la tête du bateau, regarder la mer, les nuages. La dernière journée aussi a été magique, sur mer plate sous code zéro, le bateau glissait tout seul avec des pointes à 23-24 noeuds. Peut-être qu’aussi l’approche de l’arrivée la rendait belle.

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L’option ouest : 

Yann : C’est une transat qui a démarré par un coup de poker. Plein Est ou plein Ouest. ? On en a beaucoup discuté avant le départ, on s’est bien pris le choux. Et qund tu commences à prendre des décisions à l’encontre du routage et de l’ordinateur, c’est qu’iil fait avoir de sacrés arguments à  faire valoir. La route Ouest était aguicheuse, elle brillait, elle permettait de faire un gros décalage. Par coontre, il y avait un gros risque que le vent ne tourne jamais au Nord Ouest. On en avait parlé avec les routeurs et Pascal Bidegorry. Le deuxième élément, c’est le sponsor qui nous a encouragé à ne pas prendre trop de risque pour ne pas casser le bateau. On a donc essayé d’être intelligents…J’ai beaucoup regardé ce que faisait Pascal Bidégorry car pour moi c’est quand même la référence en matière de stratégie avec ce qu’il est parvenu à faire sur les dernières Volvo Ocean Race. Quand j’ai vu que ça partait au Sud, on a voulu rester dans le paquet et lorsque Charal nous a rejoint, on s’est dit que ça allait performer. Finalement, lorqu’on a vu que la dorsale passaitcomme une fleur, on savait que c’était terminé pour l’option ouest.

Le Pot-au-noir : 

Charlie : On a eu un sacré Pot-au-noir. Je m’en souviendrai longtemps. Il se reconstruisait tout le temps derrière nous et chaque grain s’approchait et passait toujours à 1 ou 2 km dans le tableau arrière et on voyait que la porte se refermait derrière. A chaque fois le Pot se reconstruisait derrière nous et il fallait faire la course devant les nuages…

Yann : On a pensé à Jérémie et Christopher, ils avaient fait une super course jusque là. C’étaient eux les maîtres il n’ y a pas photo. On pensait qu’ils nous accueilleraient au ponton avec une caïpirinha et finalement, c’est l’inverse. Peut-être qu’ils auront une analyse autre que la-nôtre. Il y a un peu de chance de notre côté mais sans doute un positionnement qui n’était peut-être pas très bon chez eux…

Charlie : En fait, une onde d’Est s’est greffée sur le Pot. Il y a beaucpup de vent d’est au nord et rien dans le sud. Et à la fin, le vent revient par l’est et c’est ce qui s’est passé. Tout le monde avait la tête dans le guidon depuis le début de l’alizé et ce n’était pas facile de se pencher  profondément dans la météo. On ne pensait pas que Charal resterait bloqué aussi longtemps. Au début, on s’est dit peut-être qu’on va réduire le retard, ensuite qu’on allait repartir ensemble, puis on a compris qu’on repartait devant. Et finalement, la question finale, c’était de combien…

Yann : 50, 100, 150, 200, 250…on ne savait plus à la fin. c’est sur qu’on a du mal à se réjouir mais c’est quand même super bon rires). Ce Pot-au-noir leur a coûté 350 milles…

 

Le binôme : 

Charlie : Il y a une vraie complicité entre nous. on se connait bien, on a déjà traversé l’atlantique, on travaille tous les ans ensemble depuis 2014. On sait se décrypter, lorsque l’un va moins bien et inversemement.

Yann : On est hyper complémentaires. Dans le Pot-au-noir je sortais la tête du cockpit pour voir les nuages et Charlie regardait sur l’ordinateur où il fallait placer le bateau. J’ai beaucoup appris de la façon de faire de Charlie.

 

Apivia…

Charlie : Les conditions n’ont pas été idéales pour les foilers. On a fait beaucoup de près au départ puis du portant complet. le seul moment au vent de travers, c’est après le Pot-au-noir. Mais je crois que pour gagner ces courses, il faut un bateau polyvalent et Apivia a cette qualité. Les vitesses sont élevées mais les décélérations aussi ! Un jour, j’étais en vacation avec le téléphone à la main. Le bateau a planté et j’ai fait un vol planné de 4 mètres, le combiné en main et j’ai atterri sur le vérin de quille pendulaire. J’en suis revenu avec un gros bleu c’est tout heureusement. Ces foilers sont de super machines. Elles sont très sollictantes et je n’en attendais pas moins. Maintenant, il faut que je me prépare au retour en solitaire vers la France.

Yann : Il y a aussi des moments difficiles parce qu’on arrive pas à le faire avancer. Apivia a de super qualités mais il ne faut pas le nier, il a aussi des défauts. On a eu des moments de difficulté, des doutes, on s’est creusé les méninges et on n’a pas toutes les réponses.

 

 

 

 

 

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Mini-Transat. Question de la semaine : Pourquoi les premiers série rivalisent-ils avec les meilleurs protos ?

SERIE 833 / Marie-Amélie LENAERTS

Déjà une semaine sur l’eau au milieu de l’Atlantique pour les skippers de la Mini-Transat. Si François Jambou domine les débats en proto, deux séries sont pour l’instant sur le podium.

Cela fait une semaine que 82 concurrents de la Mini-Transat La Boulangère ont pris à Las Palmas de Gran Canaria le départ de la deuxième étape à destination du Marin, en Martinique. Les leaders en proto (François Jambou) et série (Ambrogio Beccaria) sont ce soir à un peu plus de 1000 milles du but et peuvent, d’après les routages, entrevoir une arrivée à partir du jeudi 14, soit après seulement 12 jours de course. Derrière, les galères techniques s’accumulent. Clairement, la dégustation de ti-punch se mérite…

C’était il y a tout juste une semaine. Après une longue escale à Las Palmas de Gran Canaria, 82 solitaires s’élançaient pour la deuxième étape de la Mini-Transat La Boulangère, avec une farouche envie d’en découdre et d’enfin vivre cette traversée tant attendue. Les premières minutes ont donné le ton, certains ont été cueillis à froid. Depuis, le rythme a été très soutenu dans avec un alizé bien installé. Les marins et le matériel accusent le coup. Ce soir, un vent violent balaye à nouveau la flotte avec des vents de 28 à 35 nœuds et une mer qui se forme.

Des nouvelles de Marie-Amélie Lénaerts et Joe Lacey
Deux marins ont navigué aujourd’hui à allure réduite. Le bateau accompagnateur O’kayam est ce soir bord à bord avec Joe Lacey (963). On ne connaît pas encore la nature des avaries subies par le navigateur britannique mais celui-ci est en tout cas bien entouré et en sécurité. Également en difficulté aujourd’hui, Marie-Amélie Lénaerts (833) a repris de la vitesse. Au pointage de 17h, elle progressait à 6,8 nœuds. Marie-Amélie, qui a bricolé toute la journée, a été escortée par Frédéric Bach (533) qui a ainsi fait preuve d’une belle solidarité, en n’hésitant pas à mettre sa course au second plan pour soutenir sa camarade.

Avaries en séries
Le bateau accompagnateur Yemanja, suite à des discussions à la VHF avec des coureurs, rapporte diverses avaries. Voici un message envoyé du bord : « Fedor Druzhinin (759) doit s’arrêter pour réparation. Il nous tient au courant quand il repart, ne soyez donc pas surpris si vous le voyez à l’arrêt sur le tracker. Julien Berthélémé (742) a eu une série noire cette nuit après un départ à l’abattée, dans un grain, bôme cassée, mais réparée avec des attelles, GV déchirée, spi en lambeaux, balcon tordu… Il continue sa route. Albert Lagneaux (882) a cassé une tige de safran, mais a pu la remplacer, il lui en reste une autre en spare ! » On a également reçu aujourd’hui des nouvelles d’Antoine Perrin (850) qui après une très jolie entame (4e place après quatre jours de course) a rétrogradé au classement en proto. En cause : la casse de la rotule de son bout-dehors. Cette rotule est tombée à l’eau et il est impossible de la réparer. Antoine a également des problèmes sur un safran mais cela reste gérable.

Pourquoi les premiers série rivalisent-ils avec les meilleurs protos ?

En proto, François Jambou (865) conserve une belle avance sur Axel Tréhin (945) qui, compte-tenu des vitesses affichées, semble avoir réparé son spi endommagé. Derrière, Erwan Le Méné (800) a pris aujourd’hui la 3e place, aux dépends de Tanguy Bouroullec (969). On note la belle prestation du bizuth allemand Morten Bogacki (934) qui complète le Top 5, moins de 25 milles derrière Tanguy Bouroullec (pointage de 17h).

En série, Ambrogio Beccaria (943) mène toujours de main de maître la flotte, et il est 2e au scratch ! Ses poursuivants Nicolas d’Estais (905), Benjamin Ferré (902), Pierre Le Roy (925), Félix de Navacelle (916) et Lauris Noslier (893) sont quant à eux devant le 3e proto ! « C’est impressionnant de voir les bateaux de série en si bonne position », commente Tanguy Le Glatin, coach des skippers au pôle de Lorient Grand Large. « Cela signifie qu’il y a eu plus de vent que ce qu’on imaginait sur les fichiers. Dans la brise, les bateaux de série sont plus simples à gérer, on peut tirer dessus sans trop se poser de questions sur le matériel. En proto, on est obligé de lever le pied dans ces conditions car les bateaux sont plus fragiles. On avait vécu une situation similaire lors de la Mini-Transat 2009, durant laquelle Francisco Lobato avait failli gagner la première étape au scratch. »

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Classement du samedi 9 novembre à 17h (heure française)
PROTO
1- François Jambou (865 – Team BFR Marée Haute Jaune) à 1114,9 milles de l’arrivée
2- Axel Trehin (945 – Project Rescue Ocean) à 86,6 milles du premier
3- Erwan Le Méné (800 – Rousseau Clôtures) à 159,4 milles du premier

SERIE
1- Ambrogio Beccaria (943 – Geomag) à 1162,8 milles de l’arrivée
2- Nicolas D’Estais (905 – Cheminant-Ursuit) à 57,2 milles du premier
3- Benjamin Ferré (902 – Imago Incubateur D’aventures) à 57,4 milles du premier

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Transat Jacques Vabre. Sébastien Rogues et Mathieu Souben 3e en Multi50

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 9: Primonial takes 3rd place in the Multi 50 category of the Transat Jacques Vabre 2019, duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil, on November 9, 2019 in Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Sébastien Rogues et Matthieu Souben sont arrivés ce samedi à Ce samedi 9 novembre, à 13h 24mn 42s (heure française) en troisième position sur leur Multi50 Primonial. Le duo aura mis 13 jours 00h 09mn et 42s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 13,94 nœuds, mais il a réellement parcouru 5088 milles à 16,30 nœuds. Son écart au premier Groupe CGA Mille et un sourires est de 1h 7h 35mn 07s.
Outsiders pour leur première transat en Multi50, Sébastien Rogues et Matthieu Souben ne débarquaient pas au Havre pour faire de la figuration. Régatiers émérites, Sébastien a fait ses classes en catamaran volant GC 32 quand Matthieu, spécialiste du cata de sport, est un barreur recherché en Multi50. Restait au plus jeune équipage en Multi50 à décrocher ses galons de marins mais ils s’élançaient sans complexe, à la barre de l’ex Réauté Chocolat, réputé robuste et sain, vainqueur de la dernière Route du Rhum…
Deuxièmes en Manche au départ, ils suivent difficilement le rythme imposé d’emblée par Thibaut Vauchel-Camus et Frédéric Duthil mais entament un véritable match-racing avec Groupe GCA-Mille et un sourires. Du 27 octobre au Havre au 1er Novembre à la hauteur des Canaries, l’écart entre les deux Multi50 n’excèdera jamais 11 milles. Au passage de la dorsale, alors que le tandem Vauchel-Camus/Duthil commet une erreur d’aiguillage dans l’Est, Primonial prend même les commandes le temps d’un classement. Mais le surlendemain, le démarreur du moteur qui produit seul l’énergie du bord tombe en panne. Sébastien et Matthieu prennent un peu tard la décision de s’arrêter au Cap Vert dont ils ont déjà dépassé la latitude et louvoient de longues heures pour rallier Mindelo le 4 novembre.
Repartis après un pit-stop de 4 heures avec plus de 200 milles de retard, le tandem peine à s’extraire du dévent des îles. Le 5 au soir, leur retard culmine à 280 milles. La course est terminée mais il reste à finir l’histoire. Souvent crédités des meilleures moyennes, Sébastien et Matthieu lavent leur déception en exploitant à fond leur solide Primonial et franchissent leur premier Pot-au-noir. 
Avec leur arrivée à bon port, la Classe Multi50 peut se féliciter d’un 100% de classés sur cette Route du Café, ce qui n’était pas acquis au départ du Havre.

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Transat Jacques Vabre. Jérémie Beyou : “C’était comme un jour sans fin, ce n’était pas humain !”

UNSPECIFIED : French skippers Jeremie Beyou and Christopher Pratt are sailing on the Imoca Charal, prior to the Transat Jacques Vabre, in 2019. (Photo by Gauthier Lebec/Charal)

Jérémie Beyou s’est livré sans fard après le passage du Pot-au-noir

Jérémie, tu as connu de nombreux passages du Pot-au-noir dans ta carrière de marin, peut-on dire que c’était le pire ?
Oui, c’était vraiment terrible, c’était même tout simplement un des pires moments de ma carrière. Souvent, je reste prudent, mais en début de semaine, avant d’arriver dans le Pot-au-noir, je disais que c’était du jamais-vu dans une Jacques Vabre ou une transat qu’un bateau y rentrant avec plus de 100 milles n’en sorte pas en tête. Malheureusement, c’est arrivé. Nous avions plus de 120 milles d’avance sur Apivia et ça n’a servi à rien. Au début, notre entrée dans le Pot-au-noir n’est pas mauvaise, à un moment, on a un gros grain avec du vent à 30 nœuds et derrière, rideau ! Ça n’est jamais revenu et surtout, on a balisé le terrain pour tous ceux qui sont arrivés derrière, c’était du pain béni pour eux, ils n’avaient qu’à se décaler vers l’est pour ne pas rester bloqués.
On a tous vécu des choses comme ça quelle que soit la régate, ces moments où tu es en tête, où tu as super bien navigué, ce qui était le cas depuis le début de la course, où tu maîtrises ton sujet et où tout d’un coup, pour des raisons hors de tout contrôle, tout s’écroule. Ça m’est déjà arrivé sur des courses comme la Solitaire du Figaro, mais ça durait une heure ou deux, maximum six le temps d’une marée et ça repartait, là, ça a duré trois jours. C’était vraiment hyper dur, parce que chaque fois qu’on avait un petit bout d’éclaircie, on y croyait, on avait l’impression de sortir, et puis la nuit, tous les nuages que nous avions réussi à passer au près revenaient sur nous au portant. C’était l’enfer, comme un manège qui ne s’arrête jamais de tourner.
C’était comme le film Un jour sans fin, où tu te réveilles tous les matins le même jour, l’histoire a recommencé pendant trois jours…

De l’extérieur, on se disait que ça devait être effectivement infernal à vivre, comment avez-vous fait pour ne pas craquer dans ces conditions avec Christopher ?
On a coupé les classements, on ne voulait plus les voir. Au bout de 24 heures, on a compris que ça allait être compliqué, et surtout, que ça n’arrêtait pas. Pourtant, il n’y avait rien du tout comme décalage au début : quand on est rentrés dans la molle, Apivia était dans notre axe. Et quand on a compris que ça allait être vraiment compliqué d’en sortir, il y avait un décalage en latéral d’une quinzaine de milles. Mais là, tu comprends qu’ils sont sur l’autoroute et que toi, tu es sur la départementale, et que le prochain embranchement est très loin. Tu vois les mecs à 130 et toi, tu es à 30 maxi, donc on a coupé les classements, parce que ce n’est pas humain, ça devenait insupportable. On a juste essayé pendant trois jours de sortir de là.

Arrive-t-on dans ces conditions à dormir, à s’alimenter, ou est-on complètement obnubilé par le fait d’en sortir ?
Un peu les deux. Il y a des moments où tu ne dors pas pendant 24 heures, parce que tu n’arrives pas à avancer et le coup d’après, tu ne veux plus sortir de ta bannette, parce que tu n’as plus envie de voir ça, tu manges pour oublier ce que tu vis. Ce qui est sûr, c’est qu’avec Christopher, nous sommes tout le temps restés solidaires, ultra-positifs, à se dire qu’il fallait essayer de sortir de là, de faire les choses à l’endroit, mais c’était vraiment super dur à vivre.

24 heures que vous êtes sortis du Pot-au-noir, quel est désormais votre objectif ?
Oui, nous sommes repartis, on sait que la victoire nous a échappé. On va dire qu’il faut « aussi » de la chance de temps en temps pour gagner des courses. On ne l’a pas eue cette fois-ci, la victoire, ce ne sera pas pour cette Jacques Vabre. Pour autant, tant que la ligne n’est pas franchie, rien n’est joué. On essaie de bien faire marcher Charal, et de tout donner pour vivre pleinement les derniers jours ensemble.

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Brest Atlantiques. Safran central cassé sur Macif qui va faire escale

Le trimaran MACIF a cassé son safran central suite au choc avec un OFNI alors qu’il naviguait au large des îles du Cap Vert. Son skipper, François Gabart, a alors rapidement pris contact avec son équipe à terre pour annoncer l’avarie, indiquant par ailleurs qu’il n’y avait pas de voie d’eau constatée à bord et que le bateau restait parfaitement manœuvrable. Les vitesses affichées ce matin en témoignent, mais une solution reste néanmoins à l’étude pour pouvoir réparer et poursuivre ainsi la course en toute sécurité.

L’équipe technique du bateau étudie donc actuellement toutes les possibilités d’escales au Brésil pour organiser cette intervention au plus vite et remplacer la pièce. Pour l’heure, l’équipage composé également de Gwénolé Gahinet et du mediaman, Jérémie Eloy, va bien et poursuit sa route en deuxième position de la flotte.
Ils l’ont annoncé au départ de la course, celui qui gagnera sera celui qui aura le moins cassé. Macif est le premier a subir une avarie. Charles Caudrelier nous racontait qu’il était fréquent que ces trimarans heurtent quelque chose, généralement un poisson, à chacune de leur sortie.
Avec son safran central en moins, Macif peut tout de même bien avancer mais pour la sécurité, il est préférable que celui-ci s’arrête. On se souvient que François Gabart avait passé toute sa Route du Rhum avec un safran en moins.

 

 

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Transat Jacques Vabre. Charal en mode turbo !

UNSPECIFIED : French skippers Jeremie Beyou and Christopher Pratt are sailing on the Imoca Charal, prior to the Transat Jacques Vabre, in 2019. (Photo by Gauthier Lebec/Charal)

Alors qu’Apivia semble s’approcher d’une très belle victoire pour sa première course, le podium reste encore incertain. Si vendredi, Banque Populaire avait pris un peu d’avance à la sortie du Pot au noir et pouvait rêver d’une belle place, ils se sont vite fait rattraper par la patrouille de foilers. Le plus impressionnant reste Charal qui est passé en mode turbo. le slogan de la marque “Vivons fort” prend tout son sens pour Jérémie Beyou et Christopher Pratt qui donnent tout après un Pot-au-noir qui les a rendus fous. Ils pointent à 12h ce samedi à la 3e place et comptent bien se battre juqu’au bout pour la deuxième avec PRB en ligne de mire qui tient une cadence élevée mais qui est plus décalé à l’est. L’arrivée s’annonce haletante. Thomas Ruyant et Antoine Koch sont également dans le match sur Advens mais 20 milles derrière Charal. Ils peuvent espérer une belle place après avoir signé l’une des plus belles remontées de la course.
Les foilers de nouvelle génération auront fait la démonstration de leur potentiel face aux Imoca des précédentes générations à foils ou à dérives droites. A un an du Vendée Globe, la course promet avec un beau match entre plan Verdier et VPLP. Il faudra attendre de voir ARkea-Paprec, le plan Kouyoudmjian à 100% de son potentiel, Corum et le futur plan Manuard pour avoir une idée plus précise des forces de chacun mais le jeu reste très ouvert. Cette Transat Jacques Vabre reste déjà un très bon cru.

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Brest Atlantiques. Le Maxi Edmond de Rothschild en tête avec 50 milles d’avance sur Macif

Le Maxi Edmond de Rothschild est leader de la flotte devant Macif après sa belle option à l’est. Les deux trimarans sont en mode régate alors que le Sodebo ultim 3 décroche un peu et qu’Actual Leader tente de suivre le rythme.

Les voix claires, les traits pas trop tirés, le moral au beau fixe, les quatre skippers joints ce vendredi à la vacation hebdomadaire de Brest Atlantiques se félicitaient de profiter de conditions estivales après l’entame musclée du Golfe de Gascogne. « Je pensais que le soleil et le ciel bleu n’existaient pas, si, si, je vous rassure, il y a des coins de la planète où il fait méga beau. Par contre, de temps en temps, et ça nous a beaucoup embêtés toute la nuit et depuis 24 heures, il y a des gros grains qui ont parfois la mauvaise idée de « bouffer » le vent, ce qui n’est pas très bon pour la vitesse », a résumé Thomas Coville sur Sodebo Ultim 3, troisième à 16h.

Un Sodebo Ultim 3 en chasse derrière le duo de tête composé du Maxi Edmond de Rothschild et du Trimaran MACIF, avec avantage ce vendredi au premier qui a su tirer profit d’un décalage à l’est pour descendre plus vite que son rival. Pas de quoi cependant faire exulter un Franck Cammas tout de même satisfait du début de course du tandem qu’il forme avec Charles Caudrelier : « On sait que Macif va vite tout le temps, ils connaissent parfaitement le bateau, et maîtrisent ce genre de navigation autour du monde, nous sommes déjà très contents de matcher avec lui, tant mieux si on est devant. Mais ça ne reste que le début de la course. En tout cas, c’est un beau jeu d’échecs dans l’Atlantique. »

Sur le Trimaran MACIF, deuxième au classement de 16h à 65 milles du leader, François Gabart se montre fair-play : « Le Maxi Edmond de Rothschild était très à l’est, ils ont réussi à gagner dans l’ouest assez facilement, parce que le vent était plus fort à l’est la nuit dernière par rapport aux prévisions, ils en ont bien profité. » Le vainqueur du Vendée Globe 2012, comme ses concurrents, a désormais les yeux rivés sur le Cap Vert, avec le dévent des îles à gérer, puis sur un Pot-au-noir qui, d’après Franck Cammas, pourrait sourire aux premiers arrivés : « J’ai l’impression que le Pot-au-noir est assez dégagé quand on y rentre, mais qu’il se reforme avant d’en sortir. Il y a une toute petite chance pour que celui qui entre le premier s’en sorte mieux que ses poursuivants. »

A l’arrière de la flotte, Yves Le Blevec et Alex Pella (Actual Leader), flashés à plus de 30 nœuds dans la matinée de vendredi, continuent de jouer les chasseurs, à l’affût : « Parfois, les conditions permettent aux bateaux de devant d’aller assez vite, à d’autres moments, comme ce matin, on peut combler un peu notre retard. En tout cas, on ne lâche rien, le rythme est très bon à bord d’Actual Leader, nous sommes ravis d’être où nous sommes avec un bateau exactement dans le même état qu’au départ. La course est magnifique pour nous, on va faire en sorte que l’histoire continue à être belle. »

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Mini-Transat. Jambou et Beccaria toujours à la fête

SERIE 905 / Nicolas D'ESTAIS

Les vitesses sont toujours aussi élevées sur cette deuxième étape. Pas de changement notable en tête de flotte si ce n’est un ralentissement à prévoir et à surveiller mais François Jambou (865 – Team BFR Marée Haute Jaune) et Ambrogio Beccaria (943 – Geomag), leaders respectivement en Proto et Série de cette 2nde étape de la Mini-Transat La Boulangère 2019, sont à mi-parcours entre Las Palmas de Gran Canaria et Le Marin en Martinique après seulement cinq jours de navigation. Au pointage de 17h, ils sont respectivement à 1314,8 et 1348,1 milles nautiques du Marin en Martinique. ​​​​​​​​​​​​​​

Si pour l’instant, le skipper du plan Raison et l’italien ont parfaitement négocié les variations de vent dans les Alizés, la tête de flotte va devoir cette fois-ci gérer une transition plus compliquée avec la cellule pluvieuse et orageuse située au Nord, qui se déplace d’Est en Ouest et s’abat sur eux. Des ralentissements sont donc à prévoir pour ceux qui tiennent les commandes de la course : « ils vont devoir faire preuve de vigilance pour ne pas se faire happer par cette bulle et continuer à s’échapper par le sud. Ça risque d’être un peu plus compliqué que jusqu’à présent. Ils vont devoir opérer un décalage pas naturel par rapport à la route et l’angle du vent » analyse Tanguy Le Glatin, coach des skippers au pôle de Lorient Grand Large. De quoi rabattre les cartes de cette seconde étape ! Verdict dans les prochaines heures de course…

La surprise Benjamin Ferré

Si voir les 2 premiers bateaux de Série naviguer dans le sillage du leader en Proto est une première surprise, il y’en a une deuxième : Benjamin Ferré (902 – Imago Incubateur D’aventures), actuellement 2ème en Série qui réalise depuis le début une superbe 2nde étape. « À chaque Mini-Transat il y a des surprises sur la deuxième étape, avec des gens qui se révèlent au large en se sentant plus à l’aise qu’on ne le pensait » explique le coach de Lorient Grand Large qui entraine Benjamin. « Il arrive bien à mettre en œuvre ce qu’il a appris dans sa préparation, à la fois en météo, en performance et en gestion de soi-même ». S’il navigue sur un bateau qui a fait parler la poudre lors de la précédente édition, ce breton originaire de Rennes s’est inscrit avant tout pour vivre une aventure… une aventure dont la fin pourrait être bien plus belle qu’il ne l’imaginait.

Libéré, délivré !

Si certains profitent, d’autres rongent leur frein à l’instar de Matthieu Vincent qui a tenté une option Nord. Le marin s’était classé troisième de la première étape à Las Palmas de Gran Canaria et était attendu en Série sur cette seconde étape de la Mini-Transat La Boulangère. Fort heureusement, Matthieu Vincent (947 – L’occitane En Provence) et le peloton du Nord en ont fini d’être embourbé dans la cellule pluvieuse et orageuse qui s’était installée en plein sur l’orthodromie. Si ce groupe Nord a retrouvé de l’air et des allures plus convenables, l’addition est aujourd’hui cependant assez salée.

Ils se font remarquer…

Cédric Ohanessian (901 – Entreprendre Pour La Planète) a opéré une belle remontée ces derniers jours en passant de la 52ème à la 19ème place Série, et ce, en un seul bord de 630 milles… Sébastien Liagre (589 – Walaby) n’est pas en reste non plus et pointe quant à lui au 18ème rang des Série après un seul empannage depuis le départ et à bord d’un vieux Pogo 2…! Enfin Kévin Bloch (697 – Ensta Bretagne) réalise une belle seconde étape en étant 17ème et premier des Séries d’ancienne génération.

Messages du large

Le bateau accompagnateur Yamanja nous donne des nouvelles de Jean-René Guilloux (915 – Crédit Agricole 35) : « Jean-René a un problème de barre récurrent depuis le départ. Il doit resserrer les vis de son palier de barre régulièrement. Il a déjà dû intervenir dessus au cours des 48h dernières heures, mais envisage de retourner dans le tunnel pour une nouvelle tentative. Nous avons donc pris une route parallèle à la sienne en attendant qu’il achève sa réparation ».

Gloanec quant à lui a été en contact VHF avec Adrien Bernard (896 – Mini Yak) qui rencontre quelques soucis techniques : « Tout va bien à bord. Il a fait un vrac la première nuit qui le prive de feux de navigation. Les feux de secours sont aussi HS. Son bas étai est cassé. »

Enfin Aloha décrit l’état de la mer et du ciel sur zone : « On a touché nos premiers petits grains cette nuit, pas encore bien méchant mais le ciel s’est couvert. La mer quant a elle est encore peu agitée avec quelques moutons sous les grains. Le vent moyen est entre 15 et 19nds. »

Classement du vendredi 8 novembre à 17h (heure française)

PROTO

1- François Jambou (865 – Team BFR Marée Haute Jaune) à 1314,8 milles de l’arrivée
2- Axel Trehin (945 – Project Rescue Ocean) à 95,6 milles du premier

3- Tanguy Bouroullec (969 – Cerfrance) à 154,3 milles du premier

SERIE

1- Ambrogio Beccaria (943 – Geomag) à 1348,1 milles de l’arrivée

2- Benjamin Ferré (902 – Imago Incubateur D’aventures) à 58 milles du premier
3- Nicolas D’Estais (905 – Cheminant-Ursuit) à 83,1 milles du premier

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