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Mini-Transat. Arrivée jeudi prochain, abandon pour Matteo Sericano

PROTO 888 / Matteo SERICANO @ Marin AVRAM

Les ETA commencent à tomber. François Jambou et Ambrogio Beccaria, respectivement leaders en proto et en série, pourraient arriver dès jeudi prochain et remporter cette Mini-Transat chacun dans leur catégorie. Matteo Sericano a signifié ce soir son abandon, suite à une collision avec un objet flottant, qui a fortement endommagé la quille de son proto. Joe Lacey étant hors course après avoir été aidé par un bateau accompagnateur, 80 marins sont encore en lice malgré des conditions loin d’être simples sur cette 22e édition de la Mini-Transat La Boulangère.

​​​​​​​Effluves tropicales
Arriver les premiers en Martinique, savourer la victoire (et le rhum), accueillir leurs camarades qu’ils auront pris un malin plaisir à laisser dans leur tableau arrière durant quasiment toute la course… François Jambou (865) et Ambrogio Beccaria (943) doivent nécessairement avoir ces images dans un coin de leur tête. Mais ils chassent sûrement rapidement ces pensées parasites pour rester concentrés alors qu’il reste un tiers du parcours et que les poursuivants sont prêts à exploiter la moindre défaillance.

Des podiums très disputés
En proto, Axel Tréhin (945) est relégué à plus de 100 milles du leader. Erwan Le Méné (800) et Tanguy Bouroullec (969) sont au coude à coude pour la 3e place. Décalé dans le Nord, Morten Bogacki (934) reste dans le match pour les rattraper. En série, les places sur le podium sont chères. Au pointage de 17h, Nicolas D’Estais (905), Benjamin Ferré (902), Pierre Le Roy (925) et Félix de Navacelle (916) se tenaient en une dizaine de milles.

Un temps à grains
Respectivement à 867 et 932 milles de l’arrivée au pointage de 17h ce dimanche, François Jambou et Ambrogio Beccaria disposent d’une avance leur permettant de voir venir (voir les classements ci-dessous). Mais la prudence reste de mise car les hommes et le matériel fatiguent et les conditions ne sont pas simples avec la mer formée. Par ailleurs, la navigation est émaillée de nombreux grains apportant des précipitations importantes et surtout des vents pouvant atteindre 35 à 40 nœuds. Une sortie de route peut alors très vite arriver… Ce temps à grains devrait perdurer pendant au moins trois jours.

Matteo Sericano contraint à l’abandon
Peu après son départ de Mindelo (Cap-Vert) suite à une escale technique, l’Italien Matteo Sericano (888) est entré en collision avec un objet flottant. Le skipper italien a constaté d’importants dégâts sur sa quille. Matteo a tenté de réparer, en vain. Il annonce malheureusement ce soir son abandon.

Problème de balise résolu pour Julien Letissier

Julien Letissier (869) n’était depuis ce matin plus localisé sur la cartographie de la Mini-Transat La Boulangère. Sa balise était en panne et à la vacation du jour, la direction de course lui a demandé de changer de tracker. Le message a visiblement été entendu puisque Julien est réapparu sur la cartographie à 17h. Il pointe en 12e position en série.

Où sont les femmes ?
Huit femmes (sept en série, une en proto) ont pris le départ de la Mini-Transat La Boulangère et toutes sont encore en course. En série, la mieux placée est Amélie Grassi (944) qui fait un come-back de folie après s’être élancée de Las Palmas de Gran Canaria une bonne douzaine d’heures après le reste de la flotte. Repartie en 61e position, Amélie est ce soir dans le Top 15 ! Elle est suivie de la benjamine de la course, Violette Dorange (955), qui semble bien dans le rythme après une première étape marquée par des soucis d’énergie. A bord de son Ofcet 6.50, Anne Beaugé (890) fait elle aussi une jolie course (20e place au pointage de 17h). Elle est l’une des mieux placées parmi celles et ceux ne naviguant pas sur des Pogo 3 ou des Maxis.

Relativement esseulée sur le plan d’eau, en première partie de flotte, la Russe Irina Gracheva (579) trace joliment sa route, à bord de son vénérable Mini mis à l’eau il y a près de 15 ans. Même si la route est encore longue, Axelle Pillain (781) et Céline Sallès (514) sont elles aussi en train de réussir leur pari de traverser l’Atlantique en Mini. Elles sont ce soir à mi-parcours et pointent aux 40e et 48e places. Quant à la Belge Marie-Amélie Lénaerts (833), elle fait preuve d’une remarquable capacité à régler ses galères techniques en mer. Ralentie toute la journée hier pour réparer, elle a repris de la vitesse et poursuit sa route. Une seule femme est engagée en proto, Marie Gendron (930). Très vite revenue à Las Palmas pour des problèmes de quille et de bout-dehors, Marie a depuis courageusement cravaché sur une route Sud pour recoller à la flotte.

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Classement du dimanche 10 novembre à 9h (heure française)

PROTO

1- François Jambou (865 – Team BFR Marée Haute Jaune) à 867,9 milles de l’arrivée
2- Axel Tréhin (945 – Project Rescue Ocean) à 100,9 milles du premier
3- Erwan Le Méné (800 – Rousseau Clôtures) à 212,4 milles du premier

SERIE

1- Ambrogio Beccaria (943 – Geomag) à 932,7 milles de l’arrivée
2- Nicolas D’Estais (905 – Cheminant-Ursuit) à 72,2 milles du premier
3- Benjamin ferré (902 – Imago Incubateur D’aventures) à 73,9 milles du premier

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Transat Jacques Vabre. Initiatives Coeur 7e

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Initiatives Coeur skipper Samantha Davies and Paul Meilhat take 7th place in the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Samantha Davies et Paul Meilhat finissent en septième position sur leur Initiatives cœur juste derrière Banque Populaire (l’ex-SMA de Paul Meilhat). Une place un peu décevante pour ces deux marins d’expérience avec un Imoca équipé de foils et qui pouvaient prétendre à une meilleure place. Mais les deux marins ne semblaient pas forcément mécontents. Pour Samantha comme pour les autres skippers, cette course s’inscrivait dans sa préparation au Vendée Globe tout comme la défense d’une cause pour sauver les enfants.

Sam et Paul naviguent en tête de flotte les premières 24 heures, virent en premier sans hésiter au Sud et sont en pointe le lendemain du départ. Une belle entame, un peu trop belle car la première nuit, le grand gennaker n’a pas supporté le bord de portant musclé. Sam répare cette voile clef, les jours qui suivent se jouent au louvoyage et le duo reste dans le tempo de la course, toujours bien placée dans le top 5. Après la dorsale de Gibraltar, la voile réparée est ré-hissée mais ne dure pas longtemps. A partir des Canaries, Initiatives-Cœur est un peu décroché, émargeant toujours entre la sixième et la dixième place mais sans tenir la cadence de tête. Samantha et Paul cherchent des compromis de voiles et d’angles de route différents mais perdent du terrain. L’écart se stabilise quand la flotte déboule au vrai portant dans l’alizé où le spi remplace les voiles plates et à l’entrée du Pot-au-noir, ils sont encore sixième. Retenus plus que leurs concurrents directs par les grains en milieu de traversée, ils rétrogradent même à la treizième place le 6 novembre… Mais une fois l’alizé revenu, leur foiler retrouve des ailes au reaching et ils parviennent à retrouver un classement digne de l’ensemble de leur course. Septième à Salvador de Bahia, ce n’est clairement pas la place qu’étaient venu chercher ces deux compétiteurs de talent, mais elle illustre l’âpreté du match en tête et l’exigence technique au plus haut niveau.

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Transat Jacques Vabre. Banque Populaire 6e, une belle course pour Clarisse Crémer !

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Banque Populaire X skippers Clarisse Cremer and Armel Le Cleac'h celebrate taking 6th place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Clarisse Cremer et Armel Le Cléac’h terminent 6e de cette Transat Jacques Vabre où ils ont su tout au long de la course rester aux avants-postes et dans le match. L’imoca Banque Populaire (ex-SMA) équipé de dérives droites ne pouvait pas rivaliser avec les foilers mais il reste un bateau fiable et performant pour Clarisse Crémer qui a pu ainsi profiter du coaching d’Armel Le Cleac’h pour apprendre sur son Imoca en vue du prochain Vendée Globe.

Le duo aura mis 14 jours 8h 38mn et 24s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 12,62 nœuds, mais il a réellement parcouru 4862 milles à 14,10 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 20h 38mn 24s.

Pour sa première transat en Imoca, Clarisse Cremer n’avait qu’un seul objectif : engranger de l’expérience sur ce nouveau support et écrire un nouveau chapitre de sa belle histoire avec la course au large où elle a déjà prouvé en Mini 6,50 et en Figaro sa bonne intuition et sa joie d’être en mer. Son co-skipper est talentueux : il s’appelle Armel Le Cléac’h, a gagné le dernier Vendée Globe. L’apprentissage d’accord, mais la compétition avant tout ! Armel et Clarisse le prouvent d’emblée en prenant la tête de la flotte des IMOCA quelques heures après le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Sur leur bateau à dérives, un plan Verdier de 2011 largement éprouvé, ils savent que les foilers sont sur le papier plus rapides, mais ils vont faire une démonstration parfaite toujours aux avant-postes du groupe qui choisit le sud plutôt que l’ouest. Clarisse et Armel rapides au portant VMG, allure où les foilers de peuvent voler, ne descendent jamais en-dessous de la 5e place au classement et jouent des coudes entre Apivia et Charal. 5e à l’entrée du Pot-au-noir à moins d’1 mille de PRB, Banque Populaire ressort du marasme équatorial en 2e position. Dans les alizés du sud-est, les foilers font parler la poudre. Clarisse et Armel tiennent, mais en approche de Recife ne pourront plus maintenir la cadence des IMOCA volant. Stratégie parfaite, trajectoires et manœuvres rondement menées par le duo, Banque Populaire n’a pas à rougir de cette magnifique sixième place sur la Route du café !

La joie était au rendez-vous, ce dimanche soir, sur les pontons de Salvador de Bahia où Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h terminent 6ème de la Transat Jacques Vabre. Avant de savourer, retour sur une course où le duo, qui a fait preuve de ténacité et d’un sacré sens tactique, a joué aux avant-postes et animé la course de bout en bout.

Ils se sont donnés sans compter, n’ont pas ménagé leurs efforts et ils pouvaient avoir le sourire en arrivant dans le port de Salvador de Bahia en ce début de soirée. Clarisse Crémer et Armel Le Cléac’h achèvent la Transat Jacques Vabre à la 6e place, après 14 jours, 8 heures, 46 min et 24 secondes, tout en s’évertuant à hisser Banque Populaire X dans le wagon de tête tout au long de la course. « Ça ne pouvait pas mieux se passer pour une première transat !» s’est réjouie Clarisse à l’arrivée. « Premier bateau à dérives, premier duo mixte : on a coché toutes les cases ! » apprécie Armel.

Un départ réussi
Cette performance est née d’une complicité tissée au fil des entraînements depuis juillet entre Clarisse Crémer, qui découvrait la navigation en IMOCA, et Armel Le Cléac’h, désireux de transmettre son savoir alors qu’il n’avait plus navigué à bord de ces monocoques depuis sa victoire au Vendée Globe, en 2017. Pour la navigatrice, la Transat Jacques Vabre avait valeur de « formation accélérée en course » avant d’entamer son programme en solitaire.
Chez Clarisse et Armel, les jours qui précédaient le départ, il flottait un air d’enthousiasme mâtiné de concentration. « Le départ sera très technique, ce ne sera pas seulement une course de vitesse et ce n’est pas pour nous déplaire », soulignait Armel. Après les mots, les actes : dès le début de la course, les skippers se placent dans le peloton de tête, prenant même furtivement la première place. La stratégie ? Profiter d’une route plus directe par le Sud plutôt que de contourner une première dépression par le Nord. « Nous sommes plutôt contents parce qu’on arrive à rester au contact des bateaux à foils et de ceux équipés de dérives », souligne alors Clarisse après quelques jours en mer.

Pour Clarisse, le temps des premières
La jeune navigatrice, qui n’avait jamais enchaîné autant de jours en mer à bord de ce bateau, prend ses marques. Progressivement, les quarts deviennent plus longs et le duo se montre particulièrement complémentaire. Pour elle, c’est aussi le temps des premières fois : celle de passer l’Équateur – « j’ai l’impression que tout est à l’envers » s’amuse-t-elle dans une vidéo – et de résister aux aléas du Pot-au-Noir, si prompt à jouer des tours aux marins. « C’est particulièrement éprouvant. Nous sommes tous les deux un peu cramés, raconte Clarisse à ce moment-là. Mais en même temps, personne n’aime faire du bateau s’il n’avance pas. »

Un bateau exploité à 100%
Ensuite, place au sprint final jusqu’à Bahia, un grand bord à 90°C vers la première capitale de l’histoire du Brésil. Une option davantage favorable aux « foilers » dont certains en ont profité pour dépasser les deux skippers de la Banque de la Voile. « Ça glisse, mais sans foil, on souffre un peu, on fait avec, c’était une donnée connue dès le départ » confiait en vacation Armel Le Cléac’h.
Pourtant, après une première partie de course détonante, le tandem est parvenu à conserver le rythme au sein de la tête de la course, en restant longtemps parmi les cinq premiers. Une réussite liée à des choix météos payants et la faculté de tirer le meilleur des capacités de leur IMOCA, qui est pourtant d’ancienne génération, mis à l’eau il y a 8 ans.
Désormais, Clarisse peut aborder avec sérénité son programme en solitaire avec pour objectif de participer au Vendée Globe à l’automne prochain. Dans quelques jours, elle reprendra d’ailleurs la mer pour traverser à nouveau l’Atlantique, seule à bord cette fois-ci.

LES MOTS DE CLARISSE CREMER ET ARMEL LE CLÉAC’H
Clarisse Crémer :
« C’était ma première transat en IMOCA et ça ne pouvait pas mieux se passer ! J’ai appris des tonnes de choses et j’en suis ravie. On n’a pas chômé pendant la course, on a toujours été à fond. Je pense que c’est pour ça que l’on a réussi à être bien positionnés. Je n’ai pas trop de recul mais c’était génial ! Dans les manœuvres, on a pris l’habitude qu’Armel soit à la barre et que je m’occupe des voiles. Mais je serai bientôt toute seule sur le bateau, je n’avais pas intérêt à tout lui laisser faire ! »

Armel Le Cléac’h :
« Nous avons terminé premier bateau non-foiler, nous sommes le premier duo mixte de la course : on a coché toutes les cases ! L’idée, c’était avant tout d’accompagner Clarisse avant qu’elle passe en solitaire. Elle a pu saisir le potentiel du bateau. Clarisse a son brevet pour naviguer toute seule ! (rires). Il y a eu des journées plus compliquées mais on a pris beaucoup de plaisir, notamment pendant les dernières heures de course. Nous avons réussi à tirer le meilleur du potentiel de ce bateau qui a presque dix ans. Désormais, je rends ma casquette ! Pour Clarisse, un gros travail commence pour participer au Vendée Globe. Mais elle saura gérer, j’en suis persuadé. J’ai confiance en elle ! »

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Transat Jacques Vabre. 5e place pour 11th Hour Racing

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: 11th Hour Racing skippers Charlie Enright and Pascal Bidegorry talk to media at pontoon after taking 5th place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Louis Carli/Alea)

Charlie Enright et Pascal Bidegorry ont franchi la ligne d’arrivée en cinquième position de la catégorie IMOCA. Le duo aura mis 14 jours 6h 10mn et 23s pour parcourir les 4 350 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 12,75 nœuds, mais il a réellement parcouru 5183 milles à 15,15 nœuds. Son écart au premier Apivia est de 18h 2mn 23s.

Gros outsider au départ du Havre, 11th Hour Racing avait de sérieux arguments pour inquiéter les meilleurs. Le foiler noir et orange n’est autre que l’ex-Hugo Boss, redoutable au portant dans la brise. Charlie Enright n’a pas l’expérience de l’IMOCA en double mais deux Volvo Ocean Race dans les pattes, le genre d’expérience qui forge des marins complets. Il part sans complexe et peut s’appuyer sur un des skippers les plus talentueux de sa génération, Pascal Bidegorry qui a gagné deux fois en multicoque (ORMA et Ultimes) la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. A bord, la langue officielle est l’anglais et si Pascal s’amuse des petits flottements sémantiques dans les moments les plus chauds, le tandem franco-américain s’entend manifestement bien. Toujours dans le match du Havre à Salvador de Bahia, Enright-Bidegorry réalisent une excellente performance. Obligés de mettre leur course entre parenthèses pendant 1 heure 30 pour se soumettre à une pénalité suite à la rupture du plomb de leur moteur, ils manquent de peu la quatrième place. Un rang qu’ils ont occupé la plupart du temps dans cette course, bataillant tour à tour avec Apivia, Banque Populaire et PRB. Bien décalés dans l’ouest sur la descente des alizés, ils ne tombent pas dans le piège du Pot-au-noir et restent dans le sillage d’Apivia. Ils doublent Banque Populaire à la sortie mais ne peuvent contenir le retour de Charal puis d’Advens for Cybersurity. Une expérience de plus au plus haut niveau pour Charlie et Pascal, très utile pour aborder la préparation de The Ocean race, le futur tour du monde en équipage sur IMOCA.

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Transat Jacques Vabre. Une belle 4e place pour Advens

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Advens for Cybersecurity skippers Thomas Ruyant and Antoine Koch take 4th place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Louis Carli/Alea)

S’ils ne terminent pas sur le podium, cette 4e place reste une très belle place pour Thomas Ruyant et Antoine Koch et le nouveau foiler Advens, un plan Verdier. Cette place il y a une semaine était assez inespérée pour le duo contraint de faire une escale technique dès le départ pour réparer et qui les mettait à la dernière place au classement général. Ils ont fait une remontée exceptionnelle et prouve que le bateau est rapide et techniquement au point. Une belle réussite pour l’équipe de TR Racing.

8 semaines, et 8 semaines seulement après sa mise à l’eau, le plan Verdier signe une 4ème place dans sa toute première transat majeure. Au près, dans les phases de transition, dans le gros temps, et dans les puissantes conditions d’alizé, Advens for Cybersecurity s’est souvent montré à l’égal, voire supérieur à l’épouvantail de la course, Charal et ses mois d’optimisation. Ils ont, dans l’adversité et le manque de fortune, validé nombre de points névralgiques sur le potentiel de leur monocoque d’une génération qui bouscule les savoir faires tangibles de la navigation hauturière. La technologie mise au point avec intelligence par toute l’équipe de TR Racing, l’écurie de course au large dirigée par Thomas, a été exploitée avec une rare lucidité doublée d’une admirable abnégation par le tandem inédit Ruyant-Koch, qui a su aller au-delà de la légitime appréhension de l’inconnu pour révéler, valoriser, exploiter mille après mille les qualités si bien nées de leur monocoque conçu pour le Vendée Globe.

29ème à la pointe de Bretagne

On a peine à se le remémorer, mais en ce lundi 28 octobre, Advens for Cybersecurity entre bon dernier en Atlantique, ayant tout juste recollé au peloton suite à un arrêt de 4 heures à Cherbourg, rendu impératif par la défaillance de leurs vérins de pilotes automatiques. Alors que les leaders initient déjà les premiers choix tactiques qui s’avèreront déterminants pour l’issue même de la course, Thomas et Antoine doivent digérer et négocier un déficit déjà comptabilisé à plus de 130 milles. Les deux compères optent dans un premier temps pour cette route à l’Ouest, que les édiles de la course au large annoncent alors comme porteuses de belles espérances à l’Ouest d’un vaste centre anticyclonique paressant au large des Açores. Mais les deux hommes ont des doutes, et trois jours après le départ, ils se ravisent et décident de plonger plein Sud en pariant sur la rapide évacuation vers l’Est d’une vaste dorsale alanguie sur Madère. De leur position les moins engagée vers l’Ouest, ils tirent là un premier bénéfice qui leur permet au terme d’une première semaine de course éprouvante pour les hommes et pour le matériel, de se placer en tête du deuxième peloton d’une flotte scindée en deux. Les partisans du Sud sont en effet les premiers à toucher les alizés au large du Maroc, et tandis que Advens for Cybersecurity se débat avec les miasmes de l’anticyclone, ils accélèrent aux allures portantes dans le sud Canarien.

Une journée à 521 milles !

On ne donne alors pas cher des espoirs du duo Ruyant-Koch, et un Top 10 semble un objectif raisonnable. C’est pourtant à ce moment crucial de la course que le bateau bleu azur va de tonitruante manière se rappeler aux bons souvenirs des observateurs. Vitesse, trajectoires, placement… au prix d’une concentration mais aussi d’une résilience étonnante et sur un bateau devenu shaker pour marin hauturier, Advens for Cybersecurity affole les chronos, allonge la foulée au gré du renforcement de l’alizé. Entre le dimanche 3 et le lundi 4 octobre, Thomas et Antoine signent la plus belle performance de cette Transat, 521 miles parcourus en 24 heures à 22,30 noeuds de moyenne. En clair, on parle bien là de vitesses en permanence centrées autour des… 25 noeuds! A l’approche du Cap Vert, les deux hommes sont 11 ème, au nez et la barbe des partisans de l’Ouest. Reste à bousculer les leaders !

Un sprint d’anthologie pour tutoyer le podium

Thomas et Antoine vont s’y employer de belle manière durant la deuxième semaine de course. Le pot au noir les y attend avec une virulence, et une impitoyable immobilité qui coutera la victoire finale à un duo Beyou-Pratt (Charal), pourtant ultra dominateur. Advens for Cybersecurity a choisi une route à l’Est, sans certitude autre que celle de savoir bénéficier, une fois sortie des vicissitudes de cette Zone de Convergence Intertropicale, d’un angle au vent des plus favorable à leur foiler. Au bout de 36 heures d’espoirs déçus, ils parviennent à sortir du pot et à sentir les effets de l’alizé de Sud Est. Au près débridé, à 70° du vent, Advens for Cybersecurity piaffe, s’ébroue, avant de s’envoler. Il est une nouvelle fois le plus rapide de la flotte et va en un millier de milles, reprendre pas moins de 4 places à des voiliers pourtant parfaitement aboutis et, à l’exception peut-être de l’infortuné Arkea Paprec privé de ses deux foils, au maximum de leurs potentiels.

La Transat de toutes les satisfactions !

14 jours après le départ du Havre, 10 ans après son triomphe ici même à Bahia en Mini 6,50, et après deux quatrièmes places signées en Imoca avec Boris Hermann (2017) et Adrien Hardy (2015), Thomas Ruyant, également vainqueur de la Route du Rhum en Clmass40 et de la Transat AG2R La Mondiale, vient recevoir les lauriers d’une nouvelle place au pied du podium. Associé cette année à Antoine Koch, membre à part entière de son Team et engagé dans la construction du bateau, Thomas peut légitimement placer ce résultat dans son escarcelle à succès, tant l’enjeu et le pari de départ étaient osés, et tant ce résultat comble au delà de toutes espérances les aspirations les plus folles de son Team et de son partenaire Advens, leader français de la cybersecurité. L’équipe va désormais se concentrer sur deux grandes saisons à venir avec l’enchaînement de The Transat CIC, New-York / Vendée et le Tour du Monde en solitaire et sans escale.

Ils ont dit :

Thomas Ruyant : « C’est de loin ma meilleure 4ème place à Bahia ! (Après 2015 et 2017 ndlr). Cette course a été énorme, avec de multiples rebondissements. Prendre dans ces conditions une quatrième place, pour notre première course, même pas la 10ème sortie du bateau depuis sa mise à l’eau, face à un tel plateau…. Nous sommes vraiment heureux ! Nous avons effectué une superbe remontée. C’était très excitant. Cela s’est fait petit à petit. Plus on avançait, et plus on comprenait le mode d’emploi du bateau, et plus on accélérait. On a bien navigué avec Antoine ! C’est une belle récompense, pour toute l’équipe, Laurent Bourguès, le partenaire Advens et son fondateur Alexandre Fayeulle, nos investisseurs, nos supporters… Je suis content pour eux ! Le bateau a un potentiel fantastique. Il est super exigeant ! il demande une attention de tous les instants ! Il veut aller vite en permanence. Il faut être avec lui pour répondre à toutes ses demandes de réglages pour aller toujours plus vite. En double, on a au fil de la course trouvé les manettes, le mode d’emploi. Il me tarde à présent d’écrire le manuel en solitaire. On va commencer dans 10 jours avec le convoyage retour en solo. Ce sera forcément plus compliqué, mais à un an du Vendée Globe, on va y aller progressivement, par paliers, avec toute l’équipe pour trouver ce nouveau mode de fonctionnement en solitaire. Cette Transat Jacques Vabre a été une aventure humaine passionnante. Antoine a été le co-skipper que j’attendais, très grand marin, analyste pertinent de la technique du bateau. J’ai beaucoup appris à son contact. »

Antoine Koch : « Je me suis éclaté ! Avec Thomas, on a su rester dans notre rythme de course, quelles que soient les aléas rencontrés. On est passé très progressivement en mode course, en poussant avec régularité le curseur de la performance. Le bateau est en lui-même une émulation permanente. Il faut constamment trouver les bons réglages, et il répond instantanément dans un sens comme dans l’autre. Mais quand ça marche…. C’est hallucinant. Le potentiel de vitesse est incroyable ! C’est une navigation terriblement engagée, toujours ! Le bateau décolle très vite. A la limite, je dirai que c’est aux allures de près qu’il est le plus confortable ! c’est dire ! Au portant et au reaching il accélère en permanence, sous l’eau ! Il y a du stress, de la très haute tension ! Nous allons travailler désormais à le rendre plus humain ! Sur le plan personnel, je suis ravi de cette expérience maritime partagée avec Thomas, et sur le plan professionnel, c’est génial de pourvoir expérimenter sur l’eau toutes les idées empiriques d’un bureau d’étude ; je suis ce soir doublement heureux ! »

Alexandre Fayeulle, Pdg Advens for Cybersecurity : « Cette course aura été passionnante à vivre du début à la fin … Nous sommes très heureux, chez Advens, d’être associés à ce bateau si performant et à cette équipe Thomas Ruyant Racing si soudée autour du projet !
Cette Transat Jacques Vabre a permis de confirmer le potentiel extraordinaire de notre bateau Advens for Cybersecurity, les objectifs que nous nous étions fixés sont plus que remplis. Ce bateau est très bien né, on sent qu’il est en avance, et nous sommes très fiers de le voir réaliser ces performances fantastiques, les meilleures de la flotte, après seulement quelques semaines de navigation. Cette transat aura aussi permis de démontrer, à ceux qui le découvrent, tout le talent de Thomas, couplé à celui d’Antoine, et je les remercie sincèrement tous les 2 pour avoir porté si admirablement nos couleurs et nos valeurs sur cette 1ère transatlantique pour Advens for Cybersecurity. Ils sont d’excellents ambassadeurs de notre marque et de notre projet d’entreprise !
Nous poursuivrons bien évidemment l’aventure en 2020, et plus loin encore. Nous sommes remplis d’espoirs et gonflés d’ambitions pour le prochain Vendée Globe… Les 15 mois qui arrivent vont être très excitants à vivre, mais aussi très inspirants pour toute la communauté Advens, et tous les partenaires qui embarqueront avec nous et Thomas dans ce projet. Ensemble et en avance, à la conquête du Vendée Globe 2020 ! »

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Transat Jacques Vabre. Kevin Escoffier, heureux de cette deuxième place

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: PRB skippers Kevin Escoffier and Nicolas Lunven celebrate taking 2nd place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Kevin Escoffier et Nicolas Lunven terminent deuxièmes et peuvent être content de leur résultat. Le bateau va vite. L’équipe l’a encore amélioré et la préparation pour le Vendée Globe avec cette deuxième place pour sa première course à bord est de bon augure. Un seul regret sur cette course : avoir fait sa pénalité au mauvais moment qui aurait peut-être changer la physionomie de la course et peut-être celui de Charal. PRB a du ralentir 1h30 juste avant le Pot au Noir. Un moment crucial où ils auraient pu être devant Charal et ouvrir la voie dans la zone.

Interview de Kevin Escoffier et Nicolas Lunven à leur arrivée à Salvador de Bahia :

Nicolas Lunven :
« Nous avons eu une fin de course usante nerveusement. On voyait le coup venir mais on ne s’imaginait pas que ce soit aussi serré. On s’est faire prendre dans un nuage ce matin. On s’est trouvé juste devant Charal, nous sans spi, eux avec. On ne pensait pas réussir à les tenir en vitesse. On s’est battu. On a eu des soucis techniques en début de course, Kevin m’a impressionné par son côté technique, ingénieur. Pas de moteur, pas de dessal… j’ai pensé qu’on allait s’arrêter à La Corogne. On a réussi à s’en sortir grâce à Kevin. Nous avons fait une super course, nous sommes très contents d’être deuxième.
On a des caractères très différents avec Kevin. C’est souvent la richesse d’un duo. Cela n’a pas d’intérêt à mon sens de rechercher une copie conforme de soi-même. Il faut aller chercher quelqu’un qui va compléter tes points forts et tes points faibles. Kevin est ronchon à bord mais l’avantage, c’est que tu peux tout lui dire, il n’y a aucun problème. Il est quand même super facile à vivre. »

Kevin Escoffier :
« Je fonctionne à la pression. Il faut que je tape dedans ! C’est une autre façon de faire que Nico. J’aime inscrire les projets dans la durée. Aujourd’hui, il y a un projet PRB qui va jusqu’au Vendée Globe 2020 et j’espère que Nico m’accompagnera jusque-là pour continuer à travailler ensemble. Nous avons construit la base d’un travail sain en se parlant ouvertement. Quand tu arrives à dire les choses, après tu peux presque tout faire. Je suis conscient de mes défauts et j’ai envie que Nico m’accompagne pour « lisser » ces défauts justement.
14 jours passés ensemble en mer, cela peut être l’équivalent de 6 mois vécus à terre. Tu fais le compte : un moteur cassé, les bons choix tactiques, les mauvais choix tactiques, les manœuvres, les bateaux autour de toi, les croisements, les lunes, les îles… Ce sont 14 jours intenses ! Ce n’est pas tous les jours que l’on vit des belles histoires comme ça. En plus, on arrive au Brésil – c’est déjà la première chose à faire ! On arrive 2e en ayant bien navigué, au contact avec des supers bateaux. Et ça, nous l’avons fait parce qu’on a travaillé intelligemment, efficacement en partant sur des bases saines et je remercie Vincent (Riou ndlr) pour cela. On est super fiers du boulot accompli et de toute l’équipe qui a bossé sur le bateau. »

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Transat Jacques Vabre. Charal : “Un manque de pot qui pourrait finalement être de bonne augure !”

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: Charal skippers Jeremie Beyou and Christopher Pratt take 3rd place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Troisièmes alors qu’ils visaient la gagne, Jérémie Beyou et Christopher Pratt sont forcément déçus. C’est une histoire de chance mais Jérémie Beyou a bien en tête que la même mésaventure était arrivé à Armel Le Cleac’h l’année précédent sa victoire sur le Vendée Globe. Un manque de pot qui pourrait finalement être de bonne augure !
Le Plan VPLP va vitre. Très vite, il l’a démontré.

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Brest Atlantiques. Edmond de Rothschild en tête s’arrêtera aussi au Brésil pour réparer

En tête de flotte de la Brest Atlantiques depuis jeudi matin, le duo du Maxi Edmond de Rothschild a su parfaitement négocier le passage du fameux Pot-au-Noir – un exercice toujours périlleux quand on ouvre la voie – pour ressortir avec plus de 130 milles d’avance sur les hommes de Macif, toujours deuxièmes. Relancé à des vitesses plus habituelles pour son compteur, après 20h de navigation en dents de scie, le géant de 32 mètres armé par Ariane et Benjamin de Rothschild a franchi l’équateur ce dimanche 10 novembre peu avant 15 heures, soit 5 jours et 4 heures de course depuis le départ ; un temps de passage remarquable qui plus est en double. Il faut dire que Franck Cammas et Charles Caudrelier ont à cœur de prendre de l’avance sur leurs poursuivants puisque, suite à un choc survenu sur la dérive de Gitana 17 au large du Cap Vert, les deux marins et leur mediaman devront procéder à une rapide escale technique dans les prochains jours. Des membres du Gitana Team sont déjà en route pour Salvador de Bahia et réaliseront l’inspection de l’appendice et les réparations requises pour repartir au plus vite en course.

Un duo dans le rythme
Franck Cammas et Charles Caudrelier mènent la danse depuis quatre jours sur la Brest Atlantiques. Après un début de course conservateur pour préserver leur monture dans les conditions casse-bateaux des premières heures de navigation dans le golfe de Gascogne, ils ont été les premiers à placer un empannage vers le Sud, tandis qu’ils naviguaient dans le Nord-Ouest de Madère en bordure Sud de l’anticyclone des Açores. Le duo montrait ainsi sa détermination et assumait son statut aux avant-postes de la flotte. La nuit dernière, les deux marins, magnifiquement épaulés par leur routeur Marcel Van Triest, ont profité de la traversée de la fameuse Zone de Convergence Intertropicale pour distancer Macif et Sodebo Ultim, respectivement 2e à 163,1 milles et 3e à 221 milles* de leur tableau arrière, et asseoir un peu plus leur leadership : « La bonne nouvelle du jour c’est que nous en avons fini avec le Pot-au-Noir. Je l’ai trouvé assez long, fatiguant mais on ne s’en sort pas si mal et devant nos petits camarades… donc tout va bien ! On pensait sortir plus tôt mais un nuage nous a accroché juste avant et nous avons repris quelques heures ! Là ça semble être la bonne risée… », confiait Franck Cammas dans la matinée.

Pit-stop technique dans la baie de tous les saints
« La mauvaise nouvelle c’est que nous allons devoir nous arrêter à Bahia quelques heures. Nous avons eu un problème avant le passage du Cap Vert sur notre dérive et il y a des choses à réparer. Une partie de l’équipe nous rejoint là-bas et on va devoir faire un peu de “strat” avant de repartir. On ne sait pas exactement ce qui s’est passé, un choc vraisemblablement, mais visuellement le bas de la dérive est abîmé, donc le bateau n’est pas dans des conditions de navigation optimales. On préfère checker tout ça avant de gagner des latitudes plus Sud. Avec Cyril Dardashti, l’équipe et notre routeur Marcel Van Triest, on a pesé le pour et le contre : ce que nous coûte l’arrêt en termes de milles, ce qui reste à faire en longueur de course car nous avons seulement fait un quart du parcours, la météo à venir et bien sûr la sécurité. Après avoir regardé tout cela, on pense que le meilleur compromis c’est cet arrêt pour repartir avec un bateau à 100 % de son potentiel », détaillait le skipper Edmond de Rothschild.
Grâce à l’aide des organisateurs de la Transat Jacques Vabre – Gildas Gautier, Sylvie Viant et Francis le Goff – et de Dominique, le responsable de la Marina de Salvador de Bahia, une solution a été trouvée pour que le Maxi Edmond de Rothschild vienne s’amarrer quelques heures au pied du Pelourinho afin de réparer sa dérive endommagée. Une partie de l’équipe technique est en route pour le Brésil et sera présente et prête à l’arrivée du dernier-né des Gitana pour que cette escale brésilienne soit la plus courte possible.

Un temps de « record »
Ce dimanche peu avant 15h, heure française, le Maxi Edmond de Rothschild franchissait l’équateur, cette ligne imaginaire qui matérialise la démarcation entre les deux hémisphères. Charles Caudrelier, Franck Cammas et Yann Riou étaient ainsi les premiers concurrents de la Brest Atlantiques à faire leur entrée dans les latitudes Sud. Les hommes du Gitana Team auront mis 5 jours et un peu moins de 4 heures pour parcourir les quelques 3 000 milles qui séparent la pointe bretonne de la latitude 0. Un temps remarquable, qui plus est en double, quand on sait que le temps de référence de la distance, homologué par le WSSRC, est détenu depuis 2019 par l’équipage des douze hommes de Spindrift 2, en 4 jours 20 heures 7 minutes et 7 secondes.

* chiffres du classement de 16h
Classement du dimanche 10 novembre 16h
1. MAXI EDMOND DE ROTHSCHILD (Franck Cammas / Charles Caudrelier / Yann Riou) – distance au but : 10 588,90 milles – vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 24,4 nœuds
2. MACIF (François Gabart / Gwenolé Gahinet / Jérémie Eloi) – 163, 1 milles du leader – vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 26,1 nœuds
3. SODEBO ULTIM 3 (Thomas Coville / Jean-Luc Nelias / Martin Keruzoré) – 221,3 milles du leader – vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 12 nœuds
4. ACTUAL LEADER (Yves Le Blevec / Alex Pella / Ronan Gladu) – 376,4 milles du leader – vitesse moyenne sur les dernières 30 min : 14,3 nœuds

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Transat Jacques Vabre. PRB deuxième, Charal troisième

SALVADOR DE BAHIA, BRAZIL - NOVEMBER 10: PRB skippers Kevin Escoffier and Nicolas Lunven take 2nd place of the Imoca category of the Transat Jacques Vabre 2019 on November 10, 2019 in Bahia, Brazil. Transat Jacques Vabre is a duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil. (Photo by Jean-Louis Carli/Alea)

Kevin Escoffier et Nicolas Lunven sur PRB sont finalement parvenus à résister jusqu’au bout à Jérémie Beyou et Christopher Pratt sur Charal. Ils ont franchi la ligne d’arrivée ce dimanche 10 novembre, à 17h 04mn 42s, sept minutes devant eux.

Cette fin de transat Jacques Vabre a pris des airs de match racing entre les deux bateaux au large des côtes brésiliennes avec deux équipages très affûtés. PRB réputé le plus léger des IMOCA dotés de foils de belle envergure a été bien mené de bout en bout par un tandem qui visait le podium. C’est chose faite et de la plus belle des manières.

Une course parfaite pour PRB
Dès le départ, PRB démontre qu’il faudra compter avec lui, même si la deuxième nuit de course occupe presqu’à plein temps Kevin, troquant le ciré pour la blouse de mécano afin de réparer le dessalinisateur défectueux. Mais PRB tient la cadence et monte en puissance au louvoyage dans le golfe de Gascogne et le long de l’Espagne pour prendre la tête toute la journée du 30. Pendant la réparation, le plomb du moteur a malheureusement sauté. Kevin Escoffier et Nicolas Lunven écopent d’une pénalité d’1 h 30 et choisissent l’entrée dans les hautes pressions pour effectuer leur réparation. Une parenthèse qui les décroche un peu d’Apivia et Charal.
Rétrogradés en sixième position, le duo cravache dans l’alizé avec une trace très économe en milles et se retrouve dans la roue d’Apivia en troisième position à l’entrée du Pot-au-noir. Il ressort troisième après l’arrêt buffet de Charal, double logiquement Banque Populaire qui s’est intercalé, résiste aux assauts d’ 11th Hour Racing mais voit revenir dans son rétroviseur le foiler noir. L’explication se termine par une bataille d’empannages d’anthologie à l’approche de la Baie de Tous les Saints. Dans la chaleur brésilienne, c’est un spectacle de très haut niveau qu’offrent les deux équipages qui ne lâchent rien malgré deux semaines de course éreintante.
La belle série continue donc pour Kevin Escoffier qui a trouvé en Nicolas Lunven le stratège et le performer qu’il attendait. Deuxième de la Rolex Fastnet Race, deuxième du Défi Azimut, deuxième à Salvador de Bahia, difficile de faire plus régulier…

Charal déçu mais un potentiel incroyable
Favoris de la course, Jérémie Beyou et Christopher Pratt ont eu un Pot au noir terrible qui les a privé de la victoire. Leur course a démontré le potentiel incroyable de leur foiler. Ils terminent sur le podium, une mince consolidation.

Cette Route du café devait être la sienne. Mis à l’eau juste avant la Route du Rhum en 2018, Charal est le pionnier d’une nouvelle génération, premier foiler à parier sur le vol intégral en monocoque IMOCA. Jérémie Beyou et Christopher Pratt ont passé un an de travail méthodique et acharné à le mettre au point pour acquérir les nouveaux automatismes que suppose la voltige. Au Havre, l’état de confiance et de préparation du bateau est à son maximum. Jérémie Beyou est dans une spirale positive avec deux victoires en avant-saison et il a trouvé en Christopher Pratt son alter égo.

Pourtant, le début de course n’est pas aussi percutant que l’aurait souhaité le tandem. La faute à un départ timide et surtout à une certaine indécision lorsqu’il faut choisir entre les options Ouest et Sud. Avec son statut de favori, Charal est celui qui joue le plus gros lorsque tout le monde lance sa pièce en l’air après Ouessant. Finalement, il laisse s’échapper dans l’ouest cinq concurrents et rejoint avec raison le gros des troupes au Sud. Le 1er novembre à la sortie de la dorsale, il reprend la tête, abandonnée le 29 pour ne plus la lâcher jusqu’au fameux Pot-au-noir. « C’était le maître du jeu » reconnaissait dans la nuit bahianaise Yann Eliès à l’arrivée victorieuse d’Apivia. En quatre jours de navigation dans l’alizé de nord-est, Charal accumule 120 milles d’avance sur son plus sérieux poursuivant et semble intouchable.

On connait pourtant la suite. Pris au lasso dans les tourbillons du Pot-au-noir, le foiler est impuissant et voit revenir toute la flotte sur lui. La victoire échappe à Charal ici, au terme de trois jours d’enfer pour Jérémie et Christopher : « On a balisé le terrain pour tous ceux qui sont arrivés derrière, c’était du pain béni pour eux, ils n’avaient qu’à se décaler vers l’est pour ne pas rester bloqués. Il y avait un décalage en latéral d’une quinzaine de milles, eux sur l’autoroute et toi, sur la départementale, avec le prochain embranchement très loin. On a coupé les classements, parce que ce n’est pas humain, ça devenait insupportable. » Le 8 novembre finalement, Charal ressort du Pot-au-noir en sixième position. Il a perdu 400 milles dans l’affaire… punition rare dans les annales de la course au large.

 Jérémie qui regrettait que la première partie de la course n’ait pas offert les conditions rêvées au foilers, trouve dans l’alizé de sud-est de quoi se remotiver et s’exprimer. En mauvaise position dans l’ouest de la flotte, Charal remonte pourtant un par un tous les concurrents encore à sa portée. Il démontre une fois de plus qu’il est au-dessus du lot… jusqu’à buter sur PRB qui ne lui laisse pas la porte ouverte et contient ses assauts jusqu’à la ligne d’arrivée. Charal n’est certes pas à la place qu’il espérait. Mais il complète brillamment et dans un ordre différent le podium le plus souvent cité au départ de cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.

 

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Transat Jacques Vabre. Un finish très serré entre PRB et Charal pour la 2e place

@ Jean-Marie Liot

Jérémie Beyou et Christopher Pratt continuent de mettre du charbon dans leur Imoca Charal pour revenir sur Kevin Escoffier et Nicolas Lunven à bord de PRB. L’écart était hier soir de 35 milles, il est de 5,8 milles ce dimanche à 12h. L’arrivée prévue est vers 16h et il reste encore 50 milles à couvrir. Charal navigue à 17 nds et doit voler sur ses foils, PRB navigue à 14,5 nds. A suivre sur la carto.

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